Solite

Par Dworkin

Drake fauchait vigoureusement de l’orge. La nuit était en train de tomber, et il voulait finir la partie du champ qu’il avait démarré avant que le soleil ne disparaisse. À presque 60 ans, il trouvait qu’il tenait encore bien la forme. Il s'arrêta pour boire une gorgée d’eau, et contempla son champ. Il allait falloir qu’il accélère pour maintenir son objectif. Il continua donc à faucher pendant presque une heure avant que Morgane, sa petite-fille, vienne le chercher avec une vielle lampe torche.

Une fois rentré à la maison, Drake s’assit près de la cheminée et se servit une bière. Sa petite fille le regarda sans rien dire, puis lui posa une question :

- Aujourd’hui, Narh m’a dit que, quand tu étais petit, les humains n’avaient pas besoin de travailler.

Drake eut un petit sourire.

- C’est plus compliqué que ça. Mais c’est vrai qu’avant on n’avait pas de champ. Il suffisait de demander n’importe quelle nourriture à un faiseur, et il la construisait.

Morgane le regarda sans comprendre.

- Il faisait comment? C’était magique?

 - Non, c’étaient des molécules d’air qui étaient altérées grâce à des lasers. Mais je ne pourrais pas t’expliquer mieux. A l’époque, tout le monde avait son faiseur, mais personne ne savait vraiment comment ça marchait.

- Et il faisait des bonnes choses?

Drake hésita.

- C’est dur à dire. Quelque part, n’importe quel faiseur pouvait faire des bières bien plus subtiles et travaillées que toutes celles que tu ne pourras jamais goûter. Mais en même temps, je crois que je prends plus de plaisir à boire celle qu’on fabrique ensemble.

Morgane fit la moue. Les paroles de son grand-père lui semblaient vides de sens.

- Et pourquoi on doit travailler maintenant? Parce qu’on n’a plus de faiseurs?

- En partie, mais je crois que ce n’est pas la seule raison. En fait, tout vient d’une amie à moi, qui s’appelait Solite, et qui détestait les humains.

- Elle était méchante?

Drake eut un petit rire.

- Non, elle était juste mal adaptée à son époque. Mais c’était une fille courageuse. Elle a passé toute sa vie à fabriquer de la bière, avec acharnement, sans jamais rencontrer le succès mérité. Tu veux que je te raconte son histoire?

Morgane sourit à son tour et vint s’assoir à coté de son grand-père. Drake but une gorgée de bière, inspira longuement, et commença à raconter.

    Solite et moi étions attablé au comptoir d’un bar qui venait d’ouvrir. Le patron s’était procuré des fichiers de bières assez rares qui avaient gagné des prix à la fin du XXI° siècle. Il était très fier de les servir et d’en parler. Ce jour là, Solite sortit une bouteille de bière de son sac, et proposa au patron de la goûter. Celui-ci commença par demander de quel modèle il s’agissait. Il pensait que c’était une bière sur la liste de censure de la maison blanche, ce qui aurait expliqué qu’il ne la connaisse pas.  Mais quand Solite lui expliqua qu’elle faisait elle même ses bières, il resta interdit. A cette époque, plus personne ne cuisinait. Les faiseurs constituaient pour nous les meilleurs plats de grands chefs étoilés du siècle précédent, et il ne serait venu à l’idée de personne de commencer par demander au faiseur les ingrédients pour ensuite cuisiner et obtenir après beaucoup d’efforts un résultat moins bon. Quand Solite lui expliqua que les ingrédients ne venaient pas non plus du faiseur, et qu’elle cultivait elle même son orge et son houblon, il éclata de rire tant la chose lui semblait absurde. Puis il lui expliqua qu’en procédant ainsi, elle n’avait aucune chance de faire une bière ne serait-ce qu’approchant un des modèles les plus standards proposés par le faiseur. Mais Solite lui soutint que sa bière était beaucoup plus intéressante que celles des faiseurs. Le patron finit par ouvrir la bouteille et goûter. Pendant trois secondes, il se figea, puis il recracha tout par terre en hurlant que c’était la chose la plus immonde qu’il n’ait jamais bu. Toute la salle du bar se mit à rigoler. Solite sentit sa gorge se nouer. Ca faisait des années qu’elle améliorait sa recette, brassin après brassin, et ne trouvait jamais personne qui appréciait son travail. Elle grommela un “je hais les humains”, et des larmes commencèrent à couler sur ses joues.

À ce moment là, un homme au teint bronzé, habillé d’un long manteau noir, s’assit à notre table. Solite lui lança un regard noir, mais l’étranger ne se découragea pas. Il demanda s’il pouvait goûter la bière. La demande la perturba tellement qu’elle resta muette, immobile. Au bout de quelques secondes, je pris une bière dans son sac pour la tendre à l’étranger. Celui-ci ouvrit la bouteille, but une petite gorgée, resta quelques secondes sans rien dire, et murmura un “intéressant”. Ca ressemblait à une manière de rester poli, mais pour Solite, c’était le plus beau compliment qu’elle n’ait jamais reçu sur ses bières. Elle sécha ses larmes, et le remercia. L’étranger lui dit alors qu’il fabriquait lui aussi des boissons, et voulait savoir si on voulait les goûter. Solite fut encore plus surprise mais répondit que oui. L’homme sortit deux bouteilles et nous les tendit. Bien que moyennement rassuré, je trempai mes lèvres dans le liquide, en regardant Solite en avaler une gorgée. Aussitôt je sentis un goût horrible envahir ma bouche. J’avais déjà bu des bières de Solite, que je trouvais passablement mauvaises, mais là, c’était tellement immonde que j’aurais été incapable de définir le goût. A la tête de Solite, elle avait le même sentiment que moi, mais elle réussit à murmurer un “intéressant”. L’étranger sourit et tendit une poignée de graines à Solite. Puis il prononça à voix basse.

- Tu verras, ça pousse tout seul. Mais n'en prend jamais plus de 3 milligrammes par jour, au-delà, la dose peut être mortelle.

Après, tous les autres souvenirs de la soirée sont flous, mais le lendemain, j’avais l’impression d’avoir volé dans les airs, d’avoir fait la fête toute la nuit, d’avoir eu du succès auprès de toutes les filles que j’avais croisées, et j’avais un sentiment de plénitude extraordinaire. J’ai aussitôt appelé Solite, qui m’a décrit les mêmes sensations. Elle planta  les graines données par l’étranger, et dès que les premières fleurs apparurent, elle en cueillit, et inventa des recette de bière en contenant. Elle commença par s’enfermer chez elle et tester des mélanges avec un perfectionnisme encore plus élevé que d’habitude. Elle fabriquait des hectolitres de bières mais jetait systématiquement tout avec rage car elle n’en était jamais satisfaite. Cela dura des mois, ou plus rien d’autre ne comptait pour elle que la qualité de la boisson qu’elle fabriquait. Jusqu’au jour où elle fut satisfaite à la fois de l’effet et du goût de son breuvage. Alors, à nouveau, elle chercha à le faire partager.

   À partir de là, tout fut différent. A chaque soirée ou Solite venait, tout le monde goûtait sa bière. Des gens vennait de tout le pays pour tester les sensations qu'elle offrait. On y vivait des moments extraordinaires et tout le monde vénérait Solite et sa bière. Solite, elle, ne s’y amusait pas. Elle haïssait cette foule qui l’avait toujours méprisé, elle et sa passion de faire de la bière, et qui maintenant l’adulait parce qu’elle fournissait une drogue impossibles à générer à partir d’un faiseur. Il faut savoir que même si un faiseur pouvait en théorie fabriquer n’importe quoi, une institution à la maison blanche gérait une liste de produits autorisés. Solite continuait de travailler avec acharnement sur sa bière, mais même si elle en distribuait maintenant des quantités gigantesques, il n’y avait toujours personne qui s’intéressait à son goût. Cela la rendait folle de rage, et elle finissait la plupart des soirs en pleurs, à maudire l’humanité, tout en gardant espoir de réussir un jour une bière qui plairait vraiment à ceux qui la boiraient.

    Quelques mois plus tard, la notoriété de sa boisson avait pris de telles proportions que Siméon, un DJ très connu qui faisait des soirées pour la haute bourgeoisie, l’ accosta et lui demanda de l’accompagner. Solite accepta. Au début, elle espérait trouver chez ces gens un niveau de culture qui les pousserait à apprécier des goûts différents de ceux des choses créées par leurs faiseurs. Mais elle fut vite déçue. Le seul point commun des invités était leur richesse. Ils l'avaient pour la plupart acquis en héritant d'un ancêtre qui avait créé des modèles populaires pour faiseurs un siècle plus tôt. Ils n’avaient aucune limite dans le mépris qu’ils affichaient pour ceux qui n’étaient pas de leur caste, et n’hésitaient pas à prendre Solite de haut et lui dire que le goût de sa bière était infect, même si soirée après soirée ils venaient lui en redemander. Solite fini par en avoir marre et s’enferma chez elle. Pendant plusieurs semaines, elle resta seule, à fabriquer de la bière, à la boire et à pleurer. Même moi, son seul véritable ami, étais banni de sa maison. Puis Siméon la recontacta, et insista pour qu’elle revienne. Il était invité à une soirée à la maison blanche, et lui promit qu’elle serait différente de tout ce qu’elle avait vécu jusque la. À ma grande surprise, Solite accepta.

    Comme Solite était invitée, elle força le DJ à m’inviter aussi. Et me demanda de ne pas boire, pour pouvoir la gérer si la soirée tournait mal. Une fois sur place, elle distribua une quantité invraisemblable de bouteilles. Très vite, les invités se mirent à avoir des comportements étranges. La transe qui parcourait la foule était surréaliste. Tout le monde hurlait, et faisait de grands gestes avec les bras, comme s’ils allaient s’envoler. Sur leurs visages, on pouvait lire un bonheur si grand qu’il en était effrayant. Au bout d’un moment, certaines personnes commencèrent à être violentes. D’autres s'effondraient sur les pelouses, ou vomissaient tout le contenu de leur estomac au milieu de la foule. Solite m’a dit de l’attendre, est allée emprunter un micro au DJ, puis a commencé à draguer ouvertement le ministre de la censure. Au bout de quelques minutes, ils sont entrées dans la maison blanche. Je l’ai attendue dehors un certain temps, puis soudain, elle est apparue, seule, au balcon du premier étage. Elle a allumé le micro et démarré un discours. sa voix est sortie des enceintes du DJ et a résonné dans tout le jardin.

- Aujourd’hui, je viens d’altérer le destin de l’humanité. Je me suis introduit dans la maison blanche, j’ai accédé à l’ordinateur central, et j’ai mis l’ensemble des fichiers des faiseurs sur liste rouge. Plus aucun faiseur dans le monde ne peut plus fabriquer quoi que ce soit. Ensuite, j’ai détruit l’ordinateur.

Un silence a suivi sa déclaration.

- À la place, j’ai fait faire à chaque faiseur un exemplaire de la bière que vous avez bue ce soir. Au goût, c’est la meilleure que j’aie jamais réussi à faire. J’en suis très fière, même si je crois que personne ne l’apprécie à sa juste valeur. Par contre, elle contient une dose létale d’une plante hallucinogène. D’ici moins d’une heure, vous serez tous morts.

Ensuite, alors que tout le monde avait les yeux fixés sur elle, elle a ouvert une de ses bouteilles, l’a bu cul-sec et s’est jeté du balcon.

Morgane fixait Drake avec la bouche grande ouverte.

- Mais pourquoi on a pas reconstruit de faiseur si les anciens ne marchaient plus?

Drake la fixa en souriant.

- À l’époque, quand on avait besoin d’un nouveau faiseur, on se contentait de demander à un autre faiseur d’en fabriquer un. Et après un siècle où plus personne n’avait fabriqué d’objet, on ne savait plus reconstruire de faiseurs sans en posséder un autre. Les vieux faiseurs ont été détruits, car la seule chose qu’ils pouvaient faire, c’était la bière empoisonnée de Solite. Maintenant, on a une vie vraiment différente, je ne sais pas si elle est mieux ou moins bien. Je crois que je suis content d’avoir connu ces deux époques.

Morgane bâilla, la nuit était maintenant tombée depuis un certain temps.

- Je ne comprend toujours pas pourquoi Solite a détruit les faiseurs et tué autant de gens.

Drake repris une gorgée de sa bière avant de répondre.

- Je ne sais pas vraiment. Pendant longtemps j’ai cru qu’elle avait fait ça juste à cause de la haine qu’elle portait envers l’humanité. Mais maintenant, je n’en suis plus si sûr.  Je crois que de son point de vue, elle nous a fait un cadeau : Celui d’apprendre à aimer faire certaines choses par soi-même.

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Arabella
Posté le 29/04/2019
Coucou ! L'art de réaliser des bières, c'est une super idée. Comment retrouver le goût de vivre ensemble, manger sain à travers la bière c'est une très bonne idée et originale (d'habitude on a plus l'image d'un petit potager...). Pour connaître des brasseurs de bière, je sais que c'est un art plus que compliqué et je trouvais très interessant cette histoire. La bière, sauveuse de l'humanité (haha)
 
La lecture est fluide et agréable ! On est curieuse de connaître également le monde qui a suivi les faiseurs de nourriture. merci pour agréable lecture!  
Nascana
Posté le 28/04/2019
C'est triste mais j'imaginais déjà au début le destin tragique de Solite. Après à voir si c'est une bonne ou une mauvaise chose de ne plus avoir de faiseur. De toute façon, ils n'ont pas le choix. 
J'aime bien le personnage de Solite. Elle est poussée à bout par le destin.  
 
itchane
Posté le 27/04/2019
Hello !<br /><br />Tes faiseurs m'ont tout de suite fait penser aux réplicateurs de Star Trek ! : D
Mais dans leur monde à eux, le goût n'est justement jamais aussi bon que l'original fait main, même avec les meilleurs programmes. Alors bien que la morale soit un peu la même - "il faut apprendre à faire soit-même pour vraiment profiter" - le contexte est trèèèès différent et j'ai beaucoup aimé ta version à toi qui est plus radicale, plus ambigüe et force à se poser plus de questions encore.
Bravo pour ce beau texte : ) 
Fannie
Posté le 27/04/2019
Cette idée de faiseurs est originale et intéressante. (Pendant un bon moment, j’ai cru que c’étaient des personnes). J’aime bien l’introduction de ta nouvelle. Tu plantes le décor et crées une ambiance, d’abord le travail fatigant aux champs, puis l’intérieur de la maison, où on a envie de s’installer près de la cheminée pour écouter le récit du grand-père.
On comprend bien ce qui pousse Solite à la révolte, et on sent cette accumulation de déceptions tout au long de son parcours, jusqu’à son geste désespéré. Mais, si le « cadeau » de Solite est positif, il est entaché par la manière dont il est apporté. Toutefois, la conclusion est pleine de bon sens.
Coquilles et remarques :
finir la partie du champ qu’il avait démarré [démarrée (pour l’accord) / dans cette acception, le verbe démarrer est intransitif ; Je propose « qu’il avait commencée ».]
Sa petite fille le regarda [petite-fille]
A l’époque, tout le monde avait son faiseur [À l’époque]
Quelque part, n’importe quel faiseur pouvait faire des bières [Comme c’est un personnage qui raconte, il peut faire la faute ; mais normalement, « quelque part » ne doit pas être employé à la place de en quelque sorte, dans un (certain) sens, etc.]
bien plus subtiles et travaillées que toutes celles que tu ne pourras jamais goûter [que tu pourras jamais goûter ; ici, « jamais » a le sens de un jour, en un temps quelconque, donc ce n’est pas une négation (pas de « ne »)]
et vint s’assoir à coté de son grand-père [s’asseoir / à côté]
Solite et moi étions attablé [attablés]
Ce jour là, Solite sortit une bouteille [Ce jour-là]
Solite sortit une bouteille de bière de son sac, et proposa [la virgule est superflue : les deux verbes ont le même sujet et expriment deux actions successives]
qu’elle faisait elle même ses bières [elle-même]
A cette époque [À]
Les faiseurs constituaient pour nous les meilleurs plats [confectionnaient]
et qu’elle cultivait elle même son orge [elle-même]
des modèles les plus standards [ils ne peuvent pas être plus ou moins standards ; je propose « les plus usuels », « les plus normalisés »]
c’était la chose la plus immonde qu’il n’ait jamais bu [qu’il ait jamais (voir plus haut) / bue]
Ca faisait des années [Ça]
À ce moment là [ce moment-là]
et murmura un “intéressant” [et murmura : « Intéressant » ; si tu dis « un “intéressant” », il faut ajouter un qualificatif]
Ca ressemblait [Ça]
c’était le plus beau compliment qu’elle n’ait jamais reçu [qu’elle ait jamais reçu ; voir plus haut]
Elle sécha ses larmes, et le remercia [la virgule est superflue ; voir plus haut]
et voulait savoir si on voulait les goûter [je propose de remplacer un des deux « voulait » par « souhaitait » ou « désirait »]
A la tête de Solite, elle avait le même sentiment que moi [À / cette tournure est bancale ; je propose « À la tête de Solite, je vis qu’elle avait (...) » ou « À voir sa tête, Solite avait le même sentiment que moi »]
mais elle réussit à murmurer un “intéressant” [même remarque que plus haut]
Puis il prononça à voix basse. [Comme cette phrase introduit la réplique qui suit immédiatement, il faudrait mettre deux points.]
J’ai aussitôt appelé Solite, qui m’a décrit les mêmes sensations [Cette phrase devrait être au passé simple]
et inventa des recette de bière [des recettes]
Elle commença par s’enfermer chez elle et tester [je propose « pour tester »]
Elle fabriquait des hectolitres de bières [« de bière » ou « de bières diverses »]
Cela dura des mois, ou plus rien d’autre ne comptait [où]
A chaque soirée ou Solite venait [À / où]
Des gens vennait de tout le pays [venaient ; pour éviter la répétition, je propose de changer dans la phrase précédente : « À chaque soirée où Solite se rendait »]
Elle haïssait cette foule qui l’avait toujours méprisé [méprisée]
une drogue impossibles à générer à partir d’un faiseur [impossible / à produire (ici, générer n’est pas correct)]
leur richesse. Ils l'avaient pour la plupart acquis [acquise]
et n’hésitaient pas à prendre Solite de haut et lui dire que le goût de sa bière était infect [je propose : « en lui disant que le goût (...) »]
Solite fini par en avoir marre [finit]
tout ce qu’elle avait vécu jusque la [jusque-là]
pour pouvoir la gérer si la soirée tournait mal [« pour pouvoir s’occuper d’elle » ou « veiller sur elle » (ici, gérer n’est pas correct)]
Tout le monde hurlait, et faisait de grands gestes avec les bras, comme s’ils allaient s’envoler [la virgule après « hurlait » est superflue / on ne peut pas mettre « ils » pour « tout le monde » ; je propose : « Les gens hurlaient et faisaient de grands gestes (…) »]
ils sont entrées [entrés]
Elle a allumé le micro et démarré un discours [« commencé » ou « entamé » un discours (ici, démarré n’est pas correct)]
un discours. sa voix est sortie [Sa voix]
elle a ouvert une de ses bouteilles, l’a bu cul-sec et s’est jeté du balcon [l’a bue / cul sec / s’est jetée]
Je ne comprend toujours pas pourquoi [Je ne comprends]
Drake repris une gorgée de sa bière [Drake reprit]
à cause de la haine qu’elle portait envers l’humanité [« la haine qu’elle portait à l’humanité » ou « sa haine envers l’humanité »]
Pourquoi le passage qui va de « Solite m’a dit de l’attendre » jusqu’à « s’est jetée du balcon » est-il au passé composé ? Par souci de cohérence, il faudrait tout raconter au passé composé ou tout au passé simple.
Isapass
Posté le 24/04/2019
Très jolie fable sur le prix des choses et du travail. 
L' histoire est bien construite, bien racontée. Ta plume est fluide et agréable. Très evocatrice : on visualise très bien les champs, le coucher de soleil, le grand-père fatigué qui raconte avec les yeux dans le vague...
J'ai beaucoup aimé !
Serais-tu amateur de bière ? ;) 
AudreyLys
Posté le 22/04/2019
Très bonne idée, les faiseurs, je trouve ! La manière de raconter est aussi bien trouvée, on se demande ce qui a bien pu arriver^^
Petite coquille :
"discours. sa voix" -> Sa 
Olek
Posté le 22/04/2019
Radical comme manière de pousser à aimer les choses faites par soi-même !
Au début, et jusqu'à la dernière partie avec Drake et Morgane même, en fait, j'ai cru que les faiseurs étaient des gens...
Sympa sympa en tout cas !
Rimeko
Posté le 21/04/2019
Hello Dworkin !
C'est cool ce genre de concours, ça permet de découvrir de nouvelles plumes ;)<br /> <br />
Coquillettes :
"la partie du champ qu’il avait démarré(e)"
"Mais c’est vrai qu’avant on n’avait pas de champ(s)"
"C’était la chose la plus immonde qu’il n’ait jamais bu(e)"
"Ca (Ça) faisait des années"
"Elle haïssait cette foule qui l’avait toujours méprisé(e)"
"Solite fini(t) par en avoir marre"
"s’est jeté(e) du balcon"
(Attention à l'accord du participe passé, surtout avec l'auxiliaire avoir...)
 
Oh, j’aime beaucoup la réflexion amenée ici ! C’est sûr que ça m’inspire moyen, tous ces faiseurs ; c’est clair que ça doit être pratique et que ça permettrait à tout le monde de goûter des plats très élaborés, mais il y a vraiment un plaisir à fabriquer/préparer quelque chose par soi-même, je suis d’accord avec tes personnages !
Et la révolte de Solite est bien amenée, on comprend qu’elle ait été poussée à bout, et en plus ce qu’elle fait est « utile » (corrompre les faiseurs je veux dire)…