Tissages
Il y a des rides dans mes paysages
et des fleurs fanées sur mon visage.
Trop d'épaves dans ma mémoire,
trop de cadavres qui revivent le soir, le visage blêmes et le corps encore tiède,
ils marchent, flottent, semblant murmurer à l'aide.
Il y a des abîmes qui découpent ma foi,
des épées rouillées qui imposent leurs lois.
Trop de brillant dans mes mensonges,
trop de mots arides qui me rongent.
Trop de rêves desséchés,
n'ayant même plus la force de s'échouer.
Je tombe, une chute sans fin, le parterre dans les étoiles.
Je me perds, dans les mondes connus, recouverts de milliers de voiles.
Il y a des fatalités encrées dans mon histoire
et des destins exhibés, comme des bêtes de foire.
Trop de journée, plus longue qu'une année,
trop de phœnix qui sont mort-nés.
Rien ne fait un homme, mais tout le défait.
Pourtant Derrière le flou de cette épaisse brume,
faite de tristes abandons et d'amertumes,
J'aperçois des tissages d'espoirs qui dansent et qui m'appellent.
Je sais bien qu'ils ont toujours étaient là, toujours fidèles.
Je sais que leurs délicats fils me tiennent debout,
qu'ils éclairent mes sentiments quand ceux- ci deviennent flous.
Leurs racines sont ancrées dans la création même,
c'est eux qui forment et font vivre le mot " aime".
Qu'ils ne soient qu'une minuscule bille de lumière,
entourée par des centaines de cerbères,
qu'ils ne soient qu'une pointe de souvenirs,
accablés et moqués des satyre.
Forts de leurs vérités enrobées de pudeur,
ils vivront éternellement, se faisant lie de la peur.
Ces tissages ne connaissent l'éphémère, le doute, ou la colère.
Ils tiennent depuis avant l'oubli, ils sont l'essence originel de la vie.
On arrête les onomatopées, non, mais, sérieux, c'est magnifique <3 La première partie, bien que sombre, est belle (il y a de la beauté partout...), juste les deux premiers vers m'ont scotché (sans oublié les derniers de la première partie juste sublimes comme la dit les autres comm) ! Et, malgré ces blessures qui empêche d'avancer (je sais pas si je dis qui T'empêche, étant donné que je ne sais pas si c'est une retranscription pure de ton ressenti ou pas ^^), tu réussis à donner de l'espoir dans la deuxième partie... Waw. C'est fluide, tes mots sont parfaits, tes rimes sonnent comme une mélodie... Voilà quoi, j'aime beaucoup ^^
Breeeefff, au plaisir de te lire,
Peace :)
Oui ce poème parle d'une période de ma vie, j'ai voulu exprimer que malgré de profondes blessures, on peut toujours trouver de la lumière quelques et s'y accrocher
Content que ce poème /texte t'ai touché...
Du coup je ne vois guère a ajouter au commentaire de Bidouillette qui s'exprime bien mieux que moi sur la profondeur de ton texte.
Ce passage m'a véritablement suspendue :
Trop de journée, plus longue qu'une année,
trop de phœnix qui sont mort-nés.
Rien ne fait un homme, mais tout le défait.
Il est l'aboutissement d'un crescendo, et un jour prochain, je te demanderai l'autorisation de te citer je pense, avec référence et tout, si tu es d'accord. Tu en dis plus en trois lignes qu'en une œuvre de 1000 pages.
Il y a une strophe où je me suis demandée s'il n'y avait pas une petite faute sournoise qui s'est faufilée : Je sais bien qu'ils ont toujours étaient là, toujours fidèles.= toujours été là.
Ensuite, sincèrement et spontanément, j'ai voulu chanter le texte (je l'avoue sans fard, façon chant antique/rituel) et je ne suis pas surprise que ce fut un slam au départ.
Effectivement, j'ai aussi fait le rapprochement avec Anne Sylvestre, comme si le texte était l’œuvre d'un barde.
Vraiment Bravo!
Merci pour ton commentaire, c'est vrai que sur ce texte, j'ai voulu que les mots aient une profondeurs et que les phrases soit une syntaxes puissante et précises se ressentis, tant mieux si tu l'as ressenti ainsi.
J'ai une forme de dyslexie, donc la correction est vraiment très dure pour moi, j'en laisse toujours traîner par ci par là.
Dans mon livre le Souffle de vie, il y aura des chansons et des incantations :).
D'ailleurs j'écris à côté de ça, des petites nouvelles, contes ou chansons de fantasy, la prochaine sera peut-être sur les lames noires. ^^
J'ai hâte de voir les chansons et les incantations du Souffle de vie, et je serais très honorée et émue de voir les Lames-noires sous une autre plume un jour :D!
Et pour la dyslexie : tu travailles dur car ça n'est pas perceptible du tout!
J’aime beaucoup les deux poèmes que tu as écrit et que je viens de découvrir. Il y a une force, une sensibilité tortueuse, une obscurité d'où jaillit une lumière dans ces textes, notamment celui-ci dont j’aurais du mal à me lasser.
J’aime beaucoup la complexité de ces correspondances, dans le sens de la nuance, de la non-évidence, ainsi que l’évocation de motif poétique mi-mystique mi-symbolique mais réinventés ( les « Phoenix mort-nés » ... ). Il y a toute une trame antique qui accompagne si bien le « Tissage » et le message du texte, sa direction, sa chute sont tout aussi réussi et subtile.
Ce poème m’a évoqué de nombreuses citations, extraits, bouts de choses entendues ( le centre du motif d’Anne Sylvestre, l’ouvrière à son ouvrage qui demande des nouvelles d’Ulysse chez Souad Labbize ... ) tout en semblant nouveau, créé.
J’aime aussi énormément ta rime, qu’elle ne semble en rien poussée, que tu laisses des vers longs, que le texte tienne tout entier sans elle et que pourtant elle le parsème et le guide.
Merci beaucoup et hâte de lire tes prochains écrits !
Tes mots parles à mon âme et je t'en remercie.
Ce textes est spécial pour moi car assez intime, comme tu l'as dis, je n'ai pas voulu m'enfermer dans une forme spécifique, longueurs de phrases ect.
Au début c'était un slam, écrit sur un beat du jazz/hip hop les 8 premiers vers je crois, puis après au fil de l'écriture et de l'inspiration j'ai changé de cap et ma mon cœur m'a guidé vers la lumière. D'où ce thème clair-obscur .. Enfin voilà, je voulais t'en dire un peu plus.
J'irai regarder les auteurs que tu cités avec curiosité et intérêt.
Merci !
“J’aime beaucoup la complexité de ces correspondances, dans le sens de la nuance, de la non-évidence, ainsi que l’évocation de motif poétique mi-mystique mi-symbolique mais réinventés ( les « Phoenix mort-nés » ... ). “