Tome 1 : La quête

Un soir d’été, à la fin du jour du hibou, se trouvait assis devant un feu rassurant, Ace et Alek deux garçons pas bien grands, affublés d’une coupe au bol.

-<< Alors on est prêt pour son histoire du soir ?>> dit leur père Joseph qui se tenait devant eux.

Les deux garnements avaient le sourire jusqu’aux oreilles à l’idée d’entendre leur père conter une de ces légendes qui vous transporte à mille lieux et vous remplis les yeux d’étoiles.

- Oui papa vas-y ! Dit Alek plein d’entrain.

- Et tu avais dit que tu raconterais la légende de l’Irùvatar. Ajouta Ace avec une impatience marquée.

- Oui ne vous inquiétez pas les enfants. Installez-vous confortablement au fond de votre paillasse et préparez-vous à connaître la tragique histoire de l’Irùvatar et de son frère Ourouca. Condamnés à un destin funeste>>.


 

Prologue : L’Avènement des Hommes de Ma’rave


 

Gaya ! Continent béni d’un climat propice à toutes les opulences. Entre le grand nord glacé, le sud brûlant, les grandes plaines incultes de l’est et l’immense océan de l’ouest. Cette région était peuplée par trois races souveraines, les Elfes, les Nains et les Hommes. Malheureusement ces derniers étaient divisés en deux groupes distincts : ceux qui vénéraient la divinité de la lumière, Avé, et ceux qui vénéraient l’ombre et les ténèbres de Salnar, divinité du Mal.

Cette situation était inacceptable pour les Anges de Avé qui tant bien que mal voyaient l’ombre s’étendre au détriment de la lumière, particulièrement dans le cœur des Hommes. Ils décidèrent alors de donner un grand pouvoir aux hommes, en élevant l’un d’eux au rang de demi-dieu. L’élu devrait alors rassembler les tribus et royaumes barbares sous sa bannière. Ce furent les hommes de Ma’rave qui eurent le privilège au travers de leur roi, de guider leur race en Gaya. Argeleb Ier devint ainsi le représentant de la lumière sur terre, l’Irùvatar.

La croisade qui s’en suivit fut aussi courte que sanglante. Toutes les tribus qui refusèrent de se convertir furent massacrées et des dizaines de milliers de vies furent ainsi prises au nom de la lumière. On dit même que le grand fleuve Rheinube coula rouge pendant trois jours tant il était rempli du sang des sacrifiés. Mais de cette sanglante croisade il s’en suivit une longue période de paix baignée par la lumière.

Cependant les nuages de la guerre s’amassaient à nouveau au-dessus de Gaya. Ourouca frère de l’Irùvatar régnant sur les hommes de Mizrah, jalousait son frère qui était béni de la volonté divine et ne supportait plus son comportement hautin et méprisant. En effet ce dernier avait vu son arrogance et son orgueil augmenter depuis la création de son nouvel empire, le pouvoir corrompant les hommes.

Ourouca envahit Ma’rave et s’appropria les terres de ses anciens amis et frères d’armes par la violence et pour sa propre gloire. Cette traîtrise ne resta pas impunie et l’Irùvatar l’écrasa.

Dans la défaite, Ourouca le magnifique, vainqueur de la grande croisade au côté de son frère ; devint Ourouca le fou qui osa défier la lumière incarnée.

Après de brèves escarmouches Ourouca et ses armées se retrouvèrent acculés dans la caldeira des basses terres de Cascalène. Les Mizriens étaient coincés, ils n’avaient aucune chance d’échapper à leur châtiment et leur roi au déshonneur. Sauf une…

Une option s’offrait à Ourouca mais le mènerait probablement à sa perte, après tout la mort est préférable à la honte, sa fierté le conduisant à la damnation.

Il descendit dans les entrailles de sa forteresse, Daranos, jusqu’au puits des âmes où il passa un pacte avec le Mal qui l’avait toujours si bien soutenu et accompagné jusque-là. Son âme et celle de son peuple contre le pouvoir de vaincre son frère.

Le pacte fût honoré et la porte des enfers apparût. Immense ardente et fumante, hurlante des âmes du peuple de Mizrah qui s’y faisaient aspirer. Lorsqu’il remonta à la surface Ourouca se retrouva seul au milieu des enveloppes vides des corps de ses sujets. Il erra ainsi pendant sept jours au milieu des corps de son peuple qu’il avait vendu. Quant au crépuscule du septième jour, la porte s’ouvrit à nouveau, cette fois-ci elle n’aspira plus mais déversa des hordes d’Orques et autant de monstres venus des profondeurs de l’Ombre.

Les engeances se nourrirent des corps des Mizriens, une fois repus, ils fondirent comme une meute sur les assiégeants de la caldeira, qui furent exterminée. Leur nouvelle terre libérée des envahisseurs, des stèles furent dressées et Mizrah fût corrompue, hantée d’esprits et de démons. La Cascalène auparavant verte et foisonnante de vie, porta suite à cela le nom de « Grande Plaine désolées de Temera » car tous ses arbres furent utilisés pour alimenter les fourneaux, ces derniers produisirent des armes et des armures en nombre pour les Orques qui se multipliaient. Une vie d’homme plus tard l’armée d’Ourouca était prête.

La plupart des Seigneurs de Gaya fuirent ou se rendirent devant ces déferlements d’abominations qu’ils n’avaient jamais vues auparavant, hormis dans leurs pires cauchemars.

Ourouca jubilait tandis que son frère ployait sous l’assaut massif de ces hordes de monstres. Rien ne semblait pouvoir l’arrêter dans sa folie destructrice, de nombreuses villes furent rasées et beaucoup perdirent la vie ou furent convertis à cette malfaisance. Les Elfes noir, les Gobelins et les Weilgues virent le jour durant cette sombre période, nommée « l’époque des ténèbres ».

Cependant tout espoir n’était pas perdu car l’Irùvatar combinant puissance divine, unification des peuples de la lumière et génie stratégique, réussi à repousser Ourouca jusque dans ses terres déboisés.

Ourouca en difficulté n’avait pas perdu son intelligence pour autant et profitant de l’orgueil démesuré de son frère, pour le confronter dans une bataille titanesque dans les « Grande Plaine de Temera ».  La bataille opposa des centaines de milliers de combattants. Elle fut rude pour les deux camps mais à l’aube du sixième jour Ourouca put s’approcher suffisamment de l’Irùvatar au cours d’une de ses percées, pour le provoquer en duel. Son assurance mal placée le fit accepter le combat et ce qui s’en suivit décida de notre destin. L'Irùvatar pensant gagner grâce à son épée magique Nuada « la pourfendeuse des ténèbres » chargea confiant, mais la fourberie d’Ourouca eut raison de la lumière. Il commanda à son plus puissant dragon rouge, Dracmag « le colossal » d’attaquer son adversaire par derrière. Ourouca profita de la brèche et envoya le plus dévastateur de ses sorts sur son frère qui mourut sur le coup avec des milliers de combattants autour de lui. L’épée Nuada fût brisée et ses fragments disséminés sur le champ de bataille. Cependant Ourouca ne résista pas non plus à ce sort et rejoignit les enfers.

Les fragments de Nuada furent emportés par les survivants de la bataille et placés sur les hôtels des temples d’Avé.

Après la grande bataille de Temera, les Weilgues plus fidèles que les Orques et les Gobelins, qui élurent respectivement domicile, dans les Grandes Plaines de Temera et dans le nord des Scandes, retournèrent à Daranos. Le calme revient sur Gaya durant plusieurs centaines d’années.

Mais cet équilibre est-il fait pour durer ? Est-ce que l’âge de l’Irùvatar n’est-il pas revenu ?

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