1. Le jour où la Galaxie bascula

Notes de l’auteur : Démarrant durant les quelques jours ayant amenés à la chute de la République Galactique, il s'agit d'une histoire originale basée sur des personnages issus d'un jeu de rôle entre amis, ainsi que quelques personnages officiels de l'Univers Canon et Légendes.

Elle reprend à quelques petits endroits des scènes cultes de l'Épisode III et de la dernière saison de Star Wars: The Clone Wars (pour les connaisseurs, cela vous ravivera des souvenirs), modifiées parfois en y ajoutant nos personnages.
Pour le reste (donc la quasi-totalité, rassurez-vous, je n'ai pas juste repris le film !), c'est totalement original, avec des références à d'autres histoires que j'ai pu écrire (notamment l'histoire du personnage principal, et une ou deux autres), que je publierai peut-être par la suite.

J'espère que vous l'apprécierez autant que j'ai aimé l'écrire ! N'hésitez pas à me faire vos retours !

Satele se réveilla en sursaut, haletante, c’était le premier moment de repos qu’elle s’accordait depuis les évènements de la bataille de Coruscant, et pour autant, cela n’avait pas été reposant. Au contraire, elle avait l’impression de s’être levée plus épuisée qu’avant. La jeune maître s’assit au bord de son lit, ses cheveux d’un gris argenté en batailles et le corps en sueur, elle se frotta délicatement les tempes avec ses index.

— Par la Force… souffla-t-elle, essayant de reprendre une respiration normale, avant de se lever doucement, alors que les stores de ses quartiers s’ouvraient, laissant passer les lumières électriques des nuits de Coruscant.

La jeune femme se dirigea vers la petite salle de bain, les lumières s’allumant faiblement à son entrée, laissant une ambiance tamisée, afin de ne pas attaquer les rétines de l’occupante des lieux. Elle plongea ses mains dans le lavabo, qui se mit immédiatement à faire couler de l’eau tiède, qu’elle se passa lentement sur le visage. Satele se regarda dans le miroir, observant les dizaines de cicatrices, de brûlures, de coupures, sur ses bras, vestiges de sa jeunesse passée avec son père, si on pouvait l’appeler ainsi. Père qu’elle avait traîné devant le tribunal de la République bien des années plus tôt. Elle passa finalement quelques minutes sous une douche brûlante pour se réveiller, et se laver, avant de s’habiller de sa tenue habituelle, verte, couleur qui la représentait, à son humble avis. Elle attacha sa ceinture d’équipement Jedi autour de sa taille, avant de sortir de la salle d’eau, se dirigeant vers la sortie. Elle attrapa son sabre flottant sur un présentoir, au passage, et arriva dans le couloir, la porte se refermant derrière elle.

Il faisait encore nuit noire dans le Temple Jedi, les lumières du jour n’ayant pas encore percées l’horizon de la planète capitale et les fenêtres de l’édifice. Mais Satele avait l’habitude de se réveiller en pleine nuit, et de marcher dans les couloirs déserts, malgré tout, cette fois-ci, c’était différent, elle ne savait pas pourquoi, mais elle ne se sentait pas bien, elle sentait une boule dans son ventre, comme si son corps sentait que quelque chose n’était pas comme d’habitude. Pourtant, elle devrait être heureuse, ou du moins, apaisée, le Comte Dooku avait été mis hors d’état de nuire par le Chevalier Jedi Skywalker, les forces séparatistes s’amenuisaient, et la guerre touchait presque à sa fin. Quelque chose n’allait pas, elle n’en trouvait pas l’origine, et cela l’inquiétait, d’autant plus que dans quelques jours était prévu le passage des épreuves de sa Padawan Carsha Beanor, qui allait, après trois ans de formation intensive auprès de Satele, devenir chevalier, pour la plus grande fierté de son maître.

Le grand maître arriva finalement sur le toit du Temple, ses pas l’ayant instinctivement guidé jusqu’ici, comme souvent. Ce toit servait de lieux d'entraînement et de méditation, certains Jedi appréciant la proximité de l’arbre Uneti, un arbre sensible à la Force, pour méditer. C’était le cas de Satele, qui s’agenouilla devant cet être vieux de centaines d’années, fermant les yeux, elle parcourut les fils de la Force pour tenter de trouver l’origine de son mal-être. Tout d’abord, elle ne trouva rien, seulement un film noir, sans son, ni image reconnaissable, mais, en s’aventurant plus profond dans la Force, et dans sa pensée, quelques images lui parvinrent. Brumeuse, silencieuse, puis tout à coup, Satele reconnut le son caractéristique des pistolets blaster, suivi d’un cri, puis de dizaines de cris et de lourdes chutes. Le visage de la jeune femme se crispa, à mesure qu’elle entendait, elle finit par entendre des sabres laser semblant fendre l’air et dévier les tirs de blaster, enfin, elle vit les couleurs bleues et vertes des lames de sabres, puis des pleurs, et enfin, plus rien, elle ouvrait subitement les yeux, la respiration saccadée, venant poser une main sur sa poitrine.

— Non… chuchota-t-elle. C’est impossible…

— Qu’y a-t-il, Maître Satele ? demanda la voix reconnaissable entre mille, du Grand Maître Jedi Yoda.

— Je… Je ne sais pas, maître, parvint-elle à répondre.

— Une vision, tu as eu, hm ? ajouta le petit être à la peau verte en s’approchant d’elle.

— Oui… soupira Satele. Mais tout était flou, je n’ai pu distinguer que des tirs, des cris, et des sabres laser. Je sentais… L’horreur, la mort et le désespoir.

— Étrange, ceci est, en effet, répondit Yoda. Une interprétation, tu as ?

— Je pense que les Jedi sont en danger, maître, dit-elle en regardant son homologue grand maître. En grand danger.

— C’est possible, en effet, admit le maître. La guerre, finie, semble être. Mais l’identité du Maître Sith, nous ne connaissons pas. Sur nous garde, nous devons être, malgré tout.

— Oui, maître, dit humblement Satele.

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Peu de temps après, le Haut Conseil Jedi se réunissait suite à la demande expresse du Chancelier Suprême Palpatine de nommer Anakin Skywalker comme son représentant officiel auprès des Jedi. Cette demande ne fut pas bien vue, et pour cause, même si les Jedi étaient attachés sous serment au Sénat Galactique, jamais un Chancelier Suprême ne s’était autant immiscé dans les affaires de l’Ordre, ce qui n’était pas sans inquiéter certains maîtres. Avant l’arrivée d’Anakin, les discussions allaient bon train, mais Satele ne prononça pas un mot, préoccupée par sa vision.

— Le Chancelier n’a pas à s’introduire comme ça dans nos affaires, accusa Ki-Adi-Mundi. C’est à nous de nommer les membres de ce Conseil, pas au Sénat, ni au Chancelier.

— Je suis d’accord, répondit Maître Kenobi. Mais nous ne pouvons pourtant pas refuser une demande du Chancelier.

— En effet, approuva Windu.

— Cette nomination, à la légère, le Conseil ne peut accepter, dit Yoda. Très troublante est la manœuvre du Chancelier Palpatine.

— Oui, je comprends, acquiesça Anakin.

— Tu siègeras au Conseil, conclut Windu. Mais nous ne t’accordons pas le rang de maître. 

— Quoi ? répondit Anakin, regardant tour à tour tous les maîtres du Conseil Jedi. Comment pouvez-vous faire ça ? C’est un affront ! 
« C’est injuste, continua-t-il alors que les conseillers se regardaient les uns les autres. Comment peut-on siéger au Conseil, alors qu'on n'est pas maître ?

— Assieds-toi, jeune Skywalker, rétorqua sèchement Windu.

— Pardonnez-moi, maître, s’excusa Anakin en s’inclinant, avant de prendre sa place.

— Nous avons exploré tous les systèmes de la République sans trouver la moindre trace du Général Grievous, continua Maître Ki-Adi-Mundi.

— Dans la bordure extérieure, Grievous se cache, répondit Maître Yoda. Ce sont ces systèmes éloignés qu’il faut explorer.

— Je crains que nous ne manquions pour cela, déclara Obi-Wan.

— Et l’offensive droïde contre les Wookies ? demanda Maître Mundi.

— Il faut immédiatement leur envoyer une unité combattante, répondit Mace.

— Je suis d’accord, renchérit Kenobi. C’est un système d’importance stratégique.

— Cette mission, j'assumerai, dit Yoda. D’excellentes relations avec les Wookies, j’entretiens.

— Alors c’est décidé, conclut Windu. Yoda prendra la tête d’un bataillon de clones pour soutenir les Wookies sur Kashyyyk.

— Je dois informer le Conseil d’une chose, intervint Satele, qui fit tourner toutes les têtes en sa direction, compte tenu que ce fut la première fois qu’elle parlait de toute la réunion.
« Tout à l’heure, lors d’une de mes méditations, la Force m’a envoyé une vision. Je n’y ai pas vu précisément, mais j’ai entendu des cris, des pleurs, ainsi que des tirs de blaster et des sabres lasers.

— Avez-vous pu déterminer quelque chose de plus précis, Maître Satele ? demanda Obi-Wan.

— Malheureusement, non, Maître Kenobi, répondit doucement le grand maître. Mais je n’avais jamais ressenti une telle souffrance, cette vision sentait la mort et la désolation, comme jamais je ne l’avais vu.

— Hm, c’est très vague, déclara Windu. Malgré tout, vos talents de prémonition ont déjà fait leur preuve, nous ne pouvons ignorer cette information. Nous devons nous tenir sur nos gardes, plus que jamais, la fin de la guerre approche, il ne faut pas nous relâcher.

— Quelque chose se prépare, ajouta Satele. Je le sens. Et les derniers évènements ne font qu’accentuer ce sentiment.

— Prêter attention à la Force, nous devons, dit Yoda. Garder nos esprits ouverts, il nous faut.

— Que la Force soit avec nous, termina Mace, avec un soupçon de doute dans son regard.

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Alors que le Maître Jedi Yoda se rendait vers Kashyyyk, Satele quant à elle avait décidé de se rendre au centre de commandement planétaire de Coruscant, où se trouvaient les quartiers généraux de la Garde de Coruscant, le groupe d’élite de clones que le grand maître dirigeait depuis maintenant le début de la guerre. Elle marchait actuellement dans les couloirs du Temple, se dirigeant vers les transports. Elle ne pouvait s’enlever cette vision de la tête, et elle arrivait au moment où des choses étranges se tramait, le Chancelier, qui avait déjà gardé ses fonctions après l’expiration de son mandat, ordonnait presque à présent que l’on ajoute un siège au Conseil Jedi pour son ami, Skywalker, cela n’avait rien de normal.

— Satele ! cria une voix derrière elle. 

— Ma chère Iris, répondit Satele avant même de se retourner. Qu’y a-t-il, mon amie ? Je te sens contrariée.

— Évidemment ! s’indigna la jeune chevalière. Tout le monde au Temple dit que Skywalker a été nommé au Conseil, dis-moi que c’est une blague ? Tu n’as pas accepté ça ?

— Je crains que si, admit Satele. Le Chancelier a demandé au conseil qu’Anakin soit son représentant officiel.

— Hein ? s’étonna Iris. Qu’est-ce qu’il veut encore le Chancelier ? Il n’a pas le droit de faire ça ! Et pourquoi lui ?

— Probablement car Anakin est proche du Chancelier Suprême Palpatine, répondit le grand maître. Le conseil a justement accepté parce qu'ils sont proches.

— Mais… Attends une minute, réfléchit la chevalière aux cheveux noirs avant d’esquisser un sourire. Vous avez demandé à Skywalker d’espionner Palpatine, c’est ça ? Oh Satele ! Petite fourbe !

— Je n’ai pas accepté cela, répondit immédiatement Satele. Mais le conseil pense que le chancelier est louche et que quelque chose se trame autour de lui. Mais ça s’apparente à de la trahison, je n’aime pas ça.

— Ouuh, je vois, répondit Iris. Espérons que Skywalker ne fasse pas tout foirer.

— Je l’espère, soupira Satele. Autrement, le chancelier aura toute autorité pour donner des sanctions. Mais reste sur tes gardes, d’accord ? Je sens que quelque chose se prépare.

— Bien sûr ! s’exclama son amie. Tu me connais !

— Justement, répondit Satele en esquissant un sourire, avant de monter dans un transport. Que la Force te guide, mon amie.

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Arrivée au centre de commandement, la générale descendit du transport en remerciant le pilote, venant placer ses mains dans ses manches, elle s’avança vers les barricades. Satele traversa les contrôles sans aucun problème, avant de saluer les sentinelles et d’entrer dans la pièce principale, constituée en son centre d’une fosse holographique, entourée de console sur laquelle se tenaient des clones, les yeux rivés sur leurs écrans.

— Générale sur le pont ! cria un des officiers, en se mettant au garde à vous, il fut imité par l'entièreté de la salle.

— Repos messieurs, merci, sourit-elle en s’inclinant pour les saluer humblement.

— Mes respects, générale, dit le Commandant Thorn en s’approchant de Satele. C’est un plaisir de vous revoir, comme toujours.

Le Commandant Thorn était l’un des deux dirigeants de la Garde de Coruscant, et le chef du service diplomatique, la partie de la garde en charge de protéger les sénateurs, les dignitaires de la République, ainsi que le Chancelier. Il portait une armure blanche et rouge, avec un casque orné d’ailes de part et d’autres, ainsi qu’un kama, attribut des officiers clones hérité des guerriers mandaloriens. 

— Pour moi aussi Thorn, sourit Satele, vous le savez bien. Comment se porte la sûreté ici ?

— Très bien, répondit le commandant. Les temps sont plus calmes, rien d'inhabituel ces derniers temps mis à part quelques légers délits de crime organisé dans les bas-fonds. Mais rien de majeur. Et vous, générale, comment vous portez-vous ?

— Au moins ici, la galaxie semble être en paix, dit-elle. Mais je vais bien, si l’on peut dire, mais j’ai à vous parler, en privé.

— Bien sûr, générale, répondit-il en hochant la tête. Allons dans mon bureau.

Le bureau du commandant était somme toute très classique, sobre, composé du strict nécessaire de commandement, avec en plus une fenêtre donnant une très belle vue sur le soleil couchant et les grattes-ciel de Coruscant. Le commandant laissa Satele entrer, par galanterie habituelle, puis entra en fermant la porte.

— De quel sujet vouliez-vous que l’on discute, générale ? demanda le commandant en prenant place derrière son bureau.

— Vous connaissez la confiance et l’amitié que je vous porte, commandant, commença Satele. C’est pourquoi, je tenais à vous informer de la situation. Je sais qu’il vous est difficile de visualiser et de comprendre la Force, et tout ce qui l’entoure, mais il arrive parfois qu’elle nous envoie des signes de l’avenir. Et c’est ce qui est arrivé, cette nuit. J’ai vu… J’ai entendu des cris, des pleurs, et des tirs de blaster à l’encontre de Jedi qui semblait se défendre.

— Vous pensez que les Jedi vont être attaqués ? demanda le commandant, interloqué.

— Je ne sais pas, Thorn, soupira Satele. Je n’ai vu que ça. Mais j’ai de bonnes raisons de penser que personne n’est à l’abri.

— Souhaitez-vous que j’augmente la sécurité au sein des bâtiments officiels, mon générale ? demanda Thorn.

— C’est précisément ce que j’aimerais, acquiesça la générale. Qui sait ce que le Général Grievous prépare. Peut-être que je me trompe totalement, mais je ne veux rien laisser au hasard.

— Je comprends, répondit Thorn. Je vais augmenter le nombre d’hommes affectés au Sénat.

— Merci, dit-elle, en partie soulagée. Si vous le pouvez, j’aimerais que des soldats soient également affectés aux alentours du Temple.

— Bien sûr, approuva le commandant. Je vais mettre Thire et son équipe sur ce coup.

— Je vous remercie, sourit le grand maître, avant de se lever.

— C’est mon devoir, générale, répondit le commandant en se levant à sa suite, et en s’approchant de la fenêtre.

— Je sais, dit-elle en hochant la tête, mais vous méritez des remerciements, et plus encore.
« Que la Force soit avec vous, mon ami, ajouta Satele. Qu’elle vous guide en ces temps troublés, et vous apporte ce que vous souhaitez. Si la Force le veut, d'ici à quelques semaines, nous serons en paix, et vous pourrez enfin prendre du temps pour vous.

— Je me suis toujours demandé ce que je pourrai faire une fois cette guerre terminée, générale, répondit-il, pensif.

— Commencer par m’appeler par mon prénom, sourit-elle. Et puis, fonder une famille, vous faire des amis, avoir un autre métier, voyager, il y a autant de choses possibles que d’êtres vivants dans cette galaxie.

— Vous avez raison, Satele, sourit-il en retour.

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Le grand maître était par la suite retournée au Temple après avoir passé un peu de temps avec ses hommes, la nuit était déjà tombée, et pourtant, bon nombre de Jedi étaient restés éveillés, les stratèges et analystes Jedi cherchant le Général Grievous, les maîtres méditants ou s’entraînant, personne ne s’était concerté, et pourtant, ils étaient là, ensemble, unis dans la Force. Parmi eux, se trouvait une petite chevalière humaine, au sabre bleu, entraînant son sabré contre un mannequin. Satele sourit en la voyant, durant ces années où elle l’avait gardé sous son aile, elle avait tâché de lui enseigner ce qu’elle savait, tant dans les voies de la Force, que dans le combat, la diplomatie. Malgré des moments de doutes intenses, elles avaient su rebondir, et Satele elle-même en avant appris beaucoup, sur elle-même, et sur son rôle de maître.

— Bonsoir Maître Satele, dit la Padawan, sentant son maître derrière elle.

— Bonsoir Carsha, sourit Satele, en s’approchant. Comment vas-tu ?

— Bien, je me sens plus prête que jamais pour passer mes épreuves, dit-elle avec enthousiasme.

— C’est ce que j’attendais, répondit le maître, pleine de fierté. Tu es prête, et tu seras une excellente chevalière.

— Merci, maître, dit l’apprenti. Quand est prévue la date de mes épreuves ?

— Après-demain, répondit Satele. Le Conseil a tranché, il te sent prête, nous te sentons prête. Je n’ai plus rien à t’enseigner que tu ne saurais apprendre seule, ma chère Padawan.

— Vous mentez, maître, vous êtes le Grand Maître de l’Ordre, j’ai encore des milliers de choses à apprendre pour vous égaler !

— Peut-être, répondit-elle calmement. Mais tu peux apprendre tout ce que tu estimes nécessaire, toute seule Carsha. Le but d’un maître est d’enseigner à son apprenti les bases de l’enseignement Jedi, afin qu’il puisse se débrouiller seul, et tu sais tout. Le reste, c’est à toi de l’apprendre, au travers de livres, de missions, ou de méditation. Viendra ensuite le jour où tu décideras de prendre un apprenti, et tu lui enseigneras la philosophie Jedi, et ainsi notre savoir perdurera.

— Vous avez raison, dit Carsha. Comme toujours. Merci, maître, termina-t-elle en prenant Satele dans ses bras.

— Remercie-moi en triomphant de ces épreuves, dit-elle en souriant, ma jeune apprentie. Et faisant perdurer le savoir, de l’ordre.

— Qu’y a-t-il, maître ? demanda Carsha. Vous parlez comme si vous alliez disparaître.

— Non, au contraire, répondit-elle en essayant de prendre un ton rassurant. Simplement… J’ai fait part au Conseil d’une vision que j’ai eue. Je n’avais jamais ressenti cela, j’ai vu des lumières de sabres laser, des tirs de blaster, des cris et des pleurs. Je pense que quelque chose se prépare, mais je ne sais pas quoi…

— Vous auriez dû m’en parler, maître ! s’indigna Carsha.

— Je sais, admit Satele. Mais tu as mieux à faire actuellement, et le Conseil est en alerte, nous sommes prêts, quoi qu’il arrive. Va plutôt te reposer pour tes épreuves.

— Bien, maître, répondit sa Padawan avant de s’écarter, et de quitter la pièce.

Satele s’en voulait de ne pas avoir fait part à Carsha plus tôt de sa vision, elle qui considérait comme tout maître, sa Padawan comme une fille. Malgré tout, Satele se rendit dans ses quartiers, où elle ne dormit pour autant pas de la nuit, passant simplement son temps à méditer pour se reposer. 

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— Palpatine pense que le Général Grievous est sur Utapau, informa Ki-Adi-Mundi.

— Un message incomplet a été intercepté dans une valise diplomatique émanant du président d’Utapau, confirma Anakin.

— Réagir, nous devons à cette nouvelle, admit le Grand Maître Yoda. La capture du Général Grievous mettra un terme à la guerre. Rapidement et efficacement, il nous faut agir.

— Le Chancelier a demandé… Que je dirige cette opération, ajouta Skywalker après un instant d'hésitation.

— C’est au Conseil de décider qui doit s’en charger, précisa Windu. Pas au Chancelier.

— C’est un maître qui doit y aller, continua Yoda. Avec plus d’expérience.

— Je suis d’accord, acquiesça Maître Mundi. Maître Kenobi est tout indiqué.

— Je suis d’accord, ajouta Satele. Obi-Wan est le maître qui connaît le mieux le Général Grievous.

— D’accord, je suis, approuva Yoda.

— Parfait, conclut Windu. La séance est levée.

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Tous le savaient, si Grievous était en effet sur Utapau, comme le suggéraient les renseignements du Chancelier, la guerre pourrait prendre fin dans la journée. Mais pour autant, beaucoup au sein du Conseil savaient que cette guerre était l'œuvre d’un Seigneur Sith que personne n'avait pu trouver en dépit des efforts immenses mis en œuvre pour cela, qui était donc ce Dark Sidious ? Il allait être d’une importance capitale de le retrouver, et de le mettre hors d’état de nuire. C’était justement la discussion en cours autour d’une table holographique du Temple Jedi, autour de laquelle on trouvait Mace Windu, Anakin Skywalker et Satele Olms, ainsi que les Maîtres Yoda, Ki-Adi-Mundi et Alia Secura.

— Maître Satele, puis-je vous interrompre ? demanda le Commandant Cody en apparaissant. Le Général Kenobi a engagé le combat avec le Général Grievous, et nous avons lancé notre attaque.

— Merci commandant, répondit simplement Satele. Continuez vos efforts.

— Anakin, continua Windu. Donne cette information au Chancelier, sa façon de réagir nous éclairera sur ses intentions.

— Oui, maître, répondit Skywalker, sans le moindre enthousiasme, avant de quitter la salle.

— Je sens à présent ce que vous ressentiez, Satele, reprit Mace une fois Anakin parti. Je sens qu’un complot se trame contre les Jedi. Le côté obscur de la Force émane du Chancelier.

— Si jamais il ne renonçait pas à ses pouvoirs d’exception quand Grievous aura été mis hors d’état de nuire, il faudra l’obliger à abandonner ses fonctions, ajouta Mundi.

— Notre Conseil devra prendre le contrôle du Sénat pour qu’une transition pacifique soit assurée, déclara Windu.

— Ne vous précipitez pas dans cette voie, Maître Windu, rétorqua calmement Satele. Il faut prouver nos dires, et avoir le soutien du Sénat. Sans ça, les sénateurs se rangeront du côté du Chancelier.

— D’accord, je suis, Maître Satele, approuva Yoda. À de sombres extrémités, un tel raisonnement nous conduirait. Hmmm… D’une grande prudence, il nous faut faire preuve.

Tous se tournèrent alors vers Ahsoka Tano, ancienne Padawan d’Anakin Skywalker, qui fit son apparition sur l’holoprojection, avec le Commandant Rex derrière elle.

— J’ai cru comprendre que la mission a été un franc succès, dit Mace.

— Oui, répondit la Trogruta. Ça y est, Maul est sous notre garde. J’accompagnerai le Commandant Rex lorsqu’il viendra vous le livrer sur Coruscant.

— Un grand service à la République, tu as rendu, ajouta Yoda.

— Je n’ai fait que mon devoir de citoyenne, rétorqua Ahsoka.

— Pas celui de Jedi ? demanda le grand maître.

— Non, dit-elle doucement, avec une pointe de nostalgie et de tristesse dans la voix. Pas encore.
« Pour tout vous dire, continua-t-elle après que les maîtres l’ont regardé en silence, un peu déçus, eux aussi. J’aurais aimé m’entretenir avec le Général Skywalker.

— Je l’ai envoyé informer le Chancelier que le Général Grievous a bien été envoyé sur Utapau, répondit le maître de l’ordre humain.

— Maître Kenobi ? demanda Ahsoka.

— Engagé le combat avec l’ennemi, il a, répondit Yoda.

— Alors ce sera bientôt la fin de la guerre, conclut l’ex-Jedi.

— Cela va dépendre de la réaction du Chancelier, ajouta Windu.

— C’est-à-dire ? rétorqua Ahsoka, étonnée. Comment ça ?

— Vous m’en voyez navré, citoyenne, répondit Mace. Mais ces affaires ne concernent que le Conseil des Jedi.

— Je le comprends bien, répondit doucement Ahsoka.

Les Maîtres Secura et Mundi quittèrent alors la discussion. Maître Windu quant à lui sortit de la salle de conférence, après un signe de la tête entendu avec Satele et Yoda. Il ne restait à présent que les grands maîtres, Ahsoka, et le Commandant Rex.

— Ahsoka, autre chose à dire, tu as ? demanda Yoda. Un message pour Skywalker, peut-être ?

— Non, Maître Yoda, souffla-t-elle après un moment d’hésitation. Merci beaucoup. Je le lui transmettrai quand je le verrai.

— Que la Force soit avec toi, Padawan, ajouta le grand maître avant de quitter la communication.

— Merci pour tout, Ahsoka, dit Satele en souriant. Que la Force t’accompagne en ce jour, et à jamais.

— Merci à vous, Satele, répondit la Togruta.

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Le Général Grievous venait d’être abattu, d’un tir de blaster dans le torse, la nouvelle s’était répandue comme une traînée de poudre jusqu’aux oreilles des maîtres du Conseil, le sourire se lisait sur le visage de Satele, lorsque Anakin pénétra dans un des hangars du Temple Jedi.

— Maître Windu, dit-il, légèrement essoufflé. Il faut que je vous parle.

— Skywalker, dit le maître, en se mettant à marcher vers une canonnière. Nous venons d’apprendre qu’Obi-Wan a éliminé le Général Grievous. Nous allons donc nous assurer que le Chancelier remettra ses pleins pouvoirs au Sénat.

— Il ne renoncera pas à ses pouvoirs, répondit Anakin, le visage sombre. Je viens de faire une terrible découverte. 

— Que dis-tu ? intervint Satele, sentant la noirceur envahir les propos d’Anakin.

— Je crois que le Chancelier Palpatine est un Seigneur Sith, continua le chevalier.

— Un Seigneur Sith ? demanda Windu en s’approchant un peu plus d’Anakin.

— Oui, répondit-il. Celui dont nous soupçonnions l’existence.

— Comment le sais-tu ? questionna Windu.

— Il connaît le pouvoir de la Force, continua Anakin. Il en maîtrise le côté obscur.

— En es-tu certain ? demanda Satele.

— Absolument sûr, répondit Skywalker.

— Cette nouvelle dépasse nos pires craintes, admit Mace. Il faut agir au plus vite si l’on veut que l’ordre des Jedi survive.

— Maître Windu, dit Satele. Vous êtes le meilleur bretteur du Conseil, amenez Maître Fisto et autant de maîtres que vous le pouvez, et arrêtez le Chancelier. Je vais de ce pas demander une audience d’urgence au Sénat.
« Que la Force vous guide, ajouta-t-elle avant de partir en courant vers un transport, direction le Sénat.

— Que la Force soit avec vous Satele, dit Mace, continuant sa marche vers la canonnière.

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Les sénateurs furent convoqués pour une session d’extrême urgence, si rapidement que bon nombre n’étaient pas présents physiquement, et avaient dû se contenter d’une présence holographique. Beaucoup furent par ailleurs étonnés de ne pas voir le Chancelier à sa place, au centre du cycle. Et tandis que déjà, les trois maîtres suivant Mace Windu avaient été tués, et que la fenêtre du bureau du Chancelier était brisé, Satele prit la parole.

— Chers sénateurs, chers citoyens de la République, commença-t-elle. Veuillez m’excuser pour cette réunion tardive et inattendue, mais l’heure est grave. Le Général Grievous a été vaincu, la guerre touche à sa fin, et pourtant, nous venons d’apprendre que le Chancelier Palpatine, était en réali…

Satele fut coupée dans sa phrase par une vague dans la Force, elle se sentit faible, et s’appuya contre le bord de la plateforme. Elle avait ressenti une souffrance, longue et impitoyable, un cri puissant dans la Force, elle connaissait bien cette aura de lumière.

— Windu… souffla-t-elle avec peine. Non… C’est… Impossible.

— Qu’y a-t-il, Maître Jedi ? s’exclama un sénateur. Si Grievous est mort, la guerre est finie ! Que voulez-vous nous dire ?

— Excusez-moi… dit-elle. Je sens que… le Chancelier a…

Soudain, un tir de blaster retentit dans le Sénat, provenant d’une des plateformes de sénateurs, mais l’auteur de ce tir n’était autre qu’un clone à l’armure rouge et blanche, un clone de la Garde de Coruscant, l’un de ses hommes. Immédiatement, elle créa une barrière protectrice devant elle grâce à la Force, et absorba le tir.

— Abattez cette traîtresse ! cria le Lieutenant Thire.

— Que faites vous, Thire ? demanda Satele, interloquée. Pourquoi ?

— Les bons soldats obéissent aux ordres, répondit Thire, tirant une nouvelle rafale en direction de la jeune femme.

Satele était désemparée, pourquoi l’un de ses hommes les plus fidèles venait à l’instant de donner l’ordre à ses soldats de la tuer. Cela ne pouvait vouloir dire qu’une chose, les maîtres avaient échoué face à Palpatine, Mace Windu était tombé au combat, et le Chancelier avait ordonné aux clones de tuer les Jedi.

— Par la Force, le Temple ! s’écria Satele, prenant un peu d’élan avant de sauter de sa plateforme vers une autre.

Dans sa course, Satele alluma son sabre afin de dévier les tirs de blaster arrivant dans sa direction, prenant soin de ne pas toucher les clones avec. Arrivant dans le couloirs, le grand maître se dirigea immédiatement vers une sortie, elle devait rapidement retourner au Temple Jedi pour le protéger, elle ne pouvait pas laisser les Jedi restés là-bas se faire abattre.

— Halte, Jedi ! cria un clone, se mettant en travers de sa route.

— Je ne veux pas vous faire de mal, soldat, dit Satele. Écartez vous !

— Feu ! s’exclama-t-il en arrosant la Jedi de tirs de blaster.

La jeune femme dévia tous les tirs un à un, les envoyant dans les murs et les piliers du Sénat, loin des êtres vivants qui pourtant, la souhaitaient morte. Elle éteignit son sabre et usa de ses pouvoirs pour sauter avec un salto au-dessus des clones, et sauta dans un petit vaisseau garé là, s’empressant de démarrer, fonçant vers le Temple Jedi. Pourquoi les clones n’avaient-ils pas refusé cet ordre ? Ils s’étaient tous mis à lui tirer dessus, comme s'ils en avaient toujours eu envie, au fond d’eux, cela n’avait aucun sens. Sur le chemin, elle se rappela d’une discussion qu’elle avait eue avec le Commandant Fox une fois, ce dernier parlant d’un clone devenu fou, qui parlait de conspiration contre la République et les Jedi avec une puce spéciale, et qu’il l’avait abattu sur ordre du Chancelier. Bien sûr, tout était clair… Depuis des années, Palpatine tirait les ficelles de la République en secret, et avait modifié la programmation des soldats pour qu’ils obéissent sur un simple ordre. Et à présent… Satele sentait des dizaines de Jedi tomber, dans une souffrance qu’elle n’avait jamais connue auparavant, c’était horrible, c’est tout juste si Satele parvenait à rester consciente sous ce flot de désespoir et de morts, des dizaines de voix qu’elle connaissait, criaient, désemparées, et s’éteignaient presque en même temps, dans l’incompréhension de cette trahison.

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— Oui, mon seigneur, acquiesça le Commandant Cody.

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Satele arriva tout juste au Temple lorsque les canonnières de la 501ᵉ Légion survolaient le bâtiment. Elle n’avait jamais eu cette peur sur son visage, elle courait aussi vite qu’elle le pouvait à l’intérieur du Temple, où elle tomba nez à nez avec Cin Drallig, le Maître d’armes Jedi.

— Cin ! cria Satele. Réunissez autant de Jedi que vous le pouvez, nous devons protéger le Temple, les clones ont reçu l’Ordre de nous tuer.

— Quoi ? s’exclama le maître bretteur. Comment est-ce possible ?

— Un complot fomenté par le Chancelier Palpatine, le Seigneur Sith, Sidious, souffla Satele. Je vais faire évacuer les Padawans et les initiés, faites votre possible, mon ami ! 

— Nous ferons notre devoir, maître, assura Drallig, comprenant la gravité de la situation.

Alors que des Jedi accouraient aux entrées du Temple pour stopper les clones qui arrivaient, avec à leur tête, le nouveau Seigneur Sith, Vador, Satele courait dans l’autre sens, aussi vite qu’elle le pouvait. C’était impensable, elle qui avait œuvré pendant toute cette guerre à la victoire de la République, tous ces soldats, ces civils, ces Jedi tombés au combat, tout ça pour les Sith, tous c’étaient fait berner, même les plus grands sages Jedi, les plus grands visionnaires et stratèges. Ils ne pouvaient pas laisser faire cela, c’était impossible.

— Maître ! cria une voix à sa droite.

— Satele ! cria une autre voix du même endroit. Que se passe-t-il ? Ils sont devenus fous les clones ou quoi ?

— Carsha ! Iris ! s’exclama-t-elle en s’arrêtant brusquement. Le Chancelier, c’est le Seigneur Sith que nous cherchions depuis des années, il a ordonné aux clones de s’en prendre à nous, je le sens, partout dans la galaxie, des Jedi meurent, les uns après les autres.

— Et ils acceptent cet ordre ?

— Ça a sûrement un lien avec la puce qui les rend plus aptes à exécuter les ordres, répondit Satele.

— Il faut faire quelque chose ! s’indigna Carsha.

— Le mieux que nous puissions faire, dit-elle le plus calmement possible, c’est mettre à l’abri les plus jeunes, et retenir les clones le plus longtemps possible.

— Je suis d’accord, approuva Iris.

— Pas moi ! s’exclama la Padawan. Il faut que nous allions parler au Sénat, ils nous écouteront, nous sommes les gardiens de la Justice, ils nous font confiance.

— Carsha… répondit doucement Satele, posant une main sur l’épaule de sa Padawan tout en se baissant à son niveau. J’admire ton esprit de justice, mais nous ne pouvons rien faire de plus, Sidious contrôle le Sénat, et ne tardera pas à leur donner un tissu de mensonges pour le monter contre nous. Nous devons protéger les nôtres, coûte que coûte. Mieux vaut nous replier, et réfléchir, plutôt que de nous lancer dans une mission suicide.

— Que souhaites-tu que nous fassions ? demanda Iris, tandis que Carsha tentait d’écouter son maître.

— Je veux que vous alliez chercher les initiés et les Padawans que vous trouverez, et que vous les escortiez jusqu’aux hangars, demanda Satele.

— Et toi ? l’interrogea son amie.  Que vas-tu faire ?

— Vous faire gagner du temps, sourit le grand maître. C’est ce que nous allons tous faire.

— Je viens avec toi, rétorqua Iris. Ce n’est pas discutable.

— Iris… soupira Satele. Bien, Carsha, va chercher les initiés, et les Padawans, nous te rejoindrons.

— Mais… maître… bégailla Carsha.

— Ne discute pas, cours ! ordonna Satele, alors que des explosions se firent entendre dans les couloirs du Temple.

— Tu penses que tu ne la rejoindras pas, pas vrai ? demanda Iris.

— Espérons que je me trompe, hein Iris ? sourit Satele.

Satele et son amie retournèrent vers l’entrée du Temple, où une vision d’horreur les attendait. Des dizaines de Jedi, maîtres, chevaliers, apprentis, en proie à des tirs de blaster arrivant de toutes parts, rares étaient ceux qui résistaient plus de quelques secondes à ses assauts violents. Satele alluma son sabre laser, et poussa un clone grâce à la Force, alors que ce dernier allait tirer sur un jeune Padawan, le protégeant du mieux qu’elle put, elle renvoyait les tirs sur les assaillants eux-mêmes, c’était à présent le seul moyen de survivre, elle recula, pour permettre à l’enfant de courir sans se faire toucher, avant de sauter, et d'atterrir au milieu des clones, les prenants par surprise, elle donna plusieurs coups de sabre dans le dos des clones, les tuant sur le coup, se baissant et attaquant avec une vitesse impressionnante, guidée par la Force, Satele se battait, non pas pour elle, pas pour gagner la guerre, non, mais pour sauver tout ce pour quoi elle vivait, si elle pouvait ne serait-ce que sauver un enfant, cela serait une victoire.

Jamais le grand maître ne s’était battu de cette façon, elle était d’un calme olympien, dans sa bulle, elle se laissait guider entièrement par son instinct, son esprit étant presque hors du combat, les sons ne lui parvenaient plus, tout était comme ralenti autour d’elle. Satele élimina une vingtaine de clones impuissants, avant de recevoir un tir de blaster extrêmement précis, dans l’épaule gauche, lui faisant perdre une partie de sa concentration et lui arrachant un cri de douleur, elle tourna la tête vers reconnu le Commandant Fox qui venait apparemment d’arriver sur les lieux avec le Lieutenant Thire et ses hommes. Soudain, elle sentit un souffle derrière elle, et le cri d’un clone.

— Alors, grand maître, on se déconcentre ? dit une voix féminine juste derrière elle.

— Tu arrives toujours aux bons moments, Senya, répondit Satele, essoufflée.

— Toujours ! rit-elle avant de sauter par-dessus Satele et d’éliminer trois clones d’un coup de sabre.

Habillée d’une tenue entièrement noire, Senya était une Chevalière Jedi Twi'lek à la peau blanche, ancienne combattante de la Confédération des Systèmes Indépendants, elle s’était rangée du côté des Jedi, malgré son goût prononcé pour le combat. C’était une combattante très douée. Mais les rangs des clones semblaient ne jamais faiblir, et les Jedi n’eurent d’autres choix que de reculer, encore, et encore. Les rangs des Jedi s’amenuisaient rapidement, les uns après les autres, épuisés, ils tombèrent, inanimés, Senya fut parmi ceux-là, tombant au combat, comme elle l’aurait voulu.

— Je sais, pensa Satele, sentant que la situation empirait.

La jeune femme éteignit soudain son sabre et sauta en arrière. S’agenouillant, elle se concentra, entrant dans une méditation profonde, sous les regards consternés de ses compagnons. Plongeant dans les ressources de son pouvoir, le grand maître utilisa une technique très ancienne, la méditation de combat, consistant à insuffler à ses alliés un sentiment de confiance, et augmenter leur moral et leur détermination pour emporter la victoire. Cette technique s’était révélée des plus efficaces lors des grandes guerres opposant les Sith et les Jedi, et Satele espérait que cela le serait maintenant, afin de permettre à Carsha de rassembler les initiés et les Padawans, et de fuir.

Les Jedi sentirent alors leurs convictions et leur combativité augmenter, comme si on leur injectait quelque chose qui parcourait leur corps, un sentiment si pur, si puissant, que les chevaliers foncèrent contre leurs opposants sans la moindre hésitation, enfonçant les rangs comme un seul homme. Iris était de loin la plus impressionnante du groupe, utilisant des pouvoirs oubliés qu’elle avait pu apprendre grâce à son holocron, elle réussit sans mal à canaliser la Force dans ses poignées et à enflammer quelques clones, qui hurlaient de douleur avant de s'effondrer. Satele sentait ce pouvoir obscur, mais n’allait rien faire pour réprimander son ami, toute aide était la bienvenue compte tenu de la situation, et le grand maître avait confiance en son amie.

Cependant, bien que la Force soit éternelle et infinie, le corps et l’esprit de Satele ne l’était pas. Profitant de la pagaille engendrée par cet assaut massif dans les rangs des clones, le grand maître se redressa, observant les quelques options qui s’offraient à elle, et malheureusement, elles n’étaient pas bien nombreuses.

— Maître ! fit une voix dans son holocom alors que la situation était désespérée. Je suis aux hangars avec quelques initiés et des Padawans, on vous attend !

— Carsha, ma petite, tu es parfaite, pensa Satele.
« Que tout le monde recule vers les ascenseurs, cria-t-elle, vite !

La jeune femme resta un instant pour couvrir la retraite de ses alliés, avant d’elle aussi courir vers les turbo-ascenseurs du Temple, se protégeant comme elle le pouvait avec son sabre laser. Alors qu’elle se trouvait à une dizaine de mètres de son but, elle reçut un tir dans la jambe, ce qui la fit chuter dans un long cri de douleur, elle tomba sur le sol de tout son poids, et son sabre heurta les dalles froides du Temple, avant de s’éteindre. Au même moment, Carsha descendait avec l’ascenseur du Temple, et vit immédiatement son maître.

— Maître ! cria l’apprentie en courant vers cette dernière.

— Satele ! cria Iris, s’élançant derrière Carsha.

La Padawan accouru aux pieds de Satele, tandis qu’Iris tentait de les protéger toutes les deux des tirs arrivant dans leur direction, le maître redressa la tête.

— Va-t'en… Carsha, implora-t-elle en sanglotant. Ne restez… pas là.

— Non, maître ! Je dois vous protéger vous aussi !

— Jamais on ne t'abandonnera, Satele, répondit vivement Iris, jamais. Tu n’as pas le droit de me donner cet ordre !

— Va-t'en ! hurla Satele en poussant Iris et Carsha vers les ascenseurs grâce à une violente vague de Force.
« Iris… Protège Carsha, s’il te plait… souffla-t-elle.

Le Maître Jedi se redressa doucement, serrant les dents de douleur. Elle attrapa son sabre avec la Force, et se tourna vers les clones qui avançaient dans sa direction. Elle savait qu’elle ne pourrait pas tenir longtemps, mais peu l’importait, elle activa la lame de son sabre et dévia tous les tirs qu’elle pouvait. Elle se rappelait tous les moments qu’elle avait passés dans cet endroit, ce temple qui lui était si cher, elle avait passé toute sa vie en son sein, ses premières leçons avec le Maître Yoda, jusqu’aux leçons qu’elle-même donna à sa Padawan, ses promotions, jusqu’aux réunions du Conseil. Elle retenait ses larmes de couler, mais malgré son calme serein habituel, ses émotions allaient la briser, petit à petit. Soudain, elle s’arrêta, se stoppant net dans son élan.

— Thorn… dit-elle doucement.

Devant elle, se tenait le Commandant Thorn, sûrement appelé en renfort à la suite des nombreuses pertes dans les rangs des clones. Il la tenait en joue, les bras tremblants, comme si son esprit essayait de lutter contre l’ordre qu’il avait reçu. Le clone retira son casque, le laissant tomber au sol. Satele le regarda dans les yeux, les joues ruisselantes de larmes, c’était trop pour l’esprit de la jeune Jedi, son esprit se fragmenta, explosant en milliers de morceaux. Elle savait, elle savait depuis des mois que cette puce existait, elle avait même autorisé qu’on la retire au Commandant Doom, elle avait eu cette information en sa possession, mais elle n’en avait pas fait part à son commandant, et à présent, elle en payait le prix.

— Les bons… soldats… obéissent aux… ordres Satele… 

— Je sais… Je vous pardonne… sourit-elle une dernière fois à son ami qui l’avait accompagné durant toutes ces années. C’est moi qui suis désolée…

Puis, Thorn tira, un seul tir, qui toucha Satele dans la poitrine.

— Nooon, maître ! hurla Carsha, s’apprêtant à courir vers Satele.

— Reste là ! cria Iris, tirant la Padawan vers l'ascenseur. Tu n'as pas intérêt à mourir toi aussi ! 

Le corps de Satele tomba au sol, sans vie, alors que son sabre heurta lui aussi le sol dans un bruit métallique. Tandis que les clones continuaient d’avancer au sein du Temple, semant mort, et désolation. Iris retenait tant bien que mal la jeune Padawan, hurlant et se débattant dans l’ascenseur.

— Reste tranquille ! ordonna Iris, hors d’elle. Satele m’a demandé de te protéger, alors commence par m’écouter ! Elle n’est plus là, on ne peut rien faire ! Alors cesse de crier !

Les deux jeunes femmes finirent par descendre de l’ascenseur, Iris retenant ses larmes, plus énervée que triste en réalité, et Carsha perdant toute l’eau de son corps. Une fois en haut, elles trouvèrent une rangée de clones en train de fusiller sans aucune forme de procès les initiés que Carsha avait ramenés plus tôt. Iris s’apprêta à lancer son sabre laser pour tuer les clones, lorsque trois tirs se firent entendre, quatre clones tombèrent, un sifflement se fit entendre dans l’air, et le dernier s’écroula, une vibrolame plantée dans le torse. De l’ombre, sortit un homme en armure, Kelborn, un chasseur de prime sous contrat avec la République, qui semblait s'être rangé du côté des Jedi.

— Où est votre grand maître ? demanda-t-il simplement, de sa voix froide habituelle.

— Morte, dit sèchement Iris.

Kelborn n’ajouta rien de plus, et suivit simplement les jeunes femmes, qui montèrent dans le vaisseau personnel d’Iris, quittant cet endroit, autrefois havre de paix, devenu le tombeau de l’ordre Jedi.

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— Comme ça vos propres soldats ont essayé de vous tuer sans le moindre remord ? demanda un homme en armure étant apparu sur l’holoprojecteur du vaisseau. Vous parlez d’une confiance sans faille.

— Satele pensait qu’il s’agissait d’une programmation, ou quelque chose du genre, répondit Iris, à bout de nerf.

— Satele ? demanda l’homme. L’amie dont tu me parlais à qui tu vouais une certaine admiration, et un fort attachement, oui, je m’en souviens. Cela semblerait en tout cas probable, mais qui aurait fait ça ?

— Oui, c'est elle, le grand maître de l’Ordre, répondit Iris. Quant à ce plan, le Chancelier.

— Il a fait tuer mon maître ! s’exclama Carsha sortant du poste de pilotage.

— Qui est-ce ? demanda l’homme en toisant la petite du regard.

— Carsha, la Padawan de Satele, souffla Iris.

— Quoi de plus pur que les émotions d’un enfant, admit-il.

— Mais elle est morte ! sanglota la Padawan. Je ne serai jamais une chevalière maintenant !

— Écoute, petite, soupira Iris. Satele te pensait prête, elle n’a jamais dit autant de bien d’un Jedi, alors qu’elle en a vu des centaines. Tu penses vraiment qu’elle voudrait te voir comme ça ? À pleurer.

— Il n’y a pas de mort, il n’y a que la Force, dit Seru. N’est-ce pas ce que disent les Jedi ?

— Si… dit doucement Carsha.

— Alors cesse de pleurer, rétorqua-t-il. Et bats-toi pour qu’elle n’ait pas rejoint la Force en vain. Sois digne d’avoir reçu les enseignements d’un Grand Maître Jedi portant ce prénom.

— Ce prénom ? demanda Carsha.

— Satele Shan, répondit-il. J’ose espérer que ce nom te dit quelque chose.

— Oui, répondit Carsha. Maître Satele admirait cette femme.

— Intéressant… dit-il pensif. Satele Shan était l’une des plus grandes Jedi de l’histoire de l’Ordre, Grand Maître, possédant  une vision de la Force aussi ouverte que moi. Et sûrement la personne qui m’est le plus proche dans la Force.

— Wah… répondit seulement la Padawan, impressionnée.

— Revenons-en à votre histoire, vous dites que le Chancelier a fait ça ? continua-t-il. Dans quel but ?

— C’est un Sith, dit Iris. Il a tout organisé depuis des dizaines d’années.

— Depuis un millénaire, corrigea l’homme. Je n’aurais jamais cru qu’ils iraient jusqu’à obtenir un tel poste. Dark Bane et ses descendants se sont surpassés.

— Quoi ? demanda Carsha. Vous saviez que ça allait arriver ? Et vous n’avez rien fait ?!

— Je n’ai pas eu de contacts avec les Sith depuis environ 1000 ans, rétorqua l’homme. Je n’apprécie ni les Jedi, ni les Sith, je n’ai que faire de vos querelles incessantes. Cela fait des centaines d’années que vous, narcissique Jedi, vous êtes affaibli, trop sûr de vous, pensant avoir éliminé les Sith, alors qu’en réalité, les Sith eux-mêmes se sont éliminés. Vous n’y êtes pour rien, vous n’avez rien fait.

— 1000 ans ? S’étoffa la Padawan. Mais… Qui êtes-vous ? C’est impossible de vivre aussi longtemps !

— Impossible pour un esprit non instruit, nargua l’homme. Je me nomme Seru. En réalité, j’approche des 3660 ans.

— C’est un vieil ami, expliqua Iris, tentant de rassurer Carsha. Un homme doté d’une grande sagesse, et d’une grande puissance dans la Force.

— Il… peut nous aider ? bredouilla la jeune fille.

— Je l’espère… dit-elle avant de se retourner vers Seru.

— Que pensez-vous que je vais faire pour vous ? demanda l’érudit.

— Eh bien… réfléchit Iris.

— Nous aider à tuer le Sith ! s’exclama Carsha.

— Carsha ! gronda Iris.

— Vous aidez à tuer le Chancelier ? répondit-il en riant. Vous rêvez. Je ne sais pas de quoi ce Sith est capable, et même si vivre sous la République apporte des avantages, je ne sais pas si sous ce Sith, cela ne serait pas mieux.

— Vous ne pensez qu’à vous ! s’indigna la Padawan. Et tous ces gens qui vont souffrir ?

— Je pense à l’histoire, jeune effrontée, répondit sèchement l’homme. 
« Mais comme j’ai un bon cœur, continua-t-il, une pointe de sarcasme dans la voix. Je vais vous donner deux idées, vous pouvez vous cacher, et attendre le bon moment pour frapper, mais le Sith ne se laissera pas avoir facilement. Ou au contraire, trouver des alliés, et vous battre tant qu’il en est encore temps.

— Mais qui ? demanda Carsha.

— À vous de trouver des amis qui détestent les Sith tout autant que vous, répondit-il. Tous les sénateurs ne doivent pas approuver le nouveau régime qui va être mis en place.

— Satele connaissait bien les sénateurs… souffla-t-elle. Elle aurait pu nous aider.

— N’es-tu pas là le Padawan de ton amie ? demanda Seru. Si elle est réellement digne d’avoir suivi les enseignements du grand maître, elle devrait savoir ce genre de chose.

— Moi ? demanda Carsha. Mais…

— Oui, répondit Iris. J’en suis sûr. Et vous, qu’allez-vous faire ?

— Rendre visite à ce Sith, répondit calmement Seru. Il faudra bien que nous ayons une petite discussion… amicale. Cela scellera ma décision de vous aider, ou non.

— Bien… répondit Iris.

— Que la Force vous serve et vous guide, jeunes Jedi, termina-t-il. avant de couper la communication.

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À suivre...

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David.J
Posté le 16/02/2025
Votre récit, Le jour où la Galaxie bascula, plonge admirablement le lecteur dans l’univers de Star Wars, tout en apportant des éléments originaux qui enrichissent l’histoire. Vous avez su tisser une toile complexe autour de Satele, un personnage crédible et fascinant, confronté à des visions prophétiques et des dilemmes intérieurs profonds. Vous capturez parfaitement l’intensité de la Guerre des Clones, les tensions politiques et la trahison qui la sous-tendent, tout en donnant vie à des personnages attachants et bien développés. Les scènes d’action sont captivantes, et l’atmosphère générale, à la fois sombre et pleine d’espoir, fait honneur à l’univers tout en introduisant de nouveaux éléments intrigants. Votre utilisation de la Force et de la méditation de combat est particulièrement marquante et originale. Un très bel hommage à Star Wars, tout en restant fidèle à l’esprit de la saga.
Midriass
Posté le 16/02/2025
Alors ça pour un commentaire touchant, c'en est un comment j'en ai rarement vu (voire jamais) !! 😍 Il me va droit au cœur, sincèrement.
Merci beaucoup pour votre retour !

Je dois dire que la Guerre des Clones est l'une de mes époques favorites, j'y ai consacré de nombreuses années de jeux de rôles, et de recherches bibliographiques.
Je voulais par cette histoire étendre notre roleplay (RP) et marquer ma vision de l'Ordre 66 à travers mes personnages (que mes confrères rôlistes ont refusé d'exécuter 😂, on ne veut pas perdre nos personnages !), j'y ai mis mon cœur et des larmes (l'horreur d'écrire la mort de Satele que j'aime tant...).

Chaque personnage est une part de moi (du moins ceux que j'ai créé (Satele, Seru, Senya), et d'autres dont j'ai tenté de dépeindre le caractère d'après comment ils étaient joués en RP (Thorn, Kelborn, Carsha, Iris) !

Je suis ravi qu'elle vous plaise ! Bonne lecture de la suite, j'espère qu'elle vous plaira tout autant !
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