Quelques traits sur le papier blanc. Une expiration, puis deux. Tout se dessine, n’est-ce pas ? Tout se dessine, oui. Il faut simplement savoir par où commencer. Quels traits, quelle couleur.
Quelques traits sur le papier blanc. Une inspiration, puis deux. Mes gestes sont irréguliers, saccadés. Énergie diffuse qui tend à se concentrer. Se concentrer tout au bout de la pointe de mon crayon.
Quelques traits sur le papier blanc. Une larme, puis deux. Même la nostalgie se dessine, oui. Je dessine ma nostalgie, pour celui qui trouvera le chemin de ma mémoire. Car le passé a un goût. Car le passé mérite une histoire.
Quelques traits sur le papier blanc. Un sourire, puis deux. Même la nostalgie devient belle, lorsqu’elle est concentrée au bout d’un crayon. Même la tristesse devient bleue, dense, brillante et lumineuse lorsque je trouve les traits qu’il faut.
Quelques traits sur le papier blanc. Une vie, puis deux. C’est un peu comme une mélodie. C’est un peu comme un rêve. Dessiner, c’est chanter par ses mains, c’est entendre par ses yeux.
Entendez-vous ? Entendez-vous la mélodie des couleurs, celle qui vous prend à la gorge, celle qui vous serre dans ses bras comme on serre un enfant ?
C’est elle. C’est elle que je veux dessiner.
Moi-même étant nul en dessin, j'imagine sans mal la peine de l'artiste.
"Dessiner, c’est chanter par ses mains, c’est entendre par ses yeux", doit être mon passage préféré, je pense.