Cauchemar éveillé, qu'on me crève les yeux !
Qu'on me tranche les mains ! Qu'on me jette au bûcher !
Dans une cuve acide ! Ma peau soit épluchée !
Pitié, faite le taire ! Taire mon cœur odieux !
Sa voix raisonne encore, elle ne cesse jamais,
Ecorchez moi plutôt ! Que je puisse oublier !
Oublier mes déboires, mes larmes essuyées,
Oublier ma douleur, Ô Douleur que j'aimais !
Mes sentiments m'étranglent, mais ce n'est nulle Joie,
Ni Colère, ni Dégout, ni la Peur, ni Tristesse,
Uniquement l'Amour, Geôle que nous n'échappons !
Souvent je pense à toi, Ô mon doux feu grégeois,
Le regard dans le vide, pincé dans l'étroitesse,
J'y pense encore, encore, tout en haut de ce pont.
En quelques alexandrins sombres, vous faites passer l'ambiguité des sentiments liés à ces situations terribles, douloureuses, et à cette impression qu'on n'en sortira jamais.