Sous ce ciel d’un noir opaque, Londres resplendissait. Chaque fenêtre illuminée était une étoile. Ses rues, des constellations. La ville ne dormait jamais. Chaque nuit, elle volait au ciel son éclat et revendiquait son droit de briller. Seule la lune semblait capable de garder sa propre lumière. Ce soir, elle-même ne relevait pas le défi, absente de la voûte obscure.
Dans le quartier de Camden Town, les néons colorés luisaient fièrement sur les façades des bars et des discothèques. Des groupes de personnes, pour la plupart très jeunes, arpentaient les rues en échangeant accolades, bières et rires bruyants. Mais ce soir-là, Lester n’avait rien bu — ni avant, ni après avoir rejoint ces quatre skinheads devant le Thirty Beats. Cependant, il veillait à faire chanceler sa démarche comme la leur, et à ne réussir que trois fois sur dix son lancer de caillou à travers le goulot étroit d’une bouteille de bière vide. Trois fois plus d’occurrences que ses quatre camarades. Pas si suspect, mais assez impressionnant pour s’attirer l’admiration de Hailey.
La jeune femme aux nombreux piercings et aux cheveux rasés en sidecut avait accroché son regard au premier instant. Lester avait indéniablement retenu le sien. Il leur ressemblait quelque peu, avec une aura étrangement plus solennelle pour son jeune âge. Son T-shirt violet délavé, son blouson de cuir noir élimé, son jean sombre parsemé de trous et ses éternelles Doc Martens faisaient ressortir une peau blanche.
— Tellement blanche, insista Hailey en effleurant le menton lisse du jeune homme avec des doigts taquins, qu’on dirait que tu l’as volée à la lune.
Lester rit avec elle, assis sur le muret du parking tandis que les trois hommes s’affrontaient à leur jeu d’adresse perdu d’avance. Hailey les regarda d’un air amusé, faisant passer à Lester le joint qu’ils se partageaient depuis quelques minutes.
— C’est qu’une question de minutes avant qu’ils se défroquent et qu’ils se lancent le défi de pisser dans les bouteilles à un mètre cinquante de distance.
Lester émit un ricanement mi amusé, mi désolé.
— Je suis pas sûr d’avoir envie de voir ça, dit-il avant de tirer sur le joint.
— Moi non plus.
Elle tourna la tête vers lui, son épaule étroite appuyée contre le torse de Lester. Leurs regards se croisèrent encore une fois, de très près. Si près qu’ils pouvaient sentir le souffle de l’autre sur leur peau. Lester appréciait toujours cet instant. Celui d’une alchimie réciproque, sous le signe de l’alcool, de l’euphorie nocturne, et d’autres choses plus sombres qui venaient avec la nuit. Il s’appliquait à ne lui montrer que les facettes lumineuses de ce moment qu’ils partageaient.
Abandonnant le joint sur le bord du muret, Hailey se leva, la main pâle de Lester dans la sienne. Il se laissa entraîner au-delà de l’enceinte du parking. Son regard refléta la chaleur et l’impatience qu’il perçut dans les yeux de la jeune femme. Ils remontèrent la rue, repassèrent devant les lumières colorées du Thirty Beats, croisèrent d’autres couples — d’une vie ou d’un soir — qui déambulaient comme eux. Les rires, les conversations et les chemins ne cessaient de se croiser. Son bras par-dessus celui de Hailey, Lester était conscient de devoir s’éloigner du tumulte. Leurs intentions étaient les mêmes. Pour l’instant.
Sous le préau désert du marché fermé depuis des heures, ils s’arrêtèrent, se rapprochèrent l’un de l’autre. La main froide de Lester se posa sur la joue de la jeune femme. Le contact était léger, doux, n’emprisonnait aucun des mouvements de Hailey. Elle ne recula pas. Les ombres masquaient les traits de sa rencontre d’un soir. De toute façon, ses yeux mi-clos ne se focalisaient nulle part, perdus dans une brume de béatitude. Ses lèvres chaudes touchèrent celles du jeune homme, et se refroidirent à leur contact. Elle frissonna.
Contre la lumière de la rue qu’ils venaient de quitter, leurs silhouettes noires n’en formèrent qu’une, puis se fondirent dans celle du pilier lorsque Lester y poussa doucement Hailey. Le dos de celle-ci rencontra la surface lisse et dure. Sa main décorée de nombreux anneaux alla se perdre dans les mèches noir corbeau du jeune homme, tandis que le baiser s’approfondissait. Sa deuxième main descendit le long du torse et du flanc de son partenaire d’un soir, jusqu’à ses hanches. Elle sentit un toucher délicat et sensuel descendre vers les siennes.
Le baiser se rompit, et leurs visages restèrent proches, emmêlant leurs souffles courts. L’obscurité n’avait de secrets que pour Hailey. Lester vit ses yeux mi-clos, sa bouche entrouverte et ses traits détendus. Il sut alors que le moment était venu.
Appuyant ses hanches un peu plus fortement contre celles de la jeune femme, il passa une main sous son menton et inclina sur le côté sa tête couverte de cheveux colorés. Les yeux vers le plafond noir et obstrués par l’obscurité, Hailey ne vit pas le visage de sa compagnie d’un soir changer, devenir moins humain, tandis qu’il révélait sa nature.
La respiration de Lester ralentit contre la peau chaude de sa conquête ; il glissa son visage dans le cou de Hailey, ouvrit la bouche. Quatre longues canines reflétèrent furtivement les lumière lointaines, avant de s’enfoncer dans la chair tendre. Les yeux de Hailey s’écarquillèrent, son souffle se bloqua dans sa gorge, et sa bouche resta ouverte en un cri silencieux.
Le sang chaud inonda la bouche de Lester, et ce fut son tour de frissonner. Il sentit les doigts de sa victime se crisper sur son épaule et sur son flanc tandis qu’elle tentait de le repousser. Il maintint son poids contre son corps et ne bougea pas davantage que le pilier de béton.
À mesure que le sang coulait dans sa gorge, Lester sentait Hailey se détendre. À chaque déglutition, il lui volait un peu plus d’essence vitale, répandait un peu plus de chaleur dans son propre corps. Bientôt, celui de Hailey devint aussi flasque qu’une poupée de chiffon ; sa conscience fuyait hors de son enveloppe charnelle aussi sûrement que son sang. À travers la morsure, Lester sentait les battements affolés de son coeur. Dès que les pulsations commencèrent à ralentir, il lâcha prise.
La jeune femme tomba dans ses bras, et il s’agenouilla. Toujours penché sur son cou, il lécha à plusieurs reprises la plaie qui saignait toujours. Tout comme ses yeux d’un bleu pâle, sa peau diaphane laissant apparaître des veines sombres, ainsi que ses canines acérées, sa langue anormalement longue criait son inhumanité.
Cependant, le saignement s’atténua. Lester allongea délicatement Hailey au sol ; ses paupières tressautaient. Au bord de l’inconscience, elle ne parvenait pas à garder les yeux ouverts. Avec des gestes précis et accoutumés, le jeune homme sortit de la poche de son manteau un bandage propre qu’il utilisa pour couvrir la morsure. Il retira ensuite son blouson pour couvrir Hailey.
Agenouillé, il lécha soigneusement l’écarlate peint autour de ses lèvres pâles jusqu’à ce que les traces soient à peine visibles. Sa main se posa sur le front de sa victime ; sa peau blême n’était plus aussi froide contre celle de Hailey désormais. En revanche, la chaleur commençait à la quitter. Il pouvait le sentir. Il devait agir vite.
Fouillant les poches du blouson de la jeune femme, il en sortit son téléphone portable et composa le 112. Une voix féminine prit son appel en quelques secondes.
— Mon amie a besoin d’aide, dit Lester d’une voix claire et sans hésitation. Nous nous trouvons à Camden Town, Londres, près du marché sur Chalk Farm Road.
— Décrivez-moi la situation, la victime est-elle consciente ?
Hailey remua, tentant visiblement de se concentrer sur la voix de Lester. Elle luttait, mais elle était toujours là.
— À peine. Nous avons été attaqués par un animal. Elle a perdu beaucoup de sang.
— Cela vient d’arriver ?
— Oui.
— Quel genre d’animal ? Un chien errant ?
— Oui, je crois.
— Où a t-elle été mordue ?
— À la gorge.
Il y eut un silence. Peut-être s’étonnait-elle d’entendre qu’une femme avait survécu à une morsure de chien à la gorge, peut-être s’affairait-elle déjà à leur envoyer une ambulance. Lester ne la pressa pas. Les appels se passaient toujours ainsi, lorsqu’il composait ce numéro à la fin d’une chasse couronnée de succès.
Par la suite, sa correspondante lui donna des instructions classiques pour ralentir le saignement et réchauffer la victime. Rien que Lester n’ait pas déjà fait.
— Nous vous envoyons une ambulance, dit-elle enfin. Essayez de maintenir votre amie consciente.
— Merci.
Il raccrocha, replaça le téléphone dans la poche du blouson de Hailey, puis se pencha pour examiner son cou. Le saignement avait ralenti sous les effets de sa salive, mais une diffuse marque rouge prenant vaguement la forme de sa mâchoire commençait à apparaître à travers le bandage blanc.
Sa main et son regard revinrent sur le visage de la jeune femme. Elle le voyait sans doute à peine, mais un sourire triste étira faiblement les lèvres de Lester.
— Je suis désolé. J’ai fait de mon mieux.
Sous l’obscurité du préau, il resta à ses côtés. Sa main caressait doucement ses cheveux, et sa voix continuait de lui parler. Entre les piliers, elle s’embellissait de résonances intrigantes, qui accentuaient la mélancolie de son timbre.
Une éternité plus tard, les sirènes hurlèrent sur Chalk Farm Road. Un grand véhicule blanc freina sur le bas-côté ; deux brancardiers et un ambulancier en sortirent et se précipitèrent vers le marché couvert. Dans le halo vacillant d’un lampadaire, la jeune femme gisait près du préau. Les ambulanciers entourèrent Hailey et la chargèrent sur le brancard, lançant un coup d’oeil anxieux aux ténèbres que la nuit projetait entre les piliers marquant l’entrée du marché. Tous les jours, des centaines de personnes passaient à ce même endroit, lorsque le rideau de fer était levé. L’une des trois personnes en blouse blanche usa du faisceau de sa lampe torche pour percer l’obscurité, et ne vit rien. Ni chien errant, ni cet homme qui aurait dû être aux côtés de la victime.
# # #
Les tunnels du métro taisaient quelque peu l’effervescence de la nuit. Lorsque Lester emprunta enfin les escaliers de la station de Teddington pour sortir à l’air libre, les premières lueurs de l’aube teintaient déjà l’horizon d’un bleu doré. Ses yeux, même en ayant repris leur bleu sombre dans ce simulacre d’humanité qu’était son visage, se détournèrent de l’Est en se plissant. Fort heureusement, la lumière du soleil ne lui était nullement fatale. Il s’autorisait parfois même quelques heures de sortie en plein jour.
Mais pas aujourd’hui. La nuit avait été longue, mais agréable, et s’était terminée sur une note qu’il préférait toujours éviter. Mais le choix lui avait manqué ce soir. Aussi longtemps qu’avait duré cette morbide routine, Lester ne s’y était jamais vraiment habitué. L’expérience l’avait rendu doué, habile, plus imperméable. Mais en aucun cas il ne devait s’y habituer. Il tenait trop à ce qu’il perdrait alors.
Après quelques minutes de marche, le jeune homme arriva devant une petite maison prise en sandwich entre deux imposantes bâtisses de brique rouge. Sur la boîte aux lettre, une petite plaque décorée de fleurs et d’un soleil indiquait : Lester Enfield & Léonie Beauclaire.
Il tourna sa clef dans la serrure, entra et retrouva avec plaisir cette atmosphère réconfortante et familière. Une odeur de cannelle et de pain grillé flottait dans l’air ; Léonie devait être levée, en train de faire du thé et l’un de ces petits déjeuners à la française qui la liaient encore à son pays d’origine. Autre que son léger accent, bien sûr.
Laissant son blouson et ses chaussures dans l’entrée, Lester s’avança dans le salon. Au même moment, une jeune femme en pyjama pastel se retourna pour lui faire face, une cuillère à la main. Petite et menue, elle se tenait face au comptoir de cuisine au fond de la pièce. Ses cheveux courts étaient encore en bataille et ses yeux bouffis de sommeil.
D’une extrémité à l’autre de la pièce, ils se sourirent, et Léonie adossa ses hanches au bord du comptoir en posant un regard amusé sur son colocataire. Plus précisément, sur son T-shirt délavé et son jean troué. Ce n’était pas du tout son accoutrement habituel.
— Tu as passé une bonne nuit ?
— Parfaite. Et toi ?
— Géniale. J’ai très bien dormi. Tu devrais essayer.
Lester ne dissimula pas son éclat de rire, malgré la récurrence de cette conversation.
— Je dors, Léonie. Simplement, pas aux mêmes horaires que toi.
— Oui je sais : photosensibilité.
— C’est ça.
— Et puis, la nuit est plus paisible et propice à la réflexion paraît-il, dit-elle en répétant les mots de Lester. Mais c’est une manière bien extrême d’apprécier le calme.
— Peut-être.
Un léger sourire flottant toujours sur ses lèvres, Lester s’étira et vint s’asseoir sur le canapé du salon, une jambe repliée sous son corps. Léonie attendit que la bouilloire émette son bip caractéristique, puis sortit du placard une seconde tasse — la rouge, celle que son ami affectionnait. Elle la posa à côté de son propre mug jaune soleil avant de les remplir d’eau frémissante et d’un sachet de thé chacune ; un Oolong aux agrumes avec une touche de miel pour elle, un Rooibos nature pour Lester. Sans sucre ni lait.
Il accepta la tasse avec plaisir lorsque Léonie vint le rejoindre sur le canapé. Le thé, l’infusion et l’eau plate étaient bien les seules choses qu’il pouvait accepter lorsqu’elle voulait déguster quelque chose en sa compagnie.
— Je suppose qu’il est inutile de te demander si tu veux déjeuner.
— J’ai mangé en chemin, dit-il avec un sourire désolé. Mais merci. Ça sent vraiment bon.
En réalité, l’odeur du pain chaud, du beurre et de la confiture faisaient parti de ce qui constituait l’univers de cette petite demeure. Il percevait ces odeurs avant même de passer le pas de la porte. Elles étaient rassurantes, familières. En revanche, elles ne le mettaient pas en appétit. Sur sa langue, il sentait encore le goût du sang de Hailey. Entre ses mains, le Rooibos était encore trop chaud ; il en inspira profondément la vapeur par ses lèvres entrouvertes et parvint à en capter le goût.
Léonie soupira, depuis longtemps résignée à partager son lieu de vie et son loyer avec un point d’interrogation. Trois ans auparavant, lorsqu’ils avaient emménagé ici, Lester avait craint que ses secrets éveillent la méfiance de la jeune femme, ou qu’elle ne finisse par les découvrir. Cependant, elle se montrait respectueuse de ses limites malgré son insatiable curiosité et sa conversation fluide.
— Tu es allé à la bibliothèque ? demanda-t-elle avant de souffler sur son mug.
— Oui, je travaillais sur l’article du musée.
— Ah oui, l’exposition prévue sur la Seconde Guerre Mondiale, dit-elle avec un grand sourire. J’ai hâte d’y aller, il y aura des objets d’époques vraiment uniques ! Oh, et la prise de parole d’Oliver Brown, un vétéran de l’armée britannique !
Lester détourna les yeux du visage impatient et rêveur de Léonie ; elle était trop distraite pour remarquer le voile sombre qui s’abaissa brièvement devant les prunelles de son ami. En tant que passionnée d’Histoire, elle se jetait au coeur de chaque exposition et documentaire qui lui tombait sous la main. Lester, lui, les évitait.
Désireux de penser à autre chose, il reprit contenance.
— Il faudra libérer ton vendredi si tu veux profiter des deux jours, lui rappela-t-il en affichant un sourire malicieux. Pense à demander ton jour de congé.
Léonie se frappa le front d’un air théâtral et posa son mug tournesol sur la table basse.
— Mais quelle idiote ! J’ai complètement oublié ! Attends, je vais le faire de ce pas.
Elle se leva d’un bond énergique et contourna la petite table pour se tenir au milieu du salon, fixant un point sur le mur d’en face. Lester l’observa en silence sans se départir de son sourire.
— Excusez-moi, madame Beauclaire, s’apitoya Léonie d’un air timide, mais j’aimerais être libre le vendredi 4 Novembre. Ce serait possible ?
La jeune femme changea de côté d’un pas tournoyant tout en attrapant le plaid rose bonbon que lui tendait son colocataire. Elle le déploya et le plaça en cape sur sa tête et ses épaules en prenant un air sévère et coincé.
— Sacrebleu Beauclaire, vous en demandez beaucoup ! Vous tenez vraiment à faire couler la boutique ?
Léonie retira le plaid de sa tête, changea à nouveau de côté et reprit son expression timorée. Le sourire de Lester s’élargit.
— Mais madame, cet évènement culturel est si important ! Il participe à honorer la mémoire de ceux qui ont bravement combattu pour le pays. N’avez-vous aucune reconnaissance envers ces coeurs courageux ?
Nouveau changement de côté pour se faire face à elle-même. Le plaid tournoya et retrouva sa place par-dessus le visage sévère de l’actrice en herbe.
— Rooh, vous êtes décidément persuasive, Beauclaire. Très bien, votre vendredi 4 Novembre vous appartient. Nous fermerons boutique ce jour-là, après tout, comment peut-elle tourner sans vous ?
Énième pas de côté, le plaid s’abaissa, et Léonie prit un air faussement modeste.
— Oh, c’est vrai. Ça me fait plaisir que vous reconnaissiez ma valeur, madame.
Lester éclata de rire en même temps qu’elle devant cette performance. Léonie saisit le plaid en ailes de chauve-souris et fit mine de voler jusqu’au canapé, où elle retrouva sa place d’un bond.
— Voilà, dit-elle avec un grand sourire, c’est négocié !
Lester partit dans une nouvelle série d’éclats de rire. À son grand désarroi, Léonie était plus qu’une simple colocataire qu’il croisait en se levant en fin d’après-midi, puis en rentrant au petit matin ; elle était une amie, une âme d’une gentillesse incomparable, une personne intelligente, et une oreille attentive à qui il ne pouvait pas se confier. Il le déplorait souvent, mais leur amitié ne tenait que grâce au ciment de ses secrets.
— Bon, dit-il en inspirant profondément pour reprendre contenance. Je vais descendre dormir. Tu rentres à dix-huit heures, comme d’habitude ?
— Oui, et tu te lèves à dix-sept heures, comme toujours ?
— Oui.
— Tu as intérêt à ce que le thé soit prêt, l’avertit-elle en agitant l’index sous le nez de Lester.
— Il le sera, sourit ce dernier en repoussant sa main d’une pichenette inoffensive.
Léonie hocha la tête d’un air satisfait, puis se pencha pour reprendre son mug fumant.
— Au fait, ajouta-t-elle, je vais sans doute me répéter et obtenir la même réponse, mais tu es sûr de vouloir dormir dans la cave ? Je me suis habituée à ton train de vie nocturne, mais ça… Je t’avoue que ça me fait flipper. On a deux chambres à l’étage, au cas où tu aurais manqué ce détail durant la visite, avant l’emménagement.
— Eh, j’ai très bien aménagé cette cave, protesta Lester. Si tu y descendais plus souvent, tu t’en rendrais compte.
— Oh j’y descends bien assez souvent pour aller chercher une bouteille de lait ou un bocal de moutarde. Tous tes posters des Rolling Stones, Led Zeppelin et The Cranberries me regardent de travers. C’est le seul endroit dans ma propre maison qui me fout les chochottes, tu imagines ?
— J’imagine, répéta Lester. Mais je m’y sens bien. Je ne pourrais pas l’expliquer.
Une idée étrange germa dans son esprit. Il allait devoir rouvrir ses carnets et prendre quelques notes avant d’entamer sa journée de repos.
Le jeune homme se leva du canapé, traversa le salon et se dirigea vers le hall. À l’opposé de la porte d’entrée tournait une cage d’escalier montante ; en-dessous, une autre descendait sous terre. Il se retourna vers Léonie, toujours assise dans le salon, ses jambes repliées pour garder ses pieds au chaud.
— Passe une bonne journée, lui lança-t-il depuis l’extrémité du salon.
La jeune femme lui rendit un sourire amical, toujours enveloppée dans son plaid.
— Bonne journée à toi aussi.
Les escaliers en pierre le menèrent à la cave, dont il referma la porte derrière lui. Une fois en bas, il relâcha son attention ; dans un soupir détendu, il laissa son apparence se débarrasser du masque humain qu’il gardait en toute circonstance lorsqu’il ne se trouvait pas dans cette cave, ou qu’il n’avait pas l’intention de mordre. Sa peau passa de pâle à diaphane, des veines sombres devinrent apparentes sur son cou et ses tempes, ses yeux arborèrent un bleu fantomatique et ses paupières s’assombrirent. Quant à ses crocs, ils s’allongèrent et se croisèrent de haut en bas sous la barrière de ses lèvres sans en dépasser. Il s’était accoutumé à la douleur temporaire dans sa mâchoire lorsque certaines de ses dents bougeaient de place et que d’autres s’allongeaient. Cacher tous ces traits inhumains lui demandait un certain effort de concentration.
Lester n’alluma qu’une bougie sur son bureau et balaya la pièce du regard. L’endroit était effectivement bien aménagé pour une cave ; on y trouvait un lit dans un angle, une table de nuit, et une bibliothèque prenant un pan de mur. Un ordinateur portable, quelques bougies et un tourne disque se côtoyaient sur le bureau en bois. Directement à droite de l’entrée se trouvaient le coin auquel Léonie se cantonnait : des boites de conserve, des bocaux, une caisse remplie de pommes de terre, une autre de paquets de pâtes… Comme elle l’avait si bien décrit, une dizaine d’affiches et de posters se répartissaient sur les murs. De temps en temps, un autre s’y ajoutait ou était remplacé.
Lester traversa la pièce et s’agenouilla près du grand tapis reposant au sol devant les étagères remplies de livres ; il le souleva, révélant une trappe de pierre qui, malgré sa poignée, n’aurait pu être soulevée que par deux hommes adultes. Lester la saisit d’une main et la fit glisser de moitié comme si elle eût été faite de bois creux.
Le compartiment s’étendait au-delà des limites de la trappe et mesurait environ deux mètres de côté, pour un mètre de profondeur. Une partie de cet espace était occupée par un congélateur de taille moyenne. Quant au reste des objets, il était organisé en plusieurs coffres et sacs. Lester ne s’intéressa qu’à l’un de ces coffres, qu’il remonta et posa sur son bureau, avant de s’asseoir dans le fauteuil. Il souleva le couvercle, révélant trois carnets à la reliure de cuir usé. Celui dont il se saisit était de loin le moins éprouvé des trois.
Saisissait son stylo plume, il ouvrit le carnet à la dernière page écrite, et nota à la suite :
« Un endroit qu’un vampire considère comme son antre, et possiblement les endroits où il a récemment chassé, semblent effrayer d’instinct les humains qui foulent ces lieux.
Hypothèses : Phéromones ? Aura ? »
Lester n’était pas sûr de la manière dont il allait mettre cette théorie à l’épreuve. Considérant le contenu des deux autres carnets, cette pseudo-découverte faisait figure de détail. Cependant, les détails méritaient d’être relevés. De plus, cela ne faisait que conforter sa décision d’avoir transformé cette cave en chambre ; si sa présence prolongée dans un lieu mettait Léonie mal à l’aise, alors il préférait élire domicile dans cette pièce plutôt que dans la chambre qui avoisinait celle de son amie. Sans compter que son repos s’avérait bien plus réparateur sous terre qu’en surface. Autre détail qu’il avait soigneusement noté dans le premier carnet, plusieurs décennies auparavant.
Bientôt, le coffre regagna sa place dans le compartiment invisible, et le tapis fut soigneusement replacé par-dessus la lourde trappe close. Lester quitta son bureau et passa par le simulacre de salle de bain dans un renfoncement isolé ; pas de toilettes, juste un minuscule évier métallique à la tuyauterie apparente. Cela lui permettait au moins de boire et de se brosser les dents sans remonter au rez-de-chaussée. D’ailleurs, il poussa un juron imagé lorsque, pour la deuxième fois de la semaine, il brisa sa brosse à dents en deux d’un coup de crocs accidentel. Il devait absolument remédier à cela. Croisant son reflet dans le miroir, il passa une main dans ses mèches noir corbeau et réalisa qu’il devrait remédier à autre chose ; ses racines blanches commençaient à refaire leur apparition. Une simple teinture ferait l’affaire, comme d’habitude.
Pour le reste de la journée, il revêtit son propre pyjama et souffla la bougie sur son bureau, plongeant la cave dans une obscurité épaisse et confortable. Après s’être glissé sous les couvertures, face au mur froid, ce fut un sommeil troublé de cauchemars qui l’accueillit.
Je découvre seulement maintenant ton histoire. Sans être un fan des vampires ou des créatures urbaines, j'ai pris plaisir à lire ce premier chapitre prometteur.
J'aime ton style précis, coloré, imagé.
Je pense que je vais faire du rattrapage ;)
Je découvre ton texte à l'occasion du bingo de lecture qui m'aide à naviguer sur PA étant donné que je suis toute nouvelle :)
Du coup, chouette chouette, une histoire de vampire ! J'ai hâte de voir la manière dont tu vas explorer ce mythe, les choix que tu vas faire.
Lester me semble un "jeune" vampire dans la mesure où tu mentionnes que certains de ses carnets ont plusieurs décennies seulement, et il semble encore conserver une part d'humanité qu'il chérit, et j'aime bien la manière dont tu as traité ceci, avec sa réaction une fois qu'il s'est nourrit d'Hayley (il est resté près d'elle, a été prévenant, a prévenu les secours).
Et je trouve cela top aussi de découvrir son cadre de vie, et le fait qu'il vive en coloc avec Léonie qui a une sacrée personnalité, et qui ne se doute de rien. Ils semblent assez proches l'un de l'autre, bien que Lester ne lui ait rien révélé de sa condition de vampire (parce que bon, sinon il risque un peu de perdre sa coloc j'imagine :D ).
J'aime beaucoup la manière dont tu écris, et j'ai hâte de lire la suite (une fois que le bingo sera fini, je me pencherai sérieusement sur ton histoire).
A bientôt !
Merci de t'être arrêté.e sur cette histoire, ça me fait plaisir de te compter parmi ses lecteurs :)
Dans ma tête Lester était effectivement plus jeune que je l'imagine aujourd'hui lorsque j'ai écrit ces premiers chapitres, mais sa façon d'entretenir son humanité le caractérise toujours.
Content que les personnages et l'écriture te plaisent ! A bientôt !
Et bien, j'aime beaucoup ce premier chapitre ! Il se lit facilement et pose le décor.
J'aime bien également le fait que ce vampire fasse un effort constant pour avoir une apparence humaine.
Et puis les carnets évidemment, qui donnent envie d'en apprendre beaucoup plus sur ce vampire, qui donnerait envie de les avoir sous la main pour pouvoir les lire ! :)
J'essayerai de donner mon avis de temps à autres au fil de ma lecture !
Je rigole, ça me fait tellement plaisir et c'est même un peu impressionnant de lire ça à vrai dire xD merci pour l'intérêt que tu portes à cette histoire et au plaisir de te recroiser <3
Déjà : très emballée par ce début. Je suis de la génération Twilight et même si j'ai pris beaucoup de recul sur ces bouquins, leurs aspects problématiques et leurs clichés, je ne me suis pas totalement débarrassée d'une petite affection pour les histoires impliquant des buveurs de sang. Enfin, ça dépend lesquelles : et précisément, ici, je sniffe des ingrédients qui me plaisent bien. Qu'est-ce qui fonctionne le mieux dans les histoires de vampires contemporaines ? Pour moi, c'est la sensation de décalage avec les autres, d'inadéquation, qui touche juste, et aussi les questions de morale qui viennent se mêler à la nécessité de se nourrir. J'aime beaucoup aussi les carnets dans lesquels Lester mène visiblement des recherches sur sa condition. Le titre indique qu'ils sont importants, et c'est très cool : ce côté investigation m'emballe carrément.
En terme d'écriture et d'ambiance, ce premier chapitre fonctionne hyper bien. Pas de suspense inutile sur la vraie nature de Lester, un recours réfléchi aux teintes sombres qui contrastent avec la chaleur de sa coloc... D'accord avec Liné, d'ailleurs, ce serait bien qu'on ait (maintenant ou plus tard) une explication sur pourquoi s'être mis en coloc, ce qui est quand même sacrément risqué.
J'ai une autre remarque concernant ce premier chapitre et justement la discussion avec Léonie. Cet échange dévoile leur complicité et leurs habitudes de vie : très bien. Mais sur certains passages, je trouve les ficelles un peu grosses. Si c'est une scène du quotidien, ça me semble pas super crédible que Léonie (re)pose la question de la chambre dans la cave, ni qu'elle insiste sur leurs habitudes différentes. Faire des blagues dessus, oui, carrément, c'est d'ailleurs un bon moyen de montrer tout ça sans passer par des explications ; mais c'est peut-être un peu trop appuyé dans le dialogue, là. J'ai eu un coloc récemment qui restait éveillé une bonne partie de la nuit et qui n'émergeait de son lit qu'aux alentours de treize heures, sinon plus. Ça occasionnait pas mal de petites plaisanteries type "bon ben bonne aprèm !" quand j'allais me coucher mais que lui commençait sa journée, ou parfois des échanges sur le bruit, à quelle heure, etc. Mais jamais on aurait pris le temps de tout remettre au point comme le font Lester et Léonie ici. C'est peut-être du pinaillage, mais ce genre de conversations me donnent toujours l'impression d'avoir été écrites à destination du lecteur davantage que pensées comme un échange entre deux vraies personnes. Donc voilà, je t'en fais part, tout en considérant que c'est un truc qui se fait après tout, et que beaucoup de lecteurs/lectrices n'y trouvent rien à redire, aussi tu feras bien ce que tu veux avec cette remarque ! :)
Autre détail : le moment où Léonie se demande à elle-même un jour de congé m'a fait rigoler pour le principe, mais là aussi je trouve la blague un peu trop appuyée - toujours parce que j'ai du mal à me représenter une vraie personne se donner autant de mal (les volte-face ça demande de l'énergie !) pour une blague comme celle-là, toute drôle qu'elle soit. Un simple dialogue avec elle-même, sans les gestes, m'aurait davantage convaincue.
Je précise aussi que ces deux derniers points sont à nuancer en fonction du public à qui tu destines ton histoire. Ado, rien de tout ça ne m'aurait beaucoup gênée, j'aurais accroché sans problème ! Adulte, j'accroche d'ailleurs tout aussi facilement, mais j'ai maintenant un radar à procédés comme ceux-là. Je partage en espérant que ça puisse t'être utile, mais ça ne conditionne pas du tout mon appréciation de l'histoire, qui est fort grande :D À bientôt sur la suite !
Les Histoires d'Or m'amènent par ici à la découverte de ta plume :D Eh bien wow, d'entrée de jeu le style gothique se pose. Les atmosphères en clair-obscur me parlent fort, et dès la première phrase tu nous en donnes une belle illustration. Petit frisson par la suite avec les descriptions sanguinolentes, la nuit, l'angoisse, brrrr. L'ambiance fonctionne bien !
Le trio Lester, Hailey, Léonie intrigue aussi d'emblée. L'amitié entre Lester et Léonie promet des moments de rebondissements et des accrocs. Quant à cette pauvre Hailey... j'espère quand même qu'elle ne va pas y rester.
Lester, forcément je suis partagée. Il agresse une fille - certes pour manger - et même s'il ne le fait pas pas plaisir, brrrrr. Par contre, je suis touchée par ses quelques répliques un peu ironiques, et par cette attitude qu'il a quand même d'appeler les secours. Cela pose un personnage tourmenté.
Je poursuis avec curiosité =)
J’ai trouvé ce premier chapitre très bien écrit, j’ai pris grand plaisir à le lire. Tu introduis bien ton personnage vampire. On devine une personne sensible derrière son tempérament de tueur ; on se doute qu’il s’agit d’un leurre (ou pas ?). En tout cas, c’est intriguant. Sa pauvre colocataire ! Je suis sûre qu’il va lui en faire voir des vertes et des pas mûres !
Une simple teinture ferait l’affaire, comme d’habitude.
> Il contrôle et modifie son apparence, mais pas ses cheveux ??
Aussi, comme le chapitre est assez long, pourquoi ne l’as-tu pas coupé en deux au niveau du dièse ? Les deux scènes ne semblent pas directement connectées.
Je vais lire la suite,
Je découvre à mon tour ce récit grâce aux Histoires d'Or, et c'est une agréable surprise. Ta plume nous guide avec fluidité et efficacité, l'histoire est très bien racontée sans pour autant tomber dans le glauque ou le cliché qui entourent trop souvent un vampire.
Le passage de la romance à la morsure, l'empathie pour sa victime d'un soir, les transitions entre son apparence humaine et sa nature dissimulée, le fait qu'on ait à la fois plein d'informations sur le personnage et en même temps du mal à le cerner, tout cela forme un cocktail de mystère autour de Lester qui fonctionne parfaitement.
Je ne me suis pas du tout ennuyé dans ce chapitre, j'aime l'ambiance qui se dégage à travers de chacune de tes descriptions.
Bref, un premier chapitre très réussi.
A bientot
Ori'
Je profite des HO pour venir découvrir ton histoire (et Lester, on ne va pas se mentir) qui me faisait de l'oeil ^^ Très chouette ce premier chapitre ! Ta plume est très agréable à lire, belle et fluide, elle permet de parfaitement s'immerger dans le récit !
La première scène est vraiment bien menée, on ne sait pas à quoi s'attendre et on perçoit bien la complexité de Lester, qui la mord mais semble désolé et appelle une ambulance, le passage était très beau :) Et ensuite, Léonie a l'air si chou xD Sa relation avec Lester est assez touchante !
Je poursuis !
Excellent chapitre d'introduction. J'ai adoré la première scène, chaque rebondissement m'a surpris et paru bien trouvé. Commencer par une scène romantique assez tendre c'était cool, je me disais que ça allait me détendre (pourquoi n'ai-je pas pensé à la couverture, that's the question) puis il la mord au cou et semble désolé de le faire. C'est très intéressant aussi que Lester appelle une ambulance. Je ne suis qu'au début mais j'ai déjà l'impression qu'il a un très bon fond derrière ses pratiques monstrueuses.
L'écriture est très belle et j'aime bien l'ambiance londonienne, ça me change pas mal de mes lectures habituelles. L'amitié entre Lester et Léonie me plaît déjà beaucoup, je suis très curieux de voir comment elle réagira en découvrant son secret (oui je m'avance mais je ne sais pas, je sens que les non-dits font finir par briser en éclats).
Mes remarques :
"croisèrent d’autres couples — d’une vie ou d’un soir —" j'aime bien cette expression !
"du beurre et de la confiture faisaient parti" -> partie ?
Je poursuis !
Comme tu le supposes leur amitié n'a pas fini d'évoluer, les non-dits et les secrets finissent par ne plus passer si inaperçu que cela lorsqu'ils s'accumulent =P
Intéressant ce Lester ! J'aime bien les précautions qu'il prend pour sa victime (belle scène, d'ailleurs). J'espère pour lui que les prélèvements de son ADN ne le mèneront pas à lui ^^ Plus sérieusement, j'ai été embarquée par ton écriture et l'ambiance qui s'y dégage. Je poursuis ma lecture !
A bientôt :3
Voilà un certain temps que ton histoire dormait dans ma pile à lire. J'avais parcouru ce premier chapitre, ta plume déliée très agréable avait capté mon attention. Je ne suis pas papillon et comme j'avais d'autres histoires sur le feu, j'attendais le bon moment.
Je reviens donc vers tes carnets avec plaisir et curiosité. Tu sais d'entrée poser une ambiance et accrocher l'intérêt. Lester, malgré son petit travers, est un personnage qui retient l'attention. Sa nature ne fait aucun doute, mais son comportement est pour le moins inhabituel : il s’assure que ses victimes survivront, il vit en collocation et semble éprouver des sentiments d’amitié sincères pour Léonie. Toutes ces contradictions sont appétissantes.
Je suis curieuse de découvrir quel tournant va emprunter ton récit. Un plaisir.
A bientôt
Je suis une personne simple, je vois "Histoires d'or" et "Ambiance noire londonienne", je clique.
Je m'attendais bien à une histoire de vampires, et j'ai aimé que les premiers paragraphes nous présentent le cadre, le personnage, la nuit et la ville, sans que ce soit explicité. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, je suis même pas sûre que le mot "vampire" apparaisse une seule fois... Ça fonctionne très bien, puisque tu joues de toute manière avec les codes du genre et de la légende.
J'avoue avoir du mal à entrer en empathie avec Lester. Sa première grande action est d'agresser une femme, et même si je comprends bien qu'il a soif, qu'il ne l'a tuée et qu'il a appelé les secours, je pense à elle avant de penser à lui.
Une petite question de contexte, qui mériterait peut-être un éclaircissement (?) : qu'est-ce qui a poussé Lester à se mettre en coloc, vue sa nature ? Pas assez d'argent pour vivre seul ? La solitude ? La volonté d'être proche d'un-e humain-e pour l'étudier ?
A très vite pour la suite !
Je continue ma lecture avec plaisir !
Je suis content que Lester soit engageant pour toi, après tout c'est (principalement) lui qu'on va suivre ! Et on est d'accord que les petits secrets comme celui qu'il garde sont les plus drôles à révéler xD
En espérant que la suite te plaira !
Je suis venue ici après avoir lu un extrait que tu avais posté sur le discord et je ne regrette pas !
Déjà, j’aime bien Lester, je le trouve très touchant et je le trouve, paradoxalement, très humain.
J’ai également beaucoup aimé la scène de morsure, que j’ai trouvée belle, mais qui nous permet également de gagner beaucoup d’empathie pour ton héros.
Je pense que je lirai la suite avec autant de plaisir.
Je suis content de te voir ici et que l'histoire te plaise =D J'espère que la suite et la réécriture qui suivra te plairont tout autant !
"Sous ce ciel d’un noir opaque, Londres resplendissait. Chaque fenêtre illuminée était une étoile. Ses rues, des constellations. La ville ne dormait jamais. Chaque nuit, elle volait au ciel son éclat et revendiquait son droit de briller. Seule la lune semblait capable de garder sa propre lumière. Ce soir, elle-même ne relevait pas le défi, absente de la voûte obscure." Ce paragraphe d'intro fait un peu too much (ui c'est moi qui dit ça haha), en fait y'a plein de belles phrases, et je pense que les intercaler avec des détails plus terre-à-terre diminuerait ce côté too much, même si c'est très joli
"— Tellement blanche, insista Hailey en effleurant le menton lisse du jeune homme avec des doigts taquins, qu’on dirait que tu l’as volée à la lune" Très classe comme réplique, j'ai beaucoup aimé
"Quatre longues canines" On en a pas deux d'habitude ? Dans ce cas, c'est une spécificité des vampires ?
"Tout comme ses yeux d’un bleu pâle, sa peau diaphane laissant apparaître des veines sombres, ainsi que ses canines acérées, sa langue anormalement longue criait son inhumanité." J'ai remarqué quand tu fais la transformation de Lester, c'est un chouïa moins bien articulé que le reste. Ici, le passage sur la langue est assez lourd par exemple. Il y a une autre occurence où c'est un peu trop chargé en peu de phrases au moment de la cave
"leur bleu sombre dans ce simulacre d’humanité qu’était son visage" Un peu trop chargé ici aussi haha
"qui me fout les chochottes" Chocottes, non ? Je connaissais pas sinon haha
Enfin, mon retour global sur ce chapitre c'est.... C'est le feu ! J'ai adoré ma lecture, l'ambiance, la colocation, Lester, Hailey, Léonie. Le personnage de Lester, on rentre aussitôt en empathie avec lui, je l'aime déjà. J'ai aussi beaucoup aimé le passage de Léonie avec le plaid, qui faisait très naturel. Franchement, j'ai bouffé le chapitre comme pas souvent j'ai bouffé un chapitre sur PA, en me régalant. C'est beau, c'est dynamique, bref, j'ai passé un super moment de lecture et je regrette de pas avoir pu commencer plus tôt hahaha Bref, j'ai rien à suggérer dans l'immédiat en dehors de ce que j'ai pu dire, j'ai juste très très hâte de découvrir la suite
(Pour ce qui est des canines, on en a tous quatre, deux en haut et deux en bas, du coup les vampires aussi, c'est juste pas le même calibre haha)
Je suis aussi très heureux que ce chapitre te plaise autant, et surtout que les personnages te touchent - pour moi c'est ce qu'il y a de plus important quand je lis une histoire en tous cas. En espérant que la suite te plaira autant !
Un vampire quasiment humain ! Lester pourrait être un jeune homme tout à fait normal, avec une vie social, un boulot. Tu lui donnes beaucoup d'humanité et c'est assez rare dans ce genre de récit. J'aime beaucoup !
GK
Content que l'histoire te plaise !
Bref, c'est trop bien! Je suis pressé de lire la suite. Continue!!
Et oui Lester est censé inspirer plus de peine que de peur, en tous cas content de savoir que les personnages ne laissent pas indifférent =D
En espérant que la suite te plaira autant !