On a entendu dire que vous vouliez détruire
notre forêt joyeuse avec des tronçonneuses.
On a bien essayé de vous dissuader
avec des pétitions, des mots, des réunions.
Mais on a vite compris qu’on s’y était mal pris.
Vos plans étaient dressés et vos contrats signés.
Pour sauver nos futaies, il va falloir lutter.
C’est un rapport de force, il faut bomber le torse.
Alors on a construit des cabanes, des abris,
sur les branches faîtières, au milieu des clairières.
On s’y est installés et on compte y rester.
Ce n’est pas de l’errance, c’est de la résistance !
La vie dans nos tanières nous paraît moins précaire
que le chaos total de votre monde brutal.
On mange à notre faim et c’est sûrement plus sain
que la bouffe létale qui trône sur vos étals.
Derrière le chêne qu’on veut sauver, il y a nos chaînes qu’on veut briser.
Votre modèle n’a aucun charme. On préfère vivre sous les charmes.
Vos boulots d’merde on n’en veut pas. Des bouleaux, on en a déjà.
On veut changer nos façons d’être en s’inspirant de ce vieux hêtre.
ZAD libitum, pompolompolom et ZAD vitam aeternam pampalalalam
Certains de nos amis et nos parents aussi,
nous trouvent un peu loufoques. Parfois même ils se moquent.
Ils ont de l’inquiétude pour nos choix, nos études.
Ils pensent à notre avenir, nous disent de réfléchir.
Mais ils n’ont pas compris. Notre place est ici.
On est là pour créer une autre société,
changer notre affliction en détermination.
Et pour être plus forts, nous joignons nos efforts.
Il faut un cœur d’enfant pour monter de tels plans.
Quand vous étiez petits, vous saviez vous aussi
créer un univers avec des clous en fer,
des planches, une vieille pelle et des bouts de ficelle.
On élève des brebis, on récolte nos fruits.
Chacun sa liberté, tout en restant soudés.
Ca vous paraît naïf ? Pourtant c’est subversif.
Nous sommes des Zadistes anticonsuméristes.
Derrière le chêne qu’on veut sauver, il y a nos chaînes qu’on veut briser.
Votre modèle n’a aucun charme. On préfère vivre sous les charmes.
Vos boulots d’merde on n’en veut pas. Des bouleaux, on en a déjà.
On veut changer nos façons d’être en s’inspirant de ce vieux hêtre.
ZAD libitum, pompolompolom et ZAD vitam aeternam pampalalalam
Et s’il s’avère demain que tout ça était vain,
si notre posture fière cachait de la misère,
même si notre arrogance devait tourner au rance,
au moins on pourra dire qu’on a tenté d’agir.