Déjà trois jours que la jolie Bianca s’est réveillée et à découvert son nouveau corps, à présent gravé par les flammes de l’enfer. Bianca a mit du temps à accepter que c’était bien son corps, que ces hématomes et ces brûlures lui appartenaient. Mais maintenant, elle le sait. Bianca n’en est pas fière, mais elle a accepté, et cela n’a de valeur que dans le cœur de ses parents qui ont exprimé tant de peur pour elle qu’elle en étouffait.
Bianca, elle est cette fille un peu distante, et pas très bavarde. Cette fille pas forcément timide, mais réservée, qui jamais ne lève la main en cours. On la blâme pour ça, mais Bianca a peur de l’échec, car si pour elle ce n’est pas parfait, cela n’en vaut pas la peine.
Au-delà d’une peur obsessionnelle de l’échec, elle a peur du jugement. Les rires de ses camarades. Personne n’a de raison de la juger, mais Bianca le sait, on parle d’elle dans son dos. Dans une classe de CM1, c’est assez étrange de se juger ainsi, mais la génération a évolué, oubliant d’ailleurs sur la ligne de départ Bianca, qui se refuse à suivre la bêtise de ses camarades.
C’est sûrement la cause principale de son rejet dans son école, mais elle n’en pleure pas. Deux amis lui conviennent amplement, il ne lui en faut pas plus. Ses amies sont aussi jolies qu’elle. D’abord, il y a Léa, cette jolie brune aux cheveux ondulés et aux yeux marrons foncés qui reflètent sa ténacité. Mais c’est sans compter la chère Aylin, une irlandaise aux cheveux blonds et lisses, une peau blanche comme la neige, et de jolis yeux bleus qui viennent clôturer cette symphonie de douceur.
Toutes les trois, elles sont inséparables. Ça ne fait pas si longtemps que ça qu’elles se connaissent, mais comme chaque enfant, elles ont connues leurs moments d’insouciance ensemble qui les ont rapprochées au fil du temps.
Ce sont les traits doux de la petite Aylin qui ont poussé Bianca à aller la voir, et c’est la dorure des cheveux de Bianca qui ont frayé un chemin à Léa pour une rencontre dont jamais elles ne se sont lassées.
À l’âme brûlée de Bianca il manque son amour le plus pur, l’amour amical, cet amour insouciant et dévastateur, cet amour passionnant et brûlant, cet amour merveilleux, mais cet amour à manipuler avec précaution, au risque de se brûler les ailes dans les flammes de cet amour purement platonique.
Avec ses amies, Bianca n’en doute pas, elle pourrait retrouver les criminels de son écurie. Elle ne sait même pas si sa ponette est encore en vie. Elle est fabuleuse, sa ponette. Chaque fois qu’elle la voit, elle l’admire un petit peu plus. Elle la voit toujours différemment mais ses yeux brûlent toujours de la même passion quand elle regarde la jolie bête galopant dans son pré.
Elle lui manque, sa ponette, Morphée. Elle espère la revoir en vie. Bianca n’est pas certaine de tenir le coup dans le cas contraire. Morphée lui redonne l’espoir, un espoir enflammé qui met en feu son cœur à chaque fois, et lui donne des ailes.
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