Demain je serai mort. Exécuté comme un chien, comme un brigand. Je n'ai rien demandé à personne, blessé personne, pire, j'ai seulement soutenu. Et pour cela je vais mourir. La société est injuste. La justice est injuste. Je voudrais revoir une dernière fois Mlle de Chaverny. Passer une main dans ses cheveux et l'autre sur son sein droit. Celui-là a toujours su attirer ma main naturellement à lui. Le gauche aussi c'est vrai mais celui-là, c'était mon préféré. Mon château aussi me manque. Mon arrière-arrière-arrière Grand-père l'a construit sur les ruines même du château qu'avait construit son aïeul. Maintenant, après moi, personne ne sait ce qu'il adviendra de lui. Peut-être sera-t-il réquisitionné, peut-être que les biens qu'il contient seront saisis ? Je ne sais pas. J'aurai aimé voir une dernière fois le domaine de Fenay, me promener dans ses bois, naviguer sur son lac, chasser à courre. Mon nom disparaîtra mais aussi mon héritage, que je n'ai point pu transmettre. Adieu le monde, Adieu la vie, Adieu la liberté et Adieu l'amour. Toi qui lis ces mots, fais en ce que tu voudras mais retiens bien qui je suis car mon histoire sera, je l'espère, un jour racontée. Je suis le Comte de Fenay, un homme qui était heureux, amoureux, riche, altruiste et qui, demain à l'aube, sera mort.
En tout cas, bravo pour tes progrès !