Anthony
Anthony étire son bras gauche vers le bouton d’ouverture automatique de la fenêtre, appuyant plusieurs fois jurant à voix basse avant de finalement réussir à laisser passer un peu d’air. La densité des arbres environnant n'empêchent malheureusement pas les nombreux rayons du soleil de taper contre la carrosserie de la voiture, l’air en devient pratiquement irrespirable. Quelle idée de partir en plein août. La prochaine fois il s’organisera un peu mieux, cela lui évitera de perdre la moitié de l’eau présente dans son corps sur le siège conducteur de sa petite AX. Il essaie tant bien que mal de relativiser, avec un peu de chance cette petite escapade va lui permettre de faire exploser les vues de sa chaîne YouTube, après tout c’est ce que les gens veulent non ? Un endroit abandonné, une histoire dramatique, un peu de frisson, de beaux plans de caméra et le tour est joué. Il en est certain, ça va faire un carton.
En attendant, l’après-midi est déjà bien entamée et ils n’ont croisé ni habitation ni village depuis près d’une heure. La route bordée d'arbres s'étend à perte de vue, et la terre sèche et craquelée a depuis longtemps remplacé le béton bien lisse des grandes villes. Dehors seul le bruissement du vent dans les feuillages et le ronronnement saccadé de son moteur se font entendre. L’absence de bruit lui semble étrangement bien plus assourdissant que les klaxons et murmures constant des passants qui l'accompagnent du matin au soir.
Ses recherches n’avaient pas menti, comme prévu l’endroit est bel et bien isolé, perdu en pleine forêt française. Cest parfait.
Il essuie d’un geste rapide la sueur qui lui coule lentement sur le front, avant de tourner le volant sur la droite, suivant le chemin de terre qui, au fur et à mesure des kilomètres s'amincit à vue d'œil. Ce qui est moins parfait en revanche, c’est d’avoir des températures frôlant les trente-quatre degrés, si tout se passe bien ils perdront un peu de chaleur avec la tombée de la nuit. L’idée de suer aux moindres de ses gestes, surtout avec tout le matériel qu’il transporte ne lui donne pas forcements envie,ça aussi il aurait dû y réfléchir au préalable.
Des bruits sec et réguliers à sa droite le sortent de ses pensées. Cela fait plus de quatre heures qu’ils roulent et sa passagère commence visiblement à s’impatienter, ce qu’il devine aisément au son du tintement de ses doigts contre le rebord de la fenêtre entrouverte. Quelques secondes plus tard, ce sont des soupirs ennuyés qui s’ajoutent à la cacophonie. Loin d’être étonné, il lève les yeux au ciel d’un air amusé.
« Okay, je savais que c’était une mauvaise idée de t’emmener pour un trajet aussi long »
La jeune femme se retourne vers lui, un air faussement outré sur le visage, la main plaquée sur sa poitrine.
« Pardon ? Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, je suis la meilleure co-pilote que tu puisses trouver ! Absolument capable de rester en place, et sans râler qui plus est. The best of the best, Cinq étoiles sur TripAdvisor »
Il lui jette un rapide coup d’œil, faisant attention tout de même à bien garder son regard sur la route. Son débardeur gris qui lui colle légèrement au corps, et la rougeur de ses joues malgré sa peau halée prouvent qu’il n’est clairement pas le seul à souffrir de la chaleur. Il ne peut pas s’empêcher de remarquer qu’elle avait été plus intelligente que lui sur ce coup-ci, son short en jean et ses baskets basses était bien plus adaptés aux températures actuelles que son propre pantalon cargo et ses chaussures de chantier en cuir. Il a tellement voulu plonger à fond dans son rôle de vadrouilleur de lieu abandonné et soi-disant hanté qu’il en a oublié que l’été est bien installé. Elle replace les quelques mèches brunes de cheveux qui lui tombent devant les yeux, dans son chignon fait à la va vite, avant d’ajouter.
« Rappelle-moi encore pourquoi je suis en train de cuire dans ta voiture au lieu d’être au frais dans ton appartement ?
Un rire lui échappe alors qu’il tente de se replacer sur son siège, la sensation de son tee-shirt collant contre sa peau moite le fait grimacer légèrement. Mais il fait de son mieux pour ne pas se concentrer sur de si petits inconvénients.
« Parce que tu m’adore Lolah, et que tu ferais tout pour moi»
Elle se tourne complètement vers lui, s’accoudant sur la portière et plisse le nez, le soleil faisant briller les deux anneaux qui s’y trouvent, une de ses nouvelles acquisitions. Malgré son amertume à peine cachée vis-à-vis du départ de son amie pour Paris, il ne pouvait pas nier qu’elle y semblait beaucoup plus heureuse, plus libre.
« Hm hm c’est ça » marmonna-elle, mais l’affection transpire à travers son air sarcastique.
« Et pas du tout car une certaine personne sera aussi là » Il ajoute d’un air faussement nonchalant.
Il entend son amie pouffer à sa droite, avant de lui répondre sur le même ton « Oh non absolument pas, je ne vois pas pourquoi je sauterais sur une occasion de la sorte, non vraiment aucun intérêt c’est plus marrant d’attendre après son quart au café tous les soirs en faisant comme si c’était toi que j’allais chercher »
Décidant de rentrer dans son jeu, il porte une main à sa poitrine à son tour, feignant la colère « Ouch, je savais que tu aimais quelqu’un d’autre. Saches que c’est fini entre nous, et que je garde le chat et l’appartement »
Elle pouffe à nouveau et lui rétorque, un sourire en coin « Ha ha, au moins moi j’essaie, monsieur je-n’ai-pas-de-sentiment-je-préfère-faire-l’homme-inaccessible-et-mystérieux »
« Peut-être que je suis vraiment inaccessible et mystérieux »
« Okay Shepherd, ces trucs-là fonctionnent seulement dans les séries télé pour ménagère en manque d’amour. Remarque si ton truc ce sont les femmes ayant la cinquantaine passée, ça peut fonctionner »
Anthony souffle d’un air amusé, il préfère se taire afin de rester concentré sur la petite route terreuse qu’il suit et qui, aux furs qu’ils avancent, devient de moins en moins visible. De plus, il sait qu’il est impossible d’avoir le dernier mot avec elle, c’est comme si son cerveau bouillonnait constamment de nouvelles répliques préconçues, et avec le temps il a appris à laisser passer au risque de se retrouver à se lancer tout deux la balle pendant des heures. Et pour le moment, il se doit de rester concentré.
Cela fait un mois qu’elle est revenue dans la région pour les vacances et il redoute déjà son départ la semaine prochaine. Lolah n’a jamais manqué de le soutenir, peu importe l’idée folle qui lui vient en tête, elle ne doute jamais de lui et ce depuis des années. Depuis qu’il se sont rencontrés en fait. Arrivé au collège en pleine année, Il s’est retrouvé dans la même classe qu’elle et très vite, il sont devenus inséparables. Depuis rien n’a changé. Toujours la première à visionner et partager ses nouvelles vidéos, toujours là pour l’encourager quand il a des doutes, et ce malgré les kilomètres qui les ont séparés tout au long de cette dernière année. Et même si elle a beaucoup moins de temps à lui accorder dû à un emploi du temps très chargé, il se rend bien compte qu’elle ne peut rien y faire, et surtout qu’elle essaie de se rattraper au mieux lors de ses visites.
C’est donc sans surprise qu'à peine il eut évoqué l’idée de partir en expédition une nuit complète que son amie cherchait déjà l’emplacement exact du lieu et les itinéraires sur son téléphone.
Et en une semaine tout était prêt et organisé.
La voiture entreprend un dernier virage à droite, longe des pins plus épais les uns que les autres, avant de se retrouver face à un ancien portail en fer à peine visible à travers les mauvaises herbes et le lierre qui s’y entremêlent farouchement. Les plantes grimpantes, à moitié brûlées par le soleil et le manque d’entretien évident de la zone donnent à l’entrée un air lugubre. On peut très bien l'imaginer tout droit sortie d’un jeu d’horreur.
Il s'arrête, enclenchant le frein à main souhaitant prendre quelques secondes pour observer les lieux. Ce n’est qu’en se penchant par la fenêtre qu’il se rend vraiment compte de la hauteur impressionnante du dit portail et de son état de décrépitude avancé. Grignoté par la rouille et recouvert de mauvaises herbes, on peut facilement deviner qu’il n’a pas été touché depuis un bon nombre d’années. Collé à lui, de gigantesques grilles en métal, tout aussi rongées par le temps, s’étendent à perte de vue de chaque côté.
Un frisson d’impatience le traverse, et il ne peut s’empêcher de sourire malgré l’énorme panneau « Entrée Interdite » posé à droite des deux portes en métal. De toute manière ce n’est pas comme s’ils venaient pour vandaliser les lieux, ils entrent, filment leur vidéo et repartent comme si de rien n’était. Il n’est pas le premier à faire ça et ne sera surement pas le dernier. Surtout en ce moment, où les hashtags « paranormal » « hanté » « lieux abandonné » et « urbex » sont les plus vus et partagés.
Le soleil se reflétant sur les barres en métal, l’air chaud de la forêt ainsi que la musique alternative qui joue à bas volume à travers la radio de sa voiture, fait naître en lui un élan d’enthousiasme. Il n’a qu’une hâte, s’installer et commencer à tourner. Il voit déjà le titre racoleur de sa future vidéo en tendance YouTube, cette fois-ci, ça va fonctionner. Il le sait.
Lolah interrompt pour la deuxième fois son flot de pensée en soupirant. Anthony se demande pendant une seconde si la jeune femme fait exprès ou s’il était réellement difficile pour elle de tenir en place plus d’une minute.
« Okay dis moi qu’on est arrivés, j’ai mal aux fesses, mes jambes ont besoin de bouger, et je suis en train de me dessécher à rester enfermée dans ta voiture, qui je tiens à rajouter, n’a pas de clim ce qui devrait être un crime en 2023 »
Un rire lui échappe malgré lui dans un souffle. Il rentre sa tête dans l’habitacle en métal avec aisance et déverrouille le frein à main, son sourire toujours aux lèvres avant de tourner la clef sur le contact.
«T’es insupportable, tu le sais ? »
Elle hausse les épaules essayant de garder un air sérieux mais sans grand succès « ça fait partie de mon charme » Quelques secondes passent et elle doit remarquer quelque chose dans son regard car elle ajoute d’un ton qui ne laisse aucunes place aux arguments. “Hey Tony, détends- toi ça va le faire.” Ses yeux ocre le quittent et se posent sur le paysage verdoyant qui défile par la fenêtre “Il y a pas de raison que ça fonctionne pas, t’as ce qu’il faut pour attiser l'intérêt des gens”
Anthony lui répond d’un sourire, la remerçiant silencieusement, il sait qu'elle le voit dans le reflet du retroviseur. Il est vrai que maintenant qu’ils arrivent, le stress commence à monter. Mais il s’en sort toujours bien, il n’y a pas de raison pour que ça change. Le jeune homme se concentre à nouveau sur la route, tourne le volant et s’engage à droite du portail, navigant entre l’énorme grillage de fer et les arbres et s’enfonce un peu plus loin dans la forêt. La personne qui l’avait contacté par mail lui a indiqué qu’en suivant la droite sur quelques mètres, il trouverait un passage à travers le grillage. Il a essayé de se renseigner sur internet, mais n’a étrangement trouvé que très peu d'informations sur le lieu. Seulement deux trois articles de blog, et pas des blogs des plus fiables qui plus est. Ce qui l'étonne au vu des bâtiments gigantesques qui commencent à se dresser devant eux. Aucune chance qu’il soit passé inaperçu autant de temps. Et encore moins qu’aucun autre « chasseurs de fantôme » amateur ne soit venu.
Le feuillage coupant une bonne partie des rayons du soleil, une fraîcheur fortement appréciable se fait brièvement sentir et Anthony se surprend à expirer de contentement.
Effectivement Il est l’exemple parfait du gamin ayant grandi en pleine ville, toujours entouré de bruit, de murmures, de personne qui marchent d’un air pressé le regard hagard, vivant au rythme des boutiques et des horaires de bureau. Il s’est toujours laissé porter par ce rythme-là, à essayer de voir le plus de monde possible, à travailler, s’occuper de son frère, sortir, pour recommencer le lendemain. Et le jour suivant, et celui qui suit après celui-là. La solitude a toujours été un fardeau pour lui, entre son père hors du paysage depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne, et sa mère qui semble penser que ses enfants ne sont pas sa priorité, il a toujours fait ce qu’il peut pour combler ce vide, consciemment ou inconsciemment, il n’en est pas vraiment certain et d’ailleurs il fait tout afin éviter d’y penser. Toujours en soirée, au travail, à bûcher ses vidéos, ou même à streamer en direct, constamment occupé, s’en est devenu vital.
C’est aussi la raison pour laquelle il a demandé à plusieurs personnes de se joindre à lui. Enfin une des raisons. Passer la nuit dans un lieu abandonné en pleine forêt tout seul ? Non sans façon, réellement hanté ou pas, il ne l’avouera jamais à haute voix, il est hors de question qu’il reste enfermé là-dedans avec sa caméra pour seule compagnie. Il n’a aucunement envie de poster un plan de lui en train de se faire dessus au moindre bruit de chouette ou autre quelconque animal nocturne, vraiment, de plus qui sait ce qu’il y a dans cette forêt. Il avait regardé assez de mauvais films d’horreur pour savoir comment ce genre de scénario se termine généralement.
L’autre raison logique serait de dire qu'à plusieurs ils couvrent un plus grand terrain, et que cela lui permet d’avoir plusieurs points de vue. Mais pour être complètement honnête, la fin des vacances arrive à grand pas, tous vont retourner à leurs études, aux révisions, aux examens et soirées étudiantes. Sans lui. Il restera bloqué dans cette routine barbante autour de laquelle sa vie s’est construite malgré lui. Alors oui, ils se verront toujours, il n’en doute pas, mais les cercles dans lesquels ils évoluent tous sont tellement différents, et tristement il sent qu’il n’a sa place dans aucuns d’eux.
Sa vieille AX avance de quelques mètres faisant craquer des branches desséchées sous ses roues avant de s’arrêter lentement à côté d’un vieux chêne. Le grillage à leur droite arbore un énorme trou, et au sol, les traces de pneus et d’herbes écrasées laissent deviner qu’une autre voiture, bien plus imposante que la sienne, s’y est faufilée il y a peu. Soulagé de voir qu’il n’a pas été berné par un imbécile en manque d’occupation comme l’a suggéré Lolah au début, Il tourne le volant et s’engage à l’intérieur du passage sans plus attendre. Une grimace apparaît contre son gré au son des branches sauvages qui frappent la carrosserie de sa voiture. Il prend mentalement note d’aller la laver dès qu’il rentre, elle est déjà dans un état passable pas besoin qu’elle soit sale en plus de ça.
« Yes, enfin t’imagines pas à quel point j’ai hâte de pouvoir étirer mes jambes » S’écrie Lolah d’un air impatient, puis elle jette un regard par la fenêtre elle ajoute « On n’est pas les premiers arrivés, tu crois qu’ils nous attendent depuis longtemps ? »
« Hum, j’en sais rien, je pense pas. Daniel n’est pas du type patient je pense qu’on aurait eu un appel, ou un message si ça avait été le cas. » Un rire sort de sa gorge malgrés lui« Ou plusieurs, à la suite, avec pleins de points d’interrogations »
« Ouais c’est pas faux » Elle grimace, cette grimace joueuse qu’elle arbore souvent, son coude s’appuie contre la portière afin qu’elle pose sa tête sur son poing « De toutes manière est ce que tu l’a déjà vu détendu une seule fois depuis qu’on le connaît ?”
Elle n’a pas vraiment tort, mais préférant éviter de lui montrer il décide de tempérer les choses. Histoire de ne pas rentrer dans son jeu. c’est généralement toujours un peu explosif quand ces deux-là se retrouvent dans la même pièce, rien de bien méchant mais il compte bien éviter les histoires ce soir.
« Okay, il est pas si coincé que ça »
Lolah lui lance ce qu’il prend, et à raison, pour un regard absolument pas convaincu, le sourcil droit levé bien haut. Il tourne le volant afin de s’engager vers les bâtisses qui se tiennent fièrement devant eux notant que c’est beaucoup plus grand que ce qu’il avait imaginé puis, pesant ses mots, il hésite.
« Bon, il est peut-être un peu rigide sur certains trucs, mais il sait être plutôt cool quand il le veut » le jeune homme passe sa main à travers les nombreuses mèches blondes collées à son front par la sueur et continue « Juste, s’il te plaît, vas-y mollo. Tu te connais, tu le connais, on vous connaît tous les deux. Bref, laisses couler Okay ? » Il lui jette un regard anxieux avant de se détendre sur son siège au son du soupir théâtrale de son amie. Du Lolah tout craché.
« D’accord, je vais essayer, mais c’est bien parce que c’est toi qui demandes ! »
« Je souhaite pas plus ! » Il lève les mains d’un geste défensif, sachant qu’il n’aura pas de meilleure réponse.
Arrivés au bout du passage, il avance lentement sa voiture et s’arrête quelques secondes plus tard, à l’ombre de deux gros chênes. L’imposante stature de ces derniers impose un respect indiscutable et leurs donnent l’impression d’être là depuis bien plus longtemps que les habitations en ruines qui, désormais, sont devant eux. Le moteur s’arrête avec un souffle de contentement, soulagé lui aussi que le périple soit enfin terminé. Anthony ouvre sa portière, et amène presque immédiatement sa main droite devant ses yeux dans une tentative presque veine de bloquer les vive rayons du soleil. Encore une chose auquel il n’a pas réfléchi avant de partir, mais c’est sans importance se rassure-t-il, car la luminosité ne sera plus un souci une fois à l'intérieur. Et encore moins de nuit.
La fraîcheur à l'ombre des feuillages est bien plus qu’appréciable, il se permet de prendre quelques secondes afin de laisser son corps se refroidir du mieux qu’il le peut et s’étire, grognant de soulagement au craquement sonore qui résonne le long de sa colonne. Lolah quant à elle, est penchée entre le siége passager et le tableau de bord, et fouille dans un sac à dos noir et gris posé à ses pieds, avant de sortir à son tour hors de la voiture, une paire de lunette de soleil aviateur vissées fermement sur le nez. Bien sûr qu’elle y a pensé et pas lui. A ce stade, il ne devrait même plus être étonné. Peut-être que la prochaine fois il lui demandera de préparer son sac aussi, afin d’être sûr de ne rien oublier. Il rigole tout seul à sa propre bêtise- ce qui amène un regard curieux de la brune à sa droite- qu’il fait mine de ne pas distinguer. Pas vu pas pris. Le jeune homme autorise enfin son regard à s'aventurer vers ce qui sera leur lieu d’accueil pour la nuit. Le secteur se compose de trois bâtiments..
Le corps du logis qui se dresse lugubrement au centre, est le plus gros des édifices. Ses murs, recouverts de pierres de couleurs sable et rougeâtres manquants à certains endroits, n’ont tout de même pas perdu de leurs charmes. Le toit, dont de nombreuses tuiles ont été détachées, témoigne lui de la dureté du temps et des intempéries. D’immenses fenêtres entourent les murs, certaines barricadées par des planches en bois fermement clouée, d'autres qui laissent entrevoir une noirceur que seuls des lieux tels que celui-ci peuvent dégager. Cette masse sombre et sépulcral se tient là, prête à l’enfermer dans ses entrailles. Mais cela ne le rebute pas, bien au contraire, il se frotte presque les mains d’empressement et, à défaut de pouvoir se précipiter à l'intérieur, il continue son inspection visuelle. La brise qui s’est levée fait tournoyer ses mèches humide de sueurs. Il distingue entre les herbes hautes, des petites dalles qui se rejoignent au centre avant de tracer un chemin sinueux en direction des trois bâtiments.
A sa droite, presque collée au premier, Antony peut apercevoir une plus petite bâtisse aux pierres légèrement plus sombres, presque noires. Bien que moins haute, elle n’en est pas moins saisissante, avec ses grandes fenêtres et son toit de briques noires. Sans trop pouvoir expliquer pourquoi, elle lui apparaît bien plus avenante que le bâtiment central. Ses fenêtres plus petites et sa porte recouverte de peinture verte écaillée, ne lui procurent aucune appréhension, juste une légère curiosité.
Pour ce qui est du dernier bâtiment, tout à gauche de la bâtisse principale, beaucoup plus petit, il est quant à lui à peine visible tellement les arbustes et les herbes sauvages semblent se plaire à cet endroit. Il s’avance, quittant l’ombre agréable des arbres et il peut distinguer une porte grise un peu tordue ainsi qu’une petite fenêtre horizontale sur la devanture, mais le reste est avalé par les branches de divers arbres et plantes. Le blond peut tout de même apercevoir le scintillement d’une chaîne en métal et d’un cadenas comme si le soleil lui-même lui pointait cette information du doigt.
A côté d’eux, une musique de rap qui lui est inconnue se laisse entendre à travers les portières ouvertes d’une audit grise.
C’est un premier chapitre efficace, qui présente vachement bien les relations entre les personnages, les enjeux, le tout avec un faux sentiment de sécurité ahahah!
Hâte de lire la suite!
Bon pour le moment ça va, on n'est pas dans le type d'horreur que je n'iame pas trop :P
Comme tu mentionnes que c'est un premier jet, je ne vais pas rentrer trop dans le détail de la forme, il reste pas mal de coquilles et quelques problèmes de concordance des temps (l'imparfait dans un texte au présent ne doit être utilisé que dans des cas très précis et parfois dans certaines phrases on dirait que tu oublies que tu écris au présent ^^°) qui gâchent un peu la lecture mais globalement le style est fluide et ça se laisse lire.
Pour le fond, on a une ouverture plutôt engageante, on a l'enjeu qui est posé rapidement, on sait pourquoi on est là. Le duo a de la personnalité - parfois peut-être un peu trop. Leur petit jeu de "parce que tu m'aimes et tu peux pas te passer de moi", sarcasme ou pas (ou sarcasme sur fond de vérité) est peut-être un peu trop insistant et redondant, c'est marrant une fois ou deux mais quand c'est systématique ça devient un peu lourd, ça leur donne un côté sale gosse pas forcément nécessaire.
En tout cas tu nous introduis bien le lieu, l'ambiance et les personnages, même celui dans sa audi qu'on n'a pas encore rencontré, l'intrigue pique la curiosité et on a envie d'aller à la suite, donc je pense que pour un début le pari est réussi :) ?
Haha normalement ça devrait aller, je suis pas trés bodyhorror :)
Alors tu met le doigts sur un truc super intéressant parce que oui...J'oublie que j'écris au présent. C'est exactement ça. C'est la première fois que je le fait ( pour dire, à la base les trois premiers chapitres ont été mit au présent bien après ) donc oui parfois je me retrouve a me pincer le nez car mon temps se met à changer d'un coup.
Hmm je vois ce que tu veux dire, le but étant de montrer que Lolah est justement "trop", mais à raison je le fait surement un peu tôt, et un peu trop. Je vais relire et réfléchir à tout ça, faut pas que ça fasse lourd et que ça desserve les personnages !
Merci beaucoup pour ton retours !
On a vraiment envie de savoir la suite. Du coup, il y avait peut-être un chouia trop de descriptions (parce qu'on s'attend à une action trépidante)
Ah et je comprends pas trop la relation entre tes deux persos mais tu le gardes peut-être pour après
Oui plus je le relis plus je voit des choses, c'est loin d'être le jet final c'est certain !
J'essaie de laisser les choses et les personnages s'installés avant de mettre de l'action, mais je vais faire attention a ne pas trop m'attardée effectivement, ça serait barbant !
Alors pour ta dernière phrase j'y réfléchit depuis hier, et je ne sais pas si c'est une bonne ou mauvaise chose pour le moment. Peut être devrais-je indiqué un peu mieux que le ton du sarcasme est beaucoup utilisé ou, laisser comme dans la vrai vie, le doute planner. J'ai annoté ça, je vais réellement m'y pencher !
Merci beaucoup pour ton commentaire =)