Marie : - Marre. Marre.
Pierre : - Marre ?
Marie : - Marre moi !
Pierre : - « Sans cesse à ressasser » …
Marie : - « Sans cesse à ressasser », « sans cesse à ressasser », sûr, je ressasse… Mais quand est-ce qu’on se marre ?
Pierre : - …
Marie : - …
Pierre : - Triste.
Marie : - Crispe !
Pierre : - Tristesse.
Marie : - …
Pierre : - Est-ce tristesse ?
Marie : - Marre, point barre !
Pierre : - …C’est triste d’être triste…
Marie : - « À TON ÂGE » !!
. - À tout âge.
. - Eux sont pas tristes ?
. - Grave…
- Gavent…
- La tristesse en gavage…
- Mêlant « mélancolique », relents et coliques !!
- Râle et rejet général.
- Intégral, CHRONIQUE !
- …Sauf cette affiche…
- Cette affiche sauve.
- Inlassable…
- Ces types sont en slips !
- Ensembles sur le sable.
- Plongent, campent, si beaux…
- Du sable sur la peau !
- Chauffés par LE soleil !
- Le soleil…
- Les salauds…
- Certes, mais ils ne vivaient pas vieux, pour rappel… mortels si jeunes, harassés, terrassés aux travaux CORPORELS !
- Et l’ennui, c’est pas mortel ?
- Zombis éternels…
- Z’ont voilé le soleil. Notre astre naturel…
- Enfumeurs du jour, enfumeurs toujours !
- Encore…
- Et encore…
- Marre des luminaires.
- Et consort…
- Pollution des plafonds pleins de soleils pluriels !
- Simili soleil au ciel de lit. Logi-ciel !
- Soleil en suspension !
- Soleil tout en plastoc.
- Aube à piles.
- Songe à heure pile…
- Soleil en toc.
- Soleil en stock.
- À bloc !
- La poubelle en déborde…
- Soleils leurres : meurent, grillent grillons !
- En hordes !
- Stop : soleil en solde.
- Servi à toutes les sauces…
- Soupes froides de soleil…
- Fausses jusqu’aux fosses.
- Chaque classe…
- Chaque salle !
- …a ses sales soleils.
- Soleil de bureau.
- De chiotte.
- Soleil sans sommeil.
- Soleils tombants en fond d’écran…
- Soleil du coin.
- Pseudo soleil des psys.
- Vains soleils.
- Soleils feints.
- Le soleil rayonne les centres commerciaux !
- Un deux rois soleils !
- Rivaux aux urnes…
- Soleils faux !
- Pas à pas, pas un pas sans soleil imposteur…
- Un poster ! Pour un poster, là ! connu par cœur ! Ce poster pour tenir, soutenir mes soupirs. J’explose… j’expire…
- Regarde le et respire.
- Âcre simulacre de l’astre unique !
- Respire.
- Sacrificiel ! ASTRIFITIEL !
- Respire !
- Respire.
- …
- Je sais que je sais pas ce que c’est…
- Un mirage ?
- Un témoignage.
- L’imaginaire erre en l’image…
- Photo d’époque ! pas fake, c’est sûr, je sais.
- Photo d’époque parfaite, je sens…
- La …
- Ouais.
- La joie !
- …
- Et s’il en restait ?
- Des restes de joie ?!
- À gratter sur la grève…
- Se casser de chez soi !
- Grave ! j’en ai trop marre.
- Grave marre !
- Aujourd’hui !
- Seul à l’asile, « au revoir », c’est le bon jour, oui… Peinard, c’est le panard, mais… à pied ?!
- Un peu raide.
- …Bicyclette !!
- L’antédiluvien vélocipède !!
- Mais prunelle de pupille de papa ! Et…
- Hé ! je chus un peu, mais peu !
- Et c’était au pré… souple et synthétique du parc…
- Trace aux fesses contre tristesse ?! Le secret, c’est la vitesse !
- « Il faut se hâter de vivre ».
- Je me hâte dans l’hyper-impatience !
- Départ : pédale en avant…
- EN AVANT !!
- Pédale !
- Go Go KAMIKAZE…oh…Oh… ZUT… ça zig-zAAAAG !!
- GAAAAAZ !!!
- Ça marche ; ça marche, ça marche, ça marche ça marche ça marcheçamarcheça marçamarçamarçamarçaMARRE de ce MASQUE ! J’suffoque…
Et puis mince, j’m’en moque : sans masque ! Et mordre la brise...
Ah ! Livrée au vent de l’évasion. Ma fougue me souffle et m’insuffle le goût de la fugue ! D’un enjouement de jambes, je m’esquive et disperse mon corps au corps translucide, me rend miscible à l’énigme. L’éther s’éveille enfin, qui sort du secret et enlace si bien, pénètre et nourrit en toute humilité. Maintenant je te sens, mes joues tremblent de toi qui joues dans mes joues qui tremblent de joie… je pleure ! Tu m’arraches mes larmes comme personne, avec une caresse tu m’enlèves et enlèves l’eau des yeux, t’abreuves-tu de mon émotion ? Me lavant de mon ennui, tu m’élèves. Ô merci ! m’élever ainsi à l’abandon, à ta merci… Tes doigts dans mes cheveux !! Si vigoureux et fermes, sans perdre de douceur…
Folle émancipation par le mystère du cycle : pure rune d’airain où l’alchimie transforme l’action-réaction, les allers-retours, en une onde admirable, flux de mélanges où les forces s’allient. Puis-je même me soucier de mes bases ? Points où posent les cercles, points qui n’existent pas si ce n’est dans l’alliance. Je pèse sur personne ou sur toute une lignée, qui se relaie zélée ! Mais… comment je m’y tiens, chétive et docile cheville d’un édifice de forces occultes et pourtant naturelles !? Qui quoi donc, invisible, est la main qui m’assure ? Perchée à bout de tube, alors que tout fuit aux abords de ma course, qui me hisse si ferme à l’équilibre en l’air ?
Rassasiée même du rêve de voler !!
Le vélo vaut la vie et vice et versa…
Haaa ! Autonome ! je fuis le luxe, je suis le flux !
Et je crie : LE VÉLO C’EST LA VIE !
Ho ! voilà là où la route plonge dans le sable. On dit que c’est malice – voire vice – d’aimer voir le désert manger les voies : des dessertes en dessert, au son des cigales.
Ici surtout, peut-on stopper sans s’enlever l’envolée : les alizées alimentent en relais le câlin capillaire. Mes boucles sont au bal et font, sous le plafond, les idées idéales.
Bon ! A bas les boots.
Une boot, deux boots, Haaaaa, le sable veut mes voutes. Errer dans l’arène, galérer dans les grains, toute une aventure ambulatoire. Voute épargnée des appuis, si sensible que tu sembles éprise de dispersion, voute que stimulent les minuscules granules qui circulent, tu sembles adorer t’adonner à dénombrer…
Ho, ho ! Eau céans !
L’OCÉAN !
Géant horizon.
Oraison à l’amour propre. Être toute petite, un rien, un grain, ce grain parmi ces grains, sous mon poids de titan, qui s’écrasent sans crainte et sans dommage, pour assouplir mon pas en chatouillant ma plante. Être toute petite sous mon pas de titan.
Une concavité de dune : ce qui sied au séant… Ne pas s’assoir !
Lâcher son cul, le laisser faire, il se forme une épouse !
Là, tombons la combi.
Voici les délices du large : sens mouvant ce vent qui enlace, enlace, enlace sans que mes sens s’en lassent.
Belle franchise d’affiche, ma foi ! quels beaux restes, les beaux restes de joie.
Crois-moi, je reste là !
… A moins que je me mouille ? Être en slip est exquis, mais toutes ces promesses assumées me poussent à l’impatience de savoir… avoir aussi le suave sable sur la peau !
« L’EQUIPEMENT ! »
« L’EQUIPEMENT ! »
« DEFAUT D’EQUIPEMENT ! »
NON !
NON !
Pas ça… !?
La Sureté : - Zone non viable !
Vous n’êtes pas à l’intérieur des installations !
Niveau de risque non inferieur à 13.
Ne compromettez pas la sécurité d’autrui.
Ne restez pas sans équipement !!
Marie-Pierre : -… Ma combi est remplie de fourmis…
La Sureté : - Pas de panique !!!
Cette conversation ne pourrait s’abstenir d’être enregistrée.
N’êtes-vous pas en détresse ?
Ne savez-vous pas que vous brulez ?
N’êtes-vous pas inconsciente ?
Pas faim, soif, ni sensations d’ivresse ?
N’avez-vous rien dans la tête ?
Aucun adulte n’assure votre sécurité ?
On ne peut différer l’appel à un parent responsable…
Marie-Pierre : - Heu… j’l’ai pas pris…
La Sureté : - ON N’A PAS SON PORTABLE !!!?
…
Que ne fait pas la police !?
Il n’est plus envisageable de ne pas procéder au scan de votre oreille.
On ne pourra pas échapper à la convocation de vos responsables et de leurs parents.
Périmètre non desservi ; normalement, on n’est pas ici.
N’est-on pas impliquée dans l’abandon du pseudo véhicule type cycle évacué actuellement par les services sanitaires ?
Vos responsables n’ignorent pas qu’il n’est pas autorisé par les assurances.
Nous ne vous laisserons pas sans prise en charge.
Nous ne pouvons différer la fourniture/vente de :
un « pack réhydratation + + ».
un overall « urgence » type 4.
Ne refusez pas l’invitation à nous suivre.
Marie-Pierre : - …
La Sureté : - N’entravez pas la procédure de sécurisation de votre personne.
Ne vous autorisez plus d’initiatives.
Ne bougez plus.
Laisse-moi. Je suis en cri.
Est-ce un cri, ma chair vibrant suraiguë.
Urgence de l’exil. L’extrême nécessité de l’exil qui s’exacerbe entre des murs.
Non, c’est l’existence quand elle ne peut.
Non, c’est souffrance.
Non je ne jauge pas ce geôlier, presser dans le désert, culbuter dans la dune, s’absorber dans le sable, ramer en maronnant.
J’attends le moment de sa disparition.
Le temps qu’il se rende au local de béton.
Avant que le béton le rende,
J’aurai disparu.
La marée monte me chercher.
Je me barre, grave, je me barre.
J’entends la marée me chercher.
Je ne serai pas en retard…
MAINTENANT !
Je plonge et la vague m’avale,
M’avale la vague où je plonge.
Elle m’enlève et se révèle,
Se révèle à elle et se lève.
Elle élève à sa sur-nature,
Nature est sûr de son élève.
Mère si dense de vivant,
Ce vivant qui danse en la mer.
Qu’on est loin des bassins à chlore.
Chlore et bassins s’ils sont si loin,
Mon corps encore est au formol,
Formol encore endort mon corps,
Diaphane nymphe en chrysalide,
L’hydre est valide où nymphe fane.
Je verrais mieux en moi l’ondine,
L’ondine en moi rêvait de jeux :
On dine ? Je nage ou je mange ?
Je mange où je nage en ondine,
Tous ici baignent dans la soupe,
Soupe de dents où saignent tous.
Perdre cent livres, ses contours,
Tout concourt à vivre et se perdre,
Large ou fondu comme une goutte,
Communes gouttes font le large !
Goûte-moi comme je te goûte,
Goûte-toi comme je me goûte,
Ce goût des gnoses organiques !
L’organique ose tous les goûts,
Et les couleurs, au fond, floues, coulent,
Ton flou, au fond, n’est que couleurs,
Mouvance de nuances neuves,
Neuve et nue en ce mouvement,
Où s’acculent, et se bousculent,
Basculent boule et tentacules,
Ce cumul en cumulus mauves,
Mauve accumule de mucus,
Des démesures de méduses !
Des méduses en démesure… !!
Je glisse aux coupoles complices,
Coupe lisse ou molle se glisse,
On m’emmêle dans vos gelées,
où je mêle nos mamelons…
Dommage d’omettre embrasser !
Brasser des dômes… sans dommage ?
Arg ! Déjà indolore… morte ?
Mort, me dorlotes-tu déjàaa a aaarrrGGG !!
MAL ! MAL ! GRAVE MAL !
L’EPREUVE !
M’ABREUVE
GRRAAAaaavvvvvvve…
…
…
…
…
Blanc
Blanc
Tout blanc
Tant blanc
Blanc
Addition des tons
Tout addition
Tout est somme
Somme toute, nous sommes somme
Tout est clair, tout m’est clair, tout m’éclaire
Et s’éclaire au clair de ma chair
Ma chair lumière
Energie est matière, soit : le soleil
Ha !
Le soleil !!
Le soleil !!
Je vois le soleil !
Je vois soi le soleil !
AH ! SOLEIL-SOI !
SOIS LE SOLEIL !!!
Le vélo, c'est la vie en effet !
Beaucoup de musicalité et de poésie dans tes choix de mots entêtants. On découvre un théâtre ouvert sur la vie avec ton style très posé qui permet de voir la vie en rose pailleté.
Cependant, j'ai cru lire une ébauche d'histoire, une recherche d'incipit quand je me suis en quête d'associer le but de ton histoire à ton idée finale. Était-ce un effet voulu dans ta poésie littéraire ? Cela m'a un peu sorti de ma lecture, à partir de la deuxième partie moins dialoguée, mais cela ne m'a enlevé en rien l'envie de lire jusqu'au bout.
En tout cas, très belle plume que voilà. J'espère avoir l'occasion de découvrir un texte plus clair qui m'éclairera sous le soleil de ta musique scintillante pour ma pauvre compréhension timide et plongée dans l'ombre.
Grand merci à toi pour le partage de ce texte !
C'est super gentil et oui, c'est bien le but de se construire des mondes à paillettes !
Je vais essayer de te réponde précisément mais je ne comprends pas bien la question (même en remplaçant le mot manquant par "mis" entre "suis" et "en") : "j'ai cru lire une ébauche d'histoire, une recherche d'incipit quand je me suis en quête d'associer le but de ton histoire à ton idée finale. Était-ce un effet voulu dans ta poésie littéraire ? "
Dans l'attente, encore merci !
J'ai juste eu l'impression que tu cherchais l'histoire/fil rouge/intrigue au cours de ton écriture. D'où ma sensation d'effet voulu...
La poésie et ses mille interprétations...
À partir de l’affiche puis du thème du concourt j’ai défini une structure dramatique, exposée dans mon résumé, et tout dans ce texte (parties, formes des parties, type d’écriture, etc…) n’est là que pour servir le propos (qui est schématiquement exposé dans la dernière phrase : « Sois le soleil ! »).
Il n’y a pas de jeu de son, de rythme ou de sens qui ne soit là pour autre chose ou gratuitement (ce qui ne veut pas dire que le lecteur ne va pas ressentir pleins d’autres choses ; c’est, comme tu dis « La poésie et ses mille interprétations… »).
Par exemple le faux dialogue de début (entre les deux « petites voix » Marie et Pierre de Marie-Pierre) est là pour exposer la connivence humaine qui, avec les expériences du vélo, du vent, du sable, de la mer, vient s’opposer au monde sécuritaire, pour justifier le « craquage » de l’héroïne, sa mort, et la découverte du soleil… en elle-même. Une très belle histoire différente mais qui abouti exactement au même propos : « Ce que le soleil murmure » de RedFuryFox.
Autre exemple, la structure des vers de la partie « mer »(« Je plonge et la vague m’avale, M’avale la vague où je plonge ») est là pour évoquer le va-et-vient que l’on expérimente quand on nage dans une grosse vague.
Etc… jusqu’à la recherche de rythme et de son entre chaque mots, qui se fait en lien avec le jeu de sens, pour appuyer le sentiment qui doit naitre à ce moment, pour servir l’histoire générale, du classique quoi !
Je pense que tu peux facilement imaginer le soulagement et la joie que m’apportent ton avis !
Je ne pensais pas que les écrivains de la communauté de PA seraient si rebutés par la poésie.
Si je ne suis pas sûr de savoir ce qu’est un poète, je suis bien sûr de savoir ce qu’est d’être maudit !
À très bientôt.
Ton texte m'a ramenée plus de 20 ans en arrière, quand au lycée notre prof de français nous a emmené voir La Scène de Valère Novarina et où je n'avais rien compris alors que le public (enfin sauf les autres lycéens) avait l'air de trouver ça super. Bref, je suis complètement passée à côté de ton texte (je vois dans les commentaires qu'il y a une histoire, dont je n'avais réussi à cerner que quelques bribes). J'ai senti cependant qu'il y avait quelque chose derrière, la musicalité des phrases, le fait que c'est bien écrit. Je n'ai pas l'habitude de lire de la poésie (celle qui dépasse une ou deux pages dans un livre poche en tout cas), donc ce n'était pas forcément évident. Je pense cependant que ton texte peut toucher un public plus aguerri, il y en a sûrement sur PA.
"...il y en a sûrement sur PA."
Ben, c'est toute la question...
J'ai lu une première fois, comme une poésie sans signification, puis j'ai lu les commentaires, puis j'ai relu parce qu'en fait, il y a une histoire, mais je n'ai pas bien plus compris, toutefois, TOUTEFOIS, oui toutefois, je pense que c'est un texte qui aurait eu (hue!) toute mon attention s'il avait été un epièce de théâtre sous mes yeux et surtout mes oreilles. Merci pour cette originalité débordante !
Si je me permets de proposer un cadrage de ce non cadre, avoir comme point d'ancrage pour l'esprit tel que conserver les noms des personnages devant les répliques aurait été une idée qui aurait pu être considérée :)
Merci encore, au plaisir de se recroiser
À bientôt !
Oui, c'est vrai que mettre en scène libère sans doute le public d'une bonne partie de la concentration et de l'imagination indispensable à la lecture, qui plus est pour ce genre de texte poétique, qui plus est pour celui-là, presque déjà du théâtre (le dialogue du début, très tac-au-tac parce que faux dialogue, Marie et Pierre étants en fait Marie-Pierre, est dans la forme ultra classique puisque rimé sur 12 pieds, avec des jeux de sons et de sens, ce qu'on trouve déjà chez Shakespeare !).
Si les noms disparaissent devant les répliques c'est d'abord parce que le compteur de mots de Word dépassait 2000 -alors que, finalement, celui de PA donne à peine plus de 1500 !-, parce que cela surchargeait la page avec seulement des Marie et des Pierre et bien sur parce qu'en fait Marie et pierre sont les deux voix d'une même personne, vue pour la seule fois d'un regard extérieur au moment de l'interpellation par la "Sureté". Même si ces deux voix ont chacune leur personnalité, j'ai pensé qu'au plus fort du tac-au-tac, une confusion, ou une fusion, des deux n'était pas préjudiciable, au contraire.
Oui, au plaisir de se lire !
Merci pour cette histoire très originale, je suis en train de lire toutes les histoires du concours donc chaque texte qui présente une grosse originalité, par rapport au thème ou dans sa construction, me fait très plaisir.
Je rejoins certains comm' précédents qui disent être un peu perdus par le texte, de ne pas comprendre ce qu'il s'y passe, mais je pense avoir compris les grandes lignes (le perso principal suffoque intérieurement dans un système étouffant, décide de vivre un peu de liberté, prend son vélo (et est heureux sincérement), arrive sur la plage, retire sa combinaison, profite jusqu'à l'arrivée de la police/sûreté liée à sa combinaison, à l'idée de retrouver ce monde étouffant il se jette dans les vagues pour leur échapper puis manque de se noyer)
Les constructions de phrases rendent le texte très étrange, entre poésie et récit des pensées du personnage principal. Je suis passé à côté de beaucoup de choses je pense, mais j'y ai ressenti une forte volonté de liberté et je pense que c'était le but principal.
Les petites répétitions/figures de style (j'ignore le nom de cet effet) qui font résonner les mots avec de mêmes sonorités sont très jolies ! Il y en a beaucoup et je crois que c'est ça qui a perdu certains lecteurs, et je dois avouer que moi aussi à partir d'un certain point (j'essayais seulement de les relier à un sentiment général du personnage à ce moment donné, plus que d'y voir une signification plus profonde)
J'espère que tu t'es bien amusé(e) en écrivant ce texte, bonne continuation et bonne chance pour le concours !
Oui, tu as bien compris les grandes lignes, même si ce drame est sensé être plus extrême, dans toutes ses parties, le personnage craquant finalement après l'intervention de la sureté, se jetant dans la mer -élément naturel puissant en opposition avec la société édulcorée asphyxiante- quitte à se noyer (dans l'eau mais aussi dans la joie) pour, mort, trouver le soleil, disparu de la vie des hommes, le soleil dont nous sommes fait.
J'ai cru que la liberté offerte par le concourt, le format très court, le publique littéraire, me permettaient de tenter le défit du poème pour exprimer la nécessité de la joie. Tout nouveau sur PA, aurais-je dû être alerté par l'absence de "poésie" dans le genre à sélectionner ? Est-ce la multitude des textes à lire pour ce concourt qui prive le lecteur de la patience, de la persévérance intrinsèques à la poésie ?
La construction des phrases est étrange pour une nouvelle mais classique pour un poème et il est bien normal de "passer à côté de beaucoup de choses" l'ors de la découverte d'un poème (ou d'une peinture, d'une musique...) et oui, tu sens juste : "mais j'y ai ressenti une forte volonté de liberté et je pense que c'était le but principal." Le personnage est la jeunesse, sensible, révoltée, impatiente, extrême, chez qui l'ennui est bien plus grave que la mort, d'où ses pensées et ses actes, d'où l'écriture trop dense, trop vive, trop irrespectueuse, comme le rock, le punk...
"j'essayais seulement de les relier à un sentiment général du personnage à ce moment donné, plus que d'y voir une signification plus profonde". Il y a toujours une signification plus profonde en poésie, c'est sa raison d'être, mais à ne pas confondre avec "double sens" ou "sens caché".
Merci encore à toi !
Je me suis perdue dans ce texte, qui m'a laissée une impression de "trop", trop de phrases courtes notamment, qui ne m'ont pas permises de suivre ce rythme haletant faute de pauses suffisantes.
Cependant, il m'a laissé une impression de grand potentiel, et j'aime beaucoup l'idée de base (la façon d'écrire et la SF qui s'incruste).
Bravo pour ce texte ! :)
J’ai l’impression qu’on est entre le théâtre surréaliste, la poésie moderne ou une chanson à jeux de mots façon Boby Lapointe. Ça bondit et rebondit dans tous les sens, et ton écriture a quelque chose d’hypnotisant et de fascinant.
Je pense que tu gagnerais à alléger par moments tes effets, car je me suis perdu à plusieurs reprises dans ton imaginaire. J’avais le sentiment qu’il me manquait quelques pauses, quelques pieds à terre pour reprendre mon souffle et mes esprits.
En tout cas, c’est très original et rien que pour ça : bravo !
Artichaut
Oui, certainement qu'avec le temps, si je devais reprendre ce texte, j'aurais encore bien du travail ! Je crois que dans le défit de ce concourt, mon naturel et la soif de vivre du personnage sont entrés en résonance, au delà du raisonnable...
Après, j’avoue avoir cherché une histoire, à comprendre l’ensemble, et je me suis perdue. Peut-être que la forme était un peu longue pour l’idée?
Je crois que tu tiens un vrai truc à explorer, je voyais ça comme de la poésie contemporaine, belle manière de réviser le genre.
Ah, ça c’est du jeu d’écho x)
« - Pollution des plafonds pleins de soleils pluriels !
- Simili soleil au ciel de lit. Logi-ciel ! »
J’aime beaucoup les images là !
« - Soleil en toc. // - Soleil en stock. // - À bloc ! // - La poubelle en déborde… »
Ouille :’)) (et si vrai...)
« - Chaque classe… // - Chaque salle ! // - …a ses sales soleils. »
J’ai lu quelques passages à haute voix, c’est virelangue x) (<- ceci est une remarque positive, pas une critique, ça fait de belles allitérations !)
« Marie-Pierre : -… Ma combi est remplie de fourmis… »
J’suis intrigué par cette fusion des deux personnages, au moins dans leurs réactions, par ce qui me semble être un concept de SF (la mention de « ils ne vivaient pas vieux », la Sureté, un petit côté dystopique sur les bords)... mais quand même, les fourmis, c’est une constante :P
« N’êtes-vous pas inconsciente ? »
Dur de répondre quand c’est le cas... :P
J’ai eu un peu de mal à suivre avec le style qui est très particulier et « joueur » au niveau de la forme, mais il y a des éléments qui m’ont intrigué au niveau de l’histoire, et j’ai beaucoup aimé certaines phrases. Mais voilà, j’ai plus envie de considérer le tout comme un poème en prose flirtant avec l’absurde et l’absence de sens (une petite vibe « Sonnet en X » de Mallarmé par moments...) que comme une nouvelle, j’espère que c’était l’intention ^^
Oui, ce texte est classiquement dystopique (veux-tu dire que les fourmis sont très présentes en SF ?), mais la fusion des personnages n'est que la réunification du personnage, dupliqué dans l'intimité (nos petites voix) au début.
J'aime à penser qu'il existe une infinité de mondes entre les mondes, de même entre "poésie" et "nouvelle", et je suis bien conscient que ce texte appartient aux deux et qu'alors, il demande un effort de lecture -voire de lectures- accru par rapport à une nouvelle classique, parce que poétique.
Par contre, je suis déçu que mon écriture t'ait laissé dans "l'absurde et l'absence de sens ", alors que mon propos est très simple et précis et que s'il se veut riche (trop ?), et profond (...?), avec de la dérision et de l'humour, j'accorde beaucoup d'importance à son intelligibilité (qui est un peu problématique pour moi chez Mallarmé)...?
Ah, euh, bah pour moi en tous cas ce n'était pas très intelligible... J'ai pas mal de difficultés à comprendre ce qui se passe vraiment dans le texte au-delà des métaphores et des jeux sonores.