1. Le Jour où la Galaxie bascula, partie 3

Arrivée au centre de commandement, la générale descendit du transport en remerciant le pilote, venant placer ses mains dans ses manches, elle s’avança vers les barricades. Satele traversa les contrôles sans aucun problème, avant de saluer les sentinelles et d’entrer dans la pièce principale, constituée en son centre d’une fosse holographique, entourée de console sur laquelle se tenaient des clones, les yeux rivés sur leurs écrans.

— Générale sur le pont ! cria un des officiers, en se mettant au garde à vous, il fut imité par l'entièreté de la salle.

— Repos messieurs, merci, sourit-elle en s’inclinant pour les saluer humblement.

— Mes respects, générale, dit le Commandant Thorn en s’approchant de Satele. C’est un plaisir de vous revoir, comme toujours.

Le Commandant Thorn était l’un des deux dirigeants de la Garde de Coruscant, et le chef du service diplomatique, la partie de la garde en charge de protéger les sénateurs, les dignitaires de la République, ainsi que le Chancelier. Il portait une armure blanche et rouge, avec un casque orné d’ailes de part et d’autre, ainsi qu’un kama, attribut des officiers clones hérité des guerriers mandaloriens. 

— Pour moi aussi Thorn, sourit Satele, vous le savez bien. Comment se porte la sûreté ici ?

— Très bien, répondit le commandant. Les temps sont plus calmes, rien d'inhabituel ces derniers temps mis à part quelques légers délits de crime organisé dans les bas-fonds. Mais rien de majeur. Et vous, générale, comment vous portez-vous ?

— Au moins ici, la galaxie semble être en paix, dit-elle. Mais je vais bien, si l’on peut dire, mais j’ai à vous parler, en privé.

— Bien sûr, générale, répondit-il en hochant la tête. Allons dans mon bureau.

Le bureau du commandant était somme toute très classique, sobre, composé du strict nécessaire de commandement, avec en plus une fenêtre donnant une très belle vue sur le soleil couchant et les gratte-ciels de Coruscant. Le commandant laissa Satele entrer, par galanterie habituelle, puis entra en fermant la porte.

— De quel sujet vouliez-vous que l’on discute, générale ? demanda le commandant en prenant place derrière son bureau.

— Vous connaissez la confiance et l’amitié que je vous porte, commandant, commença Satele. C’est pourquoi, je tenais à vous informer de la situation. Je sais qu’il vous est difficile de visualiser et de comprendre la Force, et tout ce qui l’entoure, mais il arrive parfois qu’elle nous envoie des signes de l’avenir. Et c’est ce qui est arrivé, cette nuit. J’ai vu… J’ai entendu des cris, des pleurs, et des tirs de blaster à l’encontre de Jedi qui semblait se défendre.

— Vous pensez que les Jedi vont être attaqués ? demanda le commandant, interloqué.

— Je ne sais pas, Thorn, soupira Satele. Je n’ai vu que ça. Mais j’ai de bonnes raisons de penser que personne n’est à l’abri.

— Souhaitez-vous que j’augmente la sécurité au sein des bâtiments officiels, générale ? demanda Thorn.

— C’est précisément ce que j’aimerais, acquiesça la générale. Qui sait ce que le Général Grievous prépare. Peut-être que je me trompe totalement, mais je ne veux rien laisser au hasard.

— Je comprends, répondit Thorn. Je vais augmenter le nombre d’hommes affectés au Sénat.

— Merci, dit-elle, en partie soulagée. Si vous le pouvez, j’aimerais que des soldats soient également affectés aux alentours du Temple.

— Bien sûr, approuva le commandant. Je vais mettre Thire et son équipe sur ce coup.

— Je vous remercie, sourit le grand maître avant de se lever.

— C’est mon devoir, générale, répondit le commandant en se levant à sa suite, et en s’approchant de la fenêtre.

— Je sais, dit-elle en hochant la tête, mais vous méritez des remerciements, et plus encore.
« Que la Force soit avec vous, mon ami, ajouta Satele. Qu’elle vous guide en ces temps troublés, et vous apporte ce que vous souhaitez. Si la Force le veut, d'ici à quelques semaines, nous serons en paix, et vous pourrez enfin prendre du temps pour vous.

— Je me suis toujours demandé ce que je pourrai faire une fois cette guerre terminée, générale, répondit-il, pensif.

— Commencer par m’appeler par mon prénom, sourit-elle. Et puis, fonder une famille, vous faire des amis, avoir un autre métier, voyager, il y a autant de choses possibles que d’êtres vivants dans cette galaxie.

— Vous avez raison, Satele, sourit-il en retour.

***

Le grand maître était par la suite retournée au Temple après avoir passé un peu de temps avec ses hommes. La nuit était déjà tombée, et pourtant, bon nombre de Jedi étaient restés éveillés, les stratèges et analystes Jedi cherchant le Général Grievous, les maîtres méditants ou s’entraînant, personne ne s’était concerté, et pourtant, ils étaient là, ensemble, unis dans la Force. Parmi eux, se trouvait une petite chevalière humaine, au sabre bleu, entraînant son sabré contre un mannequin. Satele sourit en la voyant, durant ces années où elle l’avait gardé sous son aile, elle avait tâché de lui enseigner ce qu’elle savait, tant dans les voies de la Force, que dans le combat, la diplomatie. Malgré des moments de doutes intenses, elles avaient su rebondir, et Satele elle-même en avant appris beaucoup, sur elle-même, et sur son rôle de maître.

— Bonsoir Maître Satele, dit la Padawan, sentant son maître derrière elle.

— Bonsoir Carsha, sourit Satele, en s’approchant. Comment vas-tu ?

— Bien, je me sens plus prête que jamais pour passer mes épreuves, dit-elle avec enthousiasme.

— C’est ce que j’attendais, répondit le maître, pleine de fierté. Tu es prête, et tu seras une excellente chevalière.

— Merci, maître, dit l’apprenti. Quand est prévue la date de mes épreuves ?

— Après-demain, répondit Satele. Le Conseil a tranché, il te sent prête, nous te sentons prête. Je n’ai plus rien à t’enseigner que tu ne saurais apprendre seule, ma chère Padawan.

— Vous mentez, maître, vous êtes le Grand Maître de l’Ordre, j’ai encore des milliers de choses à apprendre pour vous égaler !

— Peut-être, répondit-elle calmement. Mais tu peux apprendre tout ce que tu estimes nécessaire, toute seule, Carsha. Le but d’un maître est d’enseigner à son apprenti les bases de l’enseignement Jedi, afin qu’il puisse se débrouiller seul, et tu sais tout. Le reste, c’est à toi de l’apprendre, au travers de livres, de missions, ou de méditation. Viendra ensuite le jour où tu décideras de prendre un apprenti, et tu lui enseigneras la philosophie Jedi, et ainsi notre savoir perdurera.

— Vous avez raison, dit Carsha. Comme toujours. Merci, maître, termina-t-elle en prenant Satele dans ses bras.

— Remercie-moi en triomphant de ces épreuves, dit-elle en souriant, ma jeune apprentie. Et faisant perdurer le savoir, de l’ordre.

— Qu’y a-t-il, maître ? demanda Carsha. Vous parlez comme si vous alliez disparaître.

— Non, au contraire, répondit-elle en essayant de prendre un ton rassurant. Simplement… J’ai fait part au Conseil d’une vision que j’ai eue. Je n’avais jamais ressenti cela, j’ai vu des lumières de sabres laser, des tirs de blaster, des cris et des pleurs. Je pense que quelque chose se prépare, mais je ne sais pas quoi…

— Vous auriez dû m’en parler, maître ! s’indigna Carsha.

— Je sais, admit Satele. Mais tu as mieux à faire actuellement, et le Conseil est en alerte, nous sommes prêts, quoi qu’il arrive. Va plutôt te reposer pour tes épreuves.

— Bien, maître, répondit sa Padawan avant de s’écarter, et de quitter la pièce.

Satele s’en voulait de ne pas avoir fait part à Carsha plus tôt de sa vision, elle qui considérait, comme bon nombre de maîtres, sa Padawan comme une fille. Le grand maître se rendit dans ses quartiers, où elle ne dormit pour autant pas de la nuit, passant simplement son temps à méditer pour se reposer.

À suivre...

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