Il était tard en ce jour de décembre. Le vendredi au coeur de la capital, les bureaux sont désertés assez tôt. Après une longue semaine les parisiens ne rêvent que d'une seule chose le week-end.
David était seule dans l'openspace de son étage. Il aimait bien cette ambiance calme presque religieuse. La vue des sièges vides était pour lui synonime de longue journée de travail. Ce que David aimait le plus c'était l'action. Il arrivait parmi les premiers dans l'entreprise et partait le dernier. Ce flot de siège vide devant lui était enivrant . Il travallait sur son mémoire de fin d'étude. Il préférait avancer au bureau à cause du trajet qui le séparait de son domicile. En partant plus tard de son bureau il évitait les stressés et le monde. Tous les chemins mènent à Rome que l'on parte tôt ou tard, alors autant prendre le chemin dans les meilleurs conditions. Rien ne l'attendait chez lui. Il était célibataire et n'avait aucune activité en dehors du travail. C'était un personnage tout droit sorti d'un roman d'Ayn Rand.
Au moment de partir il reçu un mail de Madame Pagayo. Tout technicien informatique dispose au moins d'un ou deux utilisateurs préférés. A la reception de son mail il comprit qu'elle était toujours dans son bureau, il décida d'aller à sa rencontre. Il passa tout les étages qui étaient vides jusqu'au 11eme. Madame Pagayo était dans son bureau privé qui faisait langle exterieur de l'openspace. Sur les quatre côtés de son bureau deux étaient de grandes vitres donnant sur un magnifique panorama : La Défense. Ce bureau individuel magnifiquement exposé la journée, la démarquait et l'isolait de ces collègues. Ce soir encore elle était seule et regardait au dehors, dans l'obscurité.
David en ouvrant la porte du bureau laissa la lumière de l'openspace s'incrire en forme de rectangle sur le sol. Ce marquage sur la moquette sorti l'utilisatrice de sa rêverie. Alors que David la croyait dans le noir complet, il vit des illustrations lumineuses apparaitres puis disparaitre sur les mûrs et le plafond telle un aquarium. Ces écritures lumineuses indéchiffrables, émanaient des lueurs éffémaires et mouvantes de la ville. Madame Pagayo se trouvait près des vitres, comme une tâche d'encre David ne dicernait que sa petite silhouette. Par instant son visage s'illumait au bon vouloir des lanternes du dehors. Son visage était à la fois enfantin et sérieux. Son corp lui athlétique. Elle se retourna en direction du rectangle de lumière et dit.
- Vous n'avez pas toqué
- Excusez moi
- Ah c'est toi David, que fais tu ici ?
- J'ai reçu votre incident pas mail, alors je suis venu vous voir en espérant que vous êtiez toujours au bureau.
- Je ne pensais pas que tu serai à ton bureau à cette heure-ci. Tu fais des heures supplémentaire ?
- Non, je suis le seul dans le service, mes responsables ne sont plus là.
- Alors pourquoi tu es encore ici et en plus un vendredi soir ?
- Je voulais avancer sur mon mémoire, j'ai beaucoup de retard. Et vous Madame Pagayo vous aviez une réunion sur Teams ?
- Non mais pas du tout. L'application ne fonctionne pas depuis 20 minutes.
- Laissez moi regarder
- Je te l'ai déjà répété tu peux utiliser le tutoiement avec moi....
- Oui ... Oui je sais, excusez moi... je veux dire excuse moi... ça fait bizarre.
- T' en fait pas en s' habitue. Depuis le temps que tu me dépanne et que l'on parle quand même.
David regarda le poste de Madame Pagayo. Il mit à jour l'application puis effectua un test. L'incident était résolu.
- Et voilà c'est bon Pénéloppe.
- Tu n'étais pas obligé de te déplacer. Merci à toi
- Oui, mais bon comme c'est vous ... je veux dire toi
- C'est gentil,néonmons je sais que vous parlez de moi au service informatique concernant mes demandes et celui de mon service.
- Non pas du tout
- David allons...
- Oui c'est vrai.. mais moi je comprends vous subissez une pression. C'est qui est dommage c'est qu'il y a un effet boule de neige après sur vos collègues... et sur nous
- Il y en a pas beaucoup qui m'apprécie dans mon équipe
- C'est le prix de la reussite peut-être
- Dôle de récompense....
David ne savait pas trop quoi dire à cela.
- J'allume la lumière Pénéloppe ?
- Non je préfère rester dans le noir
- tu compte rentrer chez toi ?
- Non je vais rester ici je pense. Il n'y a rien qui m'attends chez moi .... et toi ?
- Non plus
- Même pas une copine ?
- Non pas même une copine
- Comment ça se fait ? Qu'est ce que tu lui as fait ?
- Rien, je n'ai rien fait. C'est jusque j'en ai pas.
- A quand remonte la dernière ?
David essaya de trouver une date qui pouvait sembler réel et abondonna pas fatigue.
- Je n'ai jamais eu de copine à vrai dire....
- D'accord. Tu es ce genre d'homme...
- Ce genre d'hommes ?
- A enchainer les relations physiques
- Non je n'ai jamais.... je veux dire ... Je sais pas ...
- Et bien .. et bien.. t'en fais pas j'arrête. Je ne veux pas te mettre mal à laise avec mes questions. Je suis désolé David.
- Peneloppe, c'est juste que... ce n'est rien. Et toi dans tout ça ?
- Une parti de ma famille se trouve au Pérou pour préparer les fêtes, moi je préfère rester en France cette année. Mon père va passer ces moments seul, alors je reste avec lui. Mes soeurs qui sont plus proches de ma mère vont au Pérou.
- Et du point de vue sentimentale ?
- Ca fait longtemps que je n'ai pas eu de copains. Disons que je me suis concentré sur ma carrière. Mon poste dans les autres départements est occupé par des personnes de 50 ans. Je viens d'avoir 30 ans. Je suis en avance pour mon âge... Et je ne compte pas m'arrêter là. Qui peux vivre sans ambition ?
- Moi je ne suis pas trop ambitieux. Je me laisse porter par la vague
- Est ce que tu connais une personne qui n'est pas ambitieuse, et qui reste le vendredi soir dans son service tout seul, pour travailler sur son mémoire.
- Touché....
Le bureau de Penéloppe était décoré des produits de l'entreprise et de livres retraçcant l'histoire de la structure. La compagnie figurait pami les entreprises du CAC40. Le travail et la rigeur sont les maîtres mots. Alors qu'ils échangeaient de tout et de rien, Pénéloppe intérogea de nouveau David.
- Tu vas me parler de ta copine alors j'ai besoin d'une histoire pour me changer les idées. Ce n'est pas grave si c'est toi le méchant, je ne vais pas te juger.
- Non je ne veux pas trop en parler ...
- Qu'est ce que tu as donc fait pour vouloir éviter le sujet à ce point ? Tu m'intrigue David
- Rien ...
- Tu l'as trompé ?
- Non
- Tu as été violent ?
- NON !
- D'accord, excuse moi je ne pensais pas que tu le prendrais comme ça
- Tu veux que je te poses des questions sur ta vie privé ou sur le fait qu' aucune personne ne t'apprécie dans dans ton équipe, même pas ta secrétaire. Si je suis toujours le seul à venir pour résoudre tes incidents, c'est justement parce qu'aucune autre personne ne veut se déplacer. Si je viens c'est parce que je sais qu'il faut voir plus loin que l'image que tu renvoies. J'ai appris à te connaitre et c'est vraiment dommage que tu sois sympa uniquement avec moi. Pourquoi te est ce que tu te ferme aux gens ?!
- Bon tu peux sortir de mon bureau, je vais pas excuser moi pour le mail c'est ton boulot. Je te demande pas de m'analyser mais de régler mes problèmes informatiques c'est claires !
- Pénéloppe....... je suis VIERGE !
Pénéloppe resta figé sur le sofa et regarda David.
- Rappel moi ton âge ?
- J'ai 25 ans.
Elle se mit à rire et David aussi.
- C'est une blague ?
- Euh...non
Pénéloppe resta figé sur le sofa et regarda de nouveau David.
A SUIVRE