Parfois, je comprends pourquoi j’aime écrire. Pourquoi j’aime laisser mes pensées s’imprimer, s’exprimer, se déployer, m’abandonner. Et souvent, c’est quand le bleu emplie mon monde. Sans le submerger, juste en s’invitant et me demandant de lui faire une petite place, prônant l’équilibre de ces jours heureux.
Mais j’aime écrire pour me battre. Me battre contre ce monde, ce temps, ces attentes. Lutter contre tous ces poids qui ne me correspondent pas, lutter pour simplement respirer et enfin être moi.
Mais par moment, j’aime écrire pour me rappeler que je suis seul. Cette solitude, cette condition, c’est notre combat commun, toujours en silence, inévitable. Et lorsque je vois les efforts de toutes mes lumières pour devenir nous et abandonner le un, je me sens comme tenu de me joindre à la lutte et d’abandonner ma solitude.
D’abord timidement, je partage mes rires, puis avec plus de hardiesse, je partage mes pensées, et enfin totalement, je partage mon amour et mon bonheur. Mais le monde intervient et nous impose de nous quitter, et me voilà le cœur ouvert, sans personne avec qui partager, me voilà de nouveau seul.
C’est avec soulagement maintenant que je retrouve cet état, phare au milieu de cette mer changeante, il représente pour moi l’unique constante de ma vie.
Et c’est pour cela que j’aime écrire, car je suis face à moi, seul, parfois ces mots que j’envoie au vent me reviennent charger d’amour, mais ce sont mes mots. Je marque mon monde à travers ces pensées.
Elles sont la preuve que je suis, sans beauté ou vérité, je suis. Seul car telle est ma condition et c’est ainsi que je m’aime. Esseulé commun.