Noah avait perdu connaissance. À sa grande surprise, il pensait toujours. Comment était-ce possible ? Il s'était imaginé qu'il fermerait les yeux et que tout s'arrêterait.
Il n'en fut rien.
Sa conscience s'était libérée de son corps et, pour la première fois, elle errait dans l'univers. C'était si grand et si petit à la fois. Il n'y comprenait rien. Ni à ce qu'il voyait, ni à ce qu'il se passait et encore moins à qui il était. Puis une onde l'attira. De la lumière ? De l'ombre ? Aucune idée. Un aimant peut-être, et lui, ou ce qui restait de lui, une brindille de paille de fer.
Hop ! Collé à l'aimant.
Il se sentit plus opprimé que jamais. Il réalisa soudain que le désespoir qui l'avait enserré et l'avait conduit à renoncer à la vie, celui-là même qui avait été insupportable dans son corps, avait été bien peu de chose par rapport à ce qui l'enveloppait à présent.
Hors des limites de son corps, il découvrit la douleur.
Hors du temps, il trouva cela interminable.
Soudain, la sensation disparut. Quelque chose le déplaçait loin de l'aimant. Quelque chose de puissant, de ferme et d'une douceur digne d'un duvet de canard.
Soudain, il se sentit étriqué, coincé, comme enfermé dans une boîte trop petite pour lui.
Il la testa un moment avant de réaliser qu'il s'agissait de son corps.
Excellente chute ! J'adore l'ambivalence que tu instaures dans ces dernières phrases ; doux / prison... On passe le chapitre à naviguer entre vie et mort, entre fascination morbide et instinct de survie. C'est un peu hors du temps, de la conscience. On est au plus intime des sensations de Noah.
"Il s'était imaginé qu'il fermerait les yeux et que tout s'arrêterait. Il n'en fut rien." Excellent passage, tu explores en effet un après autre que je ferme les yeux = tout s'arrête, c'est pas évident mais vraiment intéressant.
Mes remarques :
"s'arrêterait. Il n'en fut rien." retour à la ligne après s'arrêterait ? comme c'est un passage assez fort, je trouve que ça pourrait l'accentuer davantage
"Il se sentit opprimé plus que jamais." -> plus opprimé que jamais ?
J'attaque la suite !
C'est court mais efficace. C'est intéressant de conceptualiser ce qu'il peut se passer "après la mort". Je ressens un peu qu'il n'est ni mort ni vivant, surtout dans le fait qu'il retrouve un corps à la fin. Un corps... De nourrisson?
C'est l'idée qui me vient quand il se se sent trop étriqué dedans.
Sur la forme, c'est vraiment un avis personnel, mais j'ai trouvé "il trouva cela interminable" était un peu lourd comme phrasé. J'ai un peu de mal à m'expliquer pourquoi cependant.
À bientôt !
Je vois ce que tu veux dire avec la phrase. Là, tout de suite, je n'ai pas de solution. Je vais voir si quelque chose d'autre me plaît.