Solitude

J’écris une folie guettée par l’ennui
Je t’avais oublié, cahier de doléances,
Jauni par la monotonie.
Les jours ne s’assombrissent-ils donc jamais?
J’aimerais que la pluie grêle les carreaux des habitations,
Qu’elle couvre le bruit des enfants épanouis,
N’entendre rien d’autre que le vent hurler
Qu’il fasse taire le bonheur du chien qui retrouve son maître
A côté.
J’aimerais que le dehors soit ainsi que mon âme
Je suis une fontaine de solitude
Un ermite au sourire indigène
Une sirène des eaux hostiles
Mais te voilà, toi et tes angles bleus, amoché par des pages blanches
A me rappeler la plume et ses embruns
J’écris pour taire le temps endimanché qui s’endort
Pour faire vivre l’absent au sourire interrompu par mes désirs d’éternité
Et mon instinct à l’impertinence délicate.
J’écris des mots désaffectés par la raison
J’écris une tumeur utérine.
J’écris un homme et son désarroi
Une épitaphe sans gravure
Un indiscible chaos, trahi par des joies soudaines et des chairs mélangées
J’imagine l’ivresse des coeurs amoureux,
Une cerise qui resterait sur son gâteau.