Un pont

Notes de l’auteur : Une fille pressée sur son vélo en direction de ce qu'elle croit aimer. Son fidèle destrier en décidera autrement pour elle.

     Pressée, elle est pressée. Elle pédale comme jamais elle n'a pédalé auparavant se dit-elle. Encore plus vite. Plus vite même que lorsqu'elle était enfant, qu'elle dévalait les champs avec ses soeurs, qu'elles finissaient par atterrir dans les blés faute de maniement de leurs vélos. 

     Le cours de natation va bientôt commencer, elle ne peut pas se permettre d’être en retard, pas ce soir, non pas ce soir. Surtout qu’elle s'est arrangée pour finir tôt ses missions afin de prendre le temps de bien s’habiller et de s'apprêter pour le voir. Elle a même mis ses petites bottines beiges à talons qui hibernaient dans un vieux sac de chaussures. Peu importe si elle enlèvera le maquillage avant la séance, elle voulait qu’il la voit enfin. Cela faisait des mois qu’elle l’avait remarqué, qu'elle faisait tout pour que lui la remarque (mais de façon subtile attention) ou au moins la voit. Il avait enfin prêté attention à elle la semaine dernière. Il avaient passé du temps ensemble après la séance à discuter de tout et de rien. Elle l'avait même fait rire, ce qui était un très bon signe non ? Il est hors de question d’arriver en retard et qu’elle ne puisse pas avoir le temps de lui parler avant le cours.

     Elle commence à transpirer à travers ses vêtements. Pourquoi a-t-elle mis cette veste au fait ? Mais oui, c’est vrai : même si la matière n’est pas incroyable lorsqu'elle a chaud, elle lui donne l’air plus classe que les autres. Être plus élégante, car apparemment c’était son type de femme. Et pourquoi faut-il que la pente de ce pont soit si grande enfin ? Arf… Elle allait arriver toute dégoulinante, il faudrait qu’elle prenne deux minutes aux toilettes pour s'essuyer et se pomponner à nouveau avant d’aller dire bonjour à tout le monde. Ce n’est pas grave, ça en vaut la peine, il en vaut la peine. 

      Malgré l’effort de la pente, elle continue de pédaler sur le pont tout en admirant les lumières de la ville à travers le fleuve. Que cette ville est belle. Elle sourit, se réjouissant intérieurement d’avoir enfin accepté ce changement de vie il y a plusieurs mois déjà. De toute façon, ce n’est pas comme si elle avait eu le choix puisque l’autre lui avait plus ou moins imposé ce changement de vie. Il avait préféré partir avec une autre : une collègue de travail, plus jeune, plus mince, plus sportive… Son manager lui ayant fait la proposition dans la foulée d’aller travailler dans une autre ville, elle avait sauté sur l’occasion. La perspective de changer définitivement de vie, de partir de cette ville associée à ses mauvais souvenirs et de s'autoriser à oublier lui avaient facilité sa prise de décision.

      Enfin, elle aperçoit le sommet du pont, la fin de la montée, soulagée et excitée à l’idée de dévaler la pente en sens inverse. Mais pourquoi y-a-t-il autant de joggeurs sur ce pont ? Une course est prévue prochainement ? Oui, elle se rappelait vaguement qu’un semi-marathon aurait lieu bientôt. 

     Elle active sa sonnette pour les prévenir de son arrivée, les doublant doucement.  Ding ding. Que ce son était horrible. Elle continue d’admirer les berges du fleuves, le soleil se couchant : les lumières dansent en s’y reflétant imitant des feux-follets. Perdue dans sa rêverie, elle ne voit pas le coureur qui s’écarte de la route pour faire demi-tour une fois arrivé au sommet de la pente. Surprise, elle freine brusquement, manquant de tomber sur le côté et de le renverser. Lui, continue sa course, ses écouteurs sur les oreilles, ne s’étant pas rendu compte qu’elle avait failli tomber sur lui. Elle n’avait toujours pas trouvé le temps de réparer son frein arrière se dit-elle.

     A cheval sur le vélo, elle ronchonne, vexée d’avoir failli se prendre une bonne gamelle. Non mais franchement, pour qui se prend-t-il pour changer de direction sans même regarder à sa gauche ? Elle avait pourtant bien prévenu en faisant tinter sa sonnette. Remise de ses émotions mais toujours contrariée, elle remonte sur son destrier mais celui-ci ne veut plus bouger. Alors bon, qu’est-ce qu’il y a encore ? Elle descend et regarde. La roue arrière est bloquée par le frein, encrassé et usé. Soupir. Soufle. Respire. Bon, ça ne doit pas être très compliquée comme mécanique. 

     Elle bouge le vélo sur le côté, met la béquille pour le stabiliser. Les joggeurs commençaient à lui jeter des regards noirs et soupirer au fur et à mesure de leur passage car elle bloquait la circulation. S’accroupissant, elle tente de libérer la roue du frein sans succès. Le verdict tombe : trop encrassé, elle ne voit même pas le pas des vis. Elle regarde à sa droite : elle aperçoit le coupable à sa situation qui continue de courir l’air de rien ses écouteurs toujours aux oreilles. Même pas un mot d’excuse. La colère et le stress de ne pas réussir à arriver à l’heure à son cours et de le manquer montent en flèche. Elle commence à ronchonner toute seule en cherchant dans sa sacoche le petit outil multi-fonction qui la délivrera de cette situation. 

- Vous avez besoin d’aide ? Elle sursaute de peur. Toute à sa tâche, elle ne l’avait pas vu remonter le pont. Elle lève la tête, le responsable de sa frustration est en face d’elle, écouteurs autour du cou.

- Comme vous avez dévié votre trajet sans regarder, j’ai dû freiner brusquement et mon frein arrière est bloqué maintenant. Vous n’avez pas entendu la sonnette ? Bien sûr que non, vous aviez votre musique à fond dans les oreilles, soupire-t-elle. Je ne sais pas si j’ai besoin d’aide, il faut que je débloque la roue du frein arrière maintenant, je suis pressée.

- Vous êtes sûre ? Vous avez l’air un peu trop bien habillée pour vous salir avec la graisse du vélo. Je peux le faire si vous voulez, c’est la moindre des choses, lui répondit-il la gêne dans la voix.

- Mais je suis vraiment pressée, dit–t-elle d’un ton sec, de peur qu’il ne lui fasse perdre son temps. Elle perdait aussi un peu de son temps avec ses gants épais toujours sur les mains, mais ils la protégeaient de la graisse car elle ne voulait pas se salir.

- Ok, c’est comme vous voulez. Il hésite à répartir, la regardant quelques instants faire. Sentant le regard appuyé dans son dos, elle se tourne vers lui et lui jette un regard noir avant de se concentrer à nouveau sur sa tâche. Très bien, je vous laisse alors, bon courage et bonne soirée. Il remet ses écouteurs prêt à répartir.

- Moui c’est ça, bonne soirée, marmonne-t-elle.

     C’est quand même un comble, pourquoi il a fallu que ça tombe sur elle ce soir là précisément ? Il ne pouvait pas courir un autre jour celui-là.  Ses gants sont tout tachés maintenant entêtée comme elle est. Et puis elle n’arrive même pas à enlever ce foutu frein alors qu’il n’y a rien de compliqué ! Elle allait vraiment devoir appeler l’un de ses amis pour qu'il vienne la chercher en voiture pour ramener le vélo?

- Attendez je vais le faire. 

     Elle sursaute à nouveau de surprise; rageant dans son coin sur le bord du passage, elle ne l’avait pas entendu arriver. Il était debout près d’elle tendant la main pour qu'elle lui donne le multi-outils.

- Ok j'abandonne. Merci, s’incline-t-elle d’une voix neutre en donnant l’outil.

     Il s’accroupit près du vélo, examine l’arrière et le diagnostic tombe : 

- Il n’y a pas que le frein qui est bloqué, il est complètement usé. Vous avez trop de saletés et de graisse qui bloquent son fonctionnement. Et en plus votre chaîne a déraillé.

- Oui je sais que le frein ne fonctionnait déjà plus beaucoup depuis quelques semaines mais je n’ai pas eu le temps avec mon travail de m’en occuper, lui répond-t-elle toujours avec énervement.

- Vous savez que vous vous mettez en danger ?

- Oui je le sais, dit-t-elle en roulant les yeux. Vous pouvez faire quelque chose ou pas ?

- Humm… Je vais devoir enlever complètement votre frein en fait. Du coup, ça risque d’être encore plus dangereux pour vous. Il faudra que vous alliez au magasin afin qu’il vous en remonte un rapidement. Le frein avant fonctionne ?

- Oui… répond-t-elle d’une petite voix.

- Ah, il faut que je le resserre aussi, il est complètement desserré, assène-t-il en manipulant l'avant du vélo. Vous n’avez pas encore fait de grosse chute avec un vélo aussi mal entretenu ? lui reproche-t-il. Vous ferez attention en descendant le pont avec le frein avant à ne pas faire de soleil.

- Si un autre joggeur ne change pas de direction sans prévenir, ça devrait aller normalement. 

- Bonne répartie. Je m’excuse encore d’avoir fait ça, soupire-t-il d’agacement. Aidez-moi juste à mettre le vélo à l’envers s’il vous plait, ça serra plus pratique pour le réparer. 

     Elle s’exécute agacée elle aussi. Il se charge ensuite d’éliminer la graisse qui bloque les pas de vis du frein afin de pouvoir l’enlever définitivement. 

     Elle reste debout à côté, l’observant. Un silence se crée entre eux. Comme il exécute sa bésogne à mains nues, ses doigts se couvrent de noir. Son regard continue ensuite sur ses bras, ses épaules et son dos. Elle n’avait pas fait attention mais son t-shirt est plaqué sur son corps par sa sueur. Finalement, il n’est pas si mal que ça physiquement, s’avoue-t-elle. Il doit avoir son âge en plus. Sa taille est grande et élancée, ce qui n’est pas pour lui déplaire. Et sa voix n’est pas désagréable, au contraire. Elle se rend compte qu’il veut juste l’aider en fait.

     Se sentant observé à son tour, il lève la tête vers elle et plante son regard dans ses yeux.  Il est même très mignon en fait. S’essuyant la sueur qui lui coule au front et sur les yeux, il se met de la graisse sur le visage. Elle ne peut s’empêcher de sourire nerveusement face à cette situation. Lui, il est en tenue de sport, sentant fort la sueur, rouge par l’effort de sa course, mais se salissant pour l’aider, accroupi au sol et la fixant intensément. Elle, elle est bien habillée et bien propre, les joues et les oreilles rougies par son stress et sa colère, le jaugeant debout. Un sentiment discret de honte et de gêne l’envahit, elle détourne les yeux. A son tour, un petit sourire satisfait apparait sur son visage à lui puis il retourne à sa tâche.

     Le silence de plomb s’abat à nouveau entre eux. Les coureurs continuent de passer à côté d’eux. Elle regarde le fleuve: le soleil a fini de se coucher, la nuit s’installe sur la ville, tout s’illumine. Elle entend la musique qui sort des écouteurs autour de son cou. Moment de nostalgie, c’est l’une des musiques de son adolescence qu’elle adore chanter, surtout lorsqu'elle fait son ménage. Elle fredonne. Il l’entend et se met à rire. Elle le regarde à nouveau, il faut qu’elle dise quelque chose, même si c’est banal.

- Vous courrez depuis longtemps ? finit-elle par demander afin de briser la glace.

- Depuis un an environ.

- Vous préparez le semi ? J’ai trouvé bizarre que vous fassiez des allers et venues sur le pont alors que la plupart des coureurs restent le long des rives.

- Vous m'avez vu ? Non, je prépare un trail. Je viens de commencer. Je ne viens sur ce pont que pour faire des allers-retours le soir. La pente est suffisamment raide pour m'entraîner, surtout quand je n’ai pas le temps d’aller en montagne. Vous courrez vous ?

- Oui, un homme qui fait des allers-retours sur un pont, ça n'est pas anodin. Moi, non, je ne cours pas, je nage. J’étais en route pour la piscine, j’y vais toutes les semaines, ça me fait du bien. Mon cours commence dans vingt minutes à peine d'ailleurs. Vous pensez en avoir pour longtemps ? demande-t-elle crispée.

- Pas très longtemps, vous serez à l’heure je pense. La piscine n’est qu’à dix minutes à peine à pied s’il faut. 

- Je le sais bien, mais j’ai toutes mes affaires et je n’ai pas envie de trainer mon vélo à côté de moi ou de le garer ici. 

- Ça y est, j’ai enlevé tout le frein. La roue arrière est enfin libre, la rassure-t-il en la faisant tourner dans le vide. Il faudra que vous nettoyiez la crasse aussi sur tout le châssis et les roues du vélo. Sinon, ça se reproduira. Où voulez-vous mettre les pièces du frein? Il faudrait les jeter. 

- J’ai un petit sac plastique pour ne pas tâcher, attendez je vous donne ça. 

    En plaçant les pièces dans le sac, leurs mains se touchent. Le courant électrique dont elle a lu maintes fois la description dans les fictions passe. C’est drôle, c’est comme dans les romans et les films se dit-t-elle. Elle lève la tête vers lui. C’est à son tour à  lui d’avoir le rouge de l'embarras lui monter aux oreilles.

- Je vais remettre la chaîne sur la roue, dit-il rapidement en se retournant. Vous pouvez m’éclairer avec votre téléphone ?

- Oui oui bien sûr, répond-elle toute souriante. Elle s’accroupit à côté de lui et éclaire la roue.

- Attendez, mettez-vous comme ça, je ne vois rien là. Il lui prend le poignet et oriente la lumière pour mieux voir. Voilà c’est mieux, dit-il concentré à sa tâche.

    Dans la précipitation du geste, elle est déséquilibrée et manque de lui tomber dessus. Elle se rattrape juste à temps et se raidit comme un piquet à côté de lui le coeur battant. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? se demande-t-elle. Elle fait quelques exercices de respiration pour se calmer mais rien ne marche. Elle se dit que même l'odeur de sa sueur ne la dérange pas alors qu’elle est d’habitude sensible à cette forte odeur.

- Désolé si je vous ai tâchée, je n’ai pas fait attention, s’excuse-t-il de façon penaude. 

- Non non ça va, ne vous inquiétez pas. Je vais dans l’eau de toute façon après, lui répond-t-elle doucement en se massant le poignet. Du coin de l'œil, elle détaille son visage et se surprend à apprécier ses traits fins.

- Voilà c’est fini, déclare-t-il avec un grand sourire. La chaîne est remise. On va remettre le vélo à l’endroit. Je vais vous resserrer le frein avant.

- Merci beaucoup. Vous n’étiez vraiment pas obligé de faire tout ça. Enlever le frein arrière vite fait était suffisant. J'aurais pu appeler un ami aussi pour venir m’aider si je ne m’en sortais pas.

- Vous n’alliez tout de même pas rester dans le froid à attendre. Vous avez un mouchoir s'il vous plait ? voyant qu’il commence à s’essuyer les mains sur son t-shirt.

- Oui attendez je vous donne ça. Elle sort de son sac à main un mouchoir en papier avec du gel hydroalcoolique et lui tend. Il s’essuie ses mains. Elle remarque que même s’il y a de la saleté, ses mains sont fines, légèrement abîmées mais semblent entretenues.

- Vous en avez aussi un peu sur le visage, lui indique-t-elle.

- Merci. Du coup, je peux vous montrer comment on resserre le frein avant aussi.

- Très bien, j’ai droit à un vrai cours particulier de réparation ce soir, dit-elle en riant. Vous en faites souvent ?

- Du vélo ou des cours ? Oui, je ne me déplace quasiment qu’en vélo, répond-il en souriant. Décidément, ce sourire était réellement charmant et désarmant. Je vous montre comment on fait. 

     Tout en se penchant pour l’écouter, elle commence à se rendre compte que sa colère a complètement disparu, elle en a même oublié la notion du temps. Elle n’écoute que d’une oreille ses explications, préférant se concentrer sur sa voix.  Au pire, elle regardera un tuto si ça lui arrive à nouveau. Elle se dit qu’elle aimerait bien qu’il mette plus de temps à bricoler …

- Et voilà ! Vous êtes prête à repartir ! annonce-t-il fièrement en se relevant du guidon le sourire fier aux lèvres.

- Ah, très bien…Mais… euh, bafouille-t-elle avant de se reprendre. Merci beaucoup pour votre aide. Désolée pour ma mauvaise humeur toute à l’heure.

- Non mais il ne faut pas vous inquiéter, ça arrive à tout le monde. J’aurai dû moi aussi faire attention avant de faire demi-tour.

- C’est surtout que j’ai pas mal de petits soucis en ce moment et je m’étais dit que c’était le pompon si mon vélo ne fonctionnait plus ! Bon, j’ai au moins un frein qui fonctionne et un vélo qui roule.

- Oui mais faites tout de même attention quand vous freinez. Je vous range le tournevis dans votre sacoche. Montez dessus pour voir si le frein avant ça va.

     En montant sur son vélo, elle espère qu’il a mal réparé le frein. Elle pédale un peu, appuie, tout fonctionne. Zut.

- Merci encore lui dit-elle en le regardant droit dans les yeux. Je vais y aller du coup. Bon courage pour votre trail. Désolée aussi pour les tâches sur les vêtements.

- Ah oui, ce n'est pas grave, ce ne sont que des vêtement de sport, dit-il en passant la main dans ses cheveux avant de se rendre compte de ce qu'il fait. Et bien, bonne piscine à vous. A une prochaine fois peut-être sur le pont?

- Oui pourquoi pas, répond-t-elle avec un large sourire. Vous êtes ici à cette heure-ci toutes les semaines ?

- Oui, au moins deux ou trois fois par semaine, espère-t-il.

- Alors on se recroisera peut-être, je l'emprunte tout le temps ce pont. J’adore la vue qu’on y a sur la ville.

- Moi aussi j’y adore la vue finalement. Bonne soirée à vous. À bientôt alors ? conclut-il en rougissant.

- Pas mal comme approche ! en rit-elle. Oui à bientôt.

     Elle enfourche son bolide et part. Il la regarde descendre. Oui son vélo fonctionne bien. Elle s'arrête en bas, se retourne et lui fait un signe de la main. Il lui répond tout en souriant.

 

     Elle ne peut s’empêcher de rêvasser et de penser à ce mystérieux sauveur sur son trajet. Tout un film est déjà en projection dans sa tête. Pourtant ça avait si mal commencé. Décidément, la vie lui réserve bien des surprises. Elle espère vraiment le recroiser la semaine prochaine. Une angoisse monte : mais pourquoi elle ne lui a pas demandé dès ce soir comment il s'appelle au moins ? et son numéro ? Et si c’était un psychopathe en fait ? Perturbée, elle se dit qu’il faut faire confiance à l’avenir. Arrivant devant la piscine saine et sauve, son sourire ne la quitte pas. Elle se surprend à rire bêtement en accrochant son vélo à la barre du parking. 

- Bien, il y en a une qui a passé une bonne journée dis-donc, lui assène l’une de ses copines de natation tout en l'embrassant. En plus, tu sais-qui est là ce soir ! ajoute–t-elle sur un ton complice.

- Ah oui, j’avais complètement oublié.

- Il est là-bas si tu veux lui parler. Ah mais tu t’es fait toute belle en plus ! Tu es magnifique, la complimente-t-elle en lui passant le bras sous le coude. Oh non, regarde, il y a déjà les deux autres cruches avec lui. Vas-y maintenant sinon ça risque d’être compliqué avec ces deux-là après.

Prenant conscience qu’elle aurait dû forcer le destin, elle s’arrête tout net.

- Tu sais quoi ? En fait ce soir, je ne me sens pas de faire les longueurs. Je vais rentrer.

- Quoi ? Mais d’habitude tu es tellement assidue, et on sait pourquoi… lui dit son ami sur un ton taquin.

- Peut-être mais pas ce soir en fait, se décide-t-elle. Allez bisous. 

Elle lui claque une bise sur la joue puis tourne les talons pour se précipiter vers son bolide rafistolé.

     Elle pédale vite, le plus vite possible pour retourner sur le pont. Monter la pente lui est toujours difficile mais il en vaut la peine, vraiment la peine.. Elle espère qu’il est encore là, il ne s’est pas écoulé beaucoup de temps depuis qu’elle est partie. Elle se dit qu’au moins elle se muscle en montant cette foutue pente à défaut de nager ce soir. Elle ne le voit toujours pas, elle commence à stresser, peut-être qu’il est de l’autre côté ? Au pire, elle le reverra la semaine prochaine. Elle continue de pédaler fixée sur ses pensées. Elle essaie d’éviter encore les coureurs tout en tapotant sa sonnette. Elle arrive bientôt à la moitié du pont. Il n’est toujours pas là. Oh non, il est déjà parti. Elle entend quelqu’un crier puis rire à côté d’elle et manque de tomber. Elle a encore failli renverser quelqu’un ?

- Donc pas de piscine ce soir, entend–t-elle d’un air enjoué. Elle descend de son vélo, les joues rouges mais avec un grand sourire aux lèvres. 

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MITH
Posté le 19/02/2025
Hello. Très sympa ton texte, il apporte la bonne humeur.
Ton style est fluide et direct, très agréable à lire. Et tes personnages sont attachants. Vivement la suite !
Monalisa
Posté le 08/02/2025
Hello! J'ai bien été embarquée dans la lecture qui est très facile. Je suis une vraie cliente de romance donc vraiment parfait pour moi :) je me serais attardée sur la raison du changement de ville / la rupture.. à moins que ce soit prévu plus tard en flashback? En tout cas j aime beaucoup...
MarcellineL
Posté le 09/02/2025
merci beaucoup , cela fait très plaisir :)
Oph Ashendown
Posté le 08/02/2025
Hello ! Je suis la première à commenter il est donc de mon devoir que cela soit correct et complet :)

Tout d'abord, j'aime beaucoup ta plume, simple direct avec une poésie bien présente dans ta manière de t'exprimer et de décrire l'environnement.

La seule chose un peu "lourde" que j'ai remarquée c'est la répétition un peu trop constante de "elle". Alors je suppose que c'est fait exprès mais cela ralentit un peu la lecture de temps en temps. Peut-etre pourrais tu en remplacer certains par "la jeune fille" et autres... (ce n'est qu'une proposition, comme je ne connais pas ton style je n'arrive pas à savoir si c'est fait exprès ou non ;) )

Le reste j'aime beaucoup et j'attends la suite avec impatience !

Bonne continuation à toi.

Ophelia Ash
Oph Ashendown
Posté le 08/02/2025
Oh et si une dernière question, pourquoi avoir choisi d'écrire ton texte en gras, cela m'intrigue ^^
MarcellineL
Posté le 08/02/2025
Bonjour, merci pour le commentaire :) je ferai plus attention effectivement aux répétitions, c'est la première fois que je publie une histoire (en dehors de mon entourage proche qui n'est pas très objectif...) et tout commentaire constructif est bon à prendre. Pour l'écriture en gras, c'est une erreur de ma part, je ne maîtrise pas encore assez le site.
Oph Ashendown
Posté le 08/02/2025
Pas de soucis, n'hésite pas si tu as besoin en tous cas. J'ai vraiment hâte de voir ton évolution prochaine :)
Et d'ailleurs pour une première bravo !
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