1. Catzo

An 13 de l’ère Lim

Catzo, Royaume d’Haedhen

 

Pendant un court instant, ma vue se brouilla et Conan me fit face. Ses yeux fixaient un point précis derrière mon dos. Son corps semblait pétrifié.

Que s'était-il passé ? Pourquoi n'étais-je donc plus dans l'atelier de notre maison ?

Mes mains se mirent à trembler. J'eus envie de demander ce que je faisais là, mais aucun son ne voulait sortir de ma bouche.

Avais-je eu une nouvelle absence ?

Lorsque j'eus enfin le courage de me retourner, je compris immédiatement la gravité de la situation. Notre modeste maison était en train de brûler. Son toit de paille se faisait dévorer par les flammes et une fumée aveuglante et noire s’échappait par toutes ses fenêtres. Une peur intense s’empara de moi et je tombai lourdement sur les genoux.

Lorsque je repris possession de mon corps, je m'avançai vers Conan. Sa cape en laine était déchirée et de grosses taches noires souillaient les bords de son pantalon.

Par la grâce du ciel, ni Ella ni mes frères n'avaient été blessés. Pourtant, sans manifester la moindre émotion, Conan me gifla de toutes ses forces. J’appliquai une main sur ma joue douloureuse et baissai simplement la tête. Mon père d'adoption avait toujours été sévère et, lorsqu'il l'estimait nécessaire, n’hésitait jamais à user de force physique. Accepter ses sanctions en silence, avait toujours été la seule et unique solution pour permettre à sa colère de redescendre. Cette fois cependant, je décelai une haine qui ne lui ressemblait pas.

Lorsque Ella, Bruno, Sylfer et Colt nous rejoignirent, ils se blottirent dans les bras forts et solides de Conan puis éclatèrent en sanglots. Je voulus m’approcher pour partager leur étreinte et tenter de les consoler, mais Conan me repoussa d'un simple geste de la main. Personne, pas même sa propre épouse, n'aurait pu discuter un tel ordre. Je les observai donc à distance comme s’ils étaient tous les cinq redevenus de parfaits étrangers.

 

Rapidement, tout le village se mit en branle. Il fallait à tout prix éteindre le feu, sauver ce que l'on pouvait encore et empêcher les flammes de se propager sur les bâtisses mitoyennes.

Lorsque le gros de l'incendie fut éteint, Conan n'hésita pas un seul instant à me dénoncer auprès de Catzo tout entier ; plus personne ne m’adressa ensuite la parole.

J'aurais pu me voiler la face et leur jurer que je n'y étais pour rien ; que c’était la première fois qu’il se produisait un évènement aussi étrange. Plus personne ne semblait prêt à croire à une coïncidence. L'année dernière, en une fraction de seconde, quelques-unes des fournitures de l'atelier de mon père avaient été projetées contre les murs pour ensuite voler en éclats. Nous étions alors seuls à l'intérieur, lui et moi. Et comme aujourd'hui, je n'en avais gardé aucun souvenir. Ce jour-là, il n'avait pas été question d'incendie et les dégâts matériels avaient pu être facilement réparés. Lorsqu'il expliqua l'incident à ses amis proches, aucun ne put réellement l'expliquer, mais de vives rumeurs insinuèrent que mon père avait eu un sévère problème de boisson et l'affaire fut très rapidement étouffée. Selon Conan, le doute n'était à présent plus permis et il était certain que les deux évènements ne pouvaient pas être de simples cas isolés. Tout le monde semblait de son avis.

 

Lorsque la nuit finit par tomber, ma famille fut accueillie dans le fenil de Fahir et de sa femme. Leur maison n'était pas bien grande, mais l'étage de leur ferme offrait une alternative que mes parents ne pouvaient pas refuser. Je n'y étais évidemment pas la bienvenue. L'automne touchait à sa fin et un froid mordant s'infiltrait dans le village à chaque bourrasque. Pourvu que toute cette affaire ne soit bientôt plus qu'un lointain souvenir.

Je marchai pendant un bon moment dans le village à la recherche d’un endroit pour passer la nuit. Après avoir arpenté les rues de Catzo de long en large, il parut évident que seuls les arbres et les buissons de la forêt pourraient me protéger du vent et m'aider à rester au sec. Lorsque je quittai le sentier qui menait aux premiers bosquets, je dus lutter de toutes mes forces contre l'envie de faire demi-tour. Ne sachant que trop bien que Conan ne revenait jamais sur une punition, je repris ma route, le cœur comprimé par la peur et la honte.

 

Les jours suivants, je ne vis ma famille qu’à de très rares occasions et lorsque j'essayais de leur parler, nos échanges finissaient par se changer en querelles auxquelles Conan mettait toujours un violent point final. Il me fallait cependant me nourrir et la forêt n'était plus en état de m'aider. L'arrivée prochaine de l'hiver avait vidé les derniers arbres de leurs fruits à coque et, n'ayant aucune arme ni outil à ma disposition, il m'était impossible de chasser. Chaque jour, je me rendais donc au village pour réclamer le couvert, à défaut de celui du gîte. Les regards en coin et les messes basses étaient légion, mais on me donnait toujours quelque chose à manger.

Toutes les nuits, je faisais d’horribles cauchemars qui me laissaient un goût amer dans la bouche au moment de me réveiller. Je me remémorais encore et encore le jour où la maison de Conan et d'Ella avait brûlé sans que je ne puisse jamais éviter la catastrophe.

 

Au village, un messager royal nous rendait régulièrement visite afin de nous commander une liste de biens et de vivres que nous devions lui préparer pour sa visite suivante. Habituellement, il nous fallait nous séparer de l’une ou l’autre de nos puissantes bêtes de somme, d’une récolte de fruits ou de légumes et, dans de plus rares cas, le messager nous achetait des épées ou des armures forgées par mon père. J’avais guetté son arrivée pendant une bonne partie de mon exil, espérant secrètement que le roi n'attende rien de Conan avant plusieurs mois. Lorsqu’il arriva, sur le dos de son cheval tacheté, son premier geste fut de se rendre devant ma maison alors que le reste de ses hommes demeurait sur le bas-côté de la route principale. S’il fut surpris de n’y trouver que ruines et lambeaux, il ne laissa rien paraître. Par un heureux hasard, il tomba sur Conan, qui redescendait au village quelques vingtaines de pas en contrebas. Le messager descendit de sa monture et je les vis discuter pendant un long moment, sans parvenir à les entendre. Ils semblaient échanger des banalités jusqu’à ce que mon père tende le doigt en direction de la forêt. Mon cœur manqua un battement. Le visage du messager parut s'assombrir et d’un geste formel, il fit une promesse à mon père. Avec deux de ses doigts, il traça un cercle invisible entre son menton et sa poitrine. Conan l’imita et, au même instant, ils fendirent le cercle d’une ligne horizontale. Le serment achevé, le messager ne prit pas le temps de faire ses commandes. Il se hissa sur son cheval en lui agrippant la crinière et rejoignit ses hommes au galop. Conan, quant à lui, reprit d’un pas léger la direction de la ferme de Fahir. Un poids semblait lui avoir été ôté.

Lorsque je parvins à l'orée de la forêt, j'avais si froid que je ne sentais plus le bout de mes doigts. Mes vêtements commençaient à respirer le moisi et ne parvenaient plus à me protéger des intempéries. Devais-je m'enfuir d'ici et commencer une nouvelle vie ou, au contraire, prendre mon courage à deux mains et affronter Conan et le reste du village ? La peur de les perdre pour toujours rendait cette question insoluble. Mes sens me dictaient la fuite alors que mon cœur et ma tête voulaient à tout prix garder espoir. Depuis qu'il m'avait sauvée de la noyade, Conan m’avait toujours protégée et défendue. Malgré son caractère, c’était la première fois qu’il se creusait une telle distance entre nous. 

 

Depuis ce terrible soir, lorsque je retournais chercher de quoi manger, j'évitais de croiser le regard des habitants. Je n'avais toujours pas pris de décision quant à partir ou rester. Je ne faisais qu’observer l’avancement de la reconstruction de notre modeste chaumière en espérant des jours meilleurs. Mon père avait décidé de ne pas la rebâtir à l’endroit-même de la précédente. Cela aurait sans doute pris trop de temps de déblayer les décombres et les restes calcinés d’argile et de granites que l’incendie avait épargnés. Avec l’aide de quelques voisins, il avait commencé une construction sur un sol un peu plus proche du centre-ville. Ce renouveau me mit du baume à l'âme.

 

Un matin, alors que je quittais le village avec des morceaux de pain dur dans les poches, le chef de Catzo clama : « Le roi Rod le Fort avait promis de vous exterminer jusqu'au dernier. Il était décidément un plus pitoyable monarque que ne l'est son propre fils ! »

Je ne compris pas le sens de ces paroles. Mais le monde sembla soudain s'être figé dans le temps. Tout le village le regardait avec des yeux écarquillés, comme si le ciel allait nous tomber sur la tête. Ne souhaitant pas en voir davantage, je me précipitai vers la forêt, sans un regard en arrière.

Ce soir-là, alors que je retournais dans ma tête les propos du chef, je sus qu'il était temps que je prenne une vraie décision. Je me sentais tiraillée de l'intérieur, mais le sommeil eut raison de mon état, et je reportai une nouvelle fois mon choix à plus tard. Je fermai les yeux et sombrai dans les méandres d’une première nuit sans rêve.

 

Le lendemain matin, le village parut étonnamment agité.

Le soleil était si bas qu'il m'empêchait d'ouvrir les yeux. Je me redressai et me frottai vigoureusement les paupières. Mon ventre, quant à lui, gargouillait d'appétit.

Lorsque mes pupilles commencèrent à s'accommoder à la lumière, je me mis debout. Mes jambes semblaient faites de coton, mais la faim me donna le courage de prendre la direction de la grand-place.

Les longues tables en bois pour les jours de festins étaient sorties et recouvertes de leurs plus belles nappes. Une bonne odeur de viande rôtie s'élevait dans l'air et me mit l'eau à la bouche. Ce ne fut que lorsque je m’approchai des tables que je découvris une décoration qui me pétrifia. Il s'agissait d'un pantin en bois attaché au cou par une corde. Ma joie et mon appétit moururent instantanément. La poupée était vêtue d’une simple chemise froissée et de souliers trop grands pour elle. Ses cheveux étaient bruns et noués en une longue queue de cheval. A l'emplacement de ses yeux, quelqu'un avait cousu de petits boutons bleus. Elle se balançait, au gré du vent, accompagnée du bruit de frottement glaçant de la corde contre le bois.

Cette poupée, c'était moi.

Je ne pouvais plus attendre que leur colère s'apaise et que la vie quotidienne reprenne son cours normal. Les choses allaient beaucoup trop loin.

Au moment où je me retournai pour m'enfuir, une main gigantesque m’attrapa par le visage et me jeta par terre. Je heurtai le sol et ma hanche manqua de justesse de se briser. La douleur fut tellement vive que je perdis presque connaissance. Autour de moi, des gens sans visage s’agglutinaient et j’avais la terrifiante impression qu’ils riaient d’une seule et même voix. Comme si mon agonie n'était qu'un jeu.

 

Lorsque je revins complètement à moi, on m'avait solidement lié les mains et les pieds à une longe accrochée à un poteau rouillé en bordure du village. J’étais seule, le visage étendu dans la boue. Au loin, la fête du centre ville battait son plein. Mon sang ne fit qu’un tour et j'affublai tout le monde des pires noms de mon répertoire, avant d'être en proie à une quinte de toux qui m'empêcha de reprendre correctement mon souffle.

À côté de moi, à l'abri de mon regard, quelqu'un s'éclaircit la voix avant de parler. « Quel gâchis », murmura-t-il. Je tournai difficilement la tête et le reconnus à sa chevelure noire en bataille. Kay était vêtu d’une tunique brune souillée par des taches de sang animal. Au lieu de me regarder, son visage fixait le ciel.

« Si tu savais à quel point Conan et Ella regrettent de t’avoir accueillie dans leur famille quand tu étais gamine, continua-t-il. Si tu pouvais ne serait-ce qu'imaginer la haine que l'on éprouve tous pour toi désormais. » J’aurais voulu le forcer à me regarder, mais j'avais la gorge nouée et ne pus articuler qu'un seul et unique mot : « Pourquoi ?

- Pourquoi ? répéta-t-il en élevant la voix. Qu'est-ce que tu imaginais ? Tu croyais que j'allais te défendre après un tel rejet ? J'ai un cœur, moi !

- Kay..., parvins-je seulement à supplier.

- Si tu avais accepté ma demande, je me serais damné pour toi. Je n'aurais pas hésité à remuer le ciel et la terre pour te venir en aide. Nous serions partis et dès aujourd'hui tu profiterais d'une vie meilleure, loin de Catzo. Rien de tout ceci n'aurait existé.

- Mais il ne s'est rien passé..., un simple accident... Je t'en prie, tu dois me croire !

- Mais qu'est-ce que tu ne comprends dans ce que je te dis ? grogna-t-il en se retournant enfin. Je me contre-fiche de leurs croyances d'un autre temps ! Leurs stupides légendes leur sont montées à la tête. Que je te croie ou non, là n'a jamais été le problème.

- Je n'ai jamais cessée d'être ton amie,...

- Tu sais ce que j'en fais de ton amitié ? Je t'aimais... Et maintenant, c'est trop tard... Dans très peu de temps, tu vas être livrée au roi. J'ignore le sort qu'il te réserve, mais tu devras y faire face toute seule, comme la grande dame indépendante que tu as toujours voulu être. »

À ces mots, il se mit debout et prit la direction de la place. « Je suis désolée que mon amitié ne puisse te suffire..., lui répondis-je avec difficulté. Mais ne me laisse pas ici, je t'en supplie...

- Je ne peux plus rien y faire. En te refusant à moi, tu as précipité ton destin. A défaut du reste, je te dis adieu. Puisse Onuan te venir en aide. S'il le peut encore... »

Kay serra les poings et s’en alla pour de bon, me laissant seule avec ce qu’il me restait de dignité ; c’est-à-dire aucune.

 

Sans doute très tôt le lendemain matin, je fus réveillée en sursaut par un habitant qui me jeta un seau d’eau glacé au visage, comme si la nuit n'avait pas été suffisamment froide et difficile. Saisie par le contact brutal de l’eau sur ma peau, je ne pus contenir un cri grotesque. Les rires s'intensifièrent avant de se volatiliser dans le lointain. Je ne reconnaissais plus ces gens avec qui j’avais vécu un peu plus de dix années.

 

Plus tard, lorsque le moment fut venu pour les paysans de Catzo de se mettre à l’ouvrage, j’étais toujours étendue sur le sol, les pieds et mains liées dans le dos. Le soleil avait séché mes habits, mais la sensation de froid ne m’avait pas quittée pour autant. Quelques connaissances passaient près de moi et me regardaient l’air désolé ou préféraient détourner la tête ; d’autres, au contraire, venaient pour me faire des grimaces ou cracher à mes pieds.

Alors que j’espérais inviter la mort, le jeune Michel vint s’accroupir près de moi. Il tenta de m'asseoir pour me donner à boire et à manger. Voyant qu'il n'y arriverait pas, il se résigna plutôt à me maintenir la tête légèrement surélevée pour m'éviter de m'étouffer. Ce petit garçon avait été le seul à oser contredire la parole des anciens et à se moquer des conséquences qu'il prenait à être vu en train de m'aider. Je le remerciai tendrement alors que j'avalais de petits cubes de viande presque sans les mâcher.

Après s'être remis debout, Michel me regarda un court instant, les yeux embués de larmes, et s'éloigna sans avoir prononcé un seul mot.

 

Quelques interminables journées durent se succéder ensuite. Je n’étais alors plus qu’un vulgaire légume ; enfermée dans ma propre tête pour me couper de la cruauté du monde extérieur. L'eau boueuse d'un vieil abreuvoir me permit d'étancher ma soif, mais depuis la venue de Michel, mon ventre demeurait vide.

Soudain, on me délia les mains et les pieds pour ensuite me soulever par le col. Je repris tout de suite connaissance, réveillée par la douleur vive de mes blessures. Ce regain de souffrance, je le devais à un homme que je ne connaissais pas et à qui je ne parvins pas à donner d'âge. D’un geste souple, il me hissa sur ses épaules, comme si je ne pesais que trois fois rien, et m'entraîna avec lui d’un pas soutenu. Autour de nous, des voix s'élevèrent, mais leur nombre et apparente cacophonie les rendaient inaudibles à mes oreilles. Soudain, l'inconnu se mit à parler d’un ton sec et acrimonieux, faisant taire tout le monde. Il était très énervé ; furieux même. Je ne parvins cependant qu’à saisir la fin de ses paroles : « Vous n’êtes que de vulgaires charognes et si je le pouvais, je vous ferais pendre tous autant que vous êtes. Cette fille appartient désormais au roi Lim. De quel droit la traitez-vous donc ainsi ? »

Ma bouche était pâteuse et il me semblait avoir affreusement maigri. La facilité avec laquelle il me portait et me faisait valdinguer d’un côté à l’autre me donnait l'impression de n'être qu'une poupée de chiffon. Si je n’avais pas eu le ventre totalement vide, il s’en serait fallu de peu que je lui vomisse dessus.

Il marcha longtemps avant de me déposer dans ce qui parut être un chariot de transport. Il poussa ensuite un long soupir et s’avança vers les deux magnifiques chevaux noirs qui le tiraient. Ils étaient vêtus des mêmes foulards jaunes et rouges que portait ordinairement le cheval du messager et leurs crinières étaient magnifiquement tressées. Tout autour se tenaient quatre autres hommes qui arboraient, eux aussi, les couleurs du blason royal.

Lorsque les chevaux se mirent au pas, je jetai un dernier regard en direction de ma vie d’antan. Malgré les circonstances, je ressentis un pincement au cœur à l'idée de leur être arrachée.

Tout le village était présent, comme pour m’accorder une ultime révérence. Je reconnus aisément Conan et Ella, accompagnés de leurs trois fils. Les nombreux souvenirs que l'on avait partagés se mirent à défiler devant mes yeux. Leurs visages semblaient si étrangers. Comment en étions-nous arrivés là ?

Adieu Catzo.

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Cléooo
Posté le 05/05/2024
Bonjour PumknPie ! Je découvre ton roman :)

Alors ce premier chapitre, tu démarres fort ! J'ai bien aimé au global, même si certains détails ont pu me faire tiquer. Vu que tu demandes des retours constructifs, je vais faire au mieux pour t'en donner un :


On entre vraiment par l'événement déclencheur pour ce roman : l'incendie qui retourne sa famille contre elle. Éventuellement, tu aurais pu céder à la tentation de quelques lignes d'introduction, mais ça fonctionne bien quand même, c'est un bon point.

Pour le reste du texte : je trouve la réaction de sa famille et du village très dure tout de même. Alors je ne sais pas pourquoi cet incendie provoque tant d'émoi, c'est peut-être justifié mais il me manque peut-être un peu de contexte.
Ce qui me surprend davantage c'est qu'apparemment ce n'est pas le premier épisode de ce genre qui arrive, donc pourquoi celui-ci (qui n'a pas fait de morts ni rien, on est sur du dégât matériel) donne-t-il lieu à une telle réaction ? Est-ce la récurrence du phénomène qui effraie ? Je ne l'ai pas forcément senti à travers ton texte. J'ai senti ce qui résultait de cet incendie, c'est indéniable, mais je n'ai pas compris pourquoi ça prenait tant d'importance et créait une animosité de la part des villageois.
Au contraire, même si je reconnais volontiers que je trouve ça assez original, j'ai senti ton héroïne plutôt passive. Elle accepte sans sourciller d'aller vivre dans la forêt, revient au village comme une petite mendiante et ne donne pas l'air de beaucoup chercher à parlementer avec sa famille.

Petit détail concernant la famille justement : j'ai eu un peu de mal à comprendre qui était Ella au début ! Je suppose que c'est la compagne de Conan, mais dans les premières lignes ça n'était pas une évidence. Aussi, je n'ai aucune information de si l'héroïne s'entend(ait) ou pas avec ses frères. Je sais qu'elle en a et c'est tout ! Je ne connais pas non plus sa relation avec Ella, seule celle avec Conan est approfondie.

Une dernière chose avant de passer sur des points plus précis : cette héroïne... Je ne connais pas son nom à la lecture de ce chapitre. Ça m'étonne car tu donnes le nom de plein d'autres personnages, mais pas le sien !


Je te fais maintenant quelques remarques sur des points précis :

- "empêcher les flammes de se répandre sur les bâtisses mitoyennes" -> de s'étendre aux bâtisses mitoyennes ? Ça me semble plus approprié pour le feu. Ou se propager, peut-être.

"Je me répétais encore et encore le jour où" -> remémorait ?

"S’il fut surpris de n’y trouver que ruines et lambeaux, il n’en fit rien." -> n'en fit rien paraître ?

"Il s'agissait d'un pantin en bois dont la tête était attachée par une corde." -> je ne visualise pas très bien. La corde au cou ? Ou la corde rentre dans la tête de la poupée ?
"on m'avait lié les mains et les pieds à une poutre enfoncée dans le sol. J’étais seule, le visage étendu dans la boue." -> idem ici. Si on lui a lié les mains (dans le dos derrière la poutre je suppose) comment son visage atteint-il la boue ?

"Quelques semaines avant l'incendie, il m’avait fait sa demande en mariage. J'avais bien entendu refusé. Nous étions trop jeunes et je ne l'avais jamais aimé de cette façon. Il était donc blessé." -> Je trouve qu'elle lui trouve très vite une excuse, style "bon, j'ai blessé son égo donc c'est normal qu'il réagisse comme ça". Ça me surprend un peu. Quoiqu'il en soit je crois que tu aurais pu étoffer cet échange ! Qu'on apprenne par exemple cette histoire de demande en mariage au sein même des répliques plutôt que de manière explicative (expéditive) dans la narration.

"il se résigna plutôt à me maintint la tête surélevée afin que je ne puisse pas m'étouffer" -> formulation à revoir

"De nombreuses journées durent se succéder" -> ils ne la nourrissent pas pendant des jours, OK, mais sans boire elle serait morte, non ? Je pense que ça mérite d'être intégrer, le comment elle a survécu. Parce que même si Michel lui a donné une fois qqch, elle a l'air d'être restée là un moment.

Et pour finir ce commentaire, je te dirai que tu arrives bien à donner envie, sur cette fin de chapitre, de continuer à lire ton histoire ! Après cet épisode je ne suis pas déçue qu'elle quitte Catzo, et la réaction de l'homme qui l'escorte, de reprocher ses mauvais traitements aux villageois, me donne à espérer que ce sera mieux ailleurs. Je suis donc intriguée et j'ai envie de savoir si ce sera le cas !

J'espère que mon retour t'aura apporté quelque chose, n'hésite pas à me dire si je dois clarifier des points :)

Je viendrai lire la suite, à bientôt !
PumknPie
Posté le 07/05/2024
Bonjour Cléooo et merci infiniment pour te lecture et ton retour :) Il est très apprécié.

Dans les éléments qui t'ont fait tiquer, certains sont volontaires et d'autres m'intérogent d'avantage.

Dans ce qui est volonaitre il y a : l'absence de son prénom dans ce premier chapitre d'intro, sa relation avec Conan, Ella et les garçons qui s'étoffe de temps en temps à travers les chapitres ultérieurs lorsqu'elle pense à eux (sauf pour le fait de ne pas bien comprendre qui est Ella : je vais voir ce que je peux faire) et enfin, la réaction disproportionnée du village (même si à nouveau je vais voir si je peux changer deux trois éléments pour qu'on comprenne ce soudain changement d'attitude de la part de ses parents). La réaction du village est normalement (bien?? à toi de me le dire cela dit ^^) expliquée plus tard.

Pour ce qui est de sa passivité, il y a l'autorité de son père et le fait qu'elle essaye de se racheter le plus vite possible. Est-ce que si j'ajoute un petit élément la dessus, tu penses pouvoir croire davantage à ses réactions ? Pour peu que j'ai bien compris ton commentaire, à savoir que tu le trouves étrange ou peu crédible. Elle a un gros gros sentiment d'abandon et très peur que Conan la vire pour de bon. Elle n'a nulle part où aller et elle sait qu'elle a fait une grosse bourde.

Enfin, pour ce qui est de sa survie pendant plusieurs jours, j'avais une petite phrase sur le fait qu'on lui donne à boire, mais pas assez à manger et je me rends compte que dans mes relectures j'ai fini par la retirer. Penses-tu qu'il faille la remettre ? En réalité il n'y a que 2-3 jours qui passent mais elle est tellement désorientée qu'elle ne se répère plus très bien.
Alys n'est pas tout à fait "normale", son corps résiste davantage que les autres aux maladies notamment.

Enfin pour ce qui est des fautes d'orthographes ou des formulations qui t'ont fait réagir, j'en prends bonne note et je vais essayer de rendre tout cela plus lisse et adéquat :)

Pardon de t'avoir posé autant d'autres questions ^^ Mais ton retour est très pertinent et je veux être sûre de comprendre au mieux tes remarques pour améliorer mon écrit tout en laissant les doutes et les ressentis mitigés mais volontaires aux lecteurs.

Merci encore pour ton temps et toute ton analyse :)
A bientôt au Royaume du Nord ou à Délos :)
Cléooo
Posté le 07/05/2024
C'est noté pour l'absence de prénom (bon, je l'ai découvert au deuxième chapitre, tout va bien). Ça marche aussi pour les souvenirs que tu veux donner ultérieurement, ça s'entend aussi pour ne pas trop charger ta scène d'entrée ! Et du coup j'attendrai pour mieux comprendre la réaction du village ^^

Je crois en effet qu'il faudrait qu'on comprenne mieux sa façon de se comporter. Est-elle simplement soumise de nature, est-ce la peur qui l'incite à agir ainsi... C'est bien qu'on le comprenne, parce que c'est bien qu'on sache ce qui caractérise le protagoniste dès le début. Ici du coup, sa peur d'être envoyée au loin et de vivre sans famille et sans maison (ce qui est une bonne raison de prendre sur soi).

Je crois aussi que tu peux ajouter quelque chose pour laisser comprendre au lecteur qu'elle reste moins longtemps qu'on ne le croit sur place. Là, j'avais vraiment l'impression qu'elle était là pendant des semaines, ce qui rendait la chose impossible. Si elle ne reste que deux trois jours, j'entends qu'elle survive en ne buvant même qu'une seule fois de l'eau. Elle sera déshydratée, mais vivante.

À bientôt :)
Anya_Lumpa
Posté le 02/05/2024
Coucou,
Wow ! Sacré démarrage, sacré chapitre.

Le changement radical de comportement vis-à-vis d'Alys est probablement aussi violent pour elle que pour nous. Sérieusement, ces gens peuvent-ils seulement encore se considérer comme des êtres humains ?

D'un côté, je comprends le processus psychologique qui se met en place quand, sur la durée, tu n'as que la peur à laquelle te raccrocher (peur de la différence, du "non-connu", etc...), peur qui devient haine, haine qui se transforme en violence; c'est un procédé connu, très puissant, et une problématique intéressante que tu traites ici.

En tout cas, j'ai bien accroché et j'ai hâte de découvrir la suite !
PumknPie
Posté le 02/05/2024
Oh, merci beaucoup pour ce superbe retour :)
Je suis contente de ton ressenti et ta lecture. Elle correspond pleinement à l'objectif initial que je souhaitais transmettre.
J'espère que la suite te plaira tout autant :)
Fiona
Mila
Posté le 30/03/2024
Hello !
C'est un premier chapitre assez rapide et dense, mais pour autant bien écrit. Le rythme ralentit assez lorsqu'elle est attachée pour que le temps passe moins vite, donc plus de douleur, de désarrois... j'ai bien aimé !

Son père adoptif me paraît être le ******* de service, et je suis bien contente qu'elle quitte Catzo, car le village n'a pas l'air très tolérant. Le chapitre finit sur le départ, et si j'étais un peu sceptique sur la vitesse au départ, en fait c'était très bien. Le chapitre est très complet et bien construit. On voit bien que c'est, eh bien, le début, l'élément déclencheur.

Juste quelques petites coquilles :

 - Pourquoi ? répétât-il en élevant la voix, abasourdi par ma question. Les monstres dans ton genre n’ont rien à faire Catzo.

=> il doit manquer un mot entre "faire" et "Catzo", "rien à faire À Catzo" ?

Le lendemain matin, le village parut étonnement agité[...]

=> étonnamment

 « Attends !, parvins-je à lui répondre. Tu vas les laisser m'emmener sans réagir ?

et

- Pourquoi devrais-je donc les en empêcher ?, me répondit-il d'un ton glacial.

=> il me semble que la ponctuation n'est pas bonne : lorsqu'il y a un signe exclamatif ou interrogatif, on ne met pas de virgule derrière pour rajouter un "dit-il" ect, on met simplement ce qu'on veut rajouter après le ? ou le !.

Tout autour se tenait quatre autres hommes qui arboraient, eux aussi, les couleurs du blason royal.

=> se tenaient


Et bien voilà, j'ai bien aimé le premier chapitre et je vais lire la suite !
PumknPie
Posté le 30/03/2024
Merci infiniment pour ce superbe retour et pour tes corrections :)
Je viens de les incorporer pour ce premier chapitre. Je m'en vais de ce pas faire de même pour les deux suivants que tu as déjà lu.
Merci merci merci !
PumknPie
Posté le 30/03/2024
lus*
Elohane
Posté le 20/03/2024
La couverture de ton roman est incroyable ! J'espérais que l'écriture serait de même : et bien oui. Wahou ! Je te soutiens ! Ce premier chapitre, cette première lecture m'a rendu accro. Merci beaucoup !
PumknPie
Posté le 27/03/2024
Merci beaucoup pour ton retour :)
L'image vient d'une banque de photos libre de droits sur laquelle j'y ai ajouté mon titre :)
Elohane
Posté le 27/03/2024
cool !
Arod29
Posté le 30/08/2023
Un petit tour par chez toi!
Un sacré premier chapitre, dense mais fluide.
Tu décris à merveille le désarroi d'Alys devant la cruauté et la stupidité des habitants qu'elle connait pourtant depuis des années.
Je lirais avec plaisir la suite!

Quelques remarques:

"de m'en rendre responsable. Cette fois-ci, la responsabilité m’était entièrement imputée et je craignais qu’on ne me le pardonne jamais."
Responsable/ responsabilité cela fait un répétition à mon sens.

"de messes basses presque inaudibles."
Des messes basses sont par définition inaudibles , je trouve que ça alourdit ta phrase.

" Les gens autour de moi se mirent à rire puis s’en allèrent le sourire aux lèvres. Je ne reconnaissais plus ces gens avec lesquels j’avais vécu près de dix années"
Répétition du mot "gens".

A bientôt!!! :-)
PumknPie
Posté le 30/08/2023
Merci beaucoup pour ton retour ainsi que pour tes corrections :)

Je corrige cela de ce pas !

A bientôt !!
PumknPie
Posté le 10/09/2023
Après tes conseils, j'ai eu l'envie d'élaguer encore un peu tout ça et de diminuer le superflu. Je trouve que ça donne un meilleur rythme. Je vais sans doute refaire ça aussi pour les 3 autres chapitres que j'ai déjà mis sur le site ^^
Si jamais tu en as envie, n'hésite pas à attendre cette correction avant de lire la suite et à relire ce premier chapitre :) Ton avis m'intéresse énormément !
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