Mon cher frère, avant d’entamer la chronique de cette sinistre journée, je tenais à te rappeler toute la tendresse, tout l’amour que j’éprouve envers ta haute personne. Je ne doute pas que tu cueilleras volontiers la sincérité de mes mots et que sur l’instant, par les fils invisibles de la pensée, tu me répondras semblables sentiments.
C’est le cœur plus léger que je poursuis, car il s’en est fallu de peu, pour que jamais ces mots ne te parviennent. Je souhaite, contre la convention, prendre quelques détours dans le récit de cette journée. Toutefois, il est de mon devoir de te rassurer dans cette prémisse. Sache donc qu’une pleine santé m’anime et que ma peau reste vierge de la moindre entaille.
Aujourd’hui une peur animale m’a saisi. Et pendant que la maligne sévissait impunément, il m’est apparu un essentiel dissimulé par mon coupable orgueil. Je t’oubliais peu à peu pour ce que tu es véritablement. Un homme vrai, un cœur vibrant bon et généreux, mon compagnon de toujours. Non pas un destinataire figé dans le passé, un fantôme de souvenir, un dessin à la manière des Anciens, où le lichen l’emporte sur le fusain. Et cette soudaine révélation a, je le crois intimement, contribué à préserver mon corps du fer.
Nos peines et nos joies, notre enfance à courir les rues d’Arpa pour s’assurer un simple lendemain, toute cette mosaïque de jeunesse s’est ravivée d’un coup, d’un seul, lors de ma prise de conscience. Sous la pression de l’instant, elle s’est dressée tel un bouclier pour parer un estoc mortel. Tandis que j’étais assailli de tout côté par un danger imminent, ces morceaux de vie se sont éveillés dans leur plénitude. Ils ont imprégné à nouveau ma chair et mon sang. J’ai redécouvert les arcanes secrets liés à la peur la plus primitive. La peur de mourir. Grâce à cette mémoire d’enfance ravivée, j’ai retrouvé notre maîtrise de jadis à marcher le long du fil, à se saisir de cet invisible glaive suspendu au-dessus de notre nuque, à ne plus craindre l’inévitable, mais à le combattre cette lame à la main.
Ce soir, je crois avoir conservé ce fragment de notre « nous » d’antan. Ce « nous » sauvage courant la rue hors d’haleine, les fers de lance aux talons, les invectives miliciennes dans le sillage. Ce tendre « nous » idéaliste, ignorant tout de la sagesse de la Nuit.
Toutefois, il me faut nuancer mon propos. Malgré les échos du passé ravivant une maîtrise que je ne me connaissais plus, celle-ci se révèle toute relative quant à ce qu’elle fût à son sommet. L’imminence du danger volatilisée, elle l’a comme accompagnée. Cependant, je la devine nous loin, simplement assoupie dans un recoin de mon être, l’œil toujours veilleur.
Alors c’est tout de même avec le cœur chahuté que je t’écris cette lettre. La sueur glace ma peau et imbibe ma tunique de son ombre abstraite. Le sang court mes veines au galop. Le battement sourd pulse. Mes tempes se tendent plus que le possible de mon imagination. Bien que l’heure soit tardive, loin des rugissements du fer, je serre toujours les dents.
Tu l’auras deviné depuis bien des lignes, les bandits se sont révélés être plus que de simples chimères. Alors que le couchant composait sa palette céleste, ils ont jailli et déchiré la monotonie montagneuse. Ils se sont jetés sur notre troupe par l’avant et l’arrière. Sous des cris enragés, le beige poussiéreux n’a pas tardé à se teinter d’écarlate. Une flèche a sifflé. Le fer a crissé. Puis ce fut le chaos dans la mêlée.
Il m’est difficile de te rapporter l’ensemble des évènements dans leurs détails. Tout s’est déroulé si vite. Toutefois, je t’assure de faire récit de ce que j’ai pu conserver inaltéré dans ma mémoire.
Titus et Volus fermaient la marche lors de l’embuscade. Ils protégèrent ainsi nos arrières avec vaillance. Ils se mesurèrent à quatre hommes armés de glaive et de pique. Avec Lucius, confiants en nos solides bâtons, nous les épaulâmes de notre mieux. La fièvre s’empara de mon esprit pendant les premières passes avec un colosse. Mon sang s’embrasa sous l’impulsion de mon cœur étreint de la peur animale. C’est à cet instant que le « nous » d’antan se manifesta. Sous son influence, mes gestes devinrent plus fluides, plus précis, plus certains de leur but. D’une feinte, la pointe de mon bâton éborgna mon adversaire, d’une autre je lui perçais la gorge au niveau de ce fragile triangle de peau. N’attendant pas qu’il chût à terre, je me portai au secours de Lucius, menacé par un bandit enhardi de la faiblesse trop apparente de notre poète. Je lui réservais le même sort qu’à son compagnon lorsqu’une lame traversa sa bouche. La silhouette de Volus se révéla derrière le corps stupéfié par le glaive. Il nous adressa un clin d’œil et nous ordonna de retourner prêter main-forte à C. Pompus. Tandis que je me tournais en direction de la caravane, il y eut comme un éclair. Le visage de Volus se figea soudain. Un étrange rictus déforma son expression résolue, un aigre mélange de surprise et de douleur. Il s’effondra dans un gémissement, révélant le trait planté dans son dos. « Volus à terre ! » hurlai-je jusqu’à m’en briser la voix. Je pointai de mon bâton un escarpement plongé dans les ombres, un peu plus loin.
Du coin de l’œil, j’aperçus Quintus, le glaive empourpré, l’allure infernale. Poussant un cri de rage, il s’empara d’une pique orpheline et la lança. La force du geste aurait fait pâlir les Dieux. Dans la direction supposée de l’archer, il y eut un cri étouffé. Contre toute attente, Quintus avait fait mouche. J’ignore si mon œil me trompa, mais lorsque mon regard croisa le sien, je crus y entrevoir de parfaites demi-lunes en suspension dans des blancs veinés par l’effort. Mais l’instant fut trop bref pour que je puisse en avoir une quelconque certitude.
Après cela, le combat ne dura guère. Quintus terrassa le dernier bandit, puis partit à la poursuite des fuyards sans même reprendre son souffle. Créature infatigable, personne ne semblait être en mesure de le plier à sa volonté, toute divine qu’elle puisse être. Le mercenaire a mené la bataille seul sur le front avant de la caravane. J’ignore comment il a tenu tête à cinq hommes d’armes. Trop occupé à mon propre combat, je n’ai pu le voir accomplir son héroïque exploit. Mais je me rappelle la puissance de son jet et de sa précision inouïe, alors je ne doute pas un instant du témoignage de C. Pompus. La question qui me reste en suspens est la suivante. Comment est-ce possible qu’un tel homme puisse exister ?
Nous campons maintenant dans les hauteurs, sur ce même escarpement d’où est parti le trait mortel. Volus a rendu son dernier souffle peu après notre installation. Vala et Pompus ont déployé tout leur savoir-faire médicinal pendant l’ascension, mais la flèche, logée dans le poumon, avait déjà crevé tout espoir. En dehors de cette tragédie, nous pouvons nous estimer chanceux. Personne ne ressort de cette rude épreuve mutilé, à l’exception d’entailles bénignes pour Lucius et Philos.
Aucun de mes compagnons ne semble vouloir s’abandonner au sommeil, endeuillé et inquiet de songer pour l’éternité. Pour ma part, je suis épuisé et malgré ces sentiments que je partage, je m’en vais reposer mon corps courbaturé par le combat. La présence de Quintus m’apaise. Je sais qu’il veille non loin, ces yeux en demi-lunes à l’affut de la moindre ondulation dans les ténèbres. Du moins, je l’imagine tel quel, si ma vue ne m’a point trahi lors de la bataille.
Prends soin de toi, tendre frère. Tu accompagnes mes pensées. Tu réchauffes mon cœur en ces moments d’épreuve.
Bien à toi. 8e jour du Solstice Jaune.
haha mais c'est que notre petit protagoniste sait se battre dis donc xD ce sont tous des guerriers
le voyage devient de plus en plus dangereux, mais il resserre les liens entre les passagers. J'aime beaucoup le fait que tu aies d'abord mis en premier le flash back d'enfance puis ensuite la scène de combat. Je le vois bien comme dans un film.
Et puis j'ai adoré la scène de combat, vraiment. C'était très clair et immersif. D'habitude j'accroche pas trop aux combats parce que j'arrive pas à comprendre les actions mais là tout était facile à lire, sans difficulté
à plus ^^
Oui la bagarre enfin ! Depuis le temps qu'on en parlait ! :D
Très content que le côté flash back t'ait plu ! C'est rigolo, les commentaires récents trouvent ce passage plutôt bien, tandis que les premiers commentaires étaient un peu plus mitigés sur la question ^^. Que dois-je donc faire en correction ? hu hu ^^.
Merci beaucoup pour ton retour :)
A bientôt !
Wow, une embuscade ! Cette lettre est très intense, elle mêle des émotions vives et diverses. D'abord cet amour fraternel qu'on sent si vivace, et cette grande force puisée dans les tendres souvenirs de l'enfance, la complicité, les moments partagés. Et puis cette attaque qui survient ensuite ! J'ai eu un peu peur en voyant l'avertissement, mais même cette rixe demeure très élégamment écrite et ne tombe jamais dans le "gore" ou quoi. En revanche, on est bien pris aux tripes avec ces glaives empourprés, l'image du sang qui galope les veines avec une dimension fauve...
On en apprend au passage un peu plus sur Quintus, rendu assez attachant ici. Toujours aussi prenant !
Au plaisir =D
Très content que l'ensemble de cette lettre t'ait plu, autant la partie plus personnelle que la bagarre !
Merci beaucoup pour ton retour encourageant !
A bientôt ! :)
Je m'attendais à du sang des tripes et des boyaux au vu de l'avertissement mais ça reste très soft ahah.
Une lettre qui change des autres car le rythme est plus soutenu avec beaucoup d'actions et d'émotions (la peur de mourir, la surprise).
Quintus me plaît beaucoup. Je t'avoue par contre que la mort de Volus ne m'a pas attristé outre mesure.
Ca reste très cool à lire !
Quelques remarques :
"j’étais assailli de tout côté" j'écrirais assailli de tous côtés mais je ne suis pas sûr à 100%
"à la peur la plus primitive. La peur de mourir." celle de mourir pour éviter la répétition de peur ?
"N’attendant pas qu’il chût à terre," je crois qu'il n'y a pas d'accent
Toujours un plaisir,
A bientôt !
Ah ah, effectivement, ça reste relativement propre. Effectivement, peu d'émotion soulevée par la disparition de Volus, dans la mesure où on le connait peu finalement. Et à l'inverse, Quintus qui se dévoile, devient plus attachant. Si il venait à disparaître... hu hu :p.
Je prends en note tes remarques et les ajoute à ma petite pile de correction à faire. Terrible pile :')
Merci beaucoup pour ton retour !
A bientôt !
Mmmmhhh...
)=
J’ai réussi à me dégager un peu de temps, alors me revoilà !
« Avertissements de contenu : le présent texte rapporte un combat pouvant heurter la sensibilité. » : Bastooooooooooooooooon ! <sonnerie de trompette>
J’aime beaucoup le détail de son lien avec son frère, qui l’aide à traverser les épreuves, c’est très touchant. Et ça me donne encore plus envie de connaître leur histoire !
« le beige poussiéreux n’a pas tardé à se teinter d’écarlate » : j’aime beaucoup cette expression.
Et j’aime beaucoup le récit de la bataille, très prenant, très vivant ! Mais Volus ToT Petit ange parti trop tôt…
« les Dieux » : tout dépend si c’est rapport à une graphie propre au monde dans lequel ils évoluent mais sinon, si c’est plus classique, l’usage privilégie plutôt « les dieux » ou « le dieu » mais « Dieu » en référence exclusive au dieu des trois monothéismes.
« J’ignore si mon œil me trompa, mais lorsque mon regard croisa le sien, je crus y entrevoir de parfaites demi-lunes en suspension dans des blancs veinés par l’effort. » : J’ai déjà dit que j’aimais la lune ? Et j’ai déjà dit que j’avais un faible tout particulier à tout ce qui touche les iris ? Vraiment, j’aime beaucoup le tour que ça prend.
« Comment est-ce possible qu’un tel homme puisse exister ? » Je penche pour ma part pour une version gréco-romaine du berserker nordique.
J’aime toujours autant ton style en tout cas, légèrement ampoulé à la latine sans être lourd. <3 Et cette histoire de demi-lunes et de courses pour échapper à la milice m’intrigue de plus en plus ! :3
Et allez, j’ai encore un peu de temps, je file lire la suite ! À tout de suite !
Content que la partie sur le lien entre les frères te plaisent. De mémoire, elle était mi figue mi raisin dans les premiers commentaires notamment, et je réfléchissais pour la correction à potentiellement l'alléger. Du coup, je verrai bien ^^.
Noté pour "les dieux". Je vais suivre ton conseil, ça me parait plus logique.
Ah ah pour les iris, tu devrais être servie ! Dans tous ce que j'ai écrit depuis l'adolescence j'ai toujours eu envie de les rendre particulier pour certains personnages ou pour certaines raisons :). Pas d'exception ici ! :D
Tu penches plutôt du bon côté pour le berserker.
Très content que ça te plaise toujours autant :).
A tout de suite !
"un dessin à la manière des Anciens, où le lichen l’emporte sur le fusain" Je ne suis pas certaine de saisir l'image ici 😄
"je la devine nous loin" -> non loin, je suppose?
En dehors de cela, très chouette chapitre ! Comme on se l'imaginait, Quintus est hyper badass haha et donc lui aussi aurait ces espèces de pouvoir que notre narrateur évoque de son côté ? Bien que différents bien sûr! Raaaah la flèche dans le poumon, pas de chance... et notre narrateur se défend hyper bien aussi, pour s'en tirer frais et en pleine forme ! Je suis curieuse d'en apprendre plus sur Quintus et sur cette fameuse enfance haha! (Et c'est toujours un régal à lire)
Merci beaucoup pour tes remarques et ton retour :).
Ah ah le nous à la place du non est vraiment rigolo ^^.
Pour l'image du dessin, je voulais juste dire quelque chose de vieux où la Nature a petit à petit regrignoté ses droits sur le passage des hommes ^^.
A très vite :)
Enfin, je peux me replonger dans ton roman épistolaire, et c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé le style élégant du héros pour un combat épique.
On pouvait sentir la tension qui l'habitait encore, le deuil aussi. J'ai bien aimé m'introduir progressivement dans l'agitation de son esprit avant de voir arriver la bataille contre les briguants.
Quintus est impressionnant !! J'ai une vive représentation de cette pique fendant l'air pour aller transpercer l'archet caché dans les escarpements. J'ai aussi plein de question sur ces yeux en demi-lune, car quelque chose me dit que notre héros n'a pas rêvé , et j'ai vraiment hâte d'en savoir plus ! ☆~☆
Donc c'était un super chapitre (ou devrais-je dire une super lettre ) et elle marque un peu comme un point culminant de leur voyage à travers les rocheux, au sommet de l'attente et de la tension établies par les précédentes lettres !
Emmy
Merci beaucoup pour ton retour très encourageant. Content que l'action et la manière dont elle est transcrite t'ait plu ! Pas une mince affaire, j'étais plus habitué à décrire de la randonnée en montagne :D.
À bientôt :)
Eh bien ! Que de rebondissements ! Malgré cette nostalgie enfantine en prélude, qui confirme bien mon impression première de la fin de la précédente lettre. Je n'aime pas utilisé le mot "psychologie" d'un personnage, il est bien trop barbare et la littérature française en déjà bien trop fait les frais. Mais je suis vraiment épatée de voir un développement si nuancé de ce cher Scaevius, cachant un certaine hargne au fond de lui qui est plus que appréciable (j'aime les personnages équilibrés, fonctionnant sur deux phases à la fois complémentaire et contradictoire).
Le mystère de la Nuit se découvre un peu avec les capacités de Valus, qui est celui avec qui Scaevius a eu un entretien sous la lune par rapport à cela si je me souviens bien ?
Belle scène de combat ! C'est ce qui me pose le plus de difficultés à écrire alors je ne m'empêche pas d'être admirative de la prouesses de ceux arrivant à les faire vivre par l'écrit !
La mort d'un des compagnons m'attriste un peu, même s'il fallait s'en douter qu'une arriverais à un moment ou à un autre...
Ps : Je me frappe le front intérieurement pour ne me rendre compte que maintenant que son frère se nomme Faustus, Faust, comment j'ai pu ratée cette référence (si s'en est une) !
Vite je cours lire la suite !
Acantha
Merci beaucoup pour ton retour ! :)
Ce n'était pas Volus, mais Quintus qui l'avait interpellé sur sa pratique des arcanes de la Nuit, l'associant à l'imperium ;). Pas toujours évident de retenir les noms de personnages dans une lecture fragmentée comme on a sur Plume d'Argent. Moi le premier il m'arrive d'inverser entre deux histoires différentes ^^'. C'est bien un des rares défauts de la plateforme la lecture fragmentée, mais qui est inhérent au concept, donc bon ^^.
Au tout début je voulais l'appeler Faust juste parce que la sonorité me plaisait, mais ça ne faisait pas du tout imaginaire romain, et puis une petite recherche m'a appris que Faustus existait. Aujourd'hui je ne sais pas si je vais véritablement faire une sorte de référence appuyée, même si la fin que j'ai en tête pour le moment pourrait s'y prêter je pense :).
Encore merci pour tes retours très encourageant :). Ca motive fort !
A très vite !
Puisque on nous répète sans cesse qu’il est bon de faire du sport, je reprends mon mini-marathon lecture personnel.
Alors Scaevius sait se battre ? Intéressant. On l’imagine de prime abord plutôt comme, disons, un érudit. Je n’arrive pas à déterminer s’il a enjolivé ou non (sans doute un peu, hein) mais il paraît logique qu’en qualité de « fils de général » il ait appris à manier les armes. En revanche, il y a un passage qui m’a interpellée, et qui m’a laissé penser qu’il avait arpenté les rues avec son frère en s’efforçant d’y survivre. Du coup, je m’interroge encore un peu plus sur son passé. Sont-ils frères de sang ? Ont-ils vécu dans la peur et la misère enfants avant d’accéder à un statut différent, pour je ne sais quelle(s) raison(s) (Les Arcanes, peut-être) ? Si ça se trouve, j’interprète mal et je suis complètement à côté de la plaque, mais bon xD
Je ne crois pas l’avoir mentionné précédemment, mais j’aime bien le taiseux et taciturne Quintus. Pourquoi, je l’ignore, mais il y a « un truc ». Qui tend à se confirmer, d’ailleurs.
On ressent bien la tension à travers les lignes. Même si Scaevius n’évoque pas immédiatement le combat, et qu’on se doute de ce qui s’est passé (en plus il écrit, donc, il est clair qu’il va bien et qu’il a survécu, notre gaillard), on attend avec fébrilité qu’il nous déroule la scène. C’est fou, ce qui peut ressortir d’une lettre, quand même ^^
Merci beaucoup pour ton volumineux retour :D. Cela fait extrêmement plaisir à lire.
Et bien, sans pour autant te donner les réponses, tu n'es pas à côté de la plaque ;). Les sous-entendus et informations diffuses sont bien interprétées :).
Content que Quintus te plaise, je l'apprécie beaucoup aussi. Il est rigolo à écrire, tranchant totalement avec le côté très littéraire de Scævius.
Merci encore pour ton retour :).
J’ai eu le temps de lire cette lettre hier (mais juste pas le temps de nettoyer mes notes avant, parce que la sieste) et je ne suis pas déçu parce que ça y est, c’est la BAGARRE ! Et ça ne rigole pas, en plus ...
Scaevius se la pète effectivement un peu après avoir bien pris le temps de rassurer son frère (suffisamment pour que je ne me sois effectivement pas inquiété du tout), mais c’est Quintus qui a quand même la vedette dans cette lettre, il est donc assez humble notre petit poète
J’ai eu un peu de mal à sentir le deuil de Volus, mais d’un autre côté, ils ne le connaissent que depuis 5 jours (et nous depuis 5 lettres), donc ce n’est pas si étrange que sa mort ne me choque pas tant que ça. Disons que le but semble surtout de montrer que les bandits représentent un véritable danger, et pas que pour leurs marchandises, et sur ce point c’est réussi ! (sont violents quand même, tout ce petit monde)
- « Mon cher frère, avant d’entamer la chronique de cette sinistre journée, je tenais à te rappeler toute la tendresse, tout l’amour que j’éprouve envers ta haute personne »
Ah bah tiens, je parlais d’adresse dans mon commentaire précédent et en voilà une ! Et qui donne direct le ton, c’est pas rassurant comme premiers mots à lire D:
- « Et pendant que la maligne sévissait impunément, il m’est apparu un essentiel dissimulé par mon coupable orgueil. »
Je n’ai pas compris quel était cet « essentiel », peut-être qu’il manque un mot dans cette phrase pour expliciter ?
- Dans le paragraphe sur ses souvenirs d’enfance et l’épée sur la nuque, j’étais incapable de dire si c’était métaphorique ou s’il avait vraiment chopé une épée magique pour se défendre, et ce flou artistique était plutôt plaisant !
- « D’une feinte, la pointe de mon bâton éborgna mon adversaire, d’une autre je lui perçais la gorge au niveau de ce fragile triangle de peau. »
Ah mais il est violent en fait notre héros D: (ça me fait penser aux descriptions ultra gores de l’Iliade qu’Homère te pose comme ça tranquille entre deux discours épiques sur l’honneur)
- « J’ignore si mon œil me trompa, mais lorsque mon regard croisa le sien, je crus y entrevoir de parfaites demi-lunes en suspension dans des blancs veinés par l’effort. »
Quintus fait de la magie, je savais que j’avais une bonne raison de bien l’aimer ! (très joli visuellement en plus, ces demi-lunes)
- « Mais je me rappelle la puissance de son jet et de sa précision inouïe »
Je ne sais pas pourquoi quelque chose me chiffonne dans le placement du « de », j’aurais écris soit « de son jet et sa précision inouïe », soit « DE la puissance de son jet et de sa précision inouïe » pour clarifier ce qui est précis (c’est un micro détail, je ne sais pas pourquoi je me suis arrêté dessus)
Et je viens de voir que tu avais posté la dernière lettre pendant que j’écrivais ce commentaire, j’ai encore du retard à rattraper haha (je lis définitivement très lentement, c’est terrible)
A bientôt :D
"Disons que le but semble surtout de montrer que les bandits représentent un véritable danger, et pas que pour leurs marchandises, et sur ce point c’est réussi ! (sont violents quand même, tout ce petit monde)"
J'ai envie de dire, la montagne ça vous gagne x).
"Je n’ai pas compris quel était cet « essentiel », peut-être qu’il manque un mot dans cette phrase pour expliciter ?"
Je sous-entendais "une chose essentielle", mais ça a déjà tiqué pour d'autres. Du coup je reformulerai, ce n'est pas assez clair :).
"Je ne sais pas pourquoi quelque chose me chiffonne dans le placement du « de »,"
Je vois ce qui te chiffonne. Je changerai ça ;).
J'ai un petit train de retard sur ton rythme de publication, mais me revoilà ~
Le paragraphe où il remet son frère dans une place de vivant est très intéressant. Beaucoup de chose s'y mêle : la difficulté de l'adresse, l'absence la projection, la vulnérabilité Scaevius alors qu'il façonne un frère lisse et blanc de papier qui correspond à son besoin mais non plus à une altérité réelle.
Cela vient avec l'instinct du combat, et les souvenirs des précédentes menaces de mort. Pourquoi pas, mais je trouve que ce passage est ensuite trop long. Tu as trois paragraphes qui reprennent et essaient de déployer cette idée, mais j'y ai ressenti beaucoup de répétitions dans les idées, et ça finit par manquer de clarté. Et finalement la progression peine à se faire sentir. Peut-être revoir l'efficacité de ce passage et lui donner une direction plus identifiable.
La scène d'action est plutôt bien gérer, notamment dans le traitement de Quintus, de plus en plus intrigant.
* « C’est le cœur plus léger que je poursuis, car il s’en est fallu de peu, pour que jamais ces mots ne te parviennent. » : pas de virgule avant « pour »
* « Cependant, je la devine nous loin, simplement assoupie dans un recoin de mon être » : au loin, je suppose.
* « Je lui réservais le même sort qu’à son compagnon lorsqu’une lame traversa sa bouche. » : enhardi par
Juste deux petites remarques sur la forme :
« car il s’en est fallu de peu, pour que jamais ces mots ne te parviennent » : la virgule ici me semble superflue
« je la devine nous loin » non loin ?
Ah ah ! "nous loin". Elle est vraiment comique celle-là de faute ! ^^
L'écriture est toujours aussi poétique. Le seul reproche que je pourrais faire à cette lettre, c'est l'insistance ou la répétition de la peur (le mot apparaît un certain nombre de fois, et personnellement je trouve que ça a fini par casser un peu le rythme), mais c'est tout !
À bientôt :)
A bientôt :)