Ils avaient trouvé le vaisseau, flottant dans le grand rien. Un appareil énorme, ancien, auquel ils avaient amarré leur coquille de noix, le Vieux Marp. Dans le grand vaisseau désert, un caisson, un long cylindre à l’éclat argenté. À l’intérieur du caisson, un endormi peut-être, suspendu depuis on ne savait quand ?
Le lieutenant Marsou, amateur de vieilleries technologiques en tout genre, affirmait que l’antique machine était en fonctionnement.
Le commandant décida d’entamer la procédure de réanimation.
Objectif : récupérer le précieux engin.
Pas grand-chose à faire de l’occupant, en ces temps difficiles.
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Depuis trois jours, les systèmes du caisson accomplissaient leur tâche. Mu, la benjamine du bord, ne voyait pas comment Marsou le savait, mais c’est ce qu’il affirmait, alors elle le croyait. De toute façon, personne d’autre que lui ne pigeait quoi que ce soit aux affichages du vieil appareil. Tout le monde trouvait la séquence de réveil bien longue ; lui seul restait fidèle au poste, allant jusqu’à dormir à côté de la machine.
Mu venait de le réveiller sans faire exprès en arrivant et scrutait avec remords sa mine fatiguée. Elle passait le voir de temps en temps pour lui tenir compagnie, mais aussi parce qu’elle était fascinée par la ligne épurée de l’unité de suspension, son invulnérabilité, sa sophistication. Enfin, non… ça, c’était les mots de Marsou, ceux qu’il avait prononcés devant Mu, les larmes aux yeux, et qu’elle avait gardés en mémoire. La jeune fille, elle, songeait surtout à la promesse que l’appareil contenait.
Elle posa une main légère sur le métal froid et secoua la tête avec irritation. Elle ne partageait pas le désintérêt du commandant : un survivant du passé endormi depuis des lustres devait avoir quantité de choses à raconter ! Si tant est qu’il se réveille en bon état. Cocon protecteur ou sarcophage abritant une momie desséchée ? Mu pariait qu’il s’en tirerait… parce que si une pareille découverte ne devait déboucher sur rien, ce serait vraiment trop injuste ! Le lieutenant était du même avis, quoique pour des raisons plus mystiques, qu’il énonçait ainsi : la Grande Mère ne jetait pas un tel miracle tous les jours sur leur route.
Pour l’heure, ils ne parlaient pas, hypnotisés par le déploiement visuel qui s’offrait à eux… ou plutôt à la face de l’univers, car la machine se montrait insensible à l’absence ou la présence de spectateurs. Des graphiques colorés s’affichaient sur les écrans intégrés au cylindre argenté.
— Sombrespace de technologie archaïque ! grommela Marsou. Quels simples d’esprit ont conçu ces interfaces indéchiffrables ?
Ils n’avaient pas de médecin à bord et encore moins de spécialiste de ces systèmes avancés de suspension. Le seul susceptible d’y piger quelque chose, c’était Marsou, le bricolo du Vieux Marp, avec sa passion des vieilles machines. Mais, de son propre aveu, il était dépassé, largué.
On touchait là le paradoxe de ces technologies anciennes : évoluées au-delà de ce qu’on maîtrisait à présent, mais sans possibilité de connexion avec les humains instrumentés. Quelle frustration de ne pouvoir communiquer avec l’appareil ! Un miracle que Marsou ait réussi, entre observation et intuition, à amorcer la procédure qui devait ranimer l’endormi.
Mu espérait très fort que le caisson saurait gérer le réveil sans assistance. Sinon, entre elle et les autres membres de l’équipage du Vieux Marp, un ramassis de traîne-savates de l’espace, le type à l’intérieur était mal parti.
Depuis sa dernière visite, un truc avait changé. Mu avait repéré tout de suite le voyant bleu, qui clignotait frénétiquement comme à son intention. Est-ce que cela signifiait qu’un cap avait été franchi ? Que le cœur battait ?
Marsou lui avait interdit de s’approcher des commandes. Lui-même n’osait plus toucher à rien, de peur de perturber les systèmes, de modifier le processus en cours. Non, il valait mieux continuer à observer.
Rageant ! Ce bidule allait bien finir par s’ouvrir un jour ?
Pour le moment, à part les écrans, il n’y avait à contempler sur le métal poli que leur propre réflexion ; la silhouette chétive du petit homme, rendue encore plus grêle par la convexité du caisson et celle plus ronde de Mu, surmontée par un buisson de cheveux crépus.
Mu soupira avec exaspération. Elle faisait demi-tour pour partir quand, à cet instant précis, un rai se dessina dans la longueur du cylindre. Une lumière crue qui blessait les yeux. La jeune fille se haussa sur la pointe des pieds et encouragea l’appareil mentalement, comme si cela pouvait accélérer l’ouverture, précipiter l’apparition de la surprise emballée dans le paquet-cadeau. À côté d’elle, Marsou se racla la gorge et essuya ses mains moites sur sa salopette élimée, maculée de taches.
Une fois la fente suffisante et ses yeux habitués à la lueur vive, elle ne fut pas déçue de découvrir le corps nu d’un homme jeune, peut-être même un adolescent, grand, finement musclé, en suspension dans un liquide. Un homme sans visage : seules des mèches s’échappaient du respirateur enveloppant sa tête. Sa peau était pâle, ses cheveux noirs. Un cordon ombilical artificiel le reliait à la machine. Une paroi transparente séparait encore Mu de la surface ondoyante du liquide.
Elle se mit immédiatement à imaginer son visage. C’était comme si une mécanique en elle s’animait pour combler le vide et lui prêter des traits forcément harmonieux, un sourire charmeur, une voix qui ne pouvait être que sensuelle et grave.
Marsou la tira de ses fantasmes avec un grognement que la jeune fille identifia comme du dépit. Elle le regarda avec surprise. À quoi s’attendait-il, après tout ? Une femme ? Oui, avec une autre femme dans l’équipage, Mu se serait sentie moins singulière…
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Dès lors, Marsou ne quitta presque plus le caisson, persuadé que le mécanisme s’accélérait. L’homme paraissait vivant, pas besoin de technologie pour s’en convaincre. Le petit lieutenant s’obstinait pourtant à déchiffrer les indications de la machine, toujours sans rien toucher. À côté d’un défilement abscons de signes et de lettres, un tableau de bord coloré semblait résumer l’état du patient. Ici la respiration, là le rythme cardiaque, là peut-être la pression sanguine. Marsou en avait nourri ses processeurs internes, sans qu’aucune conclusion claire n’en sorte jusqu’ici.
Mu passait de temps en temps et observait l’inconnu sans rien dire ; après tout, elle ne pouvait rien faire d’autre. Marsou voyait apparaître sa tignasse crépue négligée, au-dessus d’un visage chocolat aux yeux fureteurs. Elle inclinait un peu la tête, laquelle paraissait dépourvue de cou, celui-ci ayant disparu dans le col roulé de son pull orange trop petit, troué aux manches.
Marsou trouvait cette contemplation embarrassante, parce que l’endormi était nu comme un ver ; d’un autre côté, il comprenait qu’elle en profite : il était jeune, beau, svelte. Fallait bien que la gamine fasse son éducation. Alors, autant le regarder lui, plutôt que les marins de l’équipage, abîmés par leur vie rude et par la guerre.
Mu arrivait et restait un moment sans vraiment tenir en place. Elle sautillait d’un pied sur l’autre comme si elle avait des ressorts sous les semelles usées de ses chaussures de toile. Ses yeux noisette faisaient dix fois le tour des instruments, puis s’appesantissaient davantage sur l’endormi. Elle finissait par décamper en plissant le nez avec agacement. Malgré sa curiosité, elle n’avait pas la patience de s’attarder : la nécessité de dépenser son énergie débordante la poussait à l’exploration du vaisseau plutôt qu’à la veille du rescapé. Marsou, lui, économisait ses faibles forces, ce qui le désignait naturellement pour jouer les nounous de l’endormi.
Il prévint l’adolescente quand le cordon ombilical se détacha, laissant une fine ligne rouge déjà cicatrisée sur la peau blanche. À l’arrivée de Mu, le liquide dans l’unité de suspension avait commencé à s’évacuer. Tous les deux assistèrent, muets, à la déconnexion des différents capteurs attachés au corps, dans l’attente de l’étape ultime qui leur dévoilerait le visage du mystérieux voyageur du temps. S’il savait Mu excitée par la perspective de découvrir les traits de l’homme, qu’on pouvait imaginer jeune et beau d’après le reste de son corps, Marsou se demandait surtout si le retrait des aides médicales n’allait pas signer la mort du patient.
Mu s’approcha autant qu’elle le put, perchée acrobatiquement sur une chaise à la tête du caisson, pour être la première à contempler le spectacle.
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Le masque glissa sur le côté et découvrit un visage jeune aux sourcils bien dessinés. Yeux clos en amande, pommettes marquées, nez droit, lèvres boudeuses. Mu lui donnait vingt ans, pas plus. Il était exactement comme dans ses rêveries. Non, encore plus beau…
Son exclamation d’émerveillement se transforma en un cri d’angoisse :
— Il respire pas ! Il respire pas !
Marsou se tourna vers le tableau de bord. Il avait viré au rouge, couleur universelle des catastrophes. L’homme ne respirait pas, en effet, et son rythme cardiaque baissait dangereusement. Le petit lieutenant esquissa un geste d’impuissance à l’intention de la jeune fille.
— Peut-être que son cerveau a été endommagé, Mu, et qu’il ne survivra pas sans l’assistance de la machine. La Grande Mère peut avoir d’autres desseins pour lui.
— Mais non, non ! protesta Mu avec véhémence. Comète putréfiée, j’y crois pas. Il peut pas avoir attendu tout ce temps pour mourir maintenant !
Elle n’obtint qu’une moue chagrinée de la part du lieutenant.
— On peut pas rester là sans rien tenter, s’étrangla-t-elle. Y a qu’à le rebrancher à la machine.
— Elle fonctionne de manière autonome, je ne sais pas la commander. Elle ne répond pas à mes protocoles de communication. Je suis navré, je ne vois pas du tout comment l’aider.
— Y a pas quelque chose qu’on peut faire, sacrespace ? miaula Mu d’une voix suraiguë.
Le caisson s’ouvrit tout à fait, ses parois s’écartèrent, puis il s’éteignit, à la consternation de la jeune fille. Comme si la machine jetait l’éponge, déclarait son travail fini, et cessait définitivement de s’intéresser à son hôte. Marsou semblait aussi dépité qu’elle : ses traits encore plus affaissés que d’habitude et sa peau plissée lui donnaient l’air d’un chien triste. Il veillait depuis quatre jours sans presque dormir et, s’il se réjouissait probablement de bientôt explorer les fonctions de l’appareil, la mort de son présent occupant n’aurait rien auguré de bon pour ses futurs utilisateurs. Et puis, il devait s’y être attaché, lui aussi, à cet homme du passé sans visage.
Mu posa le bout de ses doigts avec révérence sur la joue tiède de l’inconnu. Il était tout ce qu’elle avait imaginé, et même au-delà. Mais ses paupières étirées étaient closes, ses traits paisibles, détendus dans une parfaite immobilité ; et ça, ça n’allait pas du tout ! L’autre main de Mu s’agrippa à ses cheveux noirs, tandis qu’elle se penchait vers lui par-dessus le caisson éventré.
— Réveille-toi, mornespace, réveille-toi !
Quelques larmes de colère et de frustration s’échappèrent de ses yeux. L’une d’elle se faufila entre les lèvres entrouvertes.
— Je refuse que tu meures ! J’veux pas, t’entends !
Ses doigts se crispèrent sur les cheveux et les tirèrent un peu, faisant trembloter la tête.
Un frisson parcourut le corps et les poumons se gonflèrent en une première inspiration saccadée.
Puis une seconde.
Il respirait.
Mu le lâcha, interdite. Lui devait-on cette résurrection ?
Peu probable et pourtant, sa propre intuition lui soufflait que oui. Si on sauvait quelqu’un, ne portait-on pas une responsabilité spéciale envers cette personne ? Pour toujours, quoi qu’il arrive ? Tout comme la Grande Mère était responsable de tous ses enfants humains ? C’était un truc qu’elle avait lu dans un vieux bouquin et qui l’avait impressionnée plus que de raison. N’y avait-il pas quelque chose de vrai là-dedans ?
¤¤¤
Deux jours plus tard, l’homme n’avait pas donné d’autres signes de vie qu’une respiration ténue, mais acharnée. À côté de lui, Mu s’assoupissait doucement sur une chaise. Elle n’aurait jamais dû traîner là, au milieu de la nuit, à surveiller le type aux cheveux noirs dans son cocon d’argent. Mais elle ne dormait pas, alors ses pas l’avaient ramenée ici, sans lui demander son avis. Ses pas ainsi que sa curiosité inextinguible.
Il allait pourtant bien falloir qu’il reprenne connaissance, sinon il mourrait rapidement, de soif et de faiblesse. Elle le souhaitait très fort, mais cela n’avait pas suffi jusqu’ici à provoquer le miracle.
Mu sursauta, brusquement sortie de sa somnolence.
— Eh, Marsou ! Il revient à lui. J’l’ai vu bouger.
L’interpellé se hâta aux côtés de la jeune fille en claudiquant avec raideur à force d’immobilité.
— Tu as les yeux qui papillotent, Mu.
— J’te jure ! Par le Grand Têtard stellaire.
Marsou haussa un sourcil désapprobateur devant sa nouvelle trouvaille. Mu lui jeta un sourire satisfait. Elle se moquait souvent de l’habitude qu’avait le petit homme de s’adresser avec conviction aux puissances divines et s’amusait à inventer de toutes pièces des invocations cosmico-comiques. Celle-là était la dernière en date ; Mu aimait bien l’image convoquée.
Ils étaient seuls tous les deux. Pour sortir de sa chambre, Mu avait enfilé son vieux pull et un pantalon trop large sur sa tunique de nuit. Ainsi, elle avait presque trop chaud : la température était toujours douce sur le grand vaisseau. Pas comme sur le Vieux Marp, où les systèmes en bout de course les condamnaient à mettre ou enlever des couches selon leur humeur farceuse.
Elle dévisagea l’inconnu sans cacher son avidité.
— Va chercher le commandant, alors, si tu n’as pas peur de le déranger pour rien, proposa Marsou.
Elle se composa une moue dégoûtée, en gonflant ses joues rondes. Il allait lui gâcher tout le plaisir de regarder son endormi émerger des limbes. Normalement, un petit message mental envoyé grâce à ses implants aurait suffi. Sauf que le grand – et antique – vaisseau ne gérait pas les protocoles d’interfaçage par implants. Ne restait plus qu’à marcher.
— Allez, file ; il ne va pas se lever tout d’un coup, qu’est-ce que tu crois ?
— Nom d’une nébuleuse puante, il a intérêt à m’attendre !
La mine renfrognée, Mu jeta un dernier coup d’œil à l’endormi et partit ventre à terre dans les couloirs du grand vaisseau.
Seul petit détail, Marsou n'est pas vieux, plutôt maladif. Je me demande si je ne pourrais pas le rendre plus clair...
Ca donnerait Mu(....) scrutait avec remords sa mine fatiguée au teint maladif".
Peut-être que cela permettrait de se faire un idée plus juste dès le début ?
je suis heureuse que tu aies eu envie de venir me lire, cela m'a donné envie de te rendre la pareille. Et je ne suis pas déçue ! J'aime beaucoup l'ambiance, de ce grand vaisseau qui m'a l'air tout policé. Tu as su poser le décors avec presque rien, j'admire cela. Je trouve tes personnage attachants et doux. J'ai été surprise mais heureuse d'avoir le point de vue de Marsou. Je crois que c'est mon passage préféré de ce chapitre. La bienveillance qu'il manifeste pour Mu est touchante. Je suis très intriguée par la suite. Je m'inquiète un peu pour l'état de santé de l'Éveillé et aussi pour son futur qui est entre les mains du capitaine qui a l'air de s'en fiche. Je me demande aussi pourquoi ce recul technologique, pourquoi la guerre, et si la place des femmes est particulière (Mu a fait une remarque comme quoi elle était la seule sur le Vieux Marp). Ta prose est confortable à lire et bien balancée entre description et action.
Quelques détails :
- Je crois qu'on dit un reflet plutôt qu'une réflexion dans un miroir.
- Je n'ai pas très bien compris, dans la phrase "Marsou en avait nourri ses processeurs internes, sans qu’aucune conclusion claire n’en sorte jusqu’ici." si Marsou a des implants technologiques dans le corps ou si c'est une métahphore.
- J'adore les jurons que tu inventes.
- Je suis un peu perdue concernant le rapport de Marsou à la technologie du grand vaisseau. Parfois il "affirme" des choses, d'autres fois il dit être "largué", parfois il ne comprend pas les affichages de la machine, d'autres fois il dit que le rythme cardiaque baisse. Ce n'est pas clair pour moi.
- J'ai trouvé très belle la phrase sur la responsabilité de la vie qu'on a sauvé. Elle donne à voir quelque chose de très personnel de la façon de penser de Mu et fait une belle promesse pour la suite de l'histoire.
J'espère trouver le temps de continuer à te lire bientôt.
Merci de ton passage, Eulalie et de tes remarques (oui reflet, c'est bien mieux...) ! ;-)
Très sympa ce début, accrocheur, on est tout de suite dans l'ambiance et les persos sont attachants, dès le départ.
J'ai particulièrement aimé cette phrase:
"C’était un truc qu’elle avait lu dans un vieux bouquin et qui l’avait impressionnée plus que de raison. N’y avait-il pas quelque chose de vrai là-dedans ?"
à bientôt pour la suite :)
Elle est vraie cette phrase, tu ne trouves pas ? Il y a quelquefois des trucs qui nous marquent et, des années après qu'on les ait lus ou entendus, on s'en souvient encore...
Merci pour ta lecture !
avant tout, je précise que je découvre ton texte, je n'ai pas lu la version précédente ^^
Quel plaisir de lire ton histoire. J'aime beaucoup les noms que tu as inventés, encore plus les jurons! :D Ton univers est riche, plein de détails, passionnant...Les personnages sont éminemment sympathiques. Mention spéciale à Murcile, que j'adore. Ce mélange de pète-sec et d'émotions à fleur de peau, c'est top! ^^
Deux petites réflexions.
La première est vraiment anecdotique : quand j'ai lu "le petit Marsou", au début du premier chapitre, j'ai automatiquement pensé à un jeune garçon. J'ai compris par la suite pourquoi tu avais utilisé ce qualificatif mais lors d'une première apparition, ça m'a aiguillée dans un mauvais sens.
La deuxième est au niveau du démarrage de l'histoire. En attaquant ma lecture (au premier chapitre, donc), je me suis sentie expédiée un peu vite dans le récit. Pour moi, la première phrase est trop lapidaire. Au début du 2e chapitre, par-contre, j'ai trouvé pile les paragraphes que j'aurais voulu lire au premier (suis-je claire...? J'ai un doute :D )
Et enfin, connais-tu Joan D. Vinge? Ton personnage de Keizo m'a rappelé Cat le Psion, personnage télépathe que j'ai adoré plus jeune <3
Merci pour ces retours positifs. :-))
Zut, tu n'es pas la première à me faire la remarque du petit Marsou. Il faut vraiment que je trouve un moyen de montrer qu'il est petit sans qu'on pense que c'est un enfant... mais ce n'est pas si facile.
Je vois ce que tu veux dire pour le démarrage, je vais aller relire ça. En même temps, j'aime bien jeter le lecteur dans l'univers sans trop l'expliquer au début, mais ça reste à doser.
J'avais lu ce bouquin de Joan D. Vinge il y a longtemps, et j'avais bien aimé les personnages et l'univers. J'ai un petit faible pour les télépathes, ils sont assez présetns dans mes histoires.
Les jurons, j'en ai toute une liste dans un fichier. Il y a les plus répandus, comme sacrespace, mais sinon, chacun a les siens et ceux de Mu sont les plus colorés, comme "Par la molle limace galactique".
Merci pour ce retour :-*)
Hello Rach'
Je reprends donc ma lecture depuis le début. Tu sais que je suis parfois un peu chiante, et tu sais que c'est toi la chef, donc tu tiendras compte ou non de me petites remarques, essentiellement des petits détails de forme.
Sur fond, rien à dire, j'aime toujours autant cette façon détournée que tu as de présenter ton univers à travers le regard de tes personnage et d'attaquer dans le vif du sujet. Et j'aime toujours autant Mu et Marsou.
Remarques :
" dans le grand rien, auquel" je chipote, mais on a l'impression que c'est au grand rien que s'est amarré le Vieux Marp.
Je ne te l'avais encore jamais dit avant, mais la coupure en deux phrases me gêne un chouia "Marsou avait parié qu'il s'en tirerait... Parce que la Grande Mère ne jetait pas un tel miracle tous les jours sur leur route." Il me semble qu'en une seule phrase sans point de suspension c'est pas mal non plus. (C'est surtout à la lecture oral que j'avais buté là-dessus.)
"sombrespace" : J'aimais bien Putrespace...
"...il n'y avait à contempler que sa propre réflexion sur le métal poli." j'aurais inversé et j'aurais enchaîné, car je trouve le rythme de ce début haché : "il n'y avait à contempler sur le métal poli que sa propre réflexion, sa silhouette chétive etc."
""- Marsou, il respire pas ! Il respire pas ! cria-t-elle. "Là c'est entre deux langages. Il me semble que si je devais dire cette phrase à haute voix je dirais "y respire pas". Je sais que ça fait bizarre, mais "il" aussi fait bizarre. (ça non plus je ne te l'avais pas dit... Va savoir pourquoi... mais comme je ne découvre pas totalement ton texte, je suppose que ceci explique cela)
"Y a bien quelque chose" J'aurais mis 'Y'a pas..."
"invocations cosmico-comiques." excellent ! (ça y était avant ?)
" Nom d'une nébuleuse puante", je trouve qu'il y a beaucoup de jurons, même s'ils sont bien trouvés. Peut-être peux-tu en garder pour la suite ?
Voilà ! Rien à dire de plus, tu sais que je suis fan de tes écrits, et ça ne change pas, même si je perds l'effet de surprise dans cette reprise.
À bientôt !
Merci pour toutes les remarques, je vais aller voir ça. Pour les jurons, c'est Mu qui en abuse un peu, j'essaye de faire plus léger sur les autres personnages, mais certains ont un phrasé assez "fleuri". Ils ont chacun les leurs, certains sont assez classiques, sauf ceux de Mu, puisque c'est elle qui invente les siens (pour ennuyer Marsou !)
Pour la première remarque (dans le grand rien, auquel), je me l'étais faite aussi, sans trouver la solution, mais ta remarque m'a titillé, alors j'ai trouvé une solution : je mets "flottant dans le grand rien" à la phrase précédente.
Merci beaucoup d'être passée directement ici !
Me voilà comme promis.
Quand je pense aux circonstances dans lesquelles l’Éveillé a été mis dans le caisson, je suis un peu triste pour lui qu’il atterrisse dans cet environnement. À moins que je me trompe de personnage… (Je pèse mes mots pour ne pas divulgâcher.) Le caisson l’aurait-il rajeuni ?
Comme j’ai déjà une certaine connaissance ton univers, je ne peux pas avoir un regard vierge sur ton histoire.
Ces personnages équipés d’une technologie avancée, mais apparemment vieillissante, confrontés à une technologie qui leur paraît archaïque mais qu’ils ne sont pas capables de comprendre, présentent un paradoxe intéressant. On ressent aussi ce contraste entre des personnages un peu crades, aux vêtements usés, face à ce caisson tout beau tout propre avec son occupant, comme une poupée neuve dans sa boîte.
Mu est touchante dans sa manière de s’intéresser à l’occupant du caisson, de se soucier de lui et s’en sentir responsable. On dirait qu’elle a déjà un faible pour lui.
J’aime bien le « buisson de cheveux crépus », ainsi que les jurons et invocations.
Ce début est plutôt lent et ça ne me dérange pas parce qu’il faut laisser le temps au temps, mais je me demande si on ne pourrait pas te le reprocher, vu l'impatience des jeunes lecteurs d'aujourd'hui.
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- « Marsou se racla la gorge et essuya ses mains moites sur sa salopette usagée et maculée de taches » [C’est un détail, mais je remplacerais le deuxième « et » par une virgule.]
C'est drôle comme tu relèves des choses que personne n'a souligné, par exemple les paradoxes technologiques. Moi aussi je trouvais ça intéressant, ce côté décalage technologique.
Tu es aussi la seule jusqu'ici à noter que le début est plutôt lent. Apparemment, ça n'a dérangé personne sur PA, mais il est vrai que les plumes sont un lectorat particulier. J'espère que le mystère et le personage de Mu donnent assez d'intérêt à ce début.
Merci pour la suggestion !
Il est tard, je répondrai demain à ton second commentaire. Merci de venir voir l'éveillé, ça me fait très plaisir que tu vienne jeter ton regard avisé, même s'il n'est pas "vierge"...