Ces compagnons de papier devinrent mes protecteurs. Je les accrochai au-dessus de mon lit, me rassurai en les regardant à chacun de mes réveils nocturnes. Je les mis le plus haut possible, hors de portée de mes camarades de chambre. Certains adultes me demandèrent qui j’avais voulu représenter, je ne leur répondis rien.
Ces dessins, comme cent maigres autres réconforts, trompaient l’ennui de mon existence au Château. Ils m’aidaient à affronter un quotidien médiocre, à ravaler colère et amertume. Cela aurait sans doute pu durer encore de longues années, jusqu’à ce que je devienne adulte. Cependant, le jour vint où je me dégoûtai pour de bon de la vie au Château. Je voulus goûter à la liberté. Et en tentant de m’envoler, je découvris les barreaux de ma cage.
Cette histoire traite de thématiques sensibles (abandon, violence...)