Sur le bateau - Chapitre 2

Par Sad
Notes de l’auteur : Voici le deuxième chapitre. Je ne compte pas poster à un rythme aussi effreiné à chaque fois, rassurez-vous...
 

 

Le lendemain, Amélie s’éveilla avec difficulté. Tout son corps endolori répugnait à quitter le repos, même inconfortable de sa couche dure et minuscule, mais la gouvernante de la famille était intransigeante. Elle déjeuna trois fois rien avec les autres, puis commença à briquer de fond en comble le quartier des servantes avec les plus jeunes d’entre elles, attendant que les maitres se lèvent pour continuer avec les leurs. Ce n’est qu’à la mi-journée, qu’elle retrouva l’air libre avec soulagement, respirant juste un peu d’air non confiné pour aller chercher les repas des filles de Gey rendues malades par le roulis. Alors qu’elle retournait vers les cabines, Adam, qui arrivait en sens inverse, la bouscula, la faisant renverser ses assiettes. Il poursuivit son chemin jusqu’à la salle principale sans lui adresse ni un mot, ni un regard. Amélie se répandit en excuses, ramassant le plus possible, se préparant déjà à se faire passer un savon, ce qui ne manqua pas. Déjà la gouvernante était vers elle et la sermonait vertement. À nouveau, elle débita milles excuses, ramassa, nettoya, et repartit chercher ses plateaux. Ce faisant, elle imagina en elle-même qu’elle insultait de toutes ses forces cet abruti de comte de Saad qui aurait pleuré des excuses à genou devant elle et son père s’il avait su qui il venait de bousculer si violemment.

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Oui, c’était mesquin… Mais quelque part, c’était… libérateur. Tout ce temps passé en courbettes vaines, tout ce ressentiment inexprimé… ce n’était qu’une douce vengeance finalement, pour tout ce qu’elle lui faisait subir depuis son arrivé à la cour. Mépris, indifférence… Il en avait soupé plus qu’à son tour. Aujourd’hui, les rôles étaient inversés. C’était bon, parfois, de cèder au mal. Et tant qu’elle endosserait ce rôle il ne comptait pas s’en priver.

Au diner, quand elle monta à nouveau, il fit en sorte d'amener le petit groupe avec lequel il discutait juste devant le buffet pour être sur de la voir se tortiller au milieu d’eux pour se frayer un chemin jusque là.

 

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Amélie observa l’attroupement. Impossible d’approcher d’autant de visages dangereux pour elle. Elle resta à l’écart, attendant, attendant encore, jusqu’à ce que la gouvernante s’approche et ne la tire par les cheveux pour lui faire quitter la grande salle, furieuse, la menaçant de la faire virer, l’accablant comme une incapable. Au final, elle fut presque soulagée de devoir ranger des caisses dans les cales du bateau avec les mousses, même s’ils étaient grassements entreprenants. Ce voyage ressemblait à un enfer. Et de Saad était partout, absolument partout. Ça l’énervait et ça lui faisait mal au cœur aussi. Ce salopard méritait de passer par dessus bord.

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Après avoir vu la façon dont Amélie était traitée, Adam fut pris de remord. A peine... Mais il décida de mettre fin à cette mascarade dès ce soir.

A la tombée de la nuit, après s’être enquéri d’où elle était auprès d’Eleanor, il descendit dans les cales. Arrivé en bas des marches, il entendit des éclats de voix. Alors, il pressa le pas jusqu’à voir l’un des marins agripper sans égard le poignet de la princesse.

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- Lâche-moi ! J’ai dit non ! insista-t-elle.

Elle n’écouta pas les rires et les remarques graveleuses autour d’elle et se débattit comme une lionne jusqu’à ce que le marin la lache. Alors un groupe se forma autour d’eux, comme s’ils s’attendaient à ce qu’elle se batte. Qu’est-ce que c’était que ce monde de fou dans lequel elle était tombée ? Elle ne voyait plus une aide autour d’elle. Pourquoi était-elle la seule femme à avoir été envoyée dans les cales ? Est-ce que c’était ça la punition ? Servir de diner aux marins en manque de femme ? Elle serra les poings, prête à se défendre.

- Qu’est-ce que vous faites ? fit la voix sombre et dure d’Adam alors qu’il s’approchait du groupe.

Immédiatement les marins se dispersèrent. Amélie tenta de s’éclipser avec les autres, cherchant la sortie et la civilisation. Adam la retint par le poignet.

- Excuse-moi, ma jolie, on se connait ? lui demanda-t-il.

- Non, monsieur, souffla-t-elle. Excusez-moi de vous avoir dérangé, ajouta-t-elle en tentant de lui échapper.

- Attends une seconde.

Il lui passa un bras autour des hanches et l’entraina vers la sortie, la tenant toujours fermement.

- Je vais te raccompagner.

De Saad, encore lui. La princesse était furieuse, mais se garda bien de le montrer. C’était lui qui l’avait bousculée. Il était là lorsqu’elle s’était faite enguirlander. Il savait, il n’y avait pas d’autre explication, il savait. Mais mieux valait continuer à jouer le jeu.

- Merci, monsieur, souffla-t-elle.

Elle se laissa entrainer hors de la câle, cherchant une échapatoire. Juste avant les marches, il la plaqua contre le mur et se pencha dans son cou.

- Il me semble que je viens de te sauver, jolie soubrette. Peut-être que tu pourrais m’accorder une récompense...

Elle le repoussa, le plus fort qu’elle put.

- Je vais en parler à la gouvernante de la famille, elle tâchera de vous rétribuer en conséquence.

À nouveau, elle tenta de s’esquiver. Elle n’en revenait pas qu’il puisse avoir une attitude aussi répugnante. Il ne valait pas mieux que les marins du fin fond de ce rafiot. Mais ça, elle le savait depuis longtemps. Fourbe, menteur, capable de monter des plans aussi tordus que cruels pour arriver à ses fins. Ce comte félon lui sortait par les yeux. Et là, en plus, il commençait à devenir dangereux.

- Non non, ma belle. Pas comme ça… susurra-t-il en la retenant à nouveau.

Il la souleva dans ses bras et l’emporta à l’étage. Amélie se débattit mais cessa net lorsqu’ils arrivèrent sur le pont.

- Lachez moi, ordonna-t-elle. Ou j’appelle à l’aide.

- Mais allez-y, l’invita-t-il. Qui se souciera d’une soubrette détournée par un noble ?

Elle paniqua et chercha un visage amicale. Les servantes détournaient les yeux. Elle posa les yeux sur le baron de Nibel. C’était peut-être un idiot, mais elle était presque sûre qu’elle pouvait avoir confiance en lui.

- Clad de Nibel, appela-t-elle. Aidez-moi ! 

La reconnaitrait-il si elle ôtait son bonnet ? Ça vallait la peine d’essayer.

- Vous voulez déjà vous dévoiler, princesse, souffla Adam à son oreille. Et bien soit.

Il la reposa sur ses pieds, tandis que Clad leur faisait un signe de la main, un sourire de connivence aux lèvres.

Amélie ne pouvait pas dire qu’elle ne s’y était pas attendue. Elle serra des poings et tourna le dos au comte.

- Laissez-moi tranquille, souffla-t-elle en essayant à nouveau de s’enfuir vers la cabine vingt-neuf.

- Bien, alors je vais annoncer aux de Gey qui ils ont à leur service. Je suis sûr qu’ils seront ravis… dit-il en se détournant lui aussi.

- Non, non, surtout pas. S’il vous plait, de Saad, ne faites pas ça.

Il s’arrêta et se tourna vers elle le regard intérogatuer et le sourire cynique.

- Qu’est-ce que vous voulez ? demanda Amélie les poings sur les hanches.

- Que vous me suiviez jusqu’à ma cabine, dit-il. Mais si ça vous plait tant de jouer les soubrettes, retourner auprès de vos maitres, je me ferai un plaisir de continuer à vous torturer pour le reste du voyage.

- Non, c’est bon. Comme vous voudrez, soupira-t-elle vaincue.

Cette fois, elle avait bel et bien perdu. Et avec de Saad, elle était en danger. La situation n’aurait pas pu être pire, vu qu’ils n’avaient même pas effectué la moitié de leur voyage.

Satisfait, il passa un bras autour de ses épaules et la guida vers sa cabine. La première chose qu’il fit une fois là, ce fut de verrouiller toutes les porte et ranger la clef dans la poche de son pantalon. Alors il se tourna vers elle.

- Vous êtes toujours aussi inconsciente, princesse, soupira-t-il. Il me semble que lors de notre première rencontre j’ai déjà dû vous sauver la mise.

- Et qui va me sauver de vous, rétorqua-t-elle furieuse. Que je sache, la première fois et celle-ci tout se passait pas trop mal jusqu’à ce que vous interveniez.

- Pas trop mal, hein ? Jouer les marchandes de fleur ou les soubrettes, ça vous plait ? Vous trouvez ça digne d’une princesse ? Comment un oiseau comme vous qui a vécu en cage toute sa vie pourrait-il apprendre à voler du jour au lendemain. Le monde n’est pas si rose que vous semblez le croire.

- Je le sais bien, affirma-t-elle en soutenant son regard. Mais je sais ce que je fait.

- Non, vous ne savez pas, souffla-t-il d’une voix grave. Mais vous allez apprendre.

Il s’avança jusqu’à elle et la jeta sur le lit avant de la surplomber, prendre ses mains sans douceur et les plaquer au-dessus de sa tête. Il arracha la coiffe qui retenait ses cheveux et enfouie son visage dans son cou pour en respirer le parfum. De sa main libre, il traça le contour de sa taille et de ses hanches. Elle le repoussa rudement, effrayée.

- Oui, je vais apprendre, mais de pas de vous, fichez moi la paix !

Elle libéra une de ses main pour le giffler, mais sachant très bien qu’il l’en empècherait suspendit son geste pour lui donner un coup de genou. Il dévia le coup par réflexe et pesa plus fort contre elle pour l’empècher de se débattre.

- Il vaudrait pourtant mieux que cela soit de moi. Les gentilhommes présents sur ce bateau font bien peu de cas des gens de la caste que vous avez endossée. Et ne parlons pas des marins.

- Adam... soyez raisonnable. Si vous essayez de prendre quoi que ce soit de moi par la force, ce n’est pas le trône que vous gagnerez mais votre mort certaine.

- Rassurez vous, ce n’est pas mon intention, répondit-il. Il est grand temps que vous cessiez d’agir comme une enfant et que vous fassiez honneur à votre rang.

- Mais pour qui vous vous prenez, se rebiffa-t-elle. Vous n’avez pas la moindre idée de ce que je fais ici et vous n’avez pas le droit de me juger.

- Je sais très bien pourquoi vous êtes ici, contra-t-il. Vous essayez d’échapper à votre destin. Mais c’est aussi égoïste que vain. On ne choisit pas le chemin sur lequel on vous place à sa naissance et s’égarer en dehors n’apporte pas forcément le bonheur.

- Et bien vous voyez que vous ne savez rien, répartit-elle avec un sourire triomphant. Je ne cherche pas du tout à échapper à mon destin, je m’y prépare. Je sais qui a été désigné pour monter sur le trône et je m’y soumets. Alors arrêtez de dire n’importe quoi.

Adam la dévisagea, surpris.

- Le roi a choisi votre prétendant ? demanda-t-il. Qui est-ce ?

- La nouvelle n’a pas encore été rendue publique et ne devrait pas l’être avant mon retour. Je ne sais pas si je peux vous en parler.

- Qui ? insista-t-il, presque agressif.

- Le baron de Laude, répondit-t-elle d’un ton dur. Vous pouvez arrêter de me séquestrer maintenant, vous voyez, ça n’en vaut plus la peine.  

Adam serra des dents. Ce n’était pas comme ça que ça devait se passer. Si son père l'apprenait... Il réfléchit à toute vitesse en regardant la jeune fille. Il fallait qu’il profite de cette situation pour changer les choses. Mais comment faire. Il y avait bien une solution... Et c’est elle même qui venait de la lui souffler. Sa petite princesse était décidément bien trop naïve.

- Vous vous rendez compte qu’il ne me reste plus qu’à vous forcer pour obliger votre père à me choisir plutôt que ce simple baron.

- D'accord, ce n'était pas très fin... Mais avec vous, comte de Saad, je ne risque rien, n'est ce pas ?

Il ne répondit pas et continua de la dévisager, pensif.

- C'était une plaisanterie, souffla-t-elle inquiète... Pour le baron... Oubliez ce que j'ai dit...

- C'est un peu tard, maintenant, sourit-il en lui faisant les yeux doux. Allons, ce n'est qu'un mauvais moment à passer... Enfin, mauvais... Il n'y a pas si longtemps, vous sembliez prête à vous donner à moi, si je vous l'avais demandé.

Elle serra des points, furieuse.

- Je te déteste, tu es un manipulateur et je regrette de t'avoir ne serait ce qu'adressė la parole !

- Et pourtant, vous et moi, nous avons fait bien plus que cela, dit-il en caressant une mèche de ses cheveux.

- Je le regrette aussi. Et j'espère sincèrement que je pourrai te faire regretter de t'être moqué de moi !

- Allons, princesse, le temps n'est plus aux regrets. Aujourd'hui, la situation est la suivante. Vos accordailles ne m'arrangent pas du tout et je détiens un secret que vous ne voulez pas voir dévoilé. Alors, vous allez faire exactement ce que je vous dis. Et en échange, je ne dirai rien sur votre présence à bord. C’est d’accord ?

Elle lui lança un regard de défi mais se sentit au bord des larmes. Voilà, c’était le pire qui pouvait lui arriver, elle avait tout gagné....

- Ne me faites pas de mal, demanda-t-elle piteuse.

- Je ne vous ferais jamais de mal, ma princesse, susurra-t-il en glissant sa main sur sa joue.

Elle se dégagea.

- Bien… comme vous voudrez.

- Parfait. Demain je vous rachèterai aux de Gey, mais dès maintenant, vous serez à mon service et vous ne me quitterez pas d’un pouce. Jamais. C’est clair ?

Elle hocha la tête en signe d’assentiment.

- Quand cela prendra-t-il fin ?

- Jamais, sourit-il. Quand nous rentrerons, vous direz à votre père que c’est moi que vous avez choisi. Faites un caprice ou qu’importe, mais débrouillez vous pour rompre l’accord avec le baron de Laude.

Non... pas ça... Pas lui !

- Je dois rester un moment seule sur cette ile, assura-t-elle paniquée. Après je ferais ce que vous voudrez. Je le promets.

- Tu auras trois jours sur cette ile, pas plus. Le temps du mariage, plus un jour. Ensuite, je devrai entamer le voyage de retour.

Elle fit rapidement le tour de ce qui était possible et conclut qu’elle avait une chance de s’en sortir. S’il ne la touchait pas avant leur arrivée, elle trouverait un garde, le roi de l’ile lui même s’il le fallait et lui dirait qu’elle vient d’être enlevée par ce sale type... Elle devrait renoncer à ce pour quoi elle était venue, mais il y avait des choses plus pressantes. Adam n’était plus comme ce garçon qui l‘avait séduite deux ans auparavant. Il n’avait plus rien d’un enfant, c’était juste un homme aveuglé par le pouvoir. Rien que d’y penser ça la rendait malade. Elle allait le faire mettre aux oubliettes et peut être qu’après ça, elle se sentirait vengée.

- Ce sera parfait, assura-t-elle en gardant les yeux braqués sur lui.

Il la relacha et la saisit pas le menton.

- Et ne vous avisez pas de me faire un sale coup, parce que je jure que si j’ai un doute quant à votre parole, je scellerai nos épousailles sur le champ.

- C’est entendu, répondit-elle bravache.

- Entendu ? sourit-il amusé.

- Promis, corrigea-t-elle en essayant de le tuer par le regard.

- Parfait.

Il se releva et ôta sa veste

- A partir de maintenant, vous dormez avec moi, décréta-t-il.

- Non ! s’insurgea-t-elle en se redressant. Ce... n’est pas possible.

- Pourquoi pas ? demanda-t-il en posant le vêtement sur une chaise. Nous l’avons souvent fait avant, et cela ne vous a jamais choqué.

- Mais avant c’était différent, je n’étais pas au courant que vous étiez un homme fourbe et déloyal, cracha-t-elle blessée.

- Je ne vois pas ce que ca change.

Il délassa sa chemise et la fit passer par-dessus sa tête avant de la rejoindre sur le lit assez grand pour une seule personne seulement.

Elle hésita à protester, mais si c’était pour qu’il la menace encore, ça ne servait à rien. Il fallait au moins qu’elle soit docile sur le bateau pour gagner sa confiance sur l’île, alors elle se mordit l’intérieur de la joue et se colla le plus près possible du mur. Une douleur à la main la fit sursauter et elle se rendit compte qu’elle avait de belles cloques dans les paumes.

- Vous souffrez, princesse ? demanda-t-il en prenant sa main pour regarder. Pas si simple de jouer les servantes, n’est-ce pas ?

- C’est en faisant qu’on apprends, répondit-elle du bout des lèvres.

Il porta doucement sa main à ses lèvres et en éfleura la peau.

- Je ne veux plus que vous ayez à abimer vos jolies mains.

Elle frissonna. Le contact de sa peau raviva brutalement la douleur. Pas celle de ses paumes, mais celle d’une lointaine trahison. Elle retira sa main rapidement et croisa les bras en silence.

Il sourit, amusé, puis éteignit la lampe et lui tourna le dos.

- Bonne nuit, ma princesse.

Elle le regarda faire, médusée par sa confiance en lui. Elle attira ses jambes contre elle pour ne pas le toucher, mais c'était peine perdue, le lit était bien trop petit pour qu'elle puisse avoir ce luxe. Elle avisa la poche de son pantalon et admit qu'elle voyait mal comment subtiliser la clef. Alors elle resta immobile, assise contre le mur de bois froid à écouter le roulis et la respiration calme de son bourreau. Son regard dévia vers son dos nu, et elle se rendit compte qu'il était encore plus musclé qu'avant. Sa belle peau blanche était toujours aussi pâle, ses épaules parfaites et solides, ses bras forts...

Elle ferma les yeux dégoûtée. Elle ferait tout ce qui était en son pouvoir, mais elle ne se marierait pas avec cette ordure là.

Sentant la fatigue revenir au galop maintenant la peur dissipée, elle lutta pour rester éveillée. Au bout d'un moment, elle se rendit compte que la respiration du comte s'était apaisée. Il dormait. Elle tendit la main le plus lentement possible en maîtrisant les battements de son cœur et posa les doigts sur la clef. Elle était bien là, sous le tissu. Il ne fallait pas qu'elle aille trop vite, mais si elle réussissait à l'atteindre, elle pourrait sortir et l'enfermer dans sa cabine... Ce serait déjà une bonne chose...

- Est-ce une invitation ? marmonna-t-il.

- Une invitation ? répéta-t-elle prise en flagrant délit.

- La façon dont vous êtes penchée sur moi et dont votre main frôle ma cuisse. C’est une invitation à ce que je vous dépucelle ici et maintenant ?

- Je suis innocente, souffla-t-elle en retirant sa main avec délicatesse. Dormez, ne vous inquiètez pas... Je caressais juste l’idée de liberté....

- J’ai une phrase toute prête à vous répondre, mais comme elle est quelque peu vulgaire, je vais m’abstenir. Cela dit, dormez, et n’oubliez pas que j’ai le sommeil léger. Vous devriez pourtant vous en souvenir.

- Je m’en souviens, grimaça-t-elle.

Elle referma ses bras autour d’elle. A quoi bon avoir une clef quand tout son corps faisait barrage avant la sortie, de toute façon. Autant s’en tenir au plan initial et attendre l’île.... Elle ferma à nouveau les yeux épuisée. Peut être qu’il n’était pas très judicieux de s’endormir, mais peut être que si elle réussissait à prendre un peu de repos elle verrait la situation sous un angle meilleur.

 

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