Tout s'est passé si vite, et malgré tout si lentement. En un battement d'ailes, un ouragan s'est déployé. La tempête s'est levée, le vent a hurlé et les rafales ont frappé. Tout s'est alors emballé, les cris ont retenti, les larmes ont roulé sur nos jeunes joues, la tempête s'est déchaînée, emportant tout sur son passage comme l'amour le fait lors des flamboyants et intenses débuts.
Et puis... Et puis plus rien. Les vents destructeurs sont partis au loin. Peut-être même se sont-ils désormais dissipés au-dessus d'un quelconque océan. Toujours est-il qu'ils laissent derrière eux un paysage de désolation, tout étant à reconstruire. Et moi, assis sur une pierre terne au milieu de ce décor, j'ai étrangement envie de tout laisser en l'état. J'ai envie de laisser ce désordre vivre dans ma tête. Je veux juste me reposer. Ou peut-être ai-je envie de partir au loin, vers l'horizon. Je voudrais poursuivre le soleil jusqu'à mourir dans ma course. Tant de larmes vaines. Tant de cris inutiles, tant de pleurs gaspillés. Tant de perdu. Je voudrais partir aujourd'hui.