ᛋᚴᚢᛚᛚ

Notes de l’auteur : ᛋᚴᚢᛚᛚ : Sköll en scandinavien

Courir.

Sans arrêt, sans relâche. À perdre haleine.

La poursuite continuait.

Il avait cessé de compter les jours depuis bien longtemps. Cela faisait des mois, des années, des décennies qu’il se propulsait par la seule force de ses jambes. Oui, des décennies…

Des siècles, peut-être…

Peu importait.

La seule pensée qui hantait son esprit était sa proie, rien que sa proie, la raison pour laquelle il courait depuis tout ce temps. Il sentait le filet familier de sa peur, l’odeur qui lui chatouillait le museau depuis qu’elle lui avait été promise par l’Ase borgne. Il ne savait pas à quoi elle ressemblait, seulement qu’elle était très belle, et qu’on l’avait mise dans le ciel à cause de la vanité de son père. Sól, qu’il l’avait appelée. Une proie de choix.

Il se souvenait encore du jour où on lui avait proposé cette chasse. Son grand-père qui était venu les chercher, lui et son frère Hati. Ils étaient arrivés à Asgard avec un mélange de curiosité, de crainte et d’excitation dans le ventre. Curieux de savoir pourquoi ils avaient été convoqués, craignant le vieil Odin, excités à l’idée de servir leur grand-père.

Puis la chasse leur avait été proposée. Simple, limpide. Et diablement adaptée aux Managarms qu’ils étaient.

À Hati, on avait confié la poursuite de Máni, qui conduisait paresseusement la lune à travers les étoiles.

Et à lui, Sköll, on avait ordonné de pourchasser Sól, qui conduisait le char du soleil aussi distraitement que son frère, préférant s’arrêter admirer les neuf royaumes en contre-bas plutôt que de respecter le cycle des jours et des nuits.

Depuis, ils couraient, rêvant de rattraper leur proie respective, laquelle fuyait désespérément dans l’espoir de sauver sa vie.

Une fuite qui durerait jusqu’à la fin des temps.


Mais la fin des temps approchait.

Les babines de Sköll se retroussèrent en une sorte de sourire, un rictus de joie aussi mauvaise que profonde.

Oubliant la terreur que lui inspirait son poursuivant et la certitude de sa mort s’il la rattrapait, Sól s’était arrêtée. Il la voyait désormais, forme floue penchée en direction du sol. Quand il vit la moue horrifiée qui déformait son joli visage, Sköll comprit qu’elle n’avait pas oublié sa peur du grand loup. Non, loin de là. Elle faisait simplement face à une terreur plus grande encore, plus profonde, une terreur qui la paralysait. Dans ses yeux, il aperçut l’image qui confirma ce qu’il pensait, et qui le réjouit au plus haut point.

Heimdall soufflait dans son cor.

Le Ragnarök avait commencé.


Bandant les muscles afin de se propulser les dents en avant, le loup géant bondit sur sa proie gueule en avant. Les crocs mordirent voracement la chair de son cou, il la fit tomber de son char en prenant garde au soleil qui y était arrimé et lui brisa la nuque d’un coup sec. Jamais le son d’os qui craquent ne lui avait été si doux.

Lorsqu’il se releva, repu, une ombre passa entre lui et le soleil. Respectueusement, Sköll s’assit en retrait et observa son père qui venait de le rejoindre. Fenrir le dominait largement, l’écrasait de toute son imposante taille, le faisait paraître ridicule à côté de la formidable masse qu’il était. Il tourna son faciès haineux vers Sköll et l’inclina en guise de reconnaissance, puis se détourna. Il tua d’un coup de patte Árvakr et Alsviðr, les chevaux qui tiraient le char de la belle Sól, puis s’approcha du soleil.

Alors, Fenrir ouvrit grand son énorme gueule et l’engloutit d’une seule bouchée. Il ne prit même pas la peine de dévorer l’astre avant de l’avaler. Sköll vit la forme de l’astre descendre le long de son gosier pour disparaître à tout jamais dans les tréfonds de son estomac.

Ayant accompli sa tâche, le loup géant poussa un hurlement puissant et repartit en courant, se dirigeant vers le Ragnarök telle la tempête de mort et de destruction inarrêtable qu’il était.

Lorsque son père eut disparu sous les nuages, Sköll se releva, chancelant. Il n’arrivait pas à croire qu’il avait réussi. La joie d’avoir rattrapé Sól, d’avoir enfin accompli son objectif lui fit perdre l’équilibre, et il se mit à douter alors qu’il se remettait sur pied. Rêvait-il ? Quand il se fut suffisamment rétabli, il tourna la tête pour voir les restes sanglants de Sól.

Oui.

Il avait bel et bien réussi.

Alors, si joyeux qu’il aurait pu rayonner de bonheur, il s’allongea confortablement et s’endormit pour profiter d’un repos bien mérité.

A son réveil, le temps avait passé. Combien, il n’en avait aucune idée. Courir toutes ces années sans arrêt avait déréglé sa perception des heures et des jours qui s’égrainent. Il s’étira paresseusement, bailla à s’en décrocher la mâchoire et s’assit tranquillement.

Maintenant qu’il avait accompli sa part, il pouvait profiter. Il était seul, en haut dans le ciel. Jamais on ne viendrait le chercher pour lui faire subir le fatal destin du Ragnarök. Le loup reste ainsi, hagard, les yeux dans le vague, sans penser à rien. Il savait que quelque part, son frère Hati avait lui aussi attrapé Máni. Peut-être le rejoindrait-il.

Mais il n’était pas certain de le vouloir. Tant d’années passées loin l’un de l’autre, chacun aux trousses d’une chimère, les avaient tout les deux changés. Sköll sentait que s’il retournait aux côtés de son frère, le fantôme de cette chasse planerait entre eux deux. Leurs retrouvailles seraient amères.

Le loup s’allongea en soupirant.

Des nuages d’orage recouvraient le monde en dessous de lui. Le Ragnarök n’était sûrement pas terminé. Il se mit à y penser faiblement. Peut-être devrait-il descendre, aider les siens. Se joindre à eux dans leur conquête sanguinaire des neuf royaumes, afin de se sentir vivant à nouveau. Il s'imaginait planter ses crocs dans la gorge des Einerjahr trop téméraires pour ne pas comprendre qu'ils n'avaient aucune chance face à lui, abattre une de ces orgueilleuses valkyries, si remplies de vanité de par leur mandat divin. Puis il poussa un second soupir, plus profond encore.

Ce n’était pas son combat.

Le Ragnarök irait, mais lui resterait là haut, seul, car c’était son royaume désormais.

Sköll resta longtemps ainsi, allongé au milieu de rien, flottant au-dessus de tout. Plus encore que l’immense vide creusé à même sa poitrine, c’était son désarroi qui lui pesait le plus. Il l’avait attrapée ! Il lui courait après depuis tant de temps qu’il ne pouvait ne serait-ce que l’estimer, et il avait fini par l’avoir ! Il aurait dû être aussi excité qu’un jeune chiot d’avoir enfin terminé cette chasse… Il aurait dû se réjouir des perspectives qui se présentaient à lui désormais… Il était libre, plus libre que jamais, plus libre que quiconque !

Et pourtant, il se sentait aussi las et lourd qu’un vieillard décrépi. Toute pensée le déprimait, le moindre mouvement lui paraissait superflu, et l’idée de faire, d’entreprendre quelque chose, de se redonner un but lui semblait plus inatteignable encore que Sól lorsqu’il la pourchassait.

Il en vint à regretter de l’avoir dévorée sans même se poser de questions. Après tout, elle n’avait pas choisi de conduire son char. Peut-être que s’il s’était contenté de la neutraliser, son père aurait pu manger le soleil et lui aurait quelqu’un avec qui partager sa peine, quelqu’un qui le comprenne.

Le désespoir et l’ennui le rendaient fou.

Au bout d’un temps indéfiniment long, ou peut-être ridiculement court, le loup se releva non sans mal avant de s’asseoir tout aussi péniblement sur son postérieur.

Ne sachant que faire, il chercha à noyer sa peine dans les étoiles.

En levant la tête, il les vit clairement. Il savait qu’elles étaient là, mais le soleil l’avait empêché de les voir, petits points tremblotants. Scintillantes, lointaines et immuables. Elles avaient toujours été là, spectatrices de sa folle course, lorsque sa vie avait un sens. Il plongea ses pupilles jaunes dans leur lumière changeante et savoura la beauté de ce qui s’offrait à lui.

Au fond, elles et lui n’étaient pas si différents. Elles restaient accrochées là-haut, inatteignables, et passaient l’entièreté de leur vie à observer ce que les nuages daignaient les laisser entrevoir. Elles devaient se sentir tellement seules…

Alors, le tableau qui s’offrait à Sköll se teinta de mélancolie et de solitude. La beauté lumineuse de ses compagnes ne lui parut plus si orgueilleuse, et ressemblait d’avantage à un appel à l’aide, l’appel désespéré d’étoiles qui savaient pertinemment qu’aucun espoir n’était permis mais qui, pourtant, continuaient de briller de tous leurs feux.

Puis le loup comprit que cette douleur, cette amertume ne venaient pas des étoiles, mais qu’il s’agissait des siennes qu’il projetait sur les lointains points de lumière.

Les étoiles n’avaient pas à se soucier de leur sort. Elles naissaient, vivaient, mourraient là-haut et rien ni personne n’en était témoin, si ce n’était leurs sœurs promises au même destin. Elles n’avaient pas de but, leur vie n’avait pas de sens à proprement parler.

Et pourtant, elles brillaient de tout leur éclat, inlassablement, jusqu’à ce que vienne pour elles le temps de s’éteindre.

Les étoiles ne cherchaient pas à donner un sens à tout cela.

Les étoiles vivaient, et c’était tout.

Lorsqu’il le comprit, Sköll vit le monde sous un jour nouveau. Pourquoi s’apitoyer sur son sort ? Pourquoi courir après Sól, puis ne plus savoir que faire car il n’avait plus personne, plus rien derrière qui courir ?

Solennel, il se releva, salua les étoiles, et décida de partir. Il ne savait où, il ne savait pendant combien de temps il marcherait. Peut-être trouverait-il la mort. Mais une chose était sûre.

Jusqu’à la fin de ses jours, il vivrait.

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Bleiz
Posté le 22/07/2025
Salut Dernier Rendate,

J'aime beaucoup ta nouvelle ! J'aime de manière générale la mythologie nordique, même si je la connais assez mal, et c'est chouette de la retrouver ici. Tes descriptions de la poursuite sont très vivantes, j'étais avec Sköll tout du long ! Puis le Ragnarok qui débute, Sköll qui accomplit sa tâche et, forcément, devient désoeuvré... Ce qu'on cherche souvent, c'est moins le résultat que l'activité qui y mène. Le chemin VS la destination, et tu l'as bien montré ici.

Merci pour ce partage et à bientôt !
Paloma Chataig
Posté le 17/07/2025
Bonjour Dernier Rendante, merci pour ce récit. Je connais mal la mythologie scandinave, cela donne envie de s’y plonger plus profondément. C’est bien écrit, très limpide et le rythme est agréable.
RoseDL
Posté le 16/07/2025
Hello,
Très bonne idée de nouvelle et jolie réalisation, bravo ! C'est bien écrit, il y a des changements de rythme, bref très sympa. J'ai passé un bon moment de lecture, merci pour le partage !
Chris Falcoz
Posté le 16/07/2025
Bonjour,
Je ne connais pas bien ce mythe, mais il est agréable de le découvrir un peu sous ta plume.
Cette course qui semble sans fin s'est finalement achevée, et c'est, pour lui, seulement une fois que tout est terminé que la vie prend enfin tout son sens.
Merci pour le partage !
Le Perce Val
Posté le 14/07/2025
Bonne chance! Je te tiens les pouces…
Pas grand chose à ajouter depuis la dernière fois (sorry…) L’idée est vraiment géniale !
Mille bravos!
Timothée
Syanelys
Posté le 13/07/2025
Coucou !

Je connaissais mal ce mythe, juste quelques bribes de l'adolescence. Ton style pour le récrire fut très plaisant à lire : les deux chasses éternelles visant les deux astres et le Ragnarök prophétique qui apporte une touche que l'on pensait finale.

La contemplation qui résulte du soleil avalé, le vide absolu d'un objectif atteint (so what?). Surtout la perte de motivation, de sens, avant l'ennui et le regret. L'éclair stellaire de ᛋᚴᚢᛚᛚ vient à point nommé. Vivre sans but, briller non pour accomplir une nouvelle quête, juste exister.

Très belle narration qui amène à de belles réflexions existentielles. Ton rythme suit celui de ᛋᚴᚢᛚᛚ : nerveux pendant la traque, figé après la réussite, lumineux lors de la chute. Ton acceptation est grandiose je dirais même.

J'ai l'impression que ton message final, très porteur, est de vivre simplement avec intensité, sans poursuivre de but. Une dérive qui laisse songeur.

Bravo ! Merci pour ce partage !
Dernier Rendate
Posté le 14/07/2025
Merci beaucoup !
Et d'avoir relevé tout ça aussi, puisque c'était précisément mon but. Le fait que tu l'aies compris montre que j'ai plutôt bien réussi.
Merci à toi aussi
Raza
Posté le 13/07/2025
Hello!
J'espère que tu vas bien :)
Alors, déjà, chouette idée que cette exploration de la mythologie nordique ! La nouvelle est en 2 parties, et j'ai trouvé ça logique, bien pensé, et les images de la 2ème partie fort agréable +
Il y a quelques coquilles, je t'en met une dont je suis presque sûr :
"tout les deux"
Au tout début, tu utilises le mot "jambe", ce qui fait penser à un humain, puis tu parles de museau et ensuite on comprend que c'est un loup. J'ai vérifié un peu, pour les loups ce sont des pattes ^^"
Voilà, merci pour ce récit, et à bientôt !
Dernier Rendate
Posté le 14/07/2025
Salut ! Ça va très bien, jespere
Dernier Rendate
Posté le 14/07/2025
Qu'il en est de même de ton côté.
Merci pour avoir relevé ça, on me l'a fait remarquer et j'attends la fin du concours pour corriger tout ça.
À bientôt !
(Désolé pour le com en deux parties, j'ai buggé...)
Lily D.
Posté le 10/07/2025
Ôla,

Quand je vois qu'il y a un loup... je craque. Enfin, celui-ci n'a pas un tout beau rôle - du moins jusqu'à son "éveil spirituel". Ah, les étoiles ✨️. Elles nous élèvent dans nos pensées. ^^

J'aime bien cette toute dernière phrase. ^^ (Je la vois sur un tee-shirt : "jusqu'à la fin de mes jours, je vivrai.") Slogan fort autour duquel on peut même philosopher.

Tour petit pinaillage : "Cela faisait des mois, des années, des décennies qu’il se propulsait par la seule force de ses jambes" : j'aurais parlé de pattes et non de jambes ici.
Lily D.
Posté le 10/07/2025
Pfff. Mon gsm m'a glissé entre les mains... Je n'ai pas pu me relire ni finir 🙈. Et tout est devenu tour dans le dernier bloc.

Pauvre Sol. Mais au moins est-elle partie "sur le coup". (Ça donne un mauvais jeu de mot.)

Merci pour cette histoire riche en mythologie, c'était plaisant à lire :)
Au plaisir ^^
Dernier Rendate
Posté le 11/07/2025
Merci beaucoup !
Erioux
Posté le 07/07/2025
C’est très bien, j’adore les mythes viking. Tu as très bien réussi à nous le faire vivre. C’est bien écrit, et on éprouve la solitude de ce loup qui a accompli sa destinée, merci pour ce texte
Dernier Rendate
Posté le 08/07/2025
Merci beaucoup ! J'ai essayé de donner un plutôt bon aperçu de la mythologie sans our autant rentrer dans les détails et il semblerait que j'aie plutôt bien réussi... En tout cas, je n'en ai pas fini avec les mythes nordiques
Maeghan
Posté le 07/07/2025
Salut Dernier Rendate !

Je trouve que c'était une excellente idée d'adapter un mythe avec ce thème, ça a donné une histoire originale qui m'a fait réviser ma mythologie nordique. D'ailleurs, étant donné que j'ai quelques connaissances dans cette mythologie, je n'ai pas eu trop de mal à suivre les personnages mais il est possible que des personnes ne connaissant pas tout ça, soient perdu car parfois tu donnes un nom sans relier le personnage aux autres. Après je m'avance peut-être car ce n'est finalement pas mon cas xD

En outre, je dirais que ta nouvelle est en deux parties (et si j'ai bien compris tu avais écrit la première partie avant la deuxième et ça se voit). La première, qui relate la course, est très intéressante et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce mythe sous un nouvel angle. La deuxième partie est beaucoup plus plate je trouve, et c'est dommage, surtout parce qu'on est en introspection. Ca fait comme si tu avais étiré au maximum ton histoire pour rentrer dans les 1500 mots minimum...

Néanmoins, j'aime ton imaginaire et proposer une telle réécriture était ingénieux. Félicitations pour cette nouvelle :D
Dernier Rendate
Posté le 08/07/2025
Merci pour ton commentaire ! J'ai eu des retours de personnes n'y connaissant pas grand-chose, et elles m'ont dit que je rentrais suffisamment peu dans le détail pour ne pas les perdre, j'ai plutôt bien réussi mon coup apparemment.
Effectivement, le but était d'avoir les deux parties distinctes que tu as identifiées, et j'étais effectivement un peu embêté des 1500 mots. Je pensais que ce je serait pas trop mais au final un peu quand même XD
Merci à nouveau !
Rimeko
Posté le 28/06/2025
Bonjour,
Tout texte ne rentrant pas dans l'intervalle 1500-2000 mots (le compteur de PA faisant foi) sera éliminé pour ce concours.

Rimeko, de l'équipe PA
Rimeko
Posté le 18/07/2025
Coucou Dernier Rendate !
Me revoilà avec un vrai commentaire cette fois ! Mais tout d’abord, quelques remarques au fil de ma lecture :
« qu’il se propulsait par la seule force de ses jambes » -> de ses pattes, peut-être... ? :P
« Une fuite qui durerait jusqu’à la fin des temps. // Mais la fin des temps approchait. » -> ah bah, oui, tout de suite, quand la fin des temps arrive on fait moins les malins à se dire que c’est pas un problème, ça arrivera dans trèèès longtemps... /j
« les dents en avant, le loup géant bondit sur sa proie gueule en avant » -> répétition
« Alors, Fenrir ouvrit grand son énorme gueule et l’engloutit d’une seule bouchée. » -> efficace !
« Alors, si joyeux qu’il aurait pu rayonner de bonheur, il s’allongea confortablement et s’endormit pour profiter d’un repos bien mérité. » -> c’est la fin des mondes – quoi de mieux qu’une petite sieste !
« allongé au milieu de rien, flottant au-dessus de tout » -> joli
« Il était libre, plus libre que jamais, plus libre que quiconque ! » -> est-on libre quand on est seul... vous avez quatre heures.
« La beauté lumineuse de ses compagnes ne lui parut plus si orgueilleuse, et ressemblait d’avantage à un appel à l’aide, l’appel désespéré d’étoiles qui savaient pertinemment qu’aucun espoir n’était permis mais qui, pourtant, continuaient de briller de tous leurs feux » -> oh... :((
« Les étoiles ne cherchaient pas à donner un sens à tout cela. » -> Soyons tous un peu des étoiles. C’est bien, les étoiles. En plus, ça brille :D
« Jusqu’à la fin de ses jours, il vivrait. » -> ça paraît un peu ironique (forcément, jusqu’à ce qu’on meure, on vit...) mais, au fond, j’aime beaucoup cette idée <3

Très cool, cette réécriture du Ragnarök du côté de Fenrir et de ses rejetons !
J’aime particulièrement le fait qu’on ait le point de vue d’un des « méchants » de l’histoire (un des Managarms), qui au fond ne fait que son « travail » (et c’est bien, quand même, que le soleil ne prenne pas la route scénique, pour les journées de 24h, toussa... haha), poussé par sa nature, son instinct, et des ordres qui le dépassent... Son grand-père, de mémoire, c’est Loki, c’est bien ça ? Que faire quand même les dieux majeurs se mêlent d’orchestrer la fin du monde, en lançant des loups géants après les astres...
Et après cette première partie très épique, on a ce « passage à vide » en quelque sorte, avec Sköll qui se demande ce qu’il fait maintenant que le monde n’est plus... C’est peut-être un poil long, mais c’est tout de même très sympa, bien vu, et original ! Surtout, j’aime beaucoup la « morale » du truc : peu importe le sens qu’on lui trouve, la vie est là, et peut-être bien qu’elle se suffit à elle-même :)
Merci du partage !
Dernier Rendate
Posté le 19/07/2025
Merci d'être repassé !

Et merci pour tout ce que tu as écrit. Effectivement, le grand-père est Loki, petite coquille dine version où je le précisais qui a disparu... J'ai mis un moment à trouver l'inspiration mais une fois que j'y ai pensé, je l'ai presque écrite d'une traite ! Content que ça t'ait plu.
Will Maïlaw
Posté le 27/06/2025
Salut, j'ai beaucoup aimé l'originalité et ton angle d'attaque sur le thème. Revisité le mythe de la fin du temps est très sympa. J'ai bien aimé ton écriture dans l'ensemble.
L'histoire donne envie d'en savoir un peu plus et j'avoue que je suis assez ignare sur la mythologie scandinave/nordique.
Une petite pensée pour Sköll qui doit se dire "et maintenant je fais quoi..."
Dernier Rendate
Posté le 27/06/2025
Merci !
Je ne l'ai pas encore fini, et ton petit doigt t'a soufflé une idée... pour le moins intéressante.
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