04/06/2023
Hier je me suis décidée, je savais que je pouvais le dire, le raconter parce-que ça va m’aider que j’espère que ça aidera d’autres personnes qui ont subi les mêmes horreurs que moi.
Je vais commencer par me présenter et j’en profite pour vous annoncer que tout ce que je vais raconter est la vérité la plus fidèle que ma mémoire me permet de transmettre. Je m’appelle Coline, j’ai actuellement 15 ans et je m’apprête à finir mon année de seconde qui aura été une année lourde à porter. J’ai deux frères Lilian et Soren qui sont plus jeunes que moi.
A vrai dire je ne sais pas trop par quoi commencer alors autant donner un conseil aux personnes dans le besoin. Ne vous murez pas dans le silence. Même si c’est dur, et je le sais que c’est dur, il faut le dire sinon jamais ça ne s’arrêtera. J’ai trouvé le courage de le dire : j’ai été violée par la personne qui était autrefois mon cousin quand j’avais aux alentours de 9 ans. Ma maman a un frère et une sœur, et c’est le fils de ce frère qui a pourri ces années. Je ne sais plus exactement quand est-ce que je l’ai dit mais ce qui sûr c’est que j’étais au CM2. Il me semble que quelques heures avant j’avais parlé à ma cousine Célia qui m’a toujours soutenue et c’est en lui parlant que j’ai trouvé le courage de le dire à ma mère.
On était à Toulon chez mes grands-parents pour Pâque, je crois. Mon père n’était pas là mais il y avait ma grande tante et mon grands oncle, les parents de Yohan (c’est son prénom) et sa sœur, ma cousine Célia qui a un an de plus que moi, leur petit frère, mes grands-parents, mes frères et mon autre cousine Eva qui est la fille de la sœur de ma mère.
Lorsque je l’ai dit c’était le temps avant d’aller se coucher et ma mère était venue me dire au revoir. J’avais une boule dans le ventre et il me semble que je me suis mise à pleurer quand je l’ai annoncé. Ma mère est sortie de la chambre, a appelé Yohan et l’a giflé. Après elle était revenue me voir en pleurant et m’avait parlé en me prenant dans les bras. J’ai oublié ce qui s’est passé le reste de la soirée.
Il faut savoir que c’est très dur de parler et que même si ce ne sont que des mots, ils font mal. Je m’adresse à toute les personnes qui me comprennent et à celles qui n’ont pas réussi à parler. Oui ça fait très mal et oui aujourd’hui encore c’est dur par moments mais je sais que si je n’avais pas brisé ce mur, si je ne l’avais pas dit, jamais je n’aurais pu arriver à me détacher de tout cela. Alors je vous en prie, brisez-le, ce mur, faites éclater cette vérité si souvent tue et soyez sûr d’une chose en aucun cas vous n’êtes fautifs, le porc c’est lui, c’est lui qui a tort quels que soient ses arguments, vous n’avez jamais demandé à subir ça donc n’hésitez pas à parler. La parole libère.
Le lendemain, on s’est réunis dans le salon. Il y avait moi, lui, Célia, les parents de Yohan et Célia, mes grands-parents, ma grande-tante, mon grand-oncle, ma mère et mon frère Lilian qui n’est pas resté longtemps. Je ne me souviens pas bien du déroulement de cette discussion mais j’ai vu beaucoup de personnes qui paraissaient tellement fortes pleurer. Ma cousine se sentait coupable de ne pas avoir eu le courage de le dire elle m’a dit qu’elle était désolée et que qu’elle aurait aimé avoir eu autant de courage que moi et le dire à ma place. Je pense qu’elle s’en veut encore aujourd’hui même si à sa place je ne sais pas ce que j’aurais fait et je pense aussi qu’elle avait peur de son frère qui la frappait et la rabaissait quotidiennement. Ma grand-mère lui a demandé de s’excuser. Il n’y avait aucune sincérité dans sa voix et pendant longtemps j’ai fait l’erreur d’espérer que j’aurais le droit à des excuses sincères.
Maintenant que j’y pense ça me paraît complètement stupide de ma part de penser que de lui sans que personne ne lui dise, je pourrais avoir des excuses. Il me semble que j’ai arrêté d’attendre en 4ème, c’est-à-dire trois ans plus tard. Après cette réunion chacun est repartit chez soi et je ne l’ai revu pour l’enterrement de ma grand-mère pendant le premier confinement quand j’étais en 5ème. Je n’avais pas peur. Ça peut paraître bizarre mais tous les adultes qui étaient présents m’ont dit qu’ils veillaient sur moi. J’ai beaucoup de chance d’être entourée comme ça et je sais que se n’est pas le cas de tout le monde, cependant il y a toujours quelqu’un même si on ne s’en rend pas forcément compte qui veille sur nous et qui nous permet d’avancer.
Quelques mois après que j’eu brisé ce mur, je suis rentré au collège et je fus séparée de ma meilleure amie Eve. Je n’ai jamais été très sociable et je ne me suis jamais sentie très bien dans mon corps donc ça a été un peu compliqué pour me faire des nouveaux amis au début mais passons.
En soit j’ai passé une bonne année de 6ème et j’ai réussi à oublier pendant l’année scolaire. Idem pour la 5ème sauf qu’il y a eu un jour qui m’a aidé, même si ça a été dur par la suite mais je ne pense pas que je regrette. On a eu une intervention policière sur le harcèlement et à la fin les policiers qui intervenaient ont demandés qui on étés harcelés ou ont subi quelque choses dans le genre. J’ai regardé au moins trois camarades de classe lever la main, il y en avait même un qui a pleuré en le disant. A mon tour j’ai levé la main et je me souviens mots pour mots de ce que j’ai prononcés :
-Harcèlement sexuel… C’était mon cousin.
Je ne sais pas pourquoi ni comment mais j’ai fondu en larmes. Pour moi dans ma tête je me le disais sans problèmes, ça ne me faisait ni chaud ni froid. Mais encore une fois le dire à l’oral c’est beaucoup plus et je pense le fait de le dire comme ça permet au cerveau de se rendre compte vraiment de tout. De plus je venais de dire devant toute ma classe ce qui m’étais plus ou moins arrivé.
Après l’intervention, la policière m’a pris à part dans le salle et m’a dit que ce qui m’est arrivé est très grave et qu’il fallait que je dise ce qui s’était passé à une branche de la police spécialisée dans ce genre de cas. Ma prof de SVT qui connaissait ma mère l’a mise au courant et plus tard j’ai eu un rendez-vous avec cette policière pour tout lui raconter en détails. Dire qu’on a été violé c’est une chose mais donner le détails est tout aussi dur, ça nous oblige à se remémorer ces moments qui nous ont brisés. La policière me posait des questions et je répondais pendant ce temps j’étais enregistrée et deux autres policières écrivaient sur un ordinateur toute la discussion. Ils ont tout montré à mes parents. Je ne me souviens pas bien de leur réaction mais je me souviens qu’ils étaient au bord des larmes et que ma mère m’a pris dans ses bras.
Durant cette année-là j’ai trouvé un moyen de me soulager de faire disparaître ce nœuds que j’avais dans le cœur : l’écriture. Il se trouve que j’aime écrire et que j’arrive à me libérer en écrivant. Je n’écris pas ce qui me tracasse mais une histoire. C’est ainsi qu’est né Ma bulle qui est mon roman. Je vous conseille à tous et à toute de trouver quelque chose, une activité qui nous oblige à penser que à ce qu’on est en train de faire comme par exemple le dessin, la musique, l’écriture, le sport ect… Tout dépend de chacun.
L’année de 3ème a été un peu particulière. Il y eu encore un moment où je devais passer pour présenter mon autoportrait et comment se représenter sans évoquer ce mur qui m’a bloqué ? J’ai essayé de l’exprimer à l’oral et encore une fois j’ai été surprise de pleurer parce-que dans ma tête tout se passait « bien ». Je sentais que cette histoire n’était pas encore terminée mais je me suis tellement obligée à repousser toutes ces pensées qu’au moment où il fallait l’exprimer je ne contrôlais plus rien. S’il vous est arrivé ce même genre de situation, ne vous dîtes pas que c’est de votre faute, laissez-moi vous dire qu’encore une fois vous n’avez jamais demandé à subir ça, que vous êtes fort(e)s et que vous faîtes de votre mieux pour ne pas y penser et pour ne pas vous laisser submerger. Donc courage ! Il y a toujours quelqu’un pour vous soutenir et continuez à être forts ! Je crois en vous !
Aussi mon année de 3ème a été marquée par un changement de ma part. En décembre j’ai fait le choix de me couper les cheveux très courts, comme ceux d’un garçon. Je ne supportais plus mon corps, je ne l’assumais plus, je me sentais conne, nulle, et je voulais être un garçon. Le fait de me couper les cheveux m’a permis de reprendre confiance en moi et aujourd’hui je suis non-binaire.
Quand on a subi un viol ou même de harcèlement, c’est encore plus difficile d’assumer son corps, et on a du mal à être avec des gens. Je vais donc donner un conseil aux personnes qui ont un proche dans le même cas que moi, ce que je n’espère pas du tout. Dans ces cas-là il faut soutenir du mieux possible et même si c’est dur mais une chose est sûre, cette personne proche à besoin de vous alors soyez présents et écoutez ce qu’elle a à dire.
Je pense que l’année pendant laquelle j’ai été le plus marquée par tout ça c’est celle de seconde. Je suis donc rentrée au lycée qui se trouve à vingt minutes de trajet en voiture mais comme je dois prendre le bus et qu’il passe par la route où il y a le plus de bouchon, je passe régulièrement quarante minutes assis sur un siège pas confortable du tout et le bus est quasi tout le temps bondé. Sinon j’aime bien mon lycée, j’ai eu la chance de pouvoir prendre l’option cinéma et je me suis fait pleins de nouveaux amis.
Cependant entre le fatigue de se lever tôt le matin, les horaires de cours beaucoup plus grandes additionnées par le temps de trajet pour rentrer chez moi je n’avais jamais le temps de faire mes devoirs et je perdais vite patience. Je dis tout cela parce-que ça va avoir un rôle important dans tout ce qui va de dérouler par la suite.
05/06/2023
J’ai beaucoup écrit hier, mais je sais que j’en avais besoin. J’ai l’impression d’avoir pleuré pendant des heures. Quand je relis ces lignes que j’ai écrit, je sens mon cœur se serrer. C’est la première fois que j’exprime autrement que par la pensée les détails de cette histoire. Mon but aujourd’hui comme hier est d’aider, de sensibiliser. Je sais à quel point c’est dur de parler, mes sentiments me le rappellent à chaque fois et de manière brutale. Cependant si je sais que je peux le faire et qu’il le faut.
Pendant les vacances de février, j’ai passé la première semaine à la montagne pour skier. J’ai passé une super semaine avec mes proches mais j’étais très fatiguée parce qu’on se levait tôt le matin qu’on skiait toute la matinée et parfois toute l’après-midi. Et le jeudi mes parents m’ont demandé de venir les voir dans leur chambre. Souvent quand nos parents nous disent ce genre de choses dans notre on pense un truc du genre « qu’est-ce que j’ai fait comme connerie encore ?! ».
J’arrive dans leur chambre et je vois qu’ils ont un air grave. Là je commence à sérieusement paniquer. Mes parents me tendent une lettre. C’était une invitation au procès de Yohan. Je savais que mes parents avaient porté plainte mais je ne m’attendais absolument pas à recevoir une lettre. Quand je l’ai lue j’avais l’impression que mon corps s’était détaché de ma pensée. Le procès aurait lieu le 3 mars 2023, c’est-à-dire le mardi de la rentrée. Je pense qu’à ce moment-là mon esprit s’est renfermé sur lui-même. Je ne ressentais rien.
Heureusement ça n’a duré que le temps de la soirée mais le jour de la rentrée j’ai eu un cours où on avait eu beaucoup de devoirs sauf que je ne savais pas lesquels alors bien sûr j’ai fait le mauvais devoir. La prof a commencé à distribuer les punitions et je me souviens que mon cœur s’est mis à battre très fort et dans ma tête sont arrivés la lettre et ce moment quand j’étais dans cette chambre avec lui en face. Je ne contrôlais plus rien. Je me suis mise à pleurer devant une grosse partie de ma classe. Après ce cours une autre prof m’a conseillé d’aller voir l’infirmière du lycée avec qui j’ai parlé. J’ai fini par rentrer chez moi.
Enfin le jour fatidique arriva. J’avais décidé de ne pas y assister mais j’ai laissé une lettre qui a été transmise par mon père devant les juges :
Tout d’abord je m’adresse à toi Yohan je voudrais que tu saches que si je ne suis pas là aujourd’hui ce n’est parce que je suis lâche. Je n’ai pas peur de te regarder dans les yeux et de te dire que je te hais. Seulement j’ai peur des mots que tu vas prononcer. J’ai peur qu’ils me blessent et que je me fasse submerger par une foule de sentiments tels que la peur, la haine, la colère, et le chagrin. Il m’est déjà arrivé de me faire submerger par ces sentiments à cause de toi.
Pourtant à ces moments-là je pensais que penser à tout cela et même l’exprimer ne me ferais rien. Je m’étais trompée. En 5ème et en 3ème j’ai donc pleuré devant toute une classe rien qu’en prononçant de simples mots. En 5ème il y avait eu une intervention sur le harcèlement et les policiers ont demandé qui avait été harcelé. Je n’ai prononcé que cinq mots et j’ai fondu en larme devant 33 personnes.
Il s’est passé la même chose deux ans plus tard lorsque j’étais en 3ème sauf qu’il n’y avait pas de préventions. Cette année-là j’ai aussi pleuré devant ma classe je n’ai pas parlé cette fois.
Cette année j’ai du mal à t’oublier et je me sens plus faible plus bête et j’ai du mal à m’assumer. Je pensais qu’en rencontrant de nouvelles personnes je pourrais aller mieux. La bêtise des gens me ramène toujours à repenser à ce qui s’est passé et un jour en cours il y a eu la goutte de trop et j’étais incapable de me contrôler.
C’est juste humiliant et même si je suis soutenue par de nombreuses personnes je pense que ça m’arrivera malgré moi encore et encore. Je ne peux rien y faire à part serrer les poings et attendre que ça passe. J’ai essayé d’oublier et ça a en partie fonctionné mais ce qu’il me reste n’arrête pas de revenir.
Le même jour en option cinéma les profs ont annoncé qu’on allait commencer à faire le cours métrage de fin d’année. Je ne sais absolument pas ce que j’avais dans le tête mais au moment où il fallait réfléchir à un scénario, j’ai eu une idée. Je voulais raconter la souffrance qu’on pouvait ressentir. Dans ce cours métrage du nom de Deux ans que l’on peut trouver sur youtube, j’ai intégré en voix off la lettre que j’avais écrite.
07/06/2023
A la fin de ce cours de cinéma mes parents sont venus me chercher au lycée avec mes frères. Je ne me souviens plus des sentiments qui m’ont traversé. J’ai discrètement demandé à mon père ce qui en était ressortie du procès. Il s’est penché vers moi et m’a dit à l’oreille qu’il avait quatre mois de prison en sursis. Je n’avais eu aucune réaction. Je ne savais pas quoi dire, quoi faire en sachant que je m’attendais à rien. Une fois de retour chez nous mes parents m’ont expliqué en détails le déroulement du procès.
Je me suis contenté de hocher la tête. Au fur et à mesure qu’ils me parlaient je ne savais pas comment réagir. Je n’arrivais pas à savoir ce que je ressentais.
21/06/2023
Ça fait longtemps que je n’ai pas écrit. Maintenant que je suis en vacances je vais avoir plus de temps pour écrire.
Après ce mercredi je ressentait plus rien. Aucune joie, aucune douleur, pas de colère quand mes frères me cherchaient des ennuis. Rien. Je n’avais plus aucune motivation. Mes journées de cours étaient extrêmement pénibles à supporter. Je ne n’écoutais que dans très peu de cours et je passais mes journées avec ce trou dans mon cœur. Le seul moment où j’ai enfin ressenti un peu de joie ou d’angoisse fut quand nous avons tourné le film « Deux ans ». J’avais très souvent le rôle de perchiste qui consistait à ternir une perche raccrochée à un micro qui sert à capter les sons ambients sans avoir de bruits parasites comme le vent. J’ai apprécié les moments où pendant que les acteurs jouaient moi je me déplaçais derrière la caméra le plus silencieusement possible. Je tiens à remercier mes profs de ciné, ma classe de ciné et l’asso qui nous a permis de faire ce courts métrage parce que sa réalisation m’a aidé à me reconstruire tout en oubliant le mur se reconstruisait dans cette période.
Un jour j’ai eu une sorte de crise de panique. Je ne sais pas comment l’expliquer mais ça a commencé un jeudi. Je me souviens que j’étais en cours de math. Cette année je n’arrive pas du tout à suivre cette matière. Mon prof est ennuyeux et je n’arrive pas à comprendre ce qu’il raconte pendant des heures alors je dessine sur mes feuilles. C’était la fin du cours et je fixais le mur. A un moment j’ai ressenti quelque chose. C’était comme une vague de chaleur qui faisait battre mon cœur et je ne sais comment l’expliquer ma faisait comprendre que quelque chose n’allait pas. Pendant la récréation j’avais tenté d’expliquer que ça n’allait pas à mes amies. Elles m’ont encouragé à retourner voir l’infirmière scolaire. Ce même jour elle était absente et j’ai croisé le psychologue du lycée qui m’a invitée à parler avec lui.
Après cette « crise » je n’en ai eu que deux autres heureusement et j’ai enfin pu revoir ma psychologue. Pour moi aller la voir me permet de mettre des mots sur ce qui ne vas pas. Elle m’écoute et me rassure. C’est tout ce dont j’ai besoin. Alors je lui ai tout raconté et j’ai été extrêmement soulagée quand elle m’a dit qu’il faut que je prenne les deux semaines qui restaient avant les vacances pour me reposer.
Mes parents n’aiment pas que je rate des cours. Moi non plus d’ailleurs. Il y a des cours que j’apprécie énormément et dans lesquels je me sens bien. Mais je n’avais plus la force de gérer mon absence d’émotions et les cours que je déteste. La première semaine n’a pas été aussi reposante que je l’aurai souhaité mais à la rentrée je me sentais beaucoup mieux.
Avant la fin de l’année scolaire je suis allée voir quelqu’un, une sorte de psy qui a fait en sorte que dans les moments ou des images me reviennent je n’ai plus ces angoisses et que je puisse me reconstruire sans que le mur ne redevienne un ce poids qu’il a été pendant toutes ces années. Aujourd’hui je sais qu’il est toujours présent, il ne s’effacera jamais complètement mais ce n’est qu’une ruine. Ce mur qui me paraissait infranchissable, incassable, j’ai réussi à le franchir en racontant et à le briser petit-à-petit.
Durant cette étrange séance je devais imaginer un lieux qui me réconforte, revoir le moments aux moments ou j’étais coincée dans cette chambre avec lui, tout en fixant le bout d’un bâton que cette psy faisait bouger devant moi. A le fin de la séance elle a annoncé qu’on en aurait une seconde.
Pendant cette seconde séance nous avons juste discuté de ma famille des petits moments de frustration que j’ai eu. Si tout ira bien par la suite c’était notre dernière séance.
04/07/2023
Il est temps de conclure cette histoire qui s’est enfin terminée. Une fois mon père m’a dit après une réunion de famille que seul moi pourrait mettre fin à cette histoire. Je sais que jamais je ne pourrais oublier ce qui s’est passé. Aujourd’hui il s’agit de vivre avec. Le mur ne disparaitra jamais vraiment mais ce n’est plus qu’une ruine inoffensive. Il y a quelques jours j’ai retrouvé mon père et ma cousine dans la salle à manger en train de parler de cette histoire. Ils pleuraient. Cette histoire qui restera gravée dans la mémoire de ma famille leur a à eux aussi fait beaucoup de mal. C’est aussi pour cela que j’écris. Le même jour j’ai discuté avec des membres du comité de lecture dont je fais partie sur le fait que je partage par un court métrage ou par cet écrit est essentiel pour que les personnes qui ont fait où feront peut-être du mal à autrui se rendent compte à quel point ce qu’ils ont fait peut détruire des personnes.
L’art permet de faire passer des sentiments, de les transmettre de sensibiliser pour que plus jamais personne n’ait à souffrir. Une amie de ce comité m’a dit que lorsque l’on regarde les affiches stop au harcèlement, elle trouvait que cela n’avait rien de percutant alors que les films, les livres ou tous les styles d’art font passer des sentiments et on se met à la place du personnage et on se rends compte à quel point c’est horrible. Alors s’il vous plaît prenez soins de vos proches, soutenez-les, et faisons en sorte qu’une histoire tel que la mienne ne se reproduise plus jamais.