Gwen tâtonna pour trouver ses lunettes infrarouges.
Neuf-mille-trois-cents-soixante-six matins. Ou soirs, elle ne savait plus. Elle avait perdu le fil du temps. Les journées s’écoulaient et se ressemblaient toutes dans cette fichue boîte de conserve.
C’est comme ça qu’elle l’appelait, le vaisseau Reign R-66, cette pièce de métal qui flottait dans cet océan d’obscurité qu’était la Galaxy Xeinon. C’était vraiment une boîte de conserve : il y avait autant d’espace que dans le minuscule complexe qu’elle occupait avec Aby sur le vaisseau-mère. Sa forme conique le faisait ressembler à un suppositoire en action, et il faisait aussi sombre que dans les grottes des premiers peuples. Un lit pas très confortable, une petite table à peine assez grande pour s’accouder, mais suffisante pour y poser les pochettes contenant ses repas et se les injecter directement dans les veines. Ajouté à ça l’espace de décontamination qui lui permettait de supporter sa propre odeur et les consoles du vaisseau qui lui permettaient de faire le suivi de son itinéraire, de renseigner les variations de luminosité et de chaleur, et d’encoder toutes sortes d’éléments pour cartographier sa galaxie, et le tour de la boîte de conserve était fait.
Il y avait des jours où elle tournait en rond pendant des heures. Le noir de l’espace était partout, lui rappelait son insignifiante existence et elle commençait à étouffer. Ça lui était arrivé de rester des heures assise en boule dans l’espace de décontamination, à se balancer d’avant en arrière, pendant que le jet d’air mélangé à l’antiseptique lui mordait le visage. Gwen se sentait devenir folle parfois. La solitude lui rongeait l’âme.
Elle se remémora le jour où tout avait basculé. Elle rentrait du jardin, où elle avait cueilli de la corianthe et de la bélamille pour faire infuser les précieuses feuilles et obtenir ce mélange étrange qu’Aby appelait « tisane ». Son amoureuse raffolait de ce qui venait des premiers peuples. Pas pour rien qu’elle était devenue historienne d’ailleurs.
Donc elle revenait du jardin, quand l’alarme générale avait retenti. Ça n’était jamais bon signe. La dernière fois qu’elle avait sonné, c’était pour annoncer que la jeune Rosie du quartier X-264T s’était immolée dans le destructeur à ordures.
Donc Gwen était allée au rassemblement général. Elle se souvint avoir cherché la tête blonde d’Aby au milieu des trois-mille-six-cent-quatre femmes qui vivaient sur le vaisseau-mère. Elle s’était concentrée sur le discours quand la Représentante avait pris la parole.
Son ton de voix était différent. Résigné. Gwen secoua la tête. Elle se rappelait s’être dit que ça allait mal et que peut-être la jeune Rosie avait eu raison. De toute façon, tout aurait été une meilleure idée plutôt que de lever la main après que la Représente eut demandé des volontaires pour partir en solitaire à la recherche du soleil. Le soleil de Xeinon, et accessoirement la source d’alimentation principale du vaisseau, avait disparu. Tout bonnement et simplement disparu.
Gwen se souvenait encore du visage de sa mère quand, après être rentrées, elle répétait en boucle accoudée à la table de leur minuscule complexe : « Douze années. » Neuf-mille-trois-cents-soixante jours. Et on meurt. Toutes. » C’était le temps que les batteries tiendraient sans enjeux majeurs. Le souvenir des doigts d’Aby qui jouent dans ses cheveux réchauffa le cœur de Gwen. Et le souvenir de la promesse insensée qu’elle avait faite à sa mère : « Je vais retrouver le soleil, maman. »
La femme savait qu’elle avait échoué, qu’elle avait failli à sa promesse. La lassitude la submergea. Son peuple avait remis tous ses espoirs dans cinq vaisseaux, dont le sien, et elle avait échoué. Gwen n’avait plus aucune nouvelle des autres exploratrices depuis presque un an déjà. Et du vaisseau-mère depuis plus longtemps encore. Est-ce que c’était parce que le vaisseau s’était éteint ? Est-ce que c’était dû au fait qu’elles étaient passées sur les réserves du générateur de secours qui ne gardait que les fonctions minimum ? Ou tout simplement parce que la boîte de conserve s’était enfoncée trop loin dans la galaxie et était devenue hors de portée ?
Gwen penchait plutôt vers l’hypothèse du vaisseau-mère qui avait sombré dans les abysses de Xeinon, avec ses occupantes mortes de froid.
Elle ne reverrait jamais Aby et la douceur de son sourire. Elle ne râlerait plus jamais contre sa mère qui passait à l’improviste pour raconter les potins de la journée. Ses yeux se fermèrent, dans l’espoir de garder imprimé sur leurs rétines le visage de sa douce et de sa mère. Et elle, elle allait mourir seule dans cette boîte de conserve, à cause d’un putain de soleil qui avait décidé de disparaître !
Ses poings serrés de colère pressés contre ses yeux, Gwen se recroquevilla entre son lit et la toute petite table. Elle voulait sentir les bras d’Aby autour d’elle, les baisers qu’elle déposait dans ses cheveux bouclés le matin. Les souvenirs la submergèrent de nouveau, raz-de-marée de tendresse, et rappelèrent à son nez les effluves de l’éternelle tisane de sa compagne et du pain grillé aux anémones qui l’accompagnait, ces petites plantes bleues aquatiques qui poussaient en profusion sur le vaisseau-mère. Gwen en raffolait. Sa langue goûtait encore sa saveur tendrement sucrée.
La femme jeta un œil à ses repas en poche et grimaça. La perspective de manger de cette manière pour le reste de ses jours… ça lui donnait presque envie de s’ouvrir les veines.
Gwen avait envisagé toutes les alternatives. Retourner au vaisseau et espérer survivre. Pousser plus loin pour trouver une forme de vie et espérer survivre. Rester ici pour le reste de ses jours et… espérer survivre.
Elle ne survivra pas.
La toile sombre de l’espace aura sa peau rapidement.
Il n’y avait rien de pire que la noirceur de la galaxie. Elle était profonde et soyeuse, Gwen avait parfois l’impression qu’elle pouvait saisir du bout des doigts le tissu obscur de l’espace. Mais c’était… que du vide. Une immensité de vide.
La femme sentait l’angoisse lui saisir la gorge et l’air commençait à lui manquer. Elle se leva précipitamment, projetant la seule chaise à terre d’une main, l’autre qui serrait son cou, comme si ça allait permettre à l’air de rejoindre ses poumons.
Pliée en deux, les deux mains posées sur la table, Gwen tenta de faire circuler l’air par petites respirations courtes et rapides. Ça ne lui arrivait jamais avant. Les crises avaient commencé quand elle avait cessé de recevoir des nouvelles de l’extérieur. C’était comme si la mort la dévorait, un peu, et choisissait ensuite de la laisser en vie, les poumons et la gorge courbaturés d’avoir lutté.
Elle tâtonna dans les papiers sur la table, en ressortit un petit sac en papier usé, tout chiffonné, et le plaça sur sa bouche. L’air recommença à circuler après plusieurs petites inspirations qui contractaient le petit sac brun. Se laissant tomber à terre, Gwen inspira par petits à-coups réguliers en attendant que son rythme cardiaque revienne à la normale.
Elle se redressa péniblement en s’appuyant sur la table et grimaça quand de la lumière passa dans ses lunettes infrarouges.
De la lumière. Ça ne pouvait pas… Gwen se précipita sur ses consoles, se rattrapa de justesse au fauteuil de conduite pour ne pas tomber dans sa précipitation, et observa simultanément l’horizon et ses écrans.
L’obscurité semblait s’être... éclaircie.
Son écran montrait que la boîte de conserve approchait d’un passage vers une autre galaxie.
La Voie lactée.
Aller dans une autre galaxie ? La luminosité venait de là-bas. L’image du petit sac en papier surgit dans son esprit. Gwen prit une profonde inspiration. Hors de question de mourir comme un insecte terrorisé dans cette horrible boîte de conserve.
Il fallait qu’elle traverse les univers.
Elle s’installa derrière ses consoles avec des gestes rapides et précis, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Un sourire fugace traversa son visage. Elle avait vraiment fait ça toute sa vie. Les années d’études, les longues soirées de pratique, les larmes d’Aby quand Gwen lui apprenait qu’elle partait en mission pendant quelques mois. Tout ça pour quoi au bout du compte ? La gloire ? L’adrénaline ? L’inconnu ? Peut-être toutes ces raisons mélangées, finalement. Mais surtout, parce qu'elle sentait qu'elle avait l’occasion de faire quelque chose de bien.
Gwen plaça son casque de communications sur sa tête, fit quelques tests, sans résultats, prit la manette de direction, ses doigts appréciant le contact familier avec le métal. Et elle appuya de toutes ses forces sur la pédale qui contrôlait la puissance de traversée.
L’accélération brutale de sa boîte de métal la plaqua contre le siège usé. Gwen adressa une dernière pensée à Aby, sa mère, et elle franchit la barrière galactique.
L’espace se déchira, éclatement de nuit et de milliers de fragments électriques, et son bruit résonna longtemps dans tout le corps de Gwen. Le temps semblait s’arrêter et elle voyait de multiples petits points d’espace se diviser et se rassembler, comme des atomes qui se cherchent.
Au fur et à mesure que son vaisseau changeait de galaxie, l’espace se faisait plus clair. Fini le lourd rideau de velours noir. Elle distinguait à présent la forme des roches gazeuses des étoiles au loin, devinait le contour des astéroïdes.
La jeune femme sentit peu à peu s'atténuer le poids qui pesait sur son cœur. Elle l’avait enfin trouvé.
Le soleil.
Très belle incursion SF ! Par déformation plumesque au fil des autres nouvelles en lice, je m'attendais à une chute des plus pessimistes. Et non, enfin un "happy end" malgré tout un parcours douloureux intropsectif.
J'ai beaucoup aimé l'univers construit, la thématique plus que respectée et un style nerveux très bien rythmé. C'est à ce niveau-là que je me suis un peu perdu sur Xeinon car j'ai eu du mal à bien associer l'état mental de Gwen à ses décisions. J'ai eu l'impression qu'il manquait une transition dans ses étâts d'âme ou peut-être ai-je raté son caractère totalement impulsif ?
En tout cas, ce fut très plaisant de te découvrir à travers ce texte. Ton exploration cosmique entre fatalité et angoisse à dissiper fut un voyage que j'aurais su amener à terme sans m'ennuyer.
Merci pour ce partage !
déjà merci beaucoup pour ton retour!
Oui Gwen est spéciale, et un peu déchirée entre ses envies et ambitions, ses émotions, et une réalité qui lui échappe complètement. Je construis toujours mes personnages au fil de l'eau donc je découvre leur personnalité au fur et à mesure de l'écriture -et de mes humeurs eheheh- ce qui peut être parfois mélangeant, mais en même temps, l'humain n'est-il pas cet être inconstant et complexe qui le rend si agréable à écrire et à découvrir? -je m'emballe ahahah mais au plaisir de poursuivre le débat en off!-
Je suis ravie d'avoir pu t'amener avec Gwen dans ce voyage, et de t'avoir partagé un bout de mon univers. Au plaisir de te lire également!
Je découvre ton texte avec plaisir. 🥰
Ta plume est agréable, ton univers bien construit, je ne suis pas adepte de SF et pourtant, je suis rentrée très facilement dans ton histoire.
J'aime beaucoup le fait qu'il n'y ait que des personnages féminins !
Et j'ai eu peur d'un bad ending au vu de la tension qui ne fait que grimper au fur et à mesure, me voilà rassurée par cette jolie fin, pleine d'espoir !
Quelques remarques :
- corianthe → coriandre ? Ou c'est volontaire ?
- De toute façon, tout aurait été une meilleure idée plutôt que de lever la main après que la Représente → Représentante ?
- Mais c’était… que du vide. → ce n'était
Merci pour cette jolie nouvelle,
Em 🌸
Merci beaucoup pour ton commentaire, ça fait toujours plaisir de savoir qu'on peut embarquer le monde dans son univers -c'est plutôt bon signe en général ahahah-.
Pour la corianthe et bélamille : c'est le mélange de coriandre et menthe / béladone et camomille. Je voulais montrer que notre monde, celui qu'on connaît est celui des Premiers peuples dont il est question. Il y a d'autres petites allusions mais c'est trop léger pour le mettre en place -et le comprendre- correctement en seulement 1800 mots. Mais plus je lis cette histoire, plus je me dis que ça pourrait être le fun de la continuer à un moment.
Et oui, erreur de frappe pour la ReprésenTANte et mélange grammatical classique de ma part pour la dernière.
Merci pour ton retour, c'est précieux! Et contente que ça t'ait permis de jeter un oeil à mon univers :)
J'ai beaucoup aimé ton texte, il se lit tout seul ! Tu esquisses l'univers en quelques lignes, les petits détails par-ci par-là suffisent à se le représenter.
Ça fait donc 25 ans que le personnage est dans sa capsule, 1 an sans nouvelles des autres exploratrice et plus longtemps encore du vaisseau mère. Une telle formulation ne donne pas l'impression d'être 13 ans sans contact (si c'est bien 12 ans l'espérance de vie attendue à bord). Je me suis posée la question de comment son vaisseau a assez d'énergie pour 25 ans (et peut encore passer en hyperespace) alors que le vaisseau mère n'a pas autant ?
En tout cas si tu reprends cette histoire après le concours, je serais curieuse d'en lire plus.
Merci pour ce moment de lecture !
Encore merci, ça fait plaisir de voir que cette petite histoire intéresse!
Ton texte est vraiment bien écrit, j'ai yout particulièrement aimé le début (enfin, même si je me suis dit : oh non, encore une histoire triste! Croisons les doigts pour une fin heureuse), et bien sûr, la fin parce que j'avais besoin d'une fin heureuse après les 12 apocalypses.
Tu rends bien la corporalité du personnage, c'est pour moi le point fort de ton style ! <3
Quelques points m'ont interrogé : pourquoi la mission n'est pas une mission suicide ?(parce que aller chercher "le soleil" sans indice ça me parait compliqué) et si elles sont dans "une galaxie", ne devrait il pas y avoir des tas d'autres soleils (par définition?)
Mais ça ne m'a pas enlevé la joie de la fin, c'est l'essentiel :(
Merci et à bientôt !
Ahahah oui c'est vrai que certains éléments ne sont pas totalement aboutis, surtout après lecture des commentaires qui reviennent sur les mêmes points :')
J'avoue avoir écrit cette petite histoire sur un coin de table, en début d'insomnie, après m'être décidée à participer au concours. Donc si je décide de me lancer dans une réécriture, certain que je vais devoir passer du temps sur ces éléments. C'est à mon sens la grosse difficulté de la SF comparée au fantasy. On attend plus de rigueur de la première quand c'est totalement ok que la seconde soit totalement wtf. Peut-être pour ça que je préfère la fantasy ahaha.
Merci en tout cas de tes retours!
Quelques remarques au fil de ma lecture :
« C’est comme ça qu’elle l’appelait, le vaisseau Reign R-66, cette pièce de métal qui flottait dans cet océan d’obscurité qu’était la Galaxy Xeinon. » -> c’est un peu lourd : il y a trois « que », puis très rapprochés deux « A de B »...
« Ajouté à ça l’espace de décontamination qui lui permettait de supporter sa propre odeur et les consoles du vaisseau qui lui permettaient » -> répétition
« où elle avait cueilli de la corianthe et de la bélamille pour faire infuser les précieuses feuilles et obtenir ce mélange étrange qu’Aby appelait « tisane ». Son amoureuse raffolait de ce qui venait des premiers peuples. » -> j’aime beaucoup ce détail !
« après que la Représente eut demandé (a demandé) des volontaires » -> c’est, contre-intuitivelent, de l’indicatif avec « après que » ^^
« Le soleil de Xeinon, et accessoirement la source d’alimentation principale du vaisseau, avait disparu. Tout bonnement et simplement disparu. » -> ah bah c’est bien embêtant ça !
« « Douze années. » Neuf-mille-trois-cents-soixante jours. Et on meurt. Toutes. » » -> petit souci avec les parenthèses
« La femme savait qu’elle avait échoué » -> j’ai mis un moment à comprendre que « la femme » désignait Gwenn, surtout vu que les autres personnages évoqués sont également des femmes... Et ça fait très anonyme, distant, comme épithète.
« Rester ici pour le reste de ses jours et… espérer survivre. » -> ouais, y a un thème... ^^
« petits à-coups réguliers » -> répétition de « petit » quand tu décris sa respiration pendant toute la crise
« Il fallait qu’elle traverse les univers. » -> ooooh
« L’espace se déchira, éclatement de nuit et de milliers de fragments électriques, et son bruit résonna longtemps dans tout le corps de Gwen » -> belle description de l’hyperespace !
Très belle plume, c’est fluide et précis, je me suis laissée emporter avec plaisir... et un peu beaucoup d’inquiétude, aussi, pour savoir où tu emmenais ta pauvre protagoniste dans les ténèbres de l’espace tiens !
Justement, j’ai trouvé un peu dommage que je n’aie pas vraiment réussi à bien cerner le personnage de Gwen : elle avait une vie de couple / de famille, mais elle est partie seule ? Tu ne nous introduis pas trop d’éléments qui expliquent pourquoi s’engager dans cette mission presque suicide (à moins qu’elles n’aient pas été considérées comme telles au début ??), pourquoi se perdre dans l’espace... à part peut-être dans ce passage :
« Un sourire fugace traversa son visage. Elle avait vraiment fait ça toute sa vie. Les années d’études, les longues soirées de pratique, [...] »
mais qui du coup aurait peut-être gagner à être davantage développé. Et puis du coup, en changeant d’univers, on est d’accord que ça veut dire qu’elle ne pourra plus revenir en arrière ??
Et aussi, autant je trouve que tu as très bien décrit la crise de panique et ce sentiment d’oppression face au noir et au vide du cosmos, autant j’ai eu l’impression que Gwenn s’en fichait un peu, au fond, du sort du vaisseau-mère et de ses proches... Peut-être était-ce voulu ? Mais dans ce cas, ça ne fait que renforcer mon incompréhension par rapport à sa décision de partir à la recherche du soleil...
Par contre, j’aime beaucoup comment tu nous exposes ce monde de science-fiction en très peu de mots ; c’est, à mon sens, vraiment la force de ton texte. Cette galaxie inconnue qui a perdu son soleil, la Voie Lactée en voisine, et puis ce « vaisseau-mère » qui me semble bien n’abriter que des femmes... Ça fait une vraie histoire « icerberg » : qui semble bien plus complexe que les explications que tu en donnes explicitement, et ça rend cet univers beaucoup plus réel, c’est cool.
J’aime même les évocations du type de vie qu’elles mènent (menaient ?) sur le vaisseau-mère, avec quelques détails sur l’alimentation, la mention des « premiers peuples », le fonctionnement plus politique avec le rassemblement général et la Représentante... C’est très bien mené.
De même, d’ailleurs, pour la description de la « boîte de conserve » : c’est clair et concis, et ça semble relativement réaliste (ou tout au moins crédible).
Merci du partage !
J'ai fini ton texte un peu plus tôt, je reviens dessus à froid.
D'abord, j'ai bien aimé. On ressent bien le détresse du personnage, même si je pense qu'elle pourrait être accentuée, et même gagnerait à l'être. Après c'est dur avec la restriction de mots et ce n'est pas forcément ce que tu voulais faire. Mais je sens que pousser un peu plus tout ça aiderait à propulser la fin un peu plus haut.
Justement, la fin. J'ai eu une petite dissonance, où ce que décidé Gwen ne semble pas en accord avec ce qu'on connait d'elle (bon, pas grand-chose je te l'accorde). Elle m'a semblé un peu abrupte. J'ai lu les commentaires un peu plus bas, et je pense aussi que sa mentalité n'est pas très claire. Elle semble regretter intensément les jours passés sur le vaisseau mère, et les ou lier instantanément. Avec plus de contexte ce serait peut-être mieux passé, ou alors en amenant le tout différemment (ce qui, encore une fois, n'est pas très compatible avec la longueur imposée).
C'est un texte que j'ai parcouru avec grand plaisir, bravo à toi !
Un texte intéressant, qui laisse entrevoir une histoire bien plus complexe.
Deux petits détails ont perturbé ma lecture : le nombre de jours qui ne correspond pas au nombre d'années indiquées par la suite, et la fin qui a un ton optimiste alors que... il est déjà trop tard ? Pour le vaisseau mère, il est déjà un jour trop tard au minimum ?
A part ça, j'ai apprécié ma lecture et plonger dans les réflexions et souvenirs de du personnage.
Bravo pour ce texte ! :)
Effectivement, le nombre de jours ne correspond pas au nombre d’année parce que je voulais qu’on comprenne que la temporalité est différente.
Quant à la fin optimiste, je voyais Gwen comme quelqu’un de très volatile, avec des objectifs personnels qui peuvent prévaloir sur ce qu’elle ressent pour les personnes proches d’elle. Mais peut-être que je ne l’ai effectivement pas amené de la bonne manière :)
Merci beaucoup pour ce texte. Je me suis laissée porter par l'histoire et j'ai pris plaisir à la lecture ! Je suis rentrée avec facilité dans ton univers, tu arrives à rendre ton monde et sa technologie très accessibles, c'est vraiment bien joué pour un texte aussi court. La chute est parfaite, très simple, mais ça fonctionne super bien !
Je te mets quelques remarques :
"Sa forme conique le faisait ressembler à un suppositoire en action", c'est très drôle et inattendu comme image.
"Il y avait des jours où elle tournait en rond pendant des heures. Le noir de l’espace était partout, lui rappelait son insignifiante existence et elle commençait à étouffer. Ça lui était arrivé de rester des heures assise en boule dans l’espace de décontamination, à se balancer d’avant en arrière, pendant que le jet d’air mélangé à l’antiseptique lui mordait le visage. Gwen se sentait devenir folle parfois. La solitude lui rongeait l’âme." Beau paragraphe, j'adhère vraiment à la situation et au ressenti de Gwen ici.
"L’espace se déchira, éclatement de nuit et de milliers de fragments électriques, et son bruit résonna longtemps dans tout le corps de Gwen. Le temps semblait s’arrêter et elle voyait de multiples petits points d’espace se diviser et se rassembler, comme des atomes qui se cherchent." J'aime énormément ce paragraphe.
Dans ton chapeau, je pense que tu voulais dire "je ne prendrai " ?
Tu écris "sa saveur tendrement sucrée" en faisant référence aux anémones, je crois, du coup ce serait plutôt "leur saveur " (si c'est ça).
Dans la phrase "Gwen adressa une dernière pensée à Aby, sa mère," j'ai ressenti une petite gêne, parce qu'avec la virgule, ça ressemble à une apposition qui suggère que Aby EST sa mère, ce qui est bizarre !
Bravo pour ce texte, tu fais vraiment bien partager à tes lecteurices l'état d'esprit et les sensations éprouvées par ton héroïne.
Je suis contente que ça t’ait plu. Je prends note pour les remarques, je vais voir si je décide de me lancer dans une réécriture ou non.