Elle s’appelait Sonia.
Un jour, elle est partie de la maison pour ne plus revenir. Ses filles faisaient la grasse matinée et elle a tout laissé en plan. Ce n’était pas son genre. L’armoire de l’entrée était ouverte et il y avait un chiffon* par terre, là où visiblement, elle avait tenté d’enlever une tache sur la moquette.
Lorsque ses filles ont vu ça, elles étaient inquiètes. Comme la voiture n’était plus au garage, elles ont imaginé qu’elle était sans doute partie faire une course en vitesse et qu’elle reviendrait.
Mais, plus tard, quand deux policiers se sont présentés avec une mine grave, elles ont compris. Avant qu’ils ne commencent à parler, elles savaient ce qu’ils allaient leur annoncer.
Elle l’avait fait. Elle avait traversé la ville pour se rendre dans une cité satellite où elle avait habité avec sa famille plusieurs années auparavant. Tous les quatre étages des immeubles, il y a des « galeries », ces balcons accessibles à tous où se situent les buanderies. Elle a choisi l’immeuble le plus haut, appelé la grande tour, et elle est montée jusqu’à la dernière galerie. Puis elle a sauté.
Sa psy lui avait dit qu’après une telle chute, son corps ne serait pas beau à voir, que sa famille devrait aller l’identifier et que ce serait terrible pour eux. Elle croyait sans doute l’amener à renoncer. Mais après avoir survécu alors qu’elle s’était ouvert les veines, Sonia ne voyait pas d’autre moyen. Alors elle a résolu le problème : elle a pris son passeport avec elle dans un sac en bandoulière, bien serré autour de son corps pour qu’elle ne puisse pas le perdre. Un des policiers a dit à ses filles que s’il y avait un conseil humain qu’il pouvait leur donner, c’était de ne pas aller la voir à la morgue et de garder le souvenir d’elle vivante.
Elle avait cinquante et un ans. Mariée depuis vingt-huit ans, elle avait trois filles dont la dernière avait vingt ans. Elle était toujours tirée à quatre épingles, avec une coiffure et un maquillage parfaits. En apparence, c’était une parfaite petite famille de la classe moyenne supérieure : un père avec un bon métier et un bon revenu, une mère au foyer, trois filles étudiantes, des gens bien sous tous rapports, cultivés et mélomanes.
Oui, elle avait bien quelques particularités ; mais ça passait pour de simples traits de caractère ou des petites manies sans gravité et sans conséquences. Son humeur était changeante. On ne savait jamais dans quel état d’esprit on allait la trouver le matin. Parfois, elle était froide et apparemment pleine de ressentiment sans qu’on puisse savoir pourquoi. Elle entrait souvent dans des colères disproportionnées pour des peccadilles. À d’autres moments, elle était gaie, affectueuse et pleine d’entrain, aux petits soins avec sa famille, et c’est cet aspect de sa personnalité qui amenait son entourage à lui pardonner ses excès.
« Qu’est-ce qui peut pousser une mère de famille à une telle extrémité ? » se sont certainement demandé les gens qui la connaissaient juste un peu.
Pour ses proches, ce n’était pas une grande surprise. Ça faisait une année qu’elle en parlait. Hospitalisée en pavillon fermé, elle avait fait croire à tout le monde qu’elle allait beaucoup mieux pour qu’on la laisse sortir, mais elle avait toujours eu cette idée en tête.
Un peu plus d’une année auparavant, elle était allée voir une psy dans l’espoir de trouver un moyen d’alléger son mal-être. Elle souffrait probablement depuis des années, sinon des décennies. Le diagnostic est tombé : psychose maniaco-dépressive. C’est comme ça qu’on appelait les troubles bipolaires en ce temps-là. On lui a dit qu’elle avait eu cette maladie dans son enfance et, comme elle n’avait jamais été soignée, que le traitement comportait certains risques. Mais elle voulait vraiment aller mieux, alors elle a accepté la médication proposée.
C’est là qu’a commencé sa descente aux enfers. Plus les jours passaient, plus elle s’étiolait. Elle a voulu croire que cet effet était passager et que ça irait mieux après, mais elle a sombré dans une profonde dépression. Ce médicament était censé neutraliser la résistance que les patients opposent au traitement. Mais ce faisant, il anéantissait également sa volonté de s’en sortir. C’était ce qu’on appelle une « camisole chimique ».
Elle surveillait sa ligne depuis des années. Ce qui ressemblait à un simple régime est devenu si contraignant, si restrictif qu’elle maigrissait progressivement, au-delà du raisonnable. C’était de l’anorexie. On lui a prescrit un plan alimentaire pour se requinquer, mais elle trichait afin de toujours manger moins que ce qui était convenu. À la fin, il ne lui restait plus que la peau sur les os et elle avait le ventre gonflé, comme les victimes de la famine dans le tiers-monde. Mais c’était elle qui s’était infligé ça. La combinaison de ses troubles préexistants était déjà bien lourde, alors la dépression nerveuse lui a donné le coup de grâce. Elle a été hospitalisée à plusieurs reprises sans succès.
Elle s’appelait Sonia.
Son père était médecin, sa mère femme au foyer et elle avait un grand frère. Ils étaient adventistes*. Encore une parfaite petite famille.
Sonia jouait du piano. Elle arborait des tresses si longues qu’elle pouvait s’asseoir dessus. À l’école, elle avait de la facilité en langues et de la peine en maths. Mais c’est courant, n’est-ce pas ? Malheureusement, elle n’a pas obtenu sa maturité* et elle est restée sur ce sentiment d’échec toute sa vie.
Depuis l’enfance, elle avait une grande peur : celle de perdre ses parents. Quand ils étaient sortis, son grand frère s’asseyait parfois au piano et improvisait une musique sinistre en racontant l’histoire d’un enfant dont les parents étaient morts. Il illustrait ses pleurs en jouant des bribes de mélodies dans les notes aiguës. Sonia était terrifiée et lui, ça l’amusait. Les grands frères, ça ennuie toujours les petites sœurs, n’est-ce pas ? Parfois même méchamment.
Pourquoi cette fillette avait-elle de telles craintes ? Était-ce parce que la guerre avait éclaté quand elle avait neuf ans ? Son père avait ouvertement pris position contre Hitler. On disait qu’il figurait sur une liste noire. Sonia avait peur que les Allemands envahissent la Suisse et viennent chercher son père pour le tuer.
Mais ce même père était aussi son dictateur à elle, comme elle disait. Il avait le même genre de moustache que Hitler, mais à mon avis, la ressemblance s’arrêtait là. Quand ses enfants avaient fait une bêtise, il les convoquait à la clinique. Depuis l’autre côté de son bureau, il les regardait d’un air glacial en les sermonnant. Il n’a jamais été violent, mais Sonia le craignait. Elle le craignait et elle lui en voulait, mais elle l’aimait aussi ; elle tenait beaucoup à lui.
Des années plus tard, alors que la guerre n’était plus qu’un lointain souvenir et qu’elle était elle-même adulte, mariée et mère de famille, elle était toujours angoissée à l’idée de perdre ses parents. Quand ils ont dû quitter leur appartement pour aller vivre dans une résidence médicalisée, c’est elle qui a dû s’occuper de leur déménagement et ça lui pesait beaucoup.
Ce qui arrivait à ses parents, le fait que ses filles, devenues de jeunes adultes, allaient probablement quitter la maison dans un avenir proche, la ménopause qui s’installait, symbolisant à ses yeux le début de sa propre vieillesse, étaient autant de choses qui, s’ajoutant à des troubles de l’humeur et du comportement, ont contribué à la faire sombrer.
Avec tout ça, il y avait encore le ménage qui la préoccupait. Pour elle, la propreté devait être parfaite. Elle passait les doigts sur les meubles, ou même par terre, et si elle trouvait un peu de poussière, elle recommençait à nettoyer. Était-ce du perfectionnisme extrême ? Une petite manie ? Un trouble obsessionnel compulsif ?
Quoi qu’il en soit, c’était encore une contrainte supplémentaire dans sa vie. Elle pensait devoir être parfaite : avoir une apparence parfaite et être une ménagère parfaite.
Si des troubles tels que la bipolarité et l’anorexie représentent une grande souffrance pour la personne atteinte, ils ne sont pas de tout repos pour sa famille non plus. Entre les sautes d’humeur, les appels à l’aide, la révolte et les accusations, les manipulations et les mensonges, c’est difficile de n’avoir que de la compassion pour ce genre de malade. Elle pouvait parfois être fatigante ou exaspérante, et tout sentiment négatif à son égard engendrait de la culpabilité chez ses proches. Ce n’est pas parce que la maladie se manifeste que les conflits s’éteignent. Et des conflits, il y en avait régulièrement : des frictions entre une mère qui avait ses manies et ses filles qui cherchaient à s’émanciper, entre une épouse qui se plaignait du manque de reconnaissance face à son existence contraignante de femme au foyer et un mari qui voulait être tranquille à la fin de sa journée de travail, entre une mère parfois excessive, voire déraisonnable et ses filles qui aspiraient à une vie normale.
Les séjours en clinique ou en hôpital psychiatriques étaient à la fois un soulagement et une source d’inquiétude. Quand je me rendais à mes cours à vélo, je pédalais de toutes mes forces, comme si je pouvais fuir les cris qui résonnaient encore dans ma tête. Les disputes, ses accès de colère, les cris et les délires qui ont suivi sa première tentative de s’ouvrir les veines.
Après son coup d’essai, je savais que sa vie n’était pas en danger, les coupures étant superficielles. Mais, alors que ma sœur cherchait le numéro de téléphone des ambulances, je lui ai dit de composer le 117, les urgences de la police. Je voulais que notre mère sache qu’on la prenait au sérieux. Les policiers ont été très compréhensifs, ils ont dit que j’avais bien fait de les appeler.
À l’hôpital, elle a vu un infirmier. Il était beau, disait-elle, il était gentil et il ressemblait à un ange. Il lui a dit qu’avec ce genre de coupures, elle n’aurait de toute façon eu aucune chance de mourir. Il lui a même expliqué comment il fallait faire pour s’ouvrir les veines de manière fatale. Pourquoi a-t-il fait ça ? Pensait-il la dissuader en l’effrayant ?
Elle a récidivé alors qu’elle était internée dans une clinique. Mais bizarrement, ça n’a pas suffi, alors qu’elle s’était bien profondément entaillé le poignet. Après deux heures, voyant qu’elle ne perdait pas beaucoup de sang, elle est allée trouver un médecin. Elle avait perdu la sensibilité de ses doigts ainsi qu’une grande partie de leur mobilité, mais on lui a dit qu’avec le temps et les exercices, ça reviendrait. Elle en avait pour des mois et des mois de rééducation. Finalement, sa situation était encore pire qu’avant.
Je me souviens d’un jour où je suis allée lui rendre visite alors qu’elle était hospitalisée en pavillon fermé. Quand je l’ai serrée dans mes bras, j’ai eu l’impression de tenir une petite chose fragile, comme un oisillon tombé du nid.
Je croyais que c’était à moi de la sauver. Dans mes rêves un peu fous, quand elle se sentait emprisonnée dans cet hôpital, je m’imaginais la prendre par la main et la ramener à la maison. J’oubliais à quel point la cohabitation était difficile. En effet, si nous avons fait la grasse matinée le jour fatidique, ma sœur et moi, c’était parce que nous appréhendions de la revoir le matin, ne sachant de quelle humeur elle serait.
Une fois, elle est restée prostrée dans le fauteuil du téléphone, dans l’entrée de la maison. C’était un peu comme si elle voulait pleurer, mais que les larmes ne venaient pas. Je me suis assise par terre, sur le carrelage froid, et je lui ai tenu la main jusqu’à ce que la crise soit passée. Alors oui, peut-être que c’était à moi de faire quelque chose pour l’aider à s’en sortir…
Elle s’appelait Maman. Elle est partie pour toujours. Elle a décidé de quitter ce monde, la vie lui étant devenue insupportable. Les mois, les années qui ont suivi, je me suis posé plein de questions. Si j’avais été plus comme ci, moins comme ça, si j’avais été plus gentille et compréhensive avec elle, est-ce que ça aurait pu changer quelque chose ? Avais-je une part de responsabilité là-dedans ?
Le soir, j’allais me cacher dans ma chambre et je fermais la porte. Je gardais la lumière allumée de peur d’avoir, dans le noir, des visions d’elle, de son corps déchiré et ensanglanté.
Vingt-huit étages ! Ça doit être tellement long, une chute d’une hauteur pareille, quand on sait qu’on va s’écraser en bas. Elle a dû regretter son geste : elle a dû avoir tellement peur ! À moins qu’elle ne se soit évanouie avant de toucher le sol… Oui, espérons que c’est ce qui lui est arrivé.
Plus tard, on nous a rapporté par personne interposée que des enfants l’auraient vue de loin en rentrant de l’école. Elle serait tombée comme une marionnette désarticulée. Ils n’ont pas dit qu’elle avait crié. Alors peut-être qu’elle était inconsciente…
Dans mon lit, je mordais mes couvertures tellement j’avais envie de hurler. Je repensais à sa chute, j’imaginais l’immense souffrance, le profond désespoir qu’elle avait dû ressentir pour en arriver là.
Je voulais remonter le temps et empêcher que ça arrive. Je voulais m’endormir pour me réveiller le lendemain et apprendre que ce n’était qu’un mauvais rêve. Parfois même, j’avais envie de m’endormir pour ne plus me réveiller, pour que ce cauchemar s’arrête, pour trouver la paix.
Quand elle est morte, j’ai compris ce que signifie avoir le cœur brisé. J’avais l’impression d’avoir perdu une partie de moi-même. J’avais le sentiment d’être une femme incomplète. J’aurais eu besoin d’elle pour évoluer de l’état de jeune fille à celui de femme à part entière.
Ce n’est pas seulement mon cœur qui était brisé ; je l’étais entièrement. Et je devais ramasser les morceaux épars, me reconstruire sans l’aide de personne, parce que mon père et mes sœurs étaient tout aussi mal en point que moi.
Mon père a rencontré une femme quelques mois plus tard. Heureusement, car c’est un homme qui ne peut pas vivre seul. Quand il était au fond du trou, il cherchait à s’appuyer sur nous. Et dès qu’il s’en est sorti, il a recommencé à nous juger et à nous culpabiliser parce que nous vivions encore au ralenti. Nous devions poursuivre nos études et continuer à travailler pour les financer, même s’il nous avait laissé la maison en attendant de savoir ce qu’il allait en faire. J’avais l’impression d’être sur une corde raide : c’était « marche ou crève ». Et les mêmes questions me poursuivaient toujours. Si je m’étais comportée différemment, Maman aurait-elle pu garder un peu d’espoir, un peu d’envie de vivre ? Est-ce que j’aurais pu faire quelque chose pour empêcher ça ?
Plus tard, j’ai su que mon père se posait aussi ce genre de questions. Il m’a même dit qu’il avait le sentiment de s’être battu contre la mort et d’avoir perdu.
Avec de telles pathologies, le pouvoir et la volonté d’autodestruction du malade sont tellement puissants ! Ça flotte dans l’air, c’est presque palpable.
Sonia avait une relation particulière à la mort. Une fois, elle m’a raconté qu’elle avait rêvé en noir et blanc. Elle était dans un train et à côté d’elle, il y avait un landau. Elle s’est approchée pour regarder le bébé… et il était mort. Ce rêve l’avait profondément marquée et bouleversée. Peut-être parce qu’il lui rappelait sa fausse couche…
Elle avait peur des oiseaux. Les oiseaux morts, surtout, la terrifiaient. Un oiseau mort, c’est une créature qui est censée voler et qui est tombée, on ne sait pourquoi. C’est troublant comme a posteriori, cette image ressemble à une préfiguration de sa propre fin.
Peut-on avoir tellement peur de la mort qu’un jour, on se jette dans ses bras ? Pouvait-elle obscurément pressentir, quelque part au fond d’elle, que sa vie se terminerait ainsi ? L’oiseau tombé du ciel, c’était elle ; c’était le miroir de sa mort.
Elle s’appelait Sonia : le diminutif russe de Sophie, qui signifie sagesse. – Sa mère était née à Moscou. – Elle n’a pas perdu ses parents, elle est morte avant eux.
Elle s’appelait Maman. Et je n’ai pas su lui dire que je l’aimais.
***
* adventiste : pour donner une explication très sommaire (et forcément incomplète), la religion adventiste est assez proche de la religion protestante, mais elle conserve des éléments de l'Ancien Testament, comme le sabbat le samedi et la dîme. Les adventistes pratiquent un mode de vie sain (alimentation équilibrée et abstention de toute drogue).
* maturité, souvent appelé matu : l'équivalent suisse du bac
tu as hyper bien traité le thème de la bipolarité -, du suicide, du deuil et de la vie après....
tu as une façon d'écrire qui m'a remué.
je vais me laisser encore quelques surprises pour ne pas tout dévorer d'un coup. Je vais savourer tes écrits
Merci pour ton passage et pour tes compliments. Pour ma part, je reste partagée quant à ce texte, qui me semble à la fois réussi du point de vue des émotions et un peu maladroit par endroits ; mais je n’ai pas réussi à le corriger. Mes autres écrits sont assez différents ; j’espère qu’ils te plairont.
Texte très fort en tout cas, d'autant plus quand certains morceaux de la situation familiale raisonnent. Et le fond est au service de la forme, c'est marquant.
C'est probablement celui de mes textes qui a fait le plus parler de lui.
Après l'avoir fait lire à une de mes sœurs, j'ai appris que ma mémoire n'était pas tout à fait fidèle, mais j'ai décidé de ne pas modifier ces points, parce que c'est vraiment comme ça que je le ressens. Je ne le trouve pas très abouti, mais je n'arrive pas à le retravailler sans avoir l'impression de le dénaturer. C'est bizarre ; on dirait qu'il devait sortir sous cette forme.
Je viens enfin voir ce que tu as écris, pas trop tôt.
Pour une première lecture de ta plume, j'ai été servie. Les thèmes de la dépression, bipolarité et suicide me touchent particulièrement compte tenu de mon histoire personnelle et familiale. J'en ai eu les larmes aux yeux, c'est très joliment écrit.
Merci pour ce texte !
Merci de t’être risquée à lire ce récit. ;-)
L’avertissement que j’avais mis sur l’ancienne plateforme n’y est plus, mais je l’ai classé comme interdit aux moins de 16 ans. Penses-tu qu’il faudrait que j’ajoute un avertissement sur la page du résumé ?
Il a fallu que j’écrive ça pour m’en exorciser, je pense. Je vois bien qu’il y aurait des passages à améliorer, mais je n’ai pas trop le courage de me replonger là-dedans.
Merci pour les compliments. :-)
Et je comprends, l'écriture pour exorciser, c'est salvateur !
Les autres sont des textes avec des contraintes (AT, concours, travaux scolaires) donc ils ne sont pas aussi intimes.
Merci d'avoir passé par ici et merci pour ton commentaire, ça fait plaisir.
En effet, ce n'est pas un sujet très agréable, mais j'avais besoin de l'exorciser.
Merci pour cette lecture difficile mais que je ne regrette absolument pas d'avoir traversée. Je garderai cette histoire dans mon coeur, elle fait maintenant un peu partie de moi aussi, ainsi que de toutes les plumes avec lesquelles tu l'as partagée. Cela n'enlève rien au poids que tu portes bien sûr, mais en tout cas, comme tu le sais déjà, on est là : )
itchane
Cette histoire ne date pas d'hier (puisque je l'ai rédigée environ 35 ans après les faits), mais parfois des événements, des choses que j'entends, que je vois ou que je lis peuvent raviver certaines émotions, et ça a été le cas d'une nouvelle de Laure, qui aborde le thème du suicide.
Il me semble que le fait d'écrire ces choses et de les partager m'a apporté une certaine libération. Et curieusement, la mort récente de mon père, qui s'est déroulée de manière infiniment plus sereine, semble aussi me décharger du poids du passé, comme si le fait qu'il ne porte plus ce fardeau l'allégeait encore.
Je sais que vous êtes là, les Plumes, et votre amitié m'est précieuse.
Je ne vais pas être très originale en te disant que ton texte m'a touchée.
Je dois cependant t'avouer que j'ai eu du mal à accrocher à la première partie. J'ai trouvé ça très froid, très médical, très exposé en fait. Mais quand le premier "je" est apparu, j'ai compris. Et a posteriori, je trouve ça vraiment fabuleux.
Là où je voyais de la simple neutralité, il y avait en fait une volonté de mise à distance des émotions. Des faits bruts, simplement énoncés, libérés de tous leurs affects.
Affects qui affluent ensuite et qui viennent percuter avec force. C'est vraiment bouleversant en fait, de sentir cette lutte. Je ne m'avancerais pas à affirmer qu'il s'agit là de ta propre histoire que tu nous livres, parce qu'après tout, ça ne nous regarde pas, mais en tout cas, il a fallu beaucoup de courage pour retranscrire ces émotions, et encore plus pour les partager.
Pour ça, je ne peux dire que bravo. Et merci.
Je suis très heureuse d'avoir découvert ta plume.
Au début, je ne voulais pas révéler s’il s’agissait d’une histoire vécue ou non, et ensuite, le récit s’est structuré de lui-même. Il prenait forme progressivement dans mon esprit, puis l’idée m’est venue d’une montée graduelle de l’émotion et du passage à la première personne.
Maintenant, après tout ce qui a été dit dans les commentaires et mes réponses, je crois qu’il n’y a plus de mystère quant au caractère autobiographique du récit. Certaines personnes m’ont recommandé de garder ça pour moi, mais après tout, ça fait partie de moi, et si des gens doivent me fuir à cause de ça, eh bien tant pis. Il faut dire aussi que dans une communauté aussi bienveillante que PA, on peut s’exprimer en toute confiance.
Merci d’avoir passé par ici et merci pour tes remarques et tes compliments.
<3
Le Plumest Show m'a enfin permis de venir te lire, chose que je voulais faire depuis longtemps. Ce n'est pas un texte facile, et aussi, c'est un texte courageux. Se replonger ainsi dans des souvenirs douloureux, tout le monde n'en aurait pas forcément la force.
Il se trouve que ça me touche de près, mais quoi qu'il en soit, on sent l'émotion qui se dégage de tes mots. Ce genre de maladie, surtout dans ses formes les plus prononcées n'est facile pour personne et tu montres bien que l'entourage en bave aussi. Le détail de l'infirmier qui a expliqué à Sonia comment bien se trancher les veines est glaçant, on se demande aussi pourquoi il a fait ça, si c'était une tentative de la dissuader, ou "simplement" une grosse erreur. J'espère en tout cas que quelque part, les filles de Sonia ont réussi à se souvenir d'elle dans ses bons moments, dans ses beaux jours.
Bravo pour ce texte, en tout cas ♥
En fait, c’est la nouvelle de Laure "La jeune Fille en Bleu" qui m’a renvoyé en pleine figure des choses que je refoulais. Apparemment, il fallait que je les exprime. Contrairement à Claudelle, Sonia a épargné à sa famille la "macabre découverte" ; je lui en suis reconnaissante et les policiers qui ont dû intervenir ont toute ma sympathie.
Quand la personne qui a ce genre de maladie est ton égale (ton amie, ta sœur), tu peux la soutenir, la protéger s’il le faut, et même voler à son secours en cas de crise ; et malgré tout, tu te sens relativement impuissante. Mais quand c’est ta mère, ça te bouffe de l’intérieur parce que c’est elle qui devrait te protéger, parce que tu ne peux pas te construire en la prenant pour modèle, parce que tu ne comprends pas que, quelles que soient tes erreurs, tu n’es pas responsable de son état, surtout quand la famille fait comme si tout était normal.
La manière d’agir de l’infirmier me laisse dans la perplexité, encore aujourd’hui.
Et enfin oui, nous avons aussi de beaux souvenirs d’elle, de son vrai sourire (pas seulement son sourire photographique qui ne fait pas de rides), ses éclats de rire devant les films de Louis de Funès et d’autres bons moments à différentes périodes de notre vie commune.
Merci pour ton commentaire.
Après t'avoir côtoyé sur le forum et lors des IRL, c'est la première fois que je lis l'un de tes textes. Le sujet abordé est certes difficile mais tu le fais avec beaucoup de "délicatesse" et sans tomber dans le pathos.
Bravo pour ce texte mené avec justesse. Je comprends pourquoi Laure l'a proposé au Plumest Show !
Une petite coquille notée au cours de ma lecture :
Nous devions poursuivre nos études et continuer à travailler pour les fiancer, > financer
A bientôt Fannie !
Cliène
Merci pour ton commentaire et pour les compliments. En effet, pour moi c'était important de ne pas tomber dans le pathos. Je suis contente de voir que c'est réussi.
Il y a des maladresses que je n'ai pas réussi à éliminer et qui font que je ne suis pas très satisfaite de mon texte, mais les commentaires que je reçois me rassurent quant au fait qu'il a aussi des qualités.
Merci pour la coquille. Je vais la corriger de ce pas.
À bientôt sur le forum.
J'ai été très intriguée par l'extrait que Laure a mis dans sa soumission au PS, et je suis donc venue voir. Eh bien, j'en reste très touchée. Autant sur le fond que sur la forme tu auras su me toucher !
La forme tout d'abord. On a l'impression d'un narrateur extérieur, qui raconte tout de manière très neutre, et petit à petit, on bascule sur le point de vue interne de la fille, c'est très bien mené, très émouvant et très puissant. Jai vraiment beaucoup aimé cette façon d'écrire, et ce basculement. Un peu comme quand on raconte une histoire sensible en essayant de rester neutre, qu'on se force, et que le masque se brise petit à petit. C'était vraiment très touchant.
Le sujet aussi me parlait beaucoup, et j'avoue que, même si ça n'évoque rien de drôle, j'avoue que j'ai été étrangement réconforté. Ce genre de situation n'est jamais drôle, mais visiblement, dans ce genre de situation, tout le monde a les mêmes questions, les mêmes regrets, et de le voir en mot a quelque chose d'étrangement rassurant.
Bref, c'est vraiment un texte qui prend aux trippes, qui laisse pas intact, mais qui m'a vraiment beaucoup plu !
Merci pour ta lecture et ton commentaire. C’est Laure qui a proposé ce texte au Plumest Show, et c’est aussi elle qui a déclenché en moi l’envie de l’écrire, d’où la dédicace. À travers la nouvelle qui lui a valu un prix au concours du jeune écrivain 2017, qui parlait aussi de suicide, elle a réveillé quelque chose en moi ; quelque chose qui devait s’exprimer.
Dans ce texte, je ne voulais pas révéler d’emblée qui est la narratrice par rapport à Sonia ; je voulais également émouvoir sans tomber dans le pathos et je n’étais pas sûre d’avoir réussi. Ton commentaire comme d’autres aussi m’ont rassurée à ce sujet.
Je suis contente que ce récit t’ait plu malgré la dureté du sujet et malgré les maladresses que j’y ai laissées.
Je ne m’étendrai pas sur le sujet de ce texte, absolument bouleversant. Je trouve ça très courageux d’avoir écrit ce récit et j’espère que ça aura eu un effet thérapeutique ou palliatif à tout le moins. Je ne peux même pas imaginer à quel point à la fois la maladie et le suicide ont dû être des tortures.
En revanche, je voulais te parler de la forme et de tes choix de construction. J’ai lu les autres commentaires et j’ai vu dans tes réponses que tu avais souhaité mettre une graduation de l’émotion à mesure que le récit avance.
Et bien de mon côté, je trouve que tu as totalement réussi ça.
Dans toute la première partie du texte, tu as adopté un ton presque journalistique. Ou plutôt, celui d’un reportage. Pour le lecteur, c’est uniquement factuel. A tel point que j’ai vraiment pensé que c’était une fiction.
Dans la seconde partie, c’est déjà plus analytique : des questions sont posées, des hypothèses sur son état d’esprit, sur l’évolution de la maladie… Tu commences à utiliser des opinions (« C’est là qu’a commencé sa descente aux enfers », « mais elle trichait pour toujours manger moins »), des interprétations (« elle voulait vraiment aller mieux »). Le lecteur comprend que le narrateur n’est pas un observateur extérieur.
Quand tu racontes ensuite son enfance, ses peurs, ses contraintes, on entre dans le domaine de l’intime que seul un proche peut connaître. C’est de la retranscription de souvenirs et de discussions. On commence à soupçonner que le narrateur a été concerné de manière très forte. Et l’empathie se réveille.
Ensuite, même si tu n’utilises pas encore la première personne, tu donnes beaucoup plus explicitement ton point de vue, en parlant de ce que la bipolarité implique pour l’entourage.
L’apparition du premier « je » fait évidemment monter l’émotion d’un gros cran. Alors on repense à tout ce qu’on a lu avant et on se dit « Oh mon dieu, ce qu’elle a dû vivre ! ».
Et à partir de « Elle s’appelait Maman. Elle est partie pour toujours. », on est immergé dans l’émotion : les regrets, le chagrin, la culpabilité. On a l’impression que le barrage s’est rompu et que les larmes que tu retenais coulent enfin. C’est vraiment poignant.
Le vocabulaire change complètement. Les verbes de ressenti, la première personne, l’évocation de ton père, de tes sœurs, leur façon de vivre la mort de ta mère…
Il y a aussi une recherche d’explication, même dans des sphères un peu hasardeuses comme les rêves. On sent aussi de la révolte. Elle est surtout dirigée vers ton père mais j’ai eu l’impression que cet évènement t’avait aussi permis de libérer ta parole ?
Je m’aperçois que j’ai asséné tout ça comme une analyse universelle mais ce n’est que la mienne, bien sûr.
Quand je dis « analyse », je n’ai lu qu’une fois et toute cette progression s’est imposée à moi, je n’ai pas eu à décortiquer le texte pour voir tout ça, c’est limpide.
Je ne sais pas si tu avais tout ça en tête, de manière aussi détaillée, paragraphe par paragraphe, ou si ça s’est un peu dessiné tout seul sous ta plume, mais en tout cas, je trouve que c’est une magnifique performance.
Alors non, je n'avais pas tout ça en tête, et de loin pas !
Tu m'épates avec ton analyse. Je n'imaginais pas qu'on pouvait trouver autant de choses à dire sur un texte aussi court.
Quand j'écris, je m'y mets parce que quelques bribes d'une histoire me viennent à l'esprit, en installant une atmosphère. Ensuite, c'est un peu de l'improvisation. Je ne fais généralement pas de plan. Quand la forme s'ébauche, je tente de garder un certain équilibre.
Ce récit m'est venu assez naturellement, probablement parce qu'il mûrissait depuis des mois dans un coin de mon esprit, se rappelant à moi de temps en temps. Je suis contente que l'émotion passe bien et il semble que j'ai réussi la gradation que je cherchais.
Merci pour ce long commentaire détaillé et pour tes compliments.
Certes, tu n'as pas choisi la facilité, en parlant de quelque chose de si intime, mais tu l'as fait avec pudeur et sans fioritures. C'est sans doute ce qui fait la force de ce texte. La maladie, quelle qu'elle soit, est une chose dont on ne parle pas dans nos sociétés, et toi tu l'as fait simplement.
Même chose pour ta conclusion, savoir dire je t'aime est essentiel, savoir le montrer aussi, l'amour est notre seul vrai moteur, du moins c'est ce que je pense, et même s'il y a des palliatifs comme l'art ou l'écriture qui nous poussent à avancer et nous permettent de tenir, bien souvent ce ne sont que des expressions de cet amour qui vit au fond de nous.
Tu abordes aussi le sujet de la culpabilité et de la responsabilité. Se dire que si on avait été là, si on avait agi autrement, tout aurait changé... en mieux évidemment. Toujours en mieux...
Je crois que dès qu'on perd un être cher, cette culpabilité naît. Comme si se faire mal était un moyen de passer le cap d'une réalité insoutenable.
L'image de l'oiseau mort est particulièrement belle et touchante.
Il y a beaucoup de choses dites dans ton textes, beaucoup de non-dits aussi, et surtout il fait naître une profonde émotion. C'est bouleversant. Merci Donna pour tout ça.
Cette histoire me revenait en tête de manière cyclique et il a fallu des mois pour qu'elle commence à prendre forme.
J'imaginais un texte plus long, mais finalement, il est venu à moi sous cette forme.
Au début, mon père ne voulait pas que j'en parle à l'extérieur de la famille. Je lui ai tout de suite dit que je ne pourrais pas me taire, mais apparemment, en parler ne m'a pas suffi. Peut-être que j'avais besoin de donner une certaine beauté à cette terrible histoire pour qu'elle soit moins lourde à porter.
En tout cas, je suis contente que l'émotion ait bien passé.
J'avais juste envie de dire que ce texte était vraiment émouvant, à la fois pour l'écriture qui fait vraiment passer beaucoup d'émotions et les thèmes abordés. C'est décrit avec beaucoup de justesse et quand je l'ai lu, j'ai senti mon coeur faire des bonds dans ma poitrine et mes poils se hérisser. C'est un très beau texte en tout cas.
Elia
Merci de t'être penchée sur ce texte et merci pour les compliments.
En abordant ce récit, j'ai eu des doutes ; je craignais qu'il soit désagréable à lire à cause des thèmes qu'il contient.
Le fait que des plumes le trouvent beau me rassure. Il semble que j'ai bien fait de le publier ici.
J'ai lu ton texte il y a quelques jours, et ce soir je n'arrivais pas à dormir et j'y suis revenue en pensée, alors je pense qu'il est temps que je te laisse ce commentaire.
Ce texte est beau à en serrer la gorge, mais j'espère que tu ne m'en voudras pas : j'ai été incapable de me focaliser sur la forme, tant le fond est "lourd" émotionnellement parlant. J'ai tout de même beaucoup apprécié ta façon de raconter. J'aime beaucoup lire des morceaux de vie, et j'ai toujours posé des tas de questions à mes parents et grands-parents sur les étapes importantes de leurs vies - c'est étrange parce que parfois c'est très douloureux, mais j'aime écouter les gens raconter ce genre de choses. J'ai l'impression peut-être naïve que quand on en parle, un peu de la douleur s'apaise, tout petit à petit ; et de mon côté, je chéris toutes ces histoires qu'on m'a racontées. Conserver la mémoire de ce qui s'est passé, c'est très important pour moi, et c'est pour ça que ce genre de textes me parle et m'émeut énormément.
Il faut que je précise que la mère de mon père était "maniaco-dépressive" elle aussi. Ce n'est pas la même histoire, pas le même drame, mais j'ai tout de même lu ton texte en pensant très fort à mon père, dont je sais qu'il a été extrêmement marqué par la maladie de ma grand-mère. Ça a rendu ma lecture encore plus émouvante, je crois (il y a tant de points communs, même si l'issue n'est pas la même). Mais même si je n'avais pas de lien avec le sujet, j'aurais tout de même senti la force de ce que tu racontes. Je pense que c'est la force du "vrai". C'est quelque chose de triste et de très beau.
Je tenais à commenter parce que je trouve très courageux de ta part de t'être attaquée à ces souvenirs et d'avoir publié le résultat ici. J'espère que ça n'a pas remué trop de choses douloureuses en toi ; je suis persuadée que l'acte d'écrire est profondément guérisseur, mais on ne sort pas indemme de la lecture d'un tel texte alors je suppose que l'écrire a été éprouvant aussi.
Finalement, même si cela aussi c'est triste en un sens, avec ce texte tu nous rappelles à quel point c'est important de dire aux gens qu'on les aime. À quel point ça peut être difficile, aussi, selon les situations. Et à aucun moment je n'ai eu l'impression de "recevoir une leçon", juste de la sincérité.
J'ajouterais que j'espère de tout mon coeur qu'avec le temps, ces questions qui te hantaient, et la culpabilité, ont disparu ou du moins se sont beaucoup apaisées aujourd'hui.
Merci de nous avoir accordé ta confiance en partageant ce texte :) Et bravo pour avoir fait sortir tout cela de toi.
Bonsoir Ery,
Merci d’avoir lu cette histoire et de m’avoir donné tes impressions.
Il faut dire que j’ai beaucoup hésité à publier ce texte, de peur de faire fuir ceux qui l’auront lu. D’ailleurs je n’étais pas sûre que ça pourrait intéresser des lecteurs. Mais depuis que j’ai lu la nouvelle La jeune fille en bleu, l’idée d’écrire cet épisode me revenait régulièrement à l’esprit et il a fallu une nuit sans interruption pour que je puisse m’y atteler.
C’est éprouvant d’écrire un tel récit parce qu’il faut (re)vivre les émotions pour pouvoir les restituer, mais en même temps, le fait de rédiger un texte, de chercher la bonne formulation empêche qu’on s’y noie. Même des années après, on ne guérit pas de ce genre de chose ; on doit apprendre à vivre avec parce qu’on n’a pas le choix. On ne peut pas effacer ce qui s’est passé.
Ce qui est intéressant avec la culpabilité, c’est que chaque membre de la famille se sentait personnellement responsable ou coupable d’une certaine manière. Mais quand on prend du recul, on se rend compte que ce n’est pas le cas. Et prendre conscience du fait qu’on n’aurait rien pu changer, qu'on n'en avait pas le pouvoir, est aussi une leçon d’humilité.
Au début je regardais Sonia avec une certaine distance, puis avec le récit de son enfance, avec sa peur de perdre ses parents, je me suis sentie plus proche d'elle. Puis, quand la narratrice s'est révélée, c'est devenu encore plus fort ; j'étais en empathie avec la fille et la mère.
J'ai beaucoup aimé la dernière ligne. C'est drôle parce que c'est presque attendu comme fin, mais ça sonne tellement juste. Ça enveloppe parfaitement la nouvelle, je trouve.
Bref j'ai trouvé que c'était un très beau récit, mais en effet très très triste. J'espère que ce n'est pas une histoire vraie :(
Bravo pour ce texte, il est décidément très touchant.
Tes compliments me vont droit au cœur.
En effet, je voulais toucher le lecteur sans tomber dans le pathos et je cherchais aussi une gradation dans l'émotion. Tes impressions démontrent que ce texte est plutôt réussi (même s'il est loin d'être parfait).
Quant à la fin, je ne pensais pas qu'on s'y attendait ; mais cette phrase m'est venue naturellement dès que le récit a commencé à s'ébaucher dans mon esprit.
Je suis consciente que cette histoire est terriblement triste et c'est pour ça que j'ai voulu avertir les lecteurs fragiles...
Quelques suggestions d'abord :
"Ce médicament (était ?) censé neutraliser la résistance que les patients opposent au traitement."
"Ils étaient adventistes" Euh ? Google m'a annoncé que c'était un mouvement chrétien, mais sinon c'est assez obscur...
"Malheureusement, elle n’a pas obtenu sa maturité" Pareil, j'imagine que c'est un examen, mais...
Et sinon... je ne sais pas trop quoi dire... à part que c'est un texte très beau, très fort, et que je suis en train de sangloter sans pouvoir m'arrêter. La reprise de "elle s'appelait Sonia / Maman", la découverte progressive de ce qui s'est passé, et quelque chose qui donne l'impression de la connaître... Le pire c'est peut-être le passage à la 1e personne, parce que ça donne plus de corps au récit.
Y a eu juste un passage au milieu du texte, juste après l'histoire de son frère et juste avant le premier "je", qui retombe un peu... Je sais pas, peut-être que c'était trop explicatif, et puis je trouve aussi que les termes "anorexie", "bipolarité", et autres, gagneraient en intensité à n'être employés qu'une seule fois. Après, ça tombe trop dans le truc médical je trouve, ça enlève de la force au texte... enfin, c'est mon avis.
Bon, hé bien, euh... bravo ? C'est magnifique, vraiment, même si c'est beaucoup trop triste...
Merci pour ta lecture et pour les compliments (ainsi que pour la coquille, que je viens de corriger).
Concernant le passage explicatif et les termes médicaux, je me suis en effet interrogée sur leur pertinence. Peut-être que je devrais enlever un ou deux paragraphes...
Je ne voulais pas adopter un ton dramatique tout le long, je voulais éviter de trop tirer sur la corde des émotions.
Les noms de maladies, oui, je me suis demandé si je devais les mentionner. Les écrire en toutes lettres, c'est aussi un peu tordre le cou au tabou.
Je ne suis pas sûre d'avoir le courage de retravailler ce texte : ça nécessite de me plonger dans des idées noires et pour moi, c'est assez éprouvant.
En tout cas, ton commentaire me touche. Merci encore.
Pour commencer, je dirais que c'est admirable de pouvoir mettre des mots sur une histoire aussi intime et de nous l'exposer ainsi, simplement. Sans images ni fioritures.
Ensuite, il est je dirais qu'il est juste et très touchant.
Enfin, je te souhaite beaucoup de courage et j'espère que tu as su trouver une certaine paix en le réalisant.
Catnitha
Merci pour ta lecture et pour ton gentil commentaire.
Peut-être que j'avais besoin d'écrire cette histoire pour l'exorciser ou pour pouvoir symboliquement tourner la page. Les retours des plumes qui m'ont écrit ici ou sur le forum m'ont fait beaucoup de bien. Finalement, c'est en le partageant avec ma sœur que j'ai trouvé une certaine paix, une sorte de libération.