Au cœur du village, plantée comme un piquet au milieu d’un carré de verdure, se tenait tant bien que mal une maison biscornue. Ses briques sombres se confondaient dans la pénombre du matin et ses deux étages étaient si étroits qu’ils semblaient pouvoir être arrachés du sol à la moindre brise.
La fenêtre la plus haute était grande ouverte : on pouvait entendre un air de guitare s’en échapper. Les battants oscillaient dans un grincement régulier, comme pour marquer le tempo. Un coup de vent les malmena soudain, fracassant le châssis contre la façade. Le bruit arracha un grognement à l’habitante du dernier étage de la maison.
Iris Tanner se leva de son lit en grimaçant, sa guitare à la main. De l’autre, elle ferma la fenêtre en la fusillant du regard comme si elle avait délibérément interrompu son morceau. Elle s’adossa au mur et ferma les paupières pour remettre le doigt sur la mélodie qu’elle avait entendu en rêve quelques heures plus tôt. Elle gratta sa guitare sans pouvoir retrouver les notes. Stupide fenêtre. C’était trop tard. La chanson s’était échappée loin de sa mémoire.
Comme pour l’oublier pour de bon, ses yeux se rouvrirent. Elle reposa sa guitare sur son lit déjà bien occupé par toute une foule de partitions, de tablatures et autres portées manuscrites. Le coup de vent avait contribué à éparpiller ses affaires dans sa chambre déjà très peu ordonnée.
Iris passa une main dans ses cheveux blonds avec un air pensif comme si elle venait de remarquer son environnement. La pièce s’apparentait au chaos. La lampe de chevet tenait en équilibre sur des livres empilés à même le sol. Des vêtements constituaient un tapis emmêlé au pied de son lit. Un violoncelle, un ukulélé, deux autres guitares reposaient aux quatre coins de la pièce. Et surtout, des partitions recouvraient à peu près toute la surface restante. Rien ne semblait avoir trouvé sa place, mis à part les affiches de concerts et pochettes d’albums qui recouvraient une bonne partie du papier peint.
Cela ne paraissait pas déranger Iris qui ignora superbement le désordre et se dirigea plutôt vers la sortie. Une main sur la poignée, elle eut un coup d’œil pour le miroir accroché au mur derrière la porte. Du bout des doigts, elle tenta de discipliner ses mèches blondes – sans grand succès : elles retombaient au ras de ses épaules comme d’habitude. Elle observa son nez se retrousser, ses lèvres fines s’étirer en un sourire et ses yeux bleus lui rendre un regard inquisiteur. Elle haussa les épaules avant de se détourner brusquement.
Sur le parquet du couloir, elle se lança dans une glissade jusqu’au palier de l’escalier. La sensation de ses pieds nus sur le bois lui rappelait celle des doigts sur un clavier. Elle joua un slide dans les airs sur un piano imaginaire et descendit les escaliers en entonnant I’m still standing de Elton John.
À l'intérieur de la maison, ça sentait le vieux bois et le parquet grinçait en rythme. La décoration était sommaire et tous les murs recouverts d'un papier peint jauni. Comme si elle était figée dans un autre temps. Le temps des musiques qu’Iris adorait.
En bas, le poste de radio aussi vieux que la maison trônait en roi dans la cuisine. Iris tourna le bouton en fronçant les sourcils jusqu’à ce que la fréquence soit douce à ses oreilles sélectives. Les Beach Boys trouvèrent grâce à ses yeux et elle s’éloigna avec satisfaction.
En chantonnant les paroles, elle se mit en quête d’un petit-déjeuner décent. La perspective d’un repas en tête à tête avec le poste de radio la ravissait : il fallait choisir un accompagnement digne de ce nom. Se lançant dans une chorégraphie rythmée, elle jeta son dévolu sur une tartine de confiture sans oublier de marmonner les paroles avec entrain. Mais avant que les Beach Boys n’entament le deuxième couplet, la sonnette de la porte d'entrée troubla son euphorie musicale. Infamie. Les gens qui coupent les musiques avant leur fin, qu’ils en soient conscients ou non, étaient des monstres. Elle alla ouvrir en se demandant ce que le monde deviendrait si une telle chose devenait illégale. Elle tourna la poignée d'une main, sa tranche de pain toujours dans l'autre, alors que les Beach Boys fredonnaient inlassablement et observa d'un air incertain la femme qui se trouvait à sa porte.
Un un peu trop grand sourire pour être sincère, une robe à fleurs et des bigoudis blond platine, l'inconnue n'inspirait rien de bon à Iris. Elle avait décidé qu'elle n'appréciait pas cette femme avant même qu'elle ne se mette à parler. Et pas seulement parce qu’elle osait parler sur l’un de ses groupes préférés.
– Je suis en-chan-tée, jeune fille ! S'extasia-t-elle en découpant ses syllabes comme si sa rencontre avec Iris était l'évènement de l'année. Je me présente, Brunehilde Walberte, responsable du département du voisinage à la mairie du village et co-présidente de l'A.A.A., l'Association des Amis Associatifs. Je viens au nom de tout notre joli village pour prendre de vos nouvelles, à ta charmante maman et à toi. Ça fait si longtemps qu’on ne vous a pas vu aux fêtes des voisins ! Trois fois que vous manquez les petits fours de Madame Schwartz ! Nous vous regrettons sincèrement !
En réalité, Iris et sa mère étaient allées une unique fois à une réunion du village, à leur arrivée des années plus tôt. Elles s’étaient jurées de ne plus jamais y mettre les pieds. Tous ces gens qui tenaient absolument à organiser des barbecues chez elles…
– Euh, merci. répondit Iris qui était de plus en plus méfiante.
– Non, réellement, continua Brunehilde. Je veux ab-so-lu-ment que vous vous sentiez chez vous dans notre merveilleux village, alors n'hésitez pas, si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là !
Elle restait là, son ignoble sourire ne quittant pas ses lèvres retroussées, à regarder Iris comme si rien ne lui ferait plus plaisir que de lui rendre service. Cela devenait vraiment effrayant.
– C'est très aimable à vous, mais merci, nous avons tout ce qu'il nous faut, fit Iris avec un sourire forcé.
Et sans lui laisser le temps de répondre, elle claqua la porte.
Il n’y avait pas à dire, elle était parfaitement intégrée à ce village, songeait-elle en augmentant le volume avant de mordre dans sa tartine.
C'est alors que sa mère, sans doute réveillée par les jacasseries de Mme Walberte, apparut dans la pièce, vêtue d'un peignoir et visiblement ensommeillée. Maya Tanner était une très belle femme. Ses cheveux auburn étaient ébouriffés par la nuit et ses petites rides au coin des yeux se remarquaient davantage qu'en journée, mais ses yeux bleus, dont sa fille avait hérité, brillaient tant qu'on ne pouvait que la trouver charmante.
– Bien dormi ma chérie ? Qui était-ce à la porte ? Oh tiens, c’est Wouldn't It Be Nice ?
Faisant une croix sur sa tranquillité matinale, Iris choisit d’être méthodique.
– Très bien, personne, oui.
Maya secoua la tête en se dirigeant vers la cafetière.
– Je me dis parfois que je t’ai donné trop de vieux groupes au biberon. Tu passes pour quoi auprès de tes amis, après ? Une grand-mère dans le corps d’une adolescente !
– Je choisis des amis qui ont bon goût, c’est tout, Maman. Je me fiche de ce que les autres peuvent écouter.
Sa mère eut une moue amusée. Elle prit une tasse qu’elle remplit de café à ras bord, puis elle s’assit à la table de la cuisine et attrapa ses lunettes.
– Alors, prête pour une bonne journée de cours ? s’enquit-elle en les enfilant.
Iris haussa les épaules avec nonchalance.
– Par prête tu entends… ?
Sa mère l'observa quelques instants sans rien dire.
– Iris, commença-t-elle. J’ai eu 15 ans moi aussi, tu sais. Il me reste quelques vagues souvenirs de ce qu’on ressent quand on est ado. Alors si quelque chose te gêne parentalement parlant, ou bien si tu es perturbée par quoi que ce soit, tu peux m’en parler.
– Je ne suis absolument pas perturbée, Maman, précisa la jeune fille en levant les yeux au ciel. Et je vais te dire, je suis ravie d’aller en cours, ça te va ?
- Hauts les cœurs ! Je suis heureuse de l’entendre.
***
ACDC hurlait dans ses oreilles alors qu'elle remontait les allées ensoleillées du village pour aller au minuscule lycée. Sac sur l'épaule, cheveux encore humides de sa douche au vent, elle ne pouvait s'empêcher de marcher en rythme pour battre la mesure. Elle adorait écouter de la musique à fond quand elle marchait. Elle avait la sensation d'être accompagnée par des personnes extraordinaires, et que sa vie était le scénario d’une comédie musicale.
Et aller à l'école avec Highway to Hell dans les écouteurs lui paraissait assez ironique et pas si terrible au final.
Elle grimaça néanmoins en voyant apparaître les hautes grilles noires qui signaient son incarcération... non, son éducation. Avec une entrée pareille, on pouvait s'y tromper.
Elle retira ses écouteurs, les franchit sans se presser et resta plantée là quelques instants pour sonder son environnement. Une cour banale, un petit terrain de basket, le tout entouré par deux bâtiments gris à l'allure sinistre. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait besoin de la musique pour mettre des couleurs dans ce tableau.
Pour la faune qui peuplait ce tableau peu avenant, pas de surprise non plus : attroupées comme des brebis, un groupe de filles jasaient avec entrain, non sans jeter de fréquents regards aux joueurs de basket en plein match. Ce que les filles de son âge trouvaient de si intéressant à leurs camarades du sexe opposé, Iris n'en avait pas la moindre idée. Elle n’avait d’yeux que pour les musiciens, ceux dont les chansons transportaient son cœur. Au lycée, rares étaient ceux dont la sensibilité musicale dépassait les soirées karaoké en anglais approximatif.
Quelques imbéciles fumaient dans un coin, un retardataire faisait ses devoirs sur un banc avec un air empressé, tout semblait normal.
Iris balaya la cour d’un regard impatient : ce fut peu concluant. En désespoir de cause, elle s’approcha d’un banc miteux qui patientait dans un coin ensoleillé. Fidèle à elle-même, elle jeta son sac à terre avant de s’asseoir sur le dossier. Puis plongeant la main dans la poche de sa veste en jean, elle en ressortit ses écouteurs qu’elle fourra dans ses oreilles et appuya à l’aveugle sur « play ». Le morceau lui arracha un sourire. Elle se mit à chanter doucement :
On a dark desert highway,
Cool wind in my hair,
Warm smell of colitas,
Rising up through the air …
– Voilà, Mesdames et Messieurs. J’ai l’honneur de vous annoncer le retour d’Hotel California sur les ondes. Toi, t’es déprimée. Laisse-moi deviner la playlist du jour de Mademoiselle Tanner : nous commencerons par Angie des grands Stones, hymne parmi les hymnes de l’apitoiement sur son sort, avant de passer à Queen avec The show must go on, pour l’emphase et la prestance. Mais désespérés par notre condition et par la pitoyabilité de l’existence, nous terminerons, vaincus et résignés par… Let it be ?
Le rire dans la voix de son ami lui fit relever la tête : Thomas Burcet avait un visage et un tempérament enfantins. Ses pommettes étaient constellées d’une explosion de taches de rousseur et il était coiffé d’une touffe de cheveux châtains constamment en bataille. Son regard noisette fixait Iris avec malice, ce qui présageait que lui était loin d’être déprimé. Si Iris était à deux chansons de devenir gothique, Thomas avait plutôt l’air d’avoir avalé le soleil.
– Jeune inculte, rétorqua-t-elle. Mélanger Eagles et les Beatles, tu n’as pas honte ?
– Point du tout, très chère ! J’estime que l’analogie était honorable au contraire. Et d’ailleurs, je trouve ça gonflé de la part de quelqu’un qui écoute la Sonate au Clair de Lune pour enchaîner sur les Daft Punk.
– Rien à voir. Je pratique le choc des cultures, c’est tout. On appelle ça le talent.
– Si c’est comme ça, alors mes analogies, j’appelle ça aussi le talent, répliqua Thomas. Tu ne peux pas avoir le monopole de tout.
Iris leva les yeux au ciel.
– Bon, allez, on a intérêt à se dépêcher, marmonna-t-elle alors que la sonnerie stridente retentissait dans leurs oreilles.
Elle suivit Thomas à travers la cour, puis dans les escaliers, où il se tourna brusquement vers elle, le visage rayonnant. Iris faillit lui rentrer dedans mais son ami ne lui laissa pas le temps de le lui reprocher.
– J’ai eu une idée brillante, annonça-t-il.
– Et je suppose que tu ne peux pas m’en faire part ailleurs que dans les escaliers ? soupira Iris avec humeur.
Il provoquait un embouteillage dans le flot des élèves et semblait être le seul à ne pas s’en soucier.
– Burcet, t’es bloqué ou quoi ? l’apostropha un ado en le bousculant au passage. Tu sais plus comment monter les marches ?
– Je voulais juste voir si tu arrivais à suivre, Jérémy, rétorqua Thomas. Depuis hier, je me suis dit que tu aurais peut-être oublié comment on faisait. Tu vois, un pied, puis l’autre, et on recommence. Un vrai jeu d’enfant.
Iris le prit par le bras sous les rires de leurs camarades de classe et l’enjoignit à avancer.
– C’est quoi cette idée alors ?
– Changer cette sonnerie insupportable, répondit Thomas en retrouvant son sourire radieux. Il y a tellement de chansons qui seraient parfaites pour que les élèves aient envie d’aller en cours !
– A quoi tu penses ? House of the Rising Sun de Animals ? Ou en français, Les Portes du Pénitencier ? suggéra Iris en riant.
– Délicieusement sarcastique. Mais j’aurais plus vu Come as you are de Nirvana. C’est plus inclusif.
– Bien vu ! Et pour sonner la fin des cours ? Never can Say Goodbye des Jackson 5 ?
– Tu joues dans la nostalgie toi maintenant ? s’étonna Thomas. Je doute que nos chers condisciples trouvent ça approprié.
Quand ils atteignirent leur salle de cours, ils étaient encore en train de débattre sur le choix de chanson idéale.
En s’asseyant à sa place, Iris réprima un sourire. Thomas était sa personne préférée sur Terre en dehors de sa mère. Mais au contraire de celle-ci, il la comprenait toujours sans qu’elle ait besoin de parler. Ils s’étaient rencontrés il y avait trois ans de cela : le hasard les avait rassemblés au sein de la même classe et dès le jour de la rentrée, ils étaient venus l’un vers l’autre comme si leur amitié était une évidence.
Thomas était orphelin depuis aussi longtemps que ses souvenirs remontaient : il avait vogué de famille d’accueil en famille d’accueil incapables de canaliser sa prodigieuse énergie. Jusqu’à ce qu’il rencontre Iris. Elle avait su l’apprivoiser, le connaître, en faire son meilleur ami. Il avait aimé son caractère indocile et sa redoutable ironie qui le préservaient de l’ennui. Depuis, ils ne s’étaient jamais éloignés. Disputés, oui. Souvent, même, et pour un rien. Mais ils finissaient toujours par se réunir, comme un aimant et une plaque de métal.
Certains de leurs camarades étaient curieux, d’autres jaloux de cette amitié si exclusive. Nombre d’entre eux avaient tenté de s’immiscer entre les deux, de séparer ces deux doigts d’une même main, mais c’était vain : Thomas allait où les pas d’Iris la conduisaient, et Iris ne lâchait jamais vraiment Thomas du regard.
Ils se suffisaient l’un à l’autre, comme une vieille chanson favorite nous suffit parfois.
Voilà un chapitre de présentation des personnages bien agréable à lire. On imagine bien l'ambiance du village (bien trop réelle), ainsi le caractère des quelques personnages impliqués (me voilà revenu au lycée d'un coup ^^).
Le travail sur l'aspect musical est à la fois impressionnant (bravo) et intéressant (même sans connaitre tous les titres cités) et on comprend qu'ils façonnent une bonne partie de la vie d'Iris. Je suis curieux de voir ce que cela donnera par la suite.
L'humour et la légèreté sont bien maniés, donnant le sourire sans être lourds et apportant de la saveur à un chapitre plutôt tranquille.
Le plan de présentation de la maison avant de centrer sur Iris pour ne plus la quitter fonctionne bien. On s'y laisse prendre, félicitations !
Pour arrêter un peu les éloges, je noterai :
- Je ne comprends pas pourquoi la guitare et la musique ne réveillent pas la mère d'Iris mais la sonnette si (après moi tout me réveil alors je peux manquer un truc).
- La scène du miroir est assez clichée et peut-être pas très utile. On sait juste avant qu'iris à les cheveux blonds, on apprend juste après qu'elle a les yeux bleus comme sa mère, du coup mise à part qu'elle a un nez et des lèvres, on en découvre peu sur elle. (La partie mal coiffée pourrait être donnée avant quand elle passe une main dans ses cheveux)
- On a l'impression qu'Iris passe son temps à s'arrêter pour regarder son environnement. (dans sa chambre, puis dans le lycée). Si c'est volontaire pourquoi pas (mais je ne comprends pas forcément ce qu'il y a derrière), si c'est un moyen d'introduire des descriptions, je pense que comme il s'agit de lieu dans lesquels elle se déplace, des descriptions opérantes seraient plus subtiles.
En somme, rien de dramatique, le texte est pas mal aboutit et très agréable à lire.
Merci pour tes commentaires, ça fait très plaisir.
Je suis heureuse de l'impression générale que te laisse ce premier chapitre. L'ambiance paisible était l'un de mes objectifs et la musique est en effet une part importante de la vie d'Iris.
Je n'avais jamais réfléchi au réveil de la mère d'Iris! J'avais pensé qu'elle dormait à l'étage en-dessous, plus proche de la porte d'entrée que de la chambre de sa fille. L'isolation doit être hétérogène dans cette maison ;)
La scène du miroir est un pur outil pour décrire Iris. Tu as raison, je vais essayer de l'inclure moins lourdement. Elle sert aussi à introduire cet objet pour la suite. Si tu poursuis ta lecture, je veux bien que tu me fasses par de ton avis sur la nécessité d'en parler dès maintenant!
J'aime les descriptions (oups!) et c'est vrai que ça peut manquer de naturel de faire des pauses "observations" dans la tête du personnage. Je pense qu'Iris est quelqu'un qui aime observer, analyser. D'après ton commentaire, je me demande si ça gêne le récit, si c'est trop lourd. Je vais m'y pencher!
Merci beaucoup et à bientôt peut-être!
J'ai prévu de continuer à lire oui (je suis curieux de la suite et c'est sympa pour le moment), je vais garder ta demande en tête.
Les descriptions ne sont pas un problème en soit, mais deux fois la même technique dans un chapitre, je préférai prévenir.
Je suis agréablement surprise de trouver un cadre (jusqu'à présent) réaliste dans ce premier chapitre, alors que le résumé et le prologue nous promettent du fantasy.
On y sent poindre quelques bizarreries, notamment la mystérieuse madame de l'A.A.A., avec son nom improbable, et qui sonne de bon matin pour des broutilles de voisinage.
Je suis intriguée, aussi, par l'emploi de la musique. En plus de ça, j'ai à peu près les mêmes goûts musicaux alors tu prêches une convaincue ! Je me demande si la musique va servir à l'intrigue, ou simplement à l'ambiance.
L'amitié entre Iris et Thomas est très belle. C'est assez rare, je trouve, de voir déployée une amitié entre un garçon et une fille sans qu'elle apparaisse (en tout cas d'emblée) comme une intrigue romantique. Et puis les dernières lignes nous laissent entendre que cette amitié va faire partie intégrante de l'histoire.
Les réparties entre eux deux montrent bien leur complicité. Ceci dit, j'ai trouvé que Thomas employait un peu trop souvent des mots désuets : quelques fois pour marquer une ironie, c'est très réaliste, mais peut-être pas aussi souvent ? Ou bien ça fait partie des bizarreries de l'univers fantasy ?
A bientôt !
Merci beaucoup pour ton commentaire très complet!
Le cadre réaliste au début me paraissait important pour qu'on se plonge dans l'histoire en même temps que les personnages. Quant à la mystérieuse madame, je te laisse découvrir son importance (ou non) dans la suite.
Je suis heureuse que la musique t'intrigue: n'hésite pas à me donner des conseils quant à son emploi si tu poursuis ta lecture. Elle est destinée à mettre dans l'ambiance, mais aussi à comprendre l'état d'esprit des personnages et pourra servir l'histoire.
L'amitié entre Iris et Thomas est un des éléments que j'ai le plus travaillé, je suis flattée que tu la soulignes. Tu as raison pour le vocabulaire, c'est un peu décalé et pas forcément fait exprès. Je vais essayer de rendre ça plus fluide.
Merci pour tout et à bientôt!
"Je veux ab-so-lu-ment que vous vous sentiez chez vous dans notre merveilleux village, alors n'hésitez pas, si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là !"
Le problème, c'est justement que tu sois là alors qu'on ne t'a rien demandé donc… Ne le sois plus ?
"Elle restait là, son ignoble sourire ne quittant pas ses lèvres retroussées, à regarder Iris comme si rien ne lui ferait plus plaisir que de lui rendre service."
Bruuu... Avec ses bigoudis on dirait une version champêtre de Dolores Ombrage. Moi je di, quoi qu'il arrive ne la la laisse jamais sortir de ton champ de vision ou elle va te graver "Je ne dois pas esquiver les réunions glauques de l'A.A.A." sur la main.
"Elle grimaça néanmoins en voyant apparaître les hautes grilles noires qui signaient son incarcération... non, son éducation." --> Son éducarcération (terme libre de droits).
"Ses pommettes étaient constellées d’une explosion de taches de rousseur et il était coiffé d’une touffe de cheveux châtains constamment en bataille." --> Oh punaise nooonnn pas elles, elles sont partout !!! 😭😭😭
Je suppose que si l'amitié a été simple à bâtir, les obstacles qui l'éprouverons n'en seront que plus imposants. Pour ce qui est de titrer les chapitres avec des chansons, si les goûts et les couleurs ne se discuteront jamais, j'apprécie beaucoup le principe.
Je suis désolée de te répondre si tard, j'étais pourtant certaine de l'avoir déjà fait. J'espère que tu n'es pas totalement sorti de l'univers et que je peux encore t'y retenir par une cheville.
Enfin me voilà!
Ton commentaire m'a bien fait rire : tu as l'air de détester Mme Walberte autant qu'Iris et tant mieux! Elle est insupportable...
Educarcération : ça sonne bien. Je crois que beaucoup d'élèves seraient d'accord avec toi.
En effet, l'amitié est le socle de ce début d'histoire, je te laisse découvrir à quel point elle sera importante.
Pour les chansons, j'attends tes conseils avec impatience si tu poursuis ta lecture. Heureuse que ça te plaise.
Merci beaucoup pour tes retours, et à bientôt j'espère!
J'aime bien ton style qui se lit avec facilité :)
Au début, Il manque peut-être quelque chose (l'heure?) pour lier son réveil brutal à son train-train quotidien, je pensais qu'elle allait simplement se rendormir et non débuter sa journée, mais ce n'est que mon ressenti.
"à en croire les morceaux de plâtre blanc qui jonchaient la moquette sous la fenêtre, c’était un geste familier." -> j'ai trouvé cette supposition "bizarre" dans le sens où l'on est, sauf erreur, dans la tête d'Iris, et donc cette phrase nous en sort, si tu vois ce que je veux dire. Peut-être simplement la reformuler de son point de vue ?
"Maya Tanner était une très belle femme." -> dans le même style que ma remarque précédente, j'ai donc été surprise de l'utilisation de Maya Tanner au lieu de sa mère, même si je suppose que c'est pour indiquer son nom.
"Ce n’était pas pour rien qu’elle avait besoin de la musique" -> de musique me paraît plus correct mais je peux me tromper.
Voilà, en tout cas j'aime plutôt bien ces deux acolytes et je me demande ce qui les attend :)
Merci beaucoup pour tes commentaires, je suis heureuse que tu aies pris le temps de les écrire.
Ta réflexion sur les points de vue est très intéressante: c'est vrai que l'écriture oscille entre "dans la tête d'Iris" et un narrateur omniscient. Je voulais que le lecteur se sente proche de mon personnage, mais je ne peux m'empêcher de commenter l'histoire de l'extérieur, comme si on en savait plus que les protagonistes.
Cela dit, je sens que ça t'a gêné, donc je vais réfléchir à ce qui serait le mieux.
J'espère te relire bientôt, et encore merci pour ton avis !