L’ancienne capitale de la Bretagne se distingue maintenant comme la ville la plus morne, et presque la plus laide des villes françaises. Non seulement ses larges rues sans caractère ne présentent aucun intérêt, mais elles l’emportent en matière de marasme monotone. Il n’y a pas de vie ni mouvement à Rennes et rien d’intéressant à y voir.
Guide Murray, Augustus Hare, 1895
Rennes, le 3 septembre 1905
— Mademoiselle Marie-Léontine, une enveloppe pour vous !
La voix de ma gouvernante résonnait avec aigreur dans la cage d’escalier, une indication claire de ce qu’elle pensait de cette livraison. Elle poursuivit néanmoins d’un commentaire pincé :
— N’avez-vous pas déjà réceptionné un pli hier ?
En tant que benjamine de la famille, je devais avant tout me faire discrète. Marcher dans les pas de mes aînées sans dévier ou imprimer ma propre trace. Recevoir du courrier à mon nom était déjà une façon de me singulariser. Cela déplaisait à cette veuve dévote que mes parents avaient eu la mauvaise idée d’embaucher après la mort de ma bonne nourrice Germaine. Après deux ans sous sa férule, je n’avais qu’une envie : échapper à ses moues réprobatrices et ses remarques acides.
Je descendis l’escalier sans répondre et surtout sans courir, le cœur battant d’un enthousiasme réfréné. J’attendais… oh, j’attendais, sans trop y croire, des nouvelles d’une certaine candidature, effectuée par l’intermédiaire de mon frère, mon petit Hippolyte, mon allié secret à Paris.
Je pris le pli des mains de Mme Barbot d’un air que je voulais détaché, me fendis d’un « merci madame » sur un ton de récitation, puis remontai les marches avec une lenteur calculée. J’avais plaqué l’enveloppe sur mon ventre pour la protéger autant que pour m’éviter la tentation de la regarder. Je tins bon jusqu’à la porte de ma chambre, que je fermai à double tour avant de m’y adosser, la missive à bout de bras devant les yeux.
La lettre était fripée, l’enveloppe un peu grise ; au verso l’adresse de retour indiquait, d’une écriture penchée : Maison-Ecole, rue Vercingétorix, Paris 14e. J’attrapai le coupe-papier sur mon secrétaire et ouvris soigneusement le rectangle par le haut, comme s’il contenait un objet précieux. Les doigts tremblants, je tirai une épaisse liasse de papiers administratifs, accompagnés d’un billet manuscrit à l’encre bleue. Je le lus d’un seul trait à voix basse, sans m’interrompre pour respirer : Pour mademoiselle Marie-Léontine Le Mézec, née le 14 avril 1887, domiciliée à Rennes au 6 rue du Chapitre, chère mademoiselle, nous avons le plaisir de vous informer que votre candidature a retenu notre attention, en raison de votre excellent dossier scolaire et de la motivation dont vous faites preuve. La rentrée aura lieu le lundi 2 octobre…
Le reste de la lettre se brouilla. J’avais réussi ! J’allais partir et rien ni personne ne m’en empêcherait ! Je laisserai à mes sœurs le soin de perpétuer la lignée familiale, d’être de bonnes ménagères, d’irréprochables épouses et de merveilleuses mères. Ce qu’elles faisaient déjà à la perfection. J’allais quitter Rennes et ses tristes avenues pluvieuses, aller à Paris et entrer à l’école de Mme Léonie Chaptal pour devenir infirmière.
Le ciel plombé me parut d’un gris plus léger ; je crus même y apercevoir un coin de bleu.
À Paris, il y avait Hippolyte, mon petit Hippolyte… et puis aussi les faées.
₰
On ne parlait pas des faées à la maison. Mère était très pieuse, d’une religiosité qui rythmait sa vie et définissait ses actions. L’église avait statué : les faées ne pouvaient émaner que du démon. Seule l’attention impure que nous autres, faibles créatures, leur prêtions nourrissait leur existence dans notre monde. L’humain avait péché, une fois de plus. Il convenait donc pour tout bon catholique – et pour notre famille en particulier – de les ignorer tout à fait.
Cela faisait grogner mon père, dont la foi s’était perdue sur le chemin de la science médicale. Ce docteur renommé à Rennes se pliait pourtant aux injonctions de sa femme. Je le soupçonnais néanmoins de s’émerveiller en cachette de l’essor des nouvelles technologies faéeriques, en rongeant son frein devant l’impossibilité de s’y intéresser ouvertement sans jeter le trouble dans sa maisonnée.
Heureusement pour moi, je pouvais compter sur Hippolyte. J’avais dû attendre son déménagement à Paris il y a un an pour recevoir de sa part de vraies informations sur les faées. Du concret, du solide ! Enfin… si on pouvait dire cela au sujet des faées. En tout cas, autre chose que les rumeurs fantasmagoriques de démons cornus qui circulaient dans notre bonne ville de Rennes, capitale de la très catholique Bretagne.
Mon père était resté ferme quant au départ d’Hippolyte après son baccalauréat, en dépit de l’opposition maternelle. Mère vouait Paris et ses faées aux flammes de l’enfer, au point de refuser d’y mettre un seul pied, malgré la présence de son propre frère, ingénieur des ponts et chaussées au service de la ville. Décidé, le docteur n’avait pas cédé : Paris était corrompue et damnée ? Qu’à cela ne tienne, sa femme pouvait prier pour l’âme de son fils, mais certainement pas l’empêcher d’étudier les sciences dans les meilleures conditions, à l’École Centrale des Arts et Manufactures, au cœur de Paris. Hébergé chez l’oncle, un homme de grande réputation, il serait à bonne école et bénéficierait de ses relations – aussi nombreuses que haut placées.
Prier pour son âme… Je dois dire que mère s’était acquittée de cette tâche salvatrice avec ferveur : depuis son départ, elle passait encore plus de temps à l’église qu’avant et m’avait laissée aux soins des religieuses du cours Sainte-Marie et de ma charmante gouvernante.
— Ma fille a besoin d’être reprise en main, lui avait-elle confié. Cette petite a acquis trop de mauvaises habitudes à force de suivre son aîné et de l’imiter. Ces enfants ont toujours été trop collés l’un à l’autre, comme des jumeaux. Ils ont pourtant un an d’écart. Jour pour jour.
Mère discourait comme si je n’étais pas là. Elle éclatait de fierté, prenant pour un exploit de nous avoir mis au monde à un an d’intervalle, Hippolyte d’abord, moi ensuite. L’autre opinait, avec un visage sévère. Dire que ma mère prenait ses mines revêches pour un gage de fermeté d’âme ! Elles ne révélaient que son manque total d’ouverture d’esprit.
— Absolument, avait acquiescé la harpie, les demoiselles ont des obligations auxquelles les garçons ne sont pas tenus. Je veillerai à ce que notre jeune personne les comprenne.
À propos d’enfer, je ne voyais pas en quoi les faées auraient pu m’infliger pires tourments que l’éducation imposée par ces « saintes » femmes, gouvernante en tête. Ne pas courir, ne pas parler fort, ne pas parler du tout, d’ailleurs, mais me taire, bien droite sur ma chaise, sans croiser les jambes et encore moins les écarter, évidemment. Faire preuve de modestie, éviter toute curiosité mal placée, ne pas donner mon opinion tant qu’on ne me la demandait pas et me montrer reconnaissante si on le faisait. Apprendre à écouter et sourire, car rien ne plaît davantage à un homme qu’une femme impressionnée par ses discours.
Mes misères étaient bien trop nombreuses pour que j’en dresse la liste. Je rêvais au moins vingt fois par jour d’être à la place de mon frère, d’être mon frère, ou plus exactement d’être née garçon plutôt que fille pour pouvoir vivre la même chose que lui. Par esprit de revanche autant que par intérêt, je recopiais depuis un an dans un cahier toutes les informations sur les faées envoyées par Hippolyte et j’y collais toutes les coupures de presse qu’il me découpait. Je le consultais obsessivement, m’exaspérant de l’incohérence du puzzle : ici était dépeint, à grand renfort d’images horribles, l’enlèvement d’un nouveau-né par des faées démoniaques, tandis que là, on encensait l’éclairage faéerique qui illuminait la capitale au bénéfice de tous.
Hippolyte m’écrivait deux à trois fois par semaine malgré ses occupations ; ces derniers temps, j’étais frustrée de recevoir des messages brefs, moins personnels, presque sommaires. Heureusement, il revenait dans quelques jours pour de courtes vacances. Je bouillais d’impatience. Je comptais bien faire partie du voyage de retour vers Paris.
Je n’en pouvais plus d’attendre pour découvrir tous les prodiges parisiens de mes propres yeux.
₰
La gare était entourée d’un nuage épais. Entre la brume qui montait du sol et l’haleine humide des locomotives à vapeur, on pénétrait dans un monde noyé, frontière floue entre deux univers : campagnards et citadins se croisaient, les premiers pétris de traditions bien ancrées et de certitudes morales, tandis que les seconds portaient l’étendard d’une modernité inimaginable. On apercevait d’un côté des villageois Bretons ou Normands, le costume rustique, l’œil rond et hésitant ; de l’autre, en provenance de Paris, des bourgeois sûrs d’eux, un brin condescendants, l’esprit nourri des prodiges de la capitale. D’un côté la fumée charbonneuse d’une vieille motrice, de l’autre l’électricité d’une machine carénée pour fendre l’air.
Notre chauffeur derrière moi, je me dirigeai à grands pas vers l’express de Paris, en maudissant la longue jupe dans laquelle j’étais empêtrée. Des wagons aux peintures rouges et or pourfendaient la brume de leurs couleurs éclatantes. La locomotive était encore plus belle, une électrique tout juste sortie des ateliers de la compagnie électro-faéerique – je n’avais pas de mérite à le savoir, c’était inscrit en majuscules argentées sur le métal rutilant. Je cherchai Hippolyte, anxieuse : n’était-ce pas dangereux de voyager ainsi, plus vite qu’un cheval de course lancé au grand galop, comme il me l’avait écrit ? Fallait-il croire les esprits chagrins qui prétendaient qu’une telle débauche de vitesse était porteuse de mortels périls pour le corps ? J’espérais bien que non !
— Hippolyte, Hippolyte !
— Léontine !
Nous nous jetâmes dans les bras l’un de l’autre avec des rires joyeux. Il sentait bon, un mélange de senteurs inconnues, et le tissu de sa veste était soyeux sous mes doigts. On aurait dit qu’il arrivait d’une contrée exotique, moderne, raffinée, pleine de merveilles. Oui, c’était un peu cela.
— Comme tu as changé !
Hippolyte me tenait par les épaules, au bout de ses bras tendus, et plongeait son regard dans mes yeux. Un nouvel éclat de rire partagé nous secoua : nous avions parlé en même temps, avec les mêmes mots. Oui, j’avais changé depuis la dernière visite de mon frère à Noël. Une poussée de croissance tardive m’avait arrachée à la catégorie des petites pour me propulser juste avant mes dix-huit ans dans celles des dégingandées, car j’étais à présent embarrassée de ce corps qui n’avait pas encore trouvé son nouvel équilibre. En revanche, j’étais toujours aussi myope, mais je venais d’escamoter mes lunettes dans ma poche pour mettre en valeur mes yeux noisette. Mes cheveux noirs souples avaient poussé à rebours, c’est-à-dire que je les coupais de deux ou trois centimètres chaque mois, sans rien en signifier à ma mère ou mes sœurs, afin qu’elles ne remarquassent point ce très progressif raccourcissement. Mère me répétait à l’envi qu’ils étaient mon seul atout dans un physique banal, mais cela ne me portait qu’à haïr leur longueur encombrante, autant que l’entretien quotidien qu’ils imposaient. Ce matin dans la voiture, en l’absence de la gouvernante, j’avais osé les libérer du sempiternel chignon qui les domestiquait pour nouer leur masse ondulée d’un simple ruban. Ils flottaient au vent de ce maussade après-midi d’été – quand avions-nous autre chose à Rennes que du temps venteux et gris ?
La bouche d’Hippolyte se tordit alors que son regard descendait sur ma jupe. Trouvait-il que j’avais pris des hanches à force de rester assise toute la journée, au lieu de courir avec lui comme dans nos aventures d’enfance ? Ou bien jugeait-il ma tenue provinciale et austère – moche pour tout dire – comparée à ce à quoi il avait pris goût à Paris ? Il fallait dire que toute fantaisie déplaisait à cette chère gouvernante. Je ressemblais à une nonne. J’allais m’en plaindre quand un commentaire chuchoté dans mon oreille me cloua le bec :
— Cette fois-ci, je ne repars pas à Paris sans toi, Léo.
Je sentis le rouge me monter aux joues et me tournai vers le chauffeur pour m’assurer qu’il n’avait pas entendu. Je n’avais encore pas osé aborder auprès de mon père la question de mes études. Pas seule : il me fallait un allié. J’en avais deux, puisque l’oncle parisien était lui aussi dans la confidence. Il m’avait adressé une lettre où il se déclarait prêt à m’accueillir.
— Bonjour, mon bon Germain ! Toujours avec l’hippomobile ?
— Bienvenue, monsieur Hippolyte ! Oh ma doué, oui ! ici, les nouveautés, on y aime pas. Et puis, ça plairait pas à Madame votre mère. Bienvenue à Rennes !
— Comment va votre femme, notre chère Marie ?
— Très bien, merci, elle vous a préparé des galettes pour votre retour.
— Formidable !
Le chauffeur empoigna les valises de mon frère avec une grimace devant le poids outrancier des bagages. Je fronçai le nez en constatant la facilité de mon aîné à entamer la conversation, à renouer le contact comme s’il était parti la veille. On aurait dit que tout cela lui était parfaitement naturel. Cette aisance… Voilà quelque chose de nouveau. Tout comme son air bravache et sa veste que je n’avais jamais vue, d’une coupe parisienne audacieuse avec ses boutons carrés. Ses cheveux noirs étaient coiffés dans un style romantique qui lui allait bien. Je louchai sur son menton : une ombre grise montrait qu’il se rasait à présent. Cette découverte me serra la gorge. En une année à Paris, Hippolyte avait-il basculé dans le monde des adultes, alors que je restais enlisée dans celui de l’enfance ? Pour me donner une contenance, je comblai un silence devenu inconfortable :
— Mère n’est pas venue, elle avait un rendez-vous à la paroisse. Gabrielle est à la maison en ce moment, pendant que son mari navigue ; mais elle n’a pas pu nous accompagner.
Germain, qui nous ouvrait la route avec les valises encombrantes, marchait assez loin devant nous, si bien que je continuai tout bas :
— Elle est aussi volumineuse qu’une baleine échouée. On dirait qu’elle va avoir au moins des triplés.
Je fus récompensée par un sourire espiègle sur les lèvres d’Hippolyte.
— Heureusement qu’elle a épousé un officier de la marine, pas un pêcheur de cachalot.
Ma bouche s’arrondit en un « oh » choqué et je lui envoyai par réflexe un coup de coude dans les côtes.
— Quoi ? fit-il d’un air innocent.
Je dus me mordre les joues pour ne pas éclater de rire. Je découvrais soudain combien les railleries d’Hippolyte m’avaient manqué, de même que sa faculté de les débiter sans perdre son sérieux.
Avec lui, tout allait bien se passer.
Je passe moi aussi après Jeannie hihi, et je suis contente de retrouver ta plume. Elle est précise, poétique, sans être ampoulée, et on se sent assez vite proche de Léontine. D'ailleurs tu poses bien ses enjeux, tout en esquissant ses différents traits de caractère. Je la vois comme étant assez déterminée, fière d'elle, tout en ayant beaucoup d'espoirs et d'ambition pour sa vie à Paris, c'est chouette ! On voit tout de suite un chemin se tracer, même si je doute pas qu'il va bien vite être chamboulé :)
Hippolyte aussi m'a l'air d'un personnage intéressant ! C'est cool d'en entendre parler pendant un long bout de chapitre puis de le découvrir sur la fin, ça lui donne tout de suite une certaine importance. Son espièglerie à la fin me le rend bien sympathique ^^
Sinon au niveau du worldbuilding, je suis aussi super curieuse d'en apprendre plus, que ce soit sur le côté "politique" à Paris que sur les faées ! Et je trouve cool que la famille ne voit pas d'un bon oeil les faées, ça me donne l'intuition que chacun va se faire son propre opinion à leur sujet et j'ai hâte de voir ce que Léontine va en penser plus tard, elle qui a assez vite l'air de remettre en doute ce qu'on lui raconte.
Bref, un très bon chapitre introductif ! Je continuerai avec grand plaisir :D
Bisou, à viiite <3
Merci de ton passage, je suis contente de que premier chapitre te paraisse bien équilibré. Alors, oui, c'est vrai que Léontine a ce côté "rebelle" de se méfier de ce qu'on lui raconte, même (et surtout) si cela vient de ses parents.
A bientôt !
Et voilà, comme promis me voici pour te lire, et ce début d'histoire est vraiment agréable <3 J'ai retrouvé la plume alerte et joueuse qu'on avait déjà eu le plaisir d'entendre dans le texte que tu nous as lu au gîte. C'est très dynamique sans pour autant aller trop vite. Tu campes efficacement les villes de cette époque-là, la gare, ainsi que les personnages. Hippolyte, Marie-Léontine et sa soif de liberté, la vieille gouvernante pète-sec... Tous les personnages sont esquissés avec beaucoup d'aisance et c'est super plaisant. <3
Bon, sans surprise, j'ai été sensible à tout le moment où tu décris la bigoterie de la famille. On sent beaucoup d'humour dans la manière un peu piquante dont notre narratrice parle des exigences de sa famille.
C'est marrant, j'ai trouvé un petit côté Harry Potter à la structure - une lettre qui arrive pour libérer l'héroïne de son carcan, l'arrivée dans un nouvel endroit, une gare, et un mystère "magique". (en l'occurrence, technologique, avec les faées). On a très hâte de plonger plus avant de ce pays faérique ! D'autant que les faées nous ont été dépeintes un peu comme des ennemies par la famille dévote de notre héroïne.
Bref, c'était une super lecture <3
Je repasse très bientôt ! Des bises
Ravie de te voir par ici. ^_^
Sur la bigoterie, je me suis bien fait plaisir, à camper la différence entre la mère et le père, ce décalage permettant à Léontine d'avoir un certain recul sur la question.
Ah, c'est marrant que tu cites Harry Potter, je n'y ai vraiment pas pensé en écrivant, mais tu as raison, on attaque l'histoire sur un départ, même si le contexte est différent, puisque Léontine a elle-même orchestré ce départ.
J'ai essayé de garder ce ton "joueur" comme tu le soulignes, dans la suite, même si les événements dans la suite ne le seront pas toujours (légers).
merci pour ton passage qui me fait très plaisir !
J'aime bien l'ambiance de l'histoire, on sent que tu l'écris en Bretagne (comme le dit Fabrys ça change de Londres et Paris) et fin 19e début 20e. Je trouve ça très authentique et agréable à lire. Les quelques expressions que tu glisses dans les dialogues sont bien dosées.
La relation entre Hyppolite et Léontine (c'est bien fait d'amener son prénom par le dialogue) est vraiment sympa, leurs retrouvailles sont touchantes. Ils ne se sont pas vus depuis longtemps et ça se sent.
Les quelques éléments fantastique glissés en début de chapitre sont intrigants, j'imagine qu'ils vont ressurgir tôt ou tard (=
"Heureusement qu’elle a épousé un officier de la marine, pas un pêcheur de cachalot." ahah excellent
Je continue ma lecture !
J'espère que la suite te plaira aussi, car on ne va pas rester en bretagne très longtemps...
Je ne sais pas pourquoi mais la lecture de ce premier chapitre m'a fait penser à Adèle Blanc-Sec. Peut-être une héroïne féminine, l'époque ?
L'arrivée de la locomotive au tableau de Monet (Gare Saint Lazare) et à la locomotive de la Bête Humaine. Donc on est bien plongé dans l'atmosphère fin XIXème siècle et c'est visuel
L'arrivée du grand-frère devenu adulte et élégant (désolée) m'a évoqué tous les héros des romans (dont Bel Ami, ...)
Je trouve cela très agréable car j'aime beaucoup la littérature de cette époque.
Et on comprend bien l'impatience de Léontine à quitter le carcan d'une ville de province où elle semble coincée pour aller vivre une vie plus excitante à la capitale.
Merci pour cette escapade dans le temps.
Hippolyte est devenu élégant, oui on peut dire ça, en tout cas il a changé et Léontine a vraiment l'impression d'être "à la traine".
Merci pour ton comm, Belisade !
Je découvre ton roman avec beaucoup de plaisir.
Ce premier chapitre m'emmène facilement dans cet univers steamp-punk-féérique qui n'est pas celui que j'affectionne particulièrement. Je n'ai rien contre, mais j'éprouve peu d'intérêt.
Pour commencer : enfin, une histoire qui ne commence pas à Paris, Londres ou New-York ! L'ambiance que tu poses à Rennes est très réaliste et on s'y sent grâce aux descriptions ou qualificatifs que tu sèmes.
Les personnages sont bien campés, même les absents : l'oncle et le père. On sent les deux figures patriarcales au caractère différent, voire opposé.
Au sujet des diminutifs, je ne suis pas convaincu non plus et pour plusieurs raisons.
La première est que mon fils, Hippolyte (eh oui), déteste qu'on l'appelle Hippo, car "Hippo, ça fait hippopotame" et je le comprends bien. Certains tentent de l'appeler Hippopo et, c'est le papa qui s'exprime, je trouve ça débile. Ma femme l'appelle Hipp exclusivement par écrit quand nous parlons de lui par messagerie. Sinon, tout notre entourage use de son prénom complet (sauf les jeunots).
La seconde raison est qu'au début du 20e siècle, les diminutifs n'étaient pas d'usage dans les milieux bourgeois. Pour ta personnage principale, tu passes même de Marie-Léontine à Léontine et à Léo.
Je pense que c'est trop et, pour ma part, cette modernité de langage m'a sorti du contexte.
Je te suggère des surnoms à tendance romanesque : par exemple, 'Monsieur H." ou quelque chose d'enlevé dont transpirerait la profonde complicité entre cette jeune fille et son frère.
"Cette fois-ci, je ne repars pas à Paris sans toi, Léo." c'est fort, il est décidé à ce que rien ni personne ne l'arrête. Fais-nous imaginer l'immensité et la solidité de leur monde.
J'ajoute que les surnoms te permettraient de jongler avec les répétions et les caractères mis en avant pour une scène ou une autre.
De ce que je comprends, Léontine n'est pas Marie-Léontine. Celle-ci est la figure de fille de bonne famille quand son alter-ego est éprise de liberté. Cela pourrait être pareil au sujet d'Hippolyte. "Monsieur H." (je reste là-dessus par facilité) est le héros de Léontine, mais peut-être qu'Hippolyte pourrait la décevoir à un moment donné. Il pourrait même avoir une troisième personnalité :
Hippolyte le frère
Monsieur H. le complice
Le jeune Monsieur Le Mézec, fils de son père et neveu de son oncle, dans les cercles dédiés au relationnel.
Bref, ce ne sont que des suggestions.
XXXX
"Ce docteur renommé à Rennes"
• N'est-il renommé qu'à Rennes ou est-il renommé et de Rennes ? Cela mériterait un terme plus explicite.
"Mère vouait Paris et ses faées à la Géhenne"
• "vouer" me semble maladroit ici. Assimiler, apparenter, associer ou rendre la phrase un poil plus complexe.
• "Géhenne" est un mot rare qu'un large public a rarement dans son vocabulaire. Je comprends la volonté d'user du terme tout en me demandant si ce n'est pas qu'un effet de style. Est-ce utile ou "Enfer" suffirait-il ?
"nombreuses ainsi que haut placées."
• "aussi nombreuses que haut placées" ?
"Ils ont pourtant un an d’écart. Jour pour jour.
Mère discourait comme si je n’étais pas là. Elle éclatait de fierté, prenant pour un exploit de nous avoir mis au monde à un an d’intervalle."
• Je reformulerais ici. "Déblatérer" au lieu de "discourir" marquerait mieux le regard de Léontine sur sa mère.
• J'irais même jusqu'à montrer ce bref moment où la mère ne se maîtrise pas :
"Ces enfants ont toujours été collés l’un à l’autre comme des jumeaux. Pourraient-ils l'être avec un an d'écart ? Car ils sont nés à un an d'écart, le savez-vous ? Jour pour jour !"
Je ne pense pas l'avoir bien retranscrit. Elle cherche l'adhésion de Mme Bardot, elle a besoin d'un regard sur son exploit et elle est pieuse. Peut-être pourrait-elle imaginer une intervention divine dans cet exploit ?
"— Comme tu as changé !"
• "Que tu as changé !" nous sommes début XXe et "comme" introduit encore une subordonnée comparative ;)
Je m'arrête là :)
Ce premier chapitre me donne envie de lire la suite !
Merci pour ce long commentaire et ta lecture (et tu as même lu les autres commentaires ?)
J'ai déjà fait quelques modifications suite à ces réflexions sur les surnoms, pour distinguer plus marie-léontine de léontine et de léo (ce dernier nom réservé à Hippolyte en privé... au moins pour le moment). Idem pour Hippolyte.
Merci par ailleurs pour tes remarques et suggestions.
Si cela te donne envie de lire la suite, tant mieux, mais si tu préfères des lectures plus conformes à tes goûts, je ne me vexerai pas ! ^_^
Je lirai la suite.
C'est l'avantage du choix sans algorithme : on peut accéder à quelque chose qui ne correspond pas à nos goûts ;)
Je n'ai qu'une seule référence de ce genre qui est la série avec Orlando Bloom.
Je suis curieux de voir où tu vas.
Tu parles de pirates des caraïbes ou d'autre chose ?
"Orlando Bloom et Cara Delevingne jouent dans Carnival Row, dans un monde victorien fantastique rempli de créatures mythologiques immigrées. On leur interdit de vivre, d'aimer et de voler en liberté. Mais même au plus bas, l'espoir demeure, quand un détective humain et une fée ravivent une dangereuse passion. La paix de la cité éclate quand une série de meurtres révèle un monstre insoupçonnable."
Ce n'est pas désagréable à regarder, sans être transcendant. Il y a des idées intéressantes.
Je trouve enfin le temps de passer sur ton histoire. De manière générale, le personnage principal est attachant et relativement aisé à cerner du point de vue de sa personnalité, et l'histoire propose une opposition intéressante entre religion et féérie.
Il n'y a pas grand-chose à dire sur le texte. Comme j'aime beaucoup pinaillé, j'ai mis quelques éléments en-dessous, de points qui me paraissent mériter possiblement un petit retour dessus. La seule chose qui m'a gêné est le côté un peu décousu de ce premier chapitre, car beaucoup d'informations nous sont données (certaines de manière un peu insistante, comme le mauvais temps à Rennes), et parfois de façon un peu désordonnée (voir ce que j'ai noté sur le dialogue entre la mère et la gouvernante, que j'avais un peu de mal à situer).
Ci-dessous donc, mes remarques sur le texte.
La voix de ma gouvernante résonnait => alors question : pourquoi utilises-tu l’imparfait ici ? Ne vaudrait-il mieux pas y aller avec un passé simple pour rester avec ce qui suit et le côté soudain de la chose ?
je n’avais qu’une envie, => ne vaudrait-il pas mieux deux points, plutôt que la virgule ?
J’attrapai le coupe-papier et ouvris soigneusement le rectangle par le haut : question bête : le coupe-papier est à portée de la porte ?
À Paris, il y avait Hippolyte, mon petit Hippolyte… et puis aussi les faées. => j’ai du mal à voir le lien avec ce qu’il y a avant.
sur les faées. Du concret, du solide ! Enfin… si on pouvait dire cela au sujet des faées => petite répétition de faées
Mon père était resté ferme quant au départ d’Hippolyte, en dépit de l’opposition maternelle. Mère vouait Paris et ses faées à la Géhenne, au point de refuser d’y mettre un seul pied, malgré la présence de son propre frère, ingénieur des ponts et chaussées au service de la ville. Décidé, le docteur n’avait pas cédé : => on se perd un peu là : on passe de père à mère puis à père puis à mère.
Mère discourait comme si je n’étais pas là. Elle éclatait de fierté, prenant pour un exploit de nous avoir mis au monde à un an d’intervalle. L’autre opinait, avec son visage sévère révélateur de son manque total d’ouverture d’esprit. Dire que ma mère prenait ses mines revêches pour un gage de fermeté d’âme ! => concordance des temps, ici : on est dans le passé du récit, donc il faudrait des plus que parfait non ? J’ai un peu de mal à voir où on glisse dans le souvenir et où on revient à l’action.
Mes misères étaient bien trop nombreuses pour que j’en dresse la liste. => alors techniquement, elle vient de le faire …
Je ne vais pas forcément répondre à tout dans le détail, mais merci pour tes remarques précises.
D'abord, on suit Léontine, ses pensées, et elle est un peu surexcitée par l'arrivée de cette missive, et elle ne raisonne pas comme une machine : d'où le caractère peut-être pas très ordonné de ses pensées ou de ce qu'elle raconte. On suit le fil de sa pensée, d'où par exemple son dégoût assez marqué pour la météo de Rennes... ou la fin de chapitre où Paris lui évoque avant tout Hippolyte et les faées. Je note que tu as trouvé ça décousu, et je relirai avec cette idée en tête, mais tu es la première à me le dire.
La voix de ma gouvernante résonnait : justement, résonner, c'est quelque chose qui dure et l'imparfait traduit mieux cette durée. plutôt que le passé simple qui la réduit à quelque chose de soudain.
je n’avais qu’une envie : deux points, bien vu !
J’attrapai le coupe-papier: j'ai rajouté "sur mon secrétaire" (elle a bougé...)
sur les faées. Du concret, du solide ! Enfin… si on pouvait dire cela au sujet des faées => petite répétition de faées
J'assume. Cela ne me semble pas particulièrement gênant.
Mes misères étaient bien trop nombreuses pour que j’en dresse la liste. => alors techniquement, elle vient de le faire …
Qui te dit qu'il n'y en a pas plein d'autres ? ^_^
Et puis, Léontine peut avoir une petite tendance à vouloir se faire plaindre...
Pour le passage avec la mère (Mère discourait comme si je n’étais pas là...), c'est effectivement un "flash back" où Léontine se remémore une conversation passée, mais elle s'y immerge et nous le commente. Je m'étais en effet posée cette question du plus que parfait, mais c'était très lourd et ne sonnait pas bien du tout.
Merci pour tes retours !
Cela dit, si je peux me permettre, comme on ne connaît pas encore ton personnage, il peut paraître un peu "dur" de nous confronter à son côté décousu et à ses petits excès avant que l'on puisse s'en rendre compte par nous-même. Mais encore une fois, il ne s'agit là que de mon avis.
Les personnages sont très attachants très vite, bravo on a envie d'en savoir plus !
J'aime bien ton jeu entre Paris et le reste du pays, tu retranscris parfaitement l'émerveillement de l'héroïne qui rêve de partir. J'ai hâte de découvrir la suite !
Un début prometteur : une héroïne qui se distingue de son époque, qui a de l'ambition et une relation fusionnelle avec son frère. J'aime déjà ça :)
Ton univers m'intrigue et j'ai hâte d'en apprendre plus :)
A bientôt !
J'ai lu ce premier chapitre (et le suivant) il y a quelques jours, et je repasse par là donc je commente ce qu'il me reste d'impression (parce que les commentaires, c'est cool. :))
La documentation en début de chapitre, j'aime.
La jeune fille qui va aller dans le grand monde, j'aime.
La révélation sur les faés, j'aime (en plus elle arrive tôt, donc on sait où on met les pieds).
La dernière ligne est un peu cliché, mais j'aime quand même :)
Voilà pour le positif !
Pour le négatif, euuuh... peut-être les éléments classiques dans ce sous-genre (steampunk-magique ? je ne suis pas familier avec la taxonomie habituelle des romans), mais j'ai envie de me répondre "oui, mais sinon ça serait pas ce sous-genre, non ?" (sous-genre dans le sens de sous-catégorie, et pas dans le sens de en-dessous, entendons nous bien). Cette histoire me fait énormément penser au Paris des merveilles de Pierre Pevel, qui a quelques éléments en commun, et j'adore ce mélange science/magie (la plupart de ce que j'écris est dans cette veine). Je vais donc continuer à lire avec intérêt !
Merci d'avoir partagé ce texte
Bonne continuation
Merci pour avoir souligné ce que tu aimes.
Concernant le genre, c'est sûr que je ne suis pas la seule à écrire dans cette "veine", c'est clair ! J'aime aussi ce mélange science-magie, et l'idée de mêler des personnages historiques (ça, tu verras si tu continues !)
Quant à la derrière ligne, elle peut paraître un peu cliché, mais elle est là pour souligner une certaine naïveté de l'héroïne au début du roman
Merci de ton passage !
Je te fais tout d'abord part de quelques remarques au fil de ma lecture :
Je n'ai pas trop compris le saut de ligne et la première séparation que tu établissais après « et puis aussi les faées ». Parce qu'il n'y a pas de changement de lieu ou de temps, juste la poursuite de cette réflexion sur les faées. Ce ne m'a donc pas semblé nécessaire, voir même difficilement lisible.
« dans notre bonne ville de Rennes, capitale de la très catholique Bretagne.
Mon père était resté ferme quant au départ d’Hippolyte, en dépit de l’opposition maternelle. Mère vouait Paris et ses faées à la Géhenne, au point de refuser d’y mettre un seul pied, malgré la présence de son propre frère, ingénieur des ponts et chaussées dans la capitale. »
Un peu trop proche ces deux « capitales ». Surtout que là ça ne sert plus vraiment l'opposition entre les deux villes : l'une nouvelle Jérusalem et l'autre nouvelle Babylone. Puis, on comprend que la présence du frère est à Paris.
« je recopiais depuis un an dans un cahier toutes les informations sur les faées envoyées par Hippo » : j'ai trouvé au diminutif quelque chose d'un peu malheureux. On était plus imaginatif au XX et XIXème pour donner des surnoms bigarrés et affectueux.
« Je bouillais d’impatience. Je comptais bien faire partie du voyage de retour vers Paris. » : je trouve très plat l’enchaînement de ces deux phrases, ce qui ne rend pas vraiment compte de l'excitation de Léontine.
« — Je ne repars pas à Paris sans toi, Léo, cette fois-ci. » : C'est maladroitement construit cette réplique, avec le « cette fois-ci » qui s'accroche tant bien que mal en fin de phrase.
Outre cela, j'ai beaucoup aimé ! L'écriture est fluide et joueuse, l'esprit critique et encore enfantin de Léontine y transparaît avec à la fois le plaisir de son caractère et celui de son cadre historique et provincial. On se la figure parfaitement, on voit la limite de son univers, les limites de ses intérêts pour Paris et les faées également. J'ai aussi été sensible au portrait en creux de l'oncle parisien, j'attends avec impatience de rencontrer ce personnage !
En revanche, Hippolyte gagne à être rencontré à la gare en chair et en mot, quelque chose dans son absence au début du chapitre le rendait très abstrait. Mais en présence, c'est un jeune homme qui promet quelques drôles de discutions au repas de famille. Il rentre, mais ce n'est plus le même, et je suis curieuse du jugement de chacun et de Léontine sur ces transformations.
J'ai aussi beaucoup aimé le passage sur la gare et particulièrement sur le train. Son progrès, sa vitesse, ces nouveaux enjeux avec en premier lieu cette injonction à la modernité. Quand on écrit sur la fin du XIXème et le XXème, le train est un personnage complexe et fascinant, et je suis vraiment ravie que tu aies pris le temps de le traiter ainsi.
À bientôt pour la suite !
Quel long commentaire, merci pour avoir pris cette peine. Je suis contente que ce premier chapitre te plaise.
C'est marrant, cette remarque sur le diminutif d'Hippolyte. Quel genre de diminutif tu aurais vu ?
Merci pour les remarques, je ne manquerai pas d'y porter un regard attentif.
Comme promis, je suis passé lire ton premier chapitre. Finalement, j'en ai même lu deux pour me faire une meilleure idée.
/!\ SPOIL du 2e chapitre /!\
Bon, c'est très propre. Le style est fluide, parfaitement adapté au genre et n'en fait pas trop.
On voit que tu maîtrises les aspects techniques d'un récit.
Je ne vais donc pas m'attacher à des détails de style, mais plutôt te donner des éléments qui pourraient t'aider à prendre du recul sur ton début de roman.
Mon avis est totalement subjectif et ne représente en aucun cas une vérité absolue.
Il y a beaucoup d'exposition dans ces deux premiers chapitres.
Le choix de prendre une provinciale qui ne connaît rien du monde dans lequel elle va débarquer est malin pour le faire découvrir au lecteur par ses yeux.
Certaines personnes diraient peut-être qu'il n'y a pas (assez) d'action, mais je ne pense pas que ce soit ce que recherche vraiment le lecteur.
Le lecteur cherche du conflit et des enjeux. À ce propos, tu as commencé à placer des éléments.
On se demande ce que sont ces faées que tu évoques de très très loin sans expliquer ce que Léontine sait déjà sur elles.
Léontine veut aller sur Paris pour devenir infirmière, mais surtout s'émanciper et découvrir plein de choses.
Au niveau du conflit, c'est assez localisé aux réticences de sa famille et particulièrement de sa mère, pour le moment.
On sent un autre poindre dans les cachotteries d'Hippolyte...
Pour le moment, ça commence donc entre une histoire de milieu (vous allez découvrir mon univers) et une histoire de personnage (Léontine veut s'émanciper).
D'un point de vue intention, je trouve plutôt logique ton début. Nous sommes dans un monde normal, il se passe des choses normales. À la fin du deuxième chapitre, on a un élément qui montre qu'on va avoir une transition.
Pour moi, il n'y a pas de réel défaut. Je peux juste essayer de me placer dans les pantoufles d'un éditeur frileux au cas où te faire publier par une maison d'édition serait dans tes objectifs.
Les enjeux sont légers et très classiques, dans ce début. On ne sait pas encore trop ce qu'on va lire (assister au début d'une infirmière à Paris, sauver le monde des faées (deux sens possibles ;)), ...). L'envie de continuer repose donc plus sur le mystère que sur les enjeux ou les conflits.
Les spécificités de ton monde sont tout juste esquissées et le début, bien que parfaitement écrit, n'a rien de très original (sauf qu'il se passe à Rennes ;)).
Tu as choisi un personnage bourgeois, ce qui peut être un frein à l'identification de certains lecteurs si tu n'y fais pas attention.
Je nuance tout de suite :
La quatrième de couverture donne des éléments supplémentaires sur ce qu'on peut attendre de l'histoire.
Ton début est probablement censé contraster avec la suite.
Si tu devais muscler un aspect, ce serait peut-être le mystère Hippolyte. Il esquive le sujet des faées. Pourquoi ? La protéger ? Par désintérêt ? Parce qu'il n'est pas lui-même ? Parce qu'il cache quelque chose ?
Cela ne devrait-il pas impacter plus sa relation avec sa soeur ? S'il a besoin de son aide, il devrait lui suggérer plus fortement. S'il a peur pour sa sécurité, pourquoi souhaite-t-il l'emmener là où se trouve le danger ?
À ce propos :
"Sur le moment, je ne songeai qu’à ma déception. En y repensant, sa réaction aurait dû m’avertir…"
Je comprends très bien ce que tu veux faire ici. Cependant, cela induit un procédé de rétro narration qui n'est utilisé nulle part ailleurs dans tes deux premiers chapitres.
On comprend déjà qu'il y a anguille sous roche, que sa façon d'esquiver le sujet n'est pas naturelle.
Comme je le suggérais juste au-dessus, tu devrais peut-être plutôt donner des éléments/indices supplémentaires qu'utiliser ce mécanisme, si tu veux mon avis.
J'espère que ce petit commentaire pourra te servir.
Si tu as des questions dessus ou sur un autre aspect, n'hésite pas.
Encore bravo pour ce très bon début et merci pour la lecture ! :)
Oui, on est dans le début du récit et les éléments se mettent en place "gentiment". Les vrais enjeux et conflits apparaitront plus par la suite, mais on restera également dans le mystère, la surprise et les rebondissements.
Tu as tout a fait raison sur la "rétro narration", Je ne le fais qu'ici, et c'est un procédé qui finalement est un peu trop facile, comme une esquive. Je n'étais d'ailleurs pas totalement satisfaite de ce passage, Je vais revoir ça.
Merci !
Un programme alléchant ! ;)
Par curiosité : comptes-tu faire éditer cette histoire ?
Mais si j'arrive à une version satisfaisante après beta lectures et révision, je tenterai la chose.
Bah, soyons positifs : quand j'arriverai à une version satisfaisante après beta lectures et révision, je tenterai la chose. ;-)
En attendant, l'histoire vit sa vie ici, et c'est déjà bien.
Sinon j'ai juste remarqué une "coquille" dans cette phrase " les ateliers de la compagne électro-faéerique". Je suppose que tu voulais écrire compagnie ?
On se retrouve aux chapitres suivants ! :)
Ah zut, oui, c'est compagnie. je vais corriger.
C'est un superbe début, qui comme tout les romans steampunk, me fait savourer ma lecture. J'aime beaucoup l'ambiance que tu installes, ces machines, et ton vocabulaire est vraiment riche, tu utilises des mots parfois oubliés, quelque chose de vraiment bien. Ce commentaire, comme je viens de commencer ton récit, ne sera pas spécialement constructif - hélas - mais je vais vite y remédier par la suite. ;) J'aime également beaucoup tes prénoms choisis : Hyppolyte et (Marie) -Léontine, ils correspondent incroyablement bien avec l'atmosphère. Il y a juste une petite phrase qui m'a fait tiquer tout au début :
- "J’avais réussi ! J’allais partir. Rien ni personne ne m’en empêcherait ! (...) " Je pense que dans ce passage, tu pourrais plus décrire l'émotion du personnage.
En tout cas, je me plais à te répéter que ton style d'écriture m'a vraiment convaincue. Cette lecture fut très savoureuse, et j'ai hâte de connaître la suite de ton histoire !
Que l'inspiration soit avec toi !
Pluma.
Dans le paragraphe qui t'a fait tiquer, tu aurais voulu plus de manifestations d'émotions de Léontine ? Elle ne peut pas trop hurler de joie à cause de sa gouvernante, mais il me semblait qu'on sentait quand même bien sa joie et sa libération à l'idée de quitter Rennes et sa famille.
Merci de ton passage, j'espère que la suite te plaira !
Ce que je veux dire, c'est que l'usage des points d'exclamations sonnait bizarrement dans ma phrase relevée. A la place de " J’avais réussi ! J’allais partir. Rien ni personne ne m’en empêcherait !" - Je mettrais plutôt "J'avais réussi ! J'allais enfin partir, et rien ni personne ne m'en empêcherait."
Je trouve que cela ferait plus fluide. Après c'est ton histoire, tu corriges ou tu ne corriges, j'avais juste envie de justifier mon tracas.
Voilà, plein de courage pour la suite ! ;)
C'est avec beaucoup de plaisir que je me plonge dans ce roman d'inspiration steampunk, si attendu !
C'est tout bête mais, d'abord, j'ai adoré l'intro. Tu as fait le pari d'utiliser une citation réelle et qui, objectivement, n'a rien d'alléchante. Et le décalage fonctionne à merveille ! Je me suis même surprise à sourire toute seule devant mon écran à considérer le décor "moche", décrit sans détour avec les mots de l'époque.
Les mots, justement, tu les manies suffisamment bien pour nous immerger dans une époque révolue, et sans tomber non plus dans une imitation des termes de l'époque : le mélange désuet/moderne fonctionne à merveille !
En tout cas, je suis bien embarquée par cette héroïne qui promet d'être haute en couleurs et reviens bientôt pour découvrir la suite de ses aventures !
Pour le langage, j'ai essayé de bannir les expressions trop modernes, sans pour autant coller au langage de l'époque qui aurait été trop désuet. Je suis preneuse si tu vois ds choses qui te paraissent trop modernes quand même...
Merci pour ton passage !
Le résumé de ton histoire ayant rapidement piqué ma curiosité, je me devais de poursuivre par la lecture de ce premier chapitre !
L'entame de celui-ci avec cette citation a achevé de me convaincre XD ! Quelle vision de Rennes (que je connais un peu, mes parents y étant nés et y ayant vécu de nombreuses années...).
Il y a tant à dire sur ce chapitre : l'ambiance, les personnages, les décors... On y est sans problème, de la chambre de Marie-Léontine à la gare, et même à Paris qui a tout l'air de la ville rêvée... Tu l'auras compris, j'aime beaucoup !
À bientôt ;)
Je vais continuer ma lecture en tout cas, je suis bien accrochée déjà !
Contente que l'ambiance te plaise, on ne va toutefois pas rester en Bretagne bien longtemps...
Alors avant toute chose, j'adore l'ambiance qui se dégage de ton texte et de ton personnage. Ça a déjà été dit plus bas, mais on a vraiment l'air d'y être et l'histoire a l'air d'être fichtrement intéressante.
Je pense que je vais beaucoup aimer Léonie découvrir Paris (et les faés !)
Rajouter ce tout petit élément dans l'histoire nous rend encore plus curieux de savoir ce qu'il se passe ! Et ça a l'air de ressembler à du faux steampunk à la manière du Paris des Merveilles de Pierre Pevel.
Enfin bref, j'ai hâte de suivre l'histoire de Léonie à Paris !
Wahou ! L'ambiance de ton premier chapitre est incroyable. On est directement plongé au début du siècle dernier, mais avec ce quelque chose d'étranger, d'intriguant et de vaguement inquiétant. Déjà j'ai envie d'en savoir plus sur les faées et leur technologie.
J'aime déjà Hippolyte et Léontine et j'ai hâte de voir leur arrivée à Paris :D
Tant mieux si l'ambiance te plait, en tout cas, je suis bien contente que tu viennes te promener dans mon Paris faéerique (ils ne vont pas tarder à y partir !). <3