“Sous pression”
J’ai des HP dans la tête, pas l’hôpital, les Hautes Pressions,
Celles qui frappent sans relâche, sans cesse, sans concession.
Envies suicidaires planent comme des vautours en silence,
Elles me tournent autour quand la vie perd son sens.
Fatigué, mentalement, vidé jusqu’à l’os,
C’est pas du repos qu’il faut, c’est fuir ce chaos.
Ami, comprends-moi, c’est pas une question de volonté,
Quand ton esprit te trahit, que reste-t-il à aimer ?
La fatalité me guette, elle dit que tout est écrit,
Que les dés sont jetés, que la lumière s’enfuit.
Mais j’ai jamais vu d’étoile au-dessus de ma route,
Juste des doutes empilés, des prières sans écoute.
Le médicament agit, il floute les contours,
Il gomme les douleurs, mais jamais pour toujours.
Il apaise un instant, comme une main sur l’abîme,
Mais il laisse le vide intact, il ne soigne que la rime.
On dit que c’est lâche de penser à l’abandon,
Mais vivre chaque jour, c’est gravir un bastion.
Et parfois tomber, parfois ramper, sans espoir,
Avec la nuit pour complice, sans feu, sans phare.
J’ai pas choisi d’être là, d’avoir cette voix en boucle,
Cette pensée noire, cette corde autour du cou.
Mais j’écris, ami, j’écris pour ne pas hurler,
Car dans mes mots, il y a ce que je n’ose avouer.
Ce poème, c’est ma corde, mais pas pour me pendre,
C’est une ligne jetée à ceux qui peuvent entendre.
Peut-être qu’un jour, on sera plusieurs à dire
Qu’on s’est tenus debout, sans même savoir guérir.
Je suis fatigué, oui, mais je respire encore,
Même si c’est dur, même si le monde me mord.
Et si je m’écroule, que ce soit avec panache,
Pas dans le silence, mais dans un cri qui crache :
“J’existe, malgré moi, malgré tout, malgré l’ombre,
Et tant qu’un mot me reste, je ne suis pas une tombe.”
Merci pour ce retour et à bientôt