Laisse moi te raconter une histoire,
De celles qui parlent de trottoirs,
Celui où tu marches trop vite,
Celui où parfois tu t’excites,
Pour une main tendue,
Devant un destin pendu.
Celle qui parle de peau craquelées,
De pieds enflés, de paupières fermées.
Celle où la honte n’a plus cure,
Celle où le bitume est si dur.
Petit confort quelques secondes troublé
Contre une vie à jamais oubliée, balafrée.
Un retard, un mauvais matin,
Contre un air de malandrin.
Bien sûr ils l’ont cherché, ils l’ont voulu,
Il est si plaisant d’avoir pour maison la rue.
Sa dignité ainsi assassinée par les regards,
Si plaisant de s’habituer ainsi au noir.
Le bruit des pas qui résonnent au fond de l’âme,
Des gouttes de pluies qui remplacent les larmes,
Se sentir moins que rien, tout sauf humain,
Avoir pour seul compagnon le dédain.
Tout ça tu n’y pense pas, le regard tourné sur toi.
Trottoirs où les vies survivent,
Trottoirs que l’on esquive
Où les drames, sont fait divers,
Enfer gelé quand vient l’hiver
Juste un sourire, c’est pas beaucoup,
Un petite lumière pour tenir le coup.
Sache au moins que ça existe,
Je te demande pas d’être le Christ.
Trottoirs de ceux qui abandonnent,
On a pas tous la force d’être un homme.
Il y a des drames qui nous submergent,
Des folies, des haines qui nous agrègent.
Des trottoirs aux allures de purgatoire,
Sans aucun jour, sans aucun soir.
Laisse moi te raconter une histoire,
De celles qui parlent de trottoirs.
Celui où avec ta voiture, tu ralentis,
Celui où tu chasse ton ennuis.
Pour te sentir fort,
Pour dominer un corps.
Celle qui parle de bas filés,
D’accents à l’écho brisé.
Celle où tout est sali, abandonné,
Celle ou la liberté est séquestrée.
Tu insultes, te moques et t’indiffères,
Pourtant quand s’éteint le réverbère,
Les paillettes, les rouges sont défaits,
Et les lèvres bien tuméfiées.
Quand finit la nuit et que se lève le soleil,
C’est sur des éclats de bouteilles,
Qu’elle repense à sa famille, avec détresse,
Aux jours si lointains où elle se rêver princesse.
Drôle de château, que cette chambre sans fenêtre,
Pourtant pour sa fille, elle se doit de paraître.
Tu lances ton argent sans voir le drame,
Et que s’efface des morceaux d’âmes.
Tu penses bien sûr qu’elles aiment ça,
Devenir des fantômes, qui marchent au pas.
Trottoirs où les vies, survivent,
Trottoirs que l’on esquive
Où les drames, sont fait divers
Enfer gelé quand vient l’hiver
Juste un sourire, c’est pas beaucoup,
Un petite étoile pour tenir le coup.
Sache au moins que ça existe,
Je te demande pas d’être le Christ.
Trottoirs de ceux qui abandonnent,
On a pas tous la force d’être un homme.
Il y a des drames qui nous submergent,
Des folies, des haines qui nous agrègent.
Des trottoirs aux allures de purgatoire,
Soudain plus de jour, plus de soir.