« Pulsion Secondaire : lien temporaire créé avec la personne ayant survécu à la morsure. Je ressens ses émotions durant un à deux jours après l’ingestion du sang, mais pas aussi vivement que mes propres états d’âme. Un peu comme si j’héritais de quelques vestiges de sa conscience. »
Les carnets de Cromwell, 1936.
Hailey avait survécu. Elle était profondément choquée, confuse et apeurée, mais elle se portait de mieux en mieux. Du moins, physiquement. Lester soupira ; toutes ces victimes à qui il laissait la vie subissaient bien souvent des thérapies afin de surmonter le traumatisme de l’agression. Il le savait. Autrefois, cela l’avait empêché de se nourrir durant plusieurs jours. Désormais, le temps et la pratique avaient relégué au second plan son sentiment de culpabilité. Cela avait fait de lui un chasseur scrupuleux, mais méthodique et gardant la tête froide. Le vampire faisait de son mieux pour laisser la vie à des victimes innocentes, mais il ne pouvait pas s’affamer. Le prix à payer était bien trop lourd.
Le métro s’immobilisa et Lester sortit du wagon avec le flot continu des travailleurs fraîchement libérés par leur patron. Désormais loin de Camden Town pour le plus longtemps possible, il avait repris son style vestimentaire habituel ; son caban noir par-dessus un T-shirt gris, et un jean sombre sans trou. Seules ses DrMartens l’accompagnaient encore. Ses cheveux d’ébène, récemment recolorés, étaient négligemment plaqués vers l’arrière. Même son attitude avait changée ; l’air insouciant et décontracté ayant attiré Hailey entre ses bras — puis entre ses crocs — n’existait plus. La posture droite, la tête haute et la démarche altière, Lester remonta les escaliers de la station et sortit à l’air libre dans le quartier de Hurlingham.
Il était seize heures trente. Heureusement pour ses yeux sensibles, les nuages obstruaient une grande partie de la lumière du soleil, comme souvent à Londres. Cependant, Lester n’appréciait pas cet horaire autant que la foule autour de lui ; tous ces gens étaient contents de rentrer chez eux, et il les enviait. En temps normal, le vampire dormait encore dans sa confortable cave aménagée, mais ce jour-là, il se devait d’honorer une rencontre avec un collaborateur diurne. Enfin, un rival collaborateur. Lester ne pouvait s’empêcher de tiquer à l’idée de demander des informations à Cole Burman. Ce n’était qu’un pigiste de bas étage dont les doigts de fouine claudiquaient sur son clavier au service des magazines people.
L’immeuble abritant les bureaux de l’association de journalistes se trouvait à un quart d’heure de marche de la station de métro. Lester sortit brièvement son téléphone de sa poche pour regarder l’heure : seize heures trente quatre. La légère tension qui crispait ses épaules s’atténua ; son rendez-vous avec Cole était prévu pour dix-sept heures. Tout allait bien. Il pouvait même se permettre un léger détour par Ewald Road.
Tandis qu’il longeait les façades claires des petites maisons du quartier, son regard dévia de l’autre côté de la rue, au numéro 13. Une courte allée en damier menait à une porte noire. Les fenêtres visibles de ce côté de la demeure révélaient deux présences et de l’activité. Un couple vivait ici. Quelques semaines auparavant, Lester avait suivi une femme dont le maquillage et les lunettes de soleil suffisaient à peine à cacher les hématomes. Une odeur de sang et de désinfectant la suivait où qu’elle allait — il la percevait en ce moment même. Un second passage dans cette rue, un vendredi soir, lui avait permis de surprendre le père de famille rentrer saoul. Plus tard dans la soirée, Lester avait entendu les cris, puis les coups.
Il vit l’homme passer devant la fenêtre. Tout semblait calme, pour l’instant. Une façade bien trompeuse, un peu comme ce maquillage anormalement chargé et ces lunettes de soleil. D’ici peu, elle n’aurait plus à les utiliser, décida Lester. Monsieur Norton était une proie différente de Hailey. Lui, ne survivrait pas à la morsure du vampire. Cela allait à la fois rendre un service à son épouse, et attirer un autre genre de problème à cette dernière. Peu importait. La manière dont elle allait s’occuper de ses deux enfants par la suite ne le regardait pas.
Lester ne s’arrêta pas plus de dix secondes, reprenant sa marche en direction des locaux de l’association. Lorsqu’il entra dans l’ombre du bâtiment, le jeune homme jeta un nouveau coup d’oeil à son téléphone ; seize heures cinquante-six. Son coeur et sa démarche accélérèrent en direction de la porte vitrée. Il sonna deux coups secs à l’interphone.
— Ouuiii ? grésilla une voix chantante à travers la plaque métallique.
— Burman, c’est moi. Ouvre.
— Aaah, Enfield ! claironna la voix de l’homme. Toujours aussi ponctuel, j’aime.
Lester inspira profondément en fermant les yeux. Le timbre chaleureux de cet accueil transpirait l’ironie par tous les ports. Tous ses échanges avec Cole Burman commençaient ainsi. Ils se terminaient aussi souvent de la même façon. Il regarda à nouveau l’heure ; seize heures cinquante-huit. Calme, il devait rester calme. Se concentrer sur l’obstacle à franchir, et non sur le danger qui arrivait, comme Oliver le lui avait appris.
— Ouvre, j’ai autre chose à faire de ma soirée.
— Oh tu me donnes des ordres en plus ? C’est toi qui voulais me voir, je te signale. Je devrais déjà être en route pour rentrez chez moi, Carole m’attend.
— Si tu m'avais donné ce que je voulais par SMS ou par e-mail, tu y serais déjà.
Il jeta un coup d’oeil à l’écran de son téléphone. Seize heures cinquante-neuf. Tendu, il attrapa la poignée et tira. La porte resta fermée.
— C’est bon, c’est bon, soupira Cole. Monte et entre, qu’on en finisse.
L’interphone bourdonna comme un frelon en colère, et Lester put enfin entrer dans l’immeuble. Il se précipita vers l’escalier et monta les marches quatre à quatre jusqu’au deuxième étage. Tout en marchant d’un pas pressé vers la porte des bureaux, il jeta un nouveau regard à son téléphone. Dix-sept heures. Il entra sans frapper et lâcha un soupir soulagé lorsque la porte fut refermée derrière lui. Il n’était pas en retard. Tout allait bien.
Tirant sur le col en pointe de son caban pour se redonner contenant plus que pour le rajuster, Lester s’avança d’un pas tranquille à travers l’open space ; l’immense appartement avait été réaménagé en espace de travail. Une dizaine de bureaux étaient répartis à travers les pièces, et la plus spacieuse d’entre elles comportait même quelques cloisons amovibles séparant plusieurs zones.
À cette heure, cinq personnes travaillaient encore sur les ordinateurs de l’association ; une sixième rassemblait ses affaires et s’apprêtait à prendre congé. Lester les salua avec un signe de tête courtois, excepté l’homme devant qui il s’arrêta. Cole Burman mesurait une tête de plus que lui. Le sourire quasi permanent, indélébile, la peau sombre, le geste qui joignait la parole dans une éloquence extravagante. C’était bien lui. Sa gorge était haute, d’une façon bien peu pratique, pensa Lester avec un rictus que Cole interpréta comme un sourire forcé. L’homme lui ouvrit les bras.
— Bienvenue par ici, cher visiteur ! Vous voulez une visite guidée ? La machine a café se trouve au fond, n’hésitez pas.
Lester haussa un sourcil.
— À quoi tu joues Burman ?
— Oh pardon, vous travaillez ici ? Ah oui, ça me revient. Lester Enfield, c’est ça ? Aussi surnommé "le pigiste fantôme de Hurlingham". Comment tu trouves ce titre ?
L’intéressé soupira d’agacement.
— Pour la énième fois, je travaille mieux depuis chez moi. Au moins je suis sûr de ne pas entendre tes fariboles.
Cole ouvrit la bouche, cligna des yeux d’un air abasourdi, puis éclata de rire.
— "Fariboles" ? Sérieusement, Enfield ? À quelle époque tu vis ? Plus personne ne dit ça.
Le vampire fit mine d’épousseter la manche de son manteau d’un air désintéressé. Cet endroit était bien trop lumineux pour qu’il l’apprécie, avec ses murs blancs et ses grandes fenêtres. Trop rempli par la présence exaspérante de Cole Burman, également.
— Je ne suis pas venu pour parler de la pauvreté désopilante de ton vocabulaire. Ce qui m’intéresse, c’est un détail de ton article sur Kelly Angel.
L’expression de Cole passa de outrée à surprise, puis confuse. Il croisa les bras.
— Un détail de mon article sur l’actrice mystérieusement disparue ? Tout l’article était excellent, objectivement parlant.
— Je manque d’objectivité. Tu as évoqué un lieu, un bar un peu… particulier dans lequel elle se rendait souvent.
— Le Lair of Biters ? Ce truc réputé comme un bar à vampires ?
— Oui.
— Pourquoi ça t’intéresse ? Rassure-moi, tu sais que les vampires sont juste un mythe qui fait fantasmer les ado, pas vrai ? Le Lair of Biters est un établissement fréquenté par ces gens, mais qui ont refusé de grandir. Des gothiques et des emos, tu sais. Kelly Angel en faisait partie.
Il toisa Lester d’un air pensif. Celui-ci savait déjà ce à quoi pensait son collègue.
— Honnêtement, ajouta Cole avec un sourire, j’imagine bien un petit Enfield de quinze ans fringué en noir, avec des bracelets à clous et des bagues en argent. J’ai visé juste ? Tu étais comme ça au lycée, pas vrai ?
— Pas du tout, se contenta-t-il de répondre avant de revenir au sujet. J’ai cherché le nom de l’établissement sur Internet, il semble que l’emplacement de ce bar ne soit connu que par son cercle de clients réguliers. J’aurais simplement besoin de l’adresse.
— Oooh, tu veux aller y passer tes soirées ?
— Non. C’est professionnel, rien de plus. Tu as l’adresse, oui ou non ?
Cole poussa un soupir résigné et se laissa tomber dans son fauteuil, devant son ordinateur. Après en avoir manipulé le trackpad pendant quelques instants.
— Tu sais, reprit-il, si j’étais toi, je passerais plutôt mes soirées avec la petite française. Si j’avais une coloc aussi jolie que Léonie, crois-moi, je travaillerais plus souvent depuis chez moi !
Lester le gratifia d’un énième regard las et exaspéré. Il n’était malheureusement pas le premier à formuler à voix haute que Léonie et lui devraient être "plus".
— Tu ne travaillerais pas du tout, tu veux dire.
— Eh, comment me le reprocher ? rétorqua Cole en attrapant un stylo et son bloc de post-it pour noter l’adresse. Sans déconner, t’as jamais couché avec elle ? Même pas une fois ?
— Nous sommes amis, cette relation nous convient très bien.
— Oh je t’en prie Enfield, tu dis ça depuis l’université ! soupira Cole en écartant les mains. Tu vaux mieux que ça. T’as tout pour toi : l’intelligence, la délicatesse, le charme aristocratique… Un gentleman comme on en fait plus. Elle peut pas résister. Tout ce qu’il faut, c’est que tu prennes les devants, mon gars.
Personne n’en savait rien, mais Lester était capable de grogner. Un son parfaitement inhumain qui glaçait le sang des mortels dès qu’ils l’entendaient. En ce moment même, il dut faire un effort conscient pour empêcher ce son de sortir de sa gorge.
Parfois, il détestait la manière dont Cole parlait de Léonie. Comme si elle n’avait pas son mot à dire sur la nature de leur relation, comme si Lester était le seul à pouvoir en décider de par son statut d’homme. Comme si l’amitié de la jeune femme n’était qu’un traitement bas de gamme. Il n’appréciait pas plus que ce pigiste de la Bande à Picsou fourre son nez dans sa vie privée. De plus, son intérêt pour Léonie éveillait sa méfiance et ses barrières.
— Burman, arrête.
Son interlocuteur leva les yeux de son bureau, se heurta à l’expression glaciale de son collègue et cligna des yeux comme s’il venait de recevoir une gifle.
— Arrêter quoi ?
— De te mêler de ma vie privée ou de celle de mes proches. Nous ne sommes pas amis, que je sache. En fait, arrête de parler tout court.
Derrière lui, le vampire sentit les regards fuyants des autres occupants des bureaux. L’un d’eux étouffa même un éclat de rire. Ils n’avaient rien à voir avec sa nervosité. Cole Burman n’en était même pas le seul responsable. Cette sortie anticipée non plus. Son irritabilité était sans doute un mélange de tout cela, en plus des états d’âme perturbés de Hailey qu’il ressentait toujours.
Désireux de mettre fin à l’échange, il tendit la main, attendant que Cole y dépose le petit carré de papier jaune. Il la retira aussitôt et examina les caractères. Le Lair of Biters se trouvait dans le quartier de Mile End, dans l’Est de la ville.
Toujours assis au bureau, Cole tentait toujours de trouver ses mots tandis que Lester continuait d’examiner le post-it, tentant déjà de situer mentalement l’adresse qui y était écrite.
— Euh, Enfield ? Je m’excuse, je voulais pas te froisser. Ni manquer de respect à Léonie, vraiment.
Sans bouger la tête, Lester leva les yeux. Il garda le silence, curieux d’entendre les autres paroles qui sortiraient d’elles-mêmes sous le poids de son regard. Elles ne tardèrent pas.
— Tu sais, hésita Cole, tu devrais vraiment venir plus souvent ici. C’est juste que… on se connaît tous au bureau. Sauf toi. Personne ne te connaît vraiment, en fait. Même pas ceux qui étaient à l’université avec toi.
Le vampire ne tenait pas à ce que cela change. Même Léonie ne savait presque rien de lui. La différence, c’était qu’elle n’en avait pas conscience. Cole Burman et le reste de l’association en sauraient encore moins.
— Merci pour l’adresse, dit-il d’une voix à nouveau calme en levant le petit pli de papier jaune entre deux doigts avant de le glisser dans sa poche.
Sous le regard de Cole, et celui des deux autres occupants de l’open space, Lester se détourna et repassa la porte avec un signe de la main par-dessus son épaule. Son collègue avait raison ; personne ne savait rien de lui. C’était là l’essence de sa solitude, ce vide qu’il cherchait à combler dans son inlassable quête. Il en avait assez d’être unique, isolé, seul au monde. Il avait besoin de parler à quelqu’un qui lui ressemblait. D’autres vampires. Ils existaient, quelque part. Il le fallait.
J'ai bien aimé aussi cette confrontation avec Cole Burman. Comme d'autres commentaires le disent, je trouve le revirement de celui-ci un peu rapide, mais pas inintéressant. C'est aussi l'occasion de présenter Lester comme un chic type qui ne donne pas dans la camaraderie masculiniste. Un chic type, un peu, mais avec l'ambiguïté du début (la nécessité de se nourrir, tout ça), le décalage est assez cool. Comme pour le premier chapitre, j'ai malgré tout encore un peu l'impression que le dialogue Cole-Lester s'adresse au lecteur, plus que l'impression d'un authentique échange.
J'ai aussi un ptit souci par rapport au projet de Lester de débarrasser cette femme victime de violences conjugales de son mari. Je précise que ce souci est de nature morale et que je parle en tant que féministe qui lit pas mal sur ce problème de société ; Lester n'est absolument pas tenu d'être irréprochable sur ce plan-là (à moins qu'il se soit lui-même beaucoup renseigné au préalable), je partage donc ce point de vue seulement pour ajouter à ta réflexion. C'est un peu questionnable à mon avis que qui que ce soit prenne une décision à la place d'une femme victime de violences, surtout une décision aussi radicale que celle de tuer son mari. Ce serait comme prétendre savoir mieux qu'elle ce qui est bon pour elle, et ça, c'est pas très féministe. Ce serait différent si par exemple Lester savait que cette femme a tenté d'alerter un commissariat sur sa situation mais que rien n'a été fait (ce qui se produit beaucoup trop souvent comme les chiffres des féminicides en France nous le montrent, et je ne suis pas persuadée que ce soit différent à Londres). Après comme je disais, je ne reproche pas au personnage de ne pas se questionner là-dessus, après tout son but c'est de se nourrir. C'est juste qu'on sent dans ce chapitre que tu cherches à le présenter comme féministe, et ce serait dommage de s'en tenir à un féminisme de façade sans approfondir (toi, l'auteur, ou lui, le personnage) la réflexion. Ce n'est pas le propos principal ici donc ça peut faire office de détail et ce n'est pas rédhibitoire pour la suite de ma lecture, note bien :)
À bientôt pour la suite !
Après avoir vu Lester en "Mister Hyde", voici Lester version "Docteur Jeckyll", dans son quotidien de journaliste. C'est chouette de découvrir sa vie au grand jour, et il est très sympathique dans cette scène. Notamment comment il remet en place Burman. J'adore les petits moments où tu distilles des indices sur le fait qu'il est très trèèèès vieux - du genre "fariboles" qui fait tiquer son interlocuteur. C'est parfois ce que je reproche aux récits de vampires : les protagonistes n'ont absolument aucune trace de leur ancienneté, de leur décalage même si évidemment ils doivent faire ce qu'il faut pour le cacher.
Très chouette donc ce petit détail, ou encore quand Cole s'entend dire que Lester préfère travailler chez lui. Nous autres lecteurs, on comprend très bien pourquoi, mais qui sait peut-être que ce genre de petits indices auront leur impact plus tard dans les soupçons d'autres personnages ^^
Moooh et Hailey s'en est tirée <3
J'enchaîne !
J'aime beaucoup le traitement de Cole, outre le fait que ça fait mille fois plaisir de voir Lester le remettre à sa place au sujet de Léonie (quel bon gars, ce Lester, du genre à dire faribole et à en plus avoir un côté franchement féministe) j'ai beaucoup aimé la réaction de Cole, qui ne le cantonne pas au rôle du salaud un peu beauf. Je ne m'attendais pas forcément à ce qu'il ait ce revirement un peu penaud, avec un genre de désir assumé d'en savoir plus, de plus cotoyer/intégrer Lester, et comme j'ai beaucoup d'affection pour les personnages gris, j'ai été très agréablement surprise !
au plaisir de lire la suite !!
J'aime beaucoup ce chapitre où on en apprend plus sur Lester. C'est cool de découvrir qu'il est journaliste, ça me plaît et ça me donne envie de lire la suite.
Sa manière de choisir ses victimes est cocasse. Choisit-il toujours des pourris ? Qu'avait fait la pauvre fille du premier chapitre pour mériter la morsure ?
Je me suis faite plusieurs réflexions à la lecture que je te mets ci-dessous :
"pour se redonner contenant plus que pour le rajuster"
Cette phrase me paraît bizarre.
"avec un rictus que Cole interpréta comme un sourire forcé"
Attention au point de vue, es-tu dans celui du vampire ? Là tu te places dans ce celui de Cole.
— Pas du tout, se contenta-t-il de répondre avant de revenir au sujet.
Tu loupes l'opportunité à Lester de lancer une blague du genre "tu m'as démasqué, le parfait vampire !" ou un truc du genre
"— Non. C’est professionnel, rien de plus. Tu as l’adresse, oui ou non ?"
Pareil ici, L. m'avait l'air plus sarcastique, je ne sais pas pourquoi. Là tu le montres froid et guindé. "- Où crois-tu que je passe mes nuits ? Tu as l'adresse oui ou non ?" Enfin, je dis juste ça comme ça, tu fais ce que tu veux bien sûr :-)
"— De te mêler de ma vie privée ou de celle de mes proches. Nous ne sommes pas amis, que je sache. En fait, arrête de parler tout court."
Cette réplique sonne peu naturelle, voire puérile à mes oreilles. As-tu déjà sorti ça à quelqu'un ? On a l'impression que L. boude. Or, il n'a pas 12ans. De plus, c'est Lester qui est venu lui parler, pas l'inverse, il se trouve même dans les bureaux de Cole ! Donc lui dire d'arrêter de parler, de cette façon-là, me paraît peu naturelle. Qu'il soit agacé par ses remarques, je comprends tout à fait :-) selon moi la première partie de la phrase suffit et serait même plus sèche : — De te mêler de ma vie privée ou de celle de mes proches.
Encore une fois, ce n'est que mon humble avis :-)
— Euh, Enfield ? Je m’excuse, je voulais pas te froisser. Ni manquer de respect à Léonie, vraiment.
Même remarque ici. Il est très improbable qu'un gros mec lourd s'excuse, je n'ai jamais vu ça de ma vie, ou alors le type lourd le fait de façon ironique du genre avec la pirouette "te fâche pas vieux, c'était rien qu'une blague" Sinon je ne comprends pas.
— Tu sais, hésita Cole, tu devrais vraiment venir plus souvent ici. C’est juste que… on se connaît tous au bureau. Sauf toi. Personne ne te connaît vraiment, en fait. Même pas ceux qui étaient à l’université avec toi.
Avec cette réplique et la suite, je trouve l'idée un tout petit trop assénée. On comprend que Lester a ses secrets. Inutile d'en faire des tonnes, il vaut mieux amener ça avec subtilité. Comme le mec est lourd, il pourrait même dire l'inverse, genre il le connait comme s'il l'avait fait. Comme tu es dans le point de vue de L., on comprendrait qu'il raconte n'imp. Encore une fois je m'emballe. Je disais ça comme ça :-)
Le dernier paragraphe est page turner.
Bref, un chapitre intéressant qui appelle la suite :-)
J'aime beaucoup l'idée de mettre des citations des carnets de Lester au début des chapitres ! Et on le découvre un peu plus dans ce chapitre, il s'agit vraiment d'un personnage intéressant et attachant :) On ressent bien sa solitude et on comprend d'autant plus l'importance de son objectif. J'ai beaucoup apprécié ses échanges avec Cole !
Je poursuis !
Intéressant ces nouveaux éléments sur Lester. Je l'aime de plus en plus, ma première bonne impression se confirme.
Juste une question qui m'est venue spontanément : pourquoi Lester mord-il ses proies au cou et pas ailleurs ? Ca diminue quand même carrément leurs chances de survie. Bon, je sais que c'est le classique vampire mais je pose la question quand même.
Le fait que Lester écrive des carnets à travers les époques c'est très cool, et ça colle bien avec le fait qu'il exerce en tant que journaliste. En citer un extrait avant chaque chapitre me plaît bien et ça donne tout son sens au titre. La quête de Lester de "semblables" est bien amenée, ça fait une jolie chute. Clairement, on le comprend.
Mes remarques :
"en pointe de son caban pour se redonner contenant" -> contenance
"Parfois, il détestait la manière dont Cole parlait de Léonie. Comme si elle n’avait pas son mot à dire sur la nature de leur relation, comme si Lester était le seul à pouvoir en décider de par son statut d’homme." MERCI ! Il faudrait que plus de monde pense comme lui ! (top passage)
J'enchaîne !
Effectivement c'est une question pertinente qui m'est aussi venue après l'écriture du chapitre (dit celui qui a fait des recherches et des schémas pour lister les artères les plus intéressantes et accessibles).
Et oui Lester a beau être monstrueux dans sa nature, il reste une personne assez féministe xD surtout quand il s'agit de son amie la plus chère.
Ce chapitre-ci me permet de ressentir un peu plus d'empathie pour Lester : le fait qu'il cible des personnes violentes ou encore qu'il défende Léonie, notamment. Et puis j'aime l'idée du vampire journaliste. C'est un métier qui te force à être au contact des gens tout en restant possiblement dans l'ombre de ta plume ou de ta caméra, j'ai l'impression que cet élément permettra beaucoup de choses intéressantes !
Je me suis demandé si Lester vieillissait dans ses apparences, puisque des "potes" à lui le connaissent depuis l'université ? Mais j'imagine que ce détail d'univers sera précisé par la suite ! Idem, je trouve très prometteuse cette capacité à ressentir la conscience de la personne dont il a bu le sang. C'est évoqué sans être exploité dans ce chapitre, mais j'imagine que ça aura une incidence dans la suite.
Chapitre où l’on découvre que Lester a un sens moral assez développé. Il ne tue ses victimes que lorsque la nécessité l’impose, presque par bienveillance ou souci de justice, ce qui contribue à le rendre fort sympathique.
Chapitre où l’on en apprend plus sur sa vie, son métier, son ressenti, son obsession de la ponctualité… à travers la conversion avec son collègue Burman, qui ne semble pas un si mauvais bougre. Il est juste un poil intrusif et fait ressortir le côté énigmatique de Lester.
Chapitre où l’on découvre également son extrême solitude et son désir de rencontrer d’autres personnes semblables à lui.
C’est toujours très accrocheur et je m’en vais de ce pas lire la suite pour voir quelle tournure va prendre sa quête.
Quelques remarques et suggestions :
- par tous les ports : l’expression est un peu obscure. Par toutes les pores ? Sinon, tu peux la supprimer ce qui évitera la répétition des « tous » avec la phrase suivante.
- pour se redonner contenant : contenance ?
- excepté l’homme devant qui il s’arrêta : excepté pour l’homme ?
- Après en avoir manipulé le trackpad pendant quelques instants. : peut-être mettre « : » plutôt que « . » à la fin de la phrase.
A bientôt
Petites remarques :
"La posture droite, la tête haute et la démarche altière" -> Je pense que tu peux faire sauter la partie sur la démarche, ça alourdit et on saisit bien l'idée
"Il n’était pas en retard. Tout allait bien." Pourquoi il ne veut pas être en retard ? Il aime pas ça ?
"— Oh pardon, vous travaillez ici ? Ah oui, ça me revient. Lester Enfield, c’est ça ? Aussi surnommé "le pigiste fantôme de Hurlingham". Comment tu trouves ce titre ?
L’intéressé soupira d’agacement.
— Pour la énième fois, je travaille mieux depuis chez moi. Au moins je suis sûr de ne pas entendre tes fariboles.'" -> J'ai trouvé que cette partie de l'échange sonnait un poil artificiel
Sinon, j'étais toujours autant à fond dans le truc hahaha ! J'ai adoré l'interaction avec Coleman, imaginer Lester sortir du métro, puis bon, ce bon uppercut au sujet de l'amitié entre Léonie et lui. Puis Coleman qui se rétracte à la fin hahaha Comme d'habitude j'ai dévoré, j'ai pas grand-chose à dire à part que j'aime vraiment beaucoup beaucoup beaucoup ce début d'histoire et ce qu'il annonce. Et j'ai hâte de voir où va mener cette histoire de bar de vampires haha
Merci pour ces très beaux premiers chapitres, Rap, et très bon courage pour l'écriture de la suite, que je découvrirai avec régal !
Comme d'hab, je note tes précieuses remarques sur mon doc de réécriture qui commence à devenir bien consistant sur ce projet xD
Merci à toi et à bientôt !
J'ai juste un remarque: quand tu mets le nom des rues ou truc comme ça, je trouve que cela fait bizarre. Je sais pas. Mais bon, après si c'est des rues qui existent, j'ai pas les refs, c'est tout XD
Mais à par ça, c'était un plaisir de lire!
Disons que Lester a eu le temps d'accumuler de la sagesse contrairement à Cole haha
Pour le nom des quartiers/rues, oui ils existent mais c'est surtout pour l'immersion et pour coller au fait qu'on se trouve dans la tête de Lester, qui connaît bien Londres =)
A bientôt !