NOVA.
J’ai comme l’impression…
En même temps c’est un peu trop…
La pierre est furieusement rouge. Je me relève. État comateux, l’écumante nausée, j’ai glissé dans une flaque d’eau. Non. Pas une flaque d’eau. Un miroir d’eau qui tapisse le fond d’une petite vallée. Tout translucide tout plat, ce petit fleuve ne s’écoule pas, comme s’il ne rejoignait rien et ne partait de rien. Aucun lac, aucune source, rien sinon de l’eau tel de la glace, une surface qui n’ondule que lorsque · . · brise légère, irrégulière · ̇ · ou que je · . · bouge-oyé! un petit peu dans la rousse cavité · ̇ · . · ̇ ̇ expressive, bosselante, elle s’élève à une quinzaine de mètres, s’élargit sur cinq ou six mètres, on pourrait s’y déplacer à plusieurs aisément. Je cligne des paupières, ébloui par la lumière du jour, meh le ciel n’est pas spécialement dégagé pourtant ! C’est un gris brumeux comme un soleil qui ne perfore rien, néanmoins ça rayonne, tonne dans les yeux l’éclate des nuages beiges… nébuleuse à la somptueuse… et dans le fond c’est tout ça là… toutes les choses autour de moi, oui voah-là ! Le ciel, les falaises, l’eau, qui sont formidément somptueuses ! Tout le paysage : une arabesque. Aussi coulant que structuré, l’harmonie ici bas, très suave et rythmé, d’un genre séraphique qui m’émerveille.
Où diable ai-je donc atterri ? Me grattant la tête, tiens mais qu’est-ce donc qui y est accroché ? Des fleurs ? Miniots marguerites ? Comme c’est sensas’ l’extaordissas’ ! Vilop je remarque que je ne porte pas mes lunettes de vue mais no soucy, sur l’instant je monde-vois à monts-merveille. Quel rêve n’empêche, flambéflorès la belle évasion ! Sourions j’êtes lumière ! Sommes échappés on n’saurette où, on s’en fout et fous. L’envie de rire mon bien-être au vent, paupières fermées, j’étends mes bras je tourne sur oamême rigola je danse, tête ivre éperdue, vent doucereux, odeur fraîche et humide je porte le ciel sur mes joues enfofolles mes ouj. Rouvrant les yeux, encore j’admirâtes la flambée des façades autour de moi, et les nuages beiges, si joliment sablés qui orent le vent miroitent dans l’eau j’ai frémisse les pieds nus, rien que le silence, mon corps c’est grisant comme je m’y sens bien. Il me semble être plus rapetit, alors un équilibre plus facile à tenir, des membres moins encombrants, mais il y avait l’aussi : des sens à l’avivé, un regard-souplesse, une mouvance légère-t-elle au ciel ? Je m’avance dans la vallée. J’explorat’heureux toujours plus loin. Ma main passe insoucieusement sur la façade de grès, effrite le rouge, mes doigts sont mouillés, colorés, et je souris, encore et jours-tout. Je vais je vais. Là-bas au loin. Bientôt, les passages se sont ouverts, il y avait des couloirs à droite, à gauche, comme si j’arpentais un énormissime labyrinthe, alors j’y allais, à droite, à gauche’ à gauche, à droite’ à gauche, où je pouvais aller j’y allais. Allegretto et fringant.
Je fluidanse. Mélodi-di-dia yilalala. Je flottémarche. Onduli-li-lia yalilili.
J’ai marché longtemps, pas longtemps, je ne sais · ̇ · . · ̇ · ̇ · . · ̇ · ̇ · . · ̇ · . · il me fallait juste l’ondule, tenir le tempo ! Apprécier les chemins infinis, l’entortillé de ma bellissime balada. Dans le fond, je ne savais pas pourquoi je me sentais comme ça, aussi bien, la pensée élastique, c’était juste comme ça mon rêve et j’en riais à yeux déployés. J’ai couru, j’ai sautillé. Je ne voyais Léon Ariel nulle part mais rien d’étonnant à cela, Léon n’apparaissant pas dans tous mes songes.
Tiens l’ami, et si je tentais une escalade ? Voir ce qui se trouve là-haut, par-delà la vallée et l’horizon des oiseaux en fuite ? Yay ! Et j’allais m’y mettre, hâtons-nous la curiosité pulse dans tes veines, mes mains crochaient déjà à la paroi, mais il y a eu un coup d’ailes et une ombre sur mon visage heureux. Alors j’ai levé la tête, je n’ai rien vu, et quelques instants plus tard, il y a eu, dans l’ondulement des façades de fauve, comme un écho ou une réduplication de sabots, et ça m’a fait penser au trottinement d’un cheval. À la viva, je me suis retourné, du radieux au fond des yeux, car ce qu’il manquait à mon rêve pour qu’il soit parfait, c’était les gens : l’arrivée de nouveaux personnages annonce toujours des pirouettes captivantes pour l’intrigue.
Ce sont trois destriers. Aussitôt qu’ils me surprennent là, leurs chevaux galopent. Éflaquement contre les murs. Mes lèvres s’étirent. Wouah, l’extravagance des vêtements ! Deux hommes, une femme, parés de nobles tissus : chemises pourprées sous des plastrons grenat foncé, drap noué autour du cou, il tombe sur le côté droit et pend telle une cape, librement dans le vent. Et de l’étincelant aussi. Insigne sur l’épaule, c’est une grande pièce d’or dans laquelle la clarté du jour reflète, manchettes jaune brillant, anneaux autour des bras, un casque ballotte sur leur tête, or et éclatant. Celui-ci recouvre leurs oreilles leur nez, se coupe au menton. À leur hanche, une épée dont ils tiennent noblement le pommeau. Youp ! À eux trois, ils majestent une sacrée autorité. Youpiyoup ! Ils sont beaux, ils sont grands, ils sont forts, ils sont fiers, ils sont (un petit peu) pompeux. Ils ont pensé jusqu’aux moindres détails leur voir-au-monde, comme si toute la journée, du lever au coucher du soleil, ils montaient un spectacle.
Je m’avance ragaillardi. Pieds à la sautille. Certes, ils sont armurés et possèdent le visage fermé, teinté d’hostilité, sans doute que je devrais avoir peur, fuir alors… Toutefois rappelons-nous, tu n’es que dans un songe, n’est-ce pas ? Un rêve si fantasma-j’aime ! Que pourrait-il m’arriver ? Rien, niente de vraiment fatal, alors vlap ! Sauta-je dans l’imprévisible, coura-je dans l’éveillé de la conversation, l’âme tirée à la liberté, sans la peur insensée, je vis vivrons quelle charmante aventure et ça m’amuse bellement !
— Messieurs-dames les légionnaires de la gracieuseté, dis-je une fois devant eux, en effectuant une souple révérence.
Aussitôt, fraicheur tranchante sous le menton. Métal qui relève mon visage et mon buste de force. Pouls battant. Paupières qui clignent, je regarde avec étonnement ce soldat qui m’a redressé, son épée contre mon cou. Il pique. Pointillé de douleur. Je déglutis. Mon extraordi’ rêve ne va pas se transformer en cauchemar, tout de même ?
— T’es qui toi ? m’aborde-t-il d’une voix coupante. Qu’est-ce tu fous là à marcher là tout seul ? Et… c’est quoi ces fringues, tu viens de sortir du lit ou quoi ?
— Et on en parle de ses cheveux ? renchérit l’autre à ses côtés, les lèvres serrées de mépris.
Quoi mes cheveux ? Est-ce qu’un jour on va les laisser en paix mes cheveux qu’ils soient un petit peu bleus ? La pression de la lame s’accentue contre ma peau. Les autres soldats se déplacent. Je me retrouve encerclé. Je devrais être effrayé. Je le suis, non pas, du tout, si, non, je me raisonne, tout ceci n’est qu’un rêve, qu’un rêve Nova, un rêve, tu rêves rêvasses chaque nuit, alors, interdiction de te dégonfler ! Souris. C’est ça. Là. C’est bien. Reprends ton air insouciant, ton faciès benêt. Tout est. sous. contrôle. Je dis avec superbe :
— Je me présente : Andrea Loïs Modeste Beaumaquais, à la tête du vicomté de Beauménil, enfant du duc de Haut-Valois, 12ème du nom. Dois-je me sentir offensé que vous ne me reconnaissiez pas ?
Hélas, je ne suis pas sûr qu’ils aient apprécié ma plaisanterie. Je ne sais. pas. Parce que, tout de même ? Récapitulons : j’étais là, grandeur et splendeur sous un ciel en brum’blondine. Ciel magnifique. J’étais magnifique. Mais voilà, la seconde d’après, je me retrouve finement couché à terre. La raison ? Un coup d’épée, judicieusement placé dans le creux des reins. Vraiment, ce fut une calotte très chic. Donc oui, je suppose que ma fine pitrerie n’a pas été du goût des cavaliers. C’est dommage, je trouvais pourtant la formulation bien trouvée et joliment tournée…
L’élancement est aigu. Je tente de me relever mais. d’autres coups. Ventre. Dos. Je me réclate à terre. J’épouffe. Assis sur leur monture, les soldats frappaient avec des lances ou je ne sais. De mes mains je me protège le visage. Ils continuent. Volées d’impacts, estocades sur ma peau, je me sens tout. attaqué, je ne sais. combien de. t.emps, et moi je devais être beau à voir, épous.touflé toufle là dans l’eau’stoufle j’étais coupe-souffle, en.fin on s’est arrêtés. On m’a sommé de me relever. Je ne me suis pas relevé tout de suite. J’ai écouté le poum poum du coeur. J’ai vu la douleur s’estomper. J’ai écouté le poum poum du coeur. La douleur partait. Elle partait vraiment. Comme si on ne m’avait jamais frappé. J’écoutais le poum poum du coeur. Il ralentissait. On s’est exclamé fais pas malin avec nous ! Je me suis relevé, confus et estomaqué, peut-être un petit peu… Parce que, tout de même ? J’ai trébuché, on ne m’a pas offert de soutien, je me suis rééquilibré, aucune douleur nulle part. Contrecoup du rêve, probablement ? C’est ça, je dois être dans un rêve dans lequel on n’a pas mal ? Pas vraiment du moins. J’allais mieux. Tout est sous contrôle. Je pense, j’espère ? Esprit malgré tout ouaté. Je crois ils ont dit qu’on s’en contrefichait de mon nom et d’où je viens, eux ils veulent juste connaître mon signe et qu’est-ce que je fiche là tout seul hein qu’est-ce que tu fiches ? Je ne savais pas ce que j’allais répondre, probablement rien de bien intelligent, mais de toute façon, on est intervenu avant que je puisse dire quoique ce soit. Depuis derrière, on a entendu :
— Gnard ! Je t’ai déjà dit de ne pas partir fureter tout seul dans les environs !
On s’est tous retournés d’un même mouvement. On a regardé le nouvel arrivant s’approcher. Lui aussi était assis sur une monture, une qui n’était toutefois pas aussi grasse ni aussi luisante que celles des soldats. Ils s’avancent s’avancent, le cavalier et son cheval, plus ils s’avancent plus ils me donnent l’impression d’être dépenaillés, comme s’ils étaient négligés ou très rompus par une dure vie à vivre, d’un genre claudicant et estropié, et d’ailleurs l’animal boite, sa patte arrière forme un angle disgracieux à chaque pas. Ce duo homme-cheval c’était tout ce qu’il y avait de plus estropié, en somme, toutefois il ne faisait pas pitié à voir : attitude fière, ils s’avancent avec une lenteur mesurée. Insolente. Et les soldats, irrités, font claquer leur langue d’impatience.
Ils ont presque atteint notre niveau maintenant. Le cheval, son poil est dru, crocheté de boue et de terre. Le cavalier, lui est vêtu d’un simple pantalon en toile, élimé, flottant. Un tissu beige enveloppe son torse, une pèlerine grise couvre ses épaules ainsi que sa tête. Perché sur sa monture, il est maigre et haut et loqueteux et me fait penser à un épouvantail. Son cheval arrêté, il n’ôte pas son capuchon, pas même pour la politesse, garde son visage dans l’ombre, et pour le peu que je suis capable de voir, ses traits me rappellent quelqu’un. Mais qui ? L’homme me scrute, avant de reporter son attention sur les soldats. Et alors, il fait un geste qui me surprend : il forme un rond avec les doigts de ses deux mains, les pose contre sa poitrine, comme d’un salut lancé à leurs égards, ou une marque de respect, je ne sais ? Tout en disant À nos Parents les Augures. Ils hochent la tête, ne répondent toutefois rien, la tête trop haute pour le faire. Ou alors, c’est un genre de salutation qui ne requiert pas de réponse particulière ?
— Et tu es ? disent-ils simplement, les yeux plissés de méfiance sous leur casque.
— Gémeau, Valaskien, vice-doyen de l’assemblée des douze Maisons, formateur des Empathes à l’Aska, spécialisé degré cinq, membre-adjoint de la faculté des Empathes, responsable du département de télépathie.
Malgré sa capuche, il me semble voir un sourire persifleur accompagner sa répartie. En face, les soldats perdent contenance, se jettent un regard apeuré.
— Et si vous désirez réellement tout savoir, ajoute-t-il à mi-voix, sur le ton de la confidence, je m’appelle Michio.
Les regards s’aigrissent, l’un des soldats ose demander une précision en interrogeant le terme d’Aska, ce à quoi le capuchon répond :
— Oh pardonnez-moi, vous ne venez pas d’ici ? L’Académie des Valdingues. Mais peu de personnes par ici la désignent sous sa dénomination complète. Pour nous, elle est juste l’Aca’ de Valaska. L’Askadémie vous savez. L’Aska.
— Et que faites-vous là ?
Je remarque qu’ils sont passés au vouvoiement. Me désignant du menton, capuchon annonce être venu récupérer ce gamin-là.
— Vous le connaissez ? demandent-ils.
— Oh oui. Ce sale gnard, à mon plus grand désarroi, est mon neveu. Toujours à déroger aux règles. On a beau lui dire, rien à faire ! Il se rebiffe. C’est qu’il n’a pas eu une enfance facile, il faut le comprendre. Et comme si cela ne suffisait pas, le voilà en pleine crise d’adolescence. Encore à son âge ! Il n’écoute pas ce qu’on lui dit, il se teint les cheveux… Vous vous imaginez la chose ? Oui, je pense que vous pouvez facilement vous imaginer. Il séjourne actuellement chez moi, en attendant son entrée à l’Aska le 23 juillet. Commencer sa formation. Eh oui, c’est qu’il a son anniversaire tout bientôt ! Dix-sept ans qu’il aura. Depuis le temps qu’il nous en parle ! Il est des vôtres le petiot, vous n’allez tout de même pas le rudoyer et l’emmener ? Bien sûr, je ne contredis pas le fait qu’il ne devrait pas être là, seul et–
— Qu’il soit Lion, j’en demande la preuve, le coupe la femme.
Alors, tous les regards se braquent dans ma direction. Oy-oy, calmos les gars ! Qu’est-ce que vous me voulez ? Capuchon veut intervenir mais la soldate, non sans détourner son attention de moi, pointe son épée d’or sous sa gorge à lui, le sommant au silence, tandis que les soldats me fixent sous leur casque étincelant, d’une fente hostile et inflexible, s’attendent à une réaction de ma part. Et moi, eh bien quoi, au juste ? Hhm ? Je me retrouve là, dans une anicroche pas croyable, ne sachant même plus si je rêve si je cauchemarde si je déraisonne complètement car la vérité tout me paraît si réel. Il y a ma respiration qui. peut-être. se hache, elle aussi. un petit. peu. et ma boussole. je n’ai pas. ma boussole. pas avec moi. La femme m’assomme toujours de ses pupilles noires, et, alors, je, souris, naïvement. C’est un pari risqué. Une preuve ? Ils veulent une preuve que je sois Lion ? Et s’ils désiraient voir ce marquage que se font certaines personnes, ce marquage cette brûlure qui reste toute une vie et représente son signe astrologique ? À l’audace, je balance :
— C’est que, n’en déplaise à madame, la preuve se situe à un endroit fort peu convenant. Mais si vous insistez…
Et je porte mes mains à mon pantalon, dans l’intention de le baisser. On m’en coupe aussitôt :
— Ça va, circulez, dit-elle, un trait de dégoût ostensible dans sa voix.
À côté d’elle, Michio se retient avec peine de rire :
— Je vous l’avais dit. Une enfance difficile.
— Et habillez-vous de manière plus décente, la prochaine fois.
Je ne le remarque que maintenant mais je porte un pyjama. Oups là ! Sorry sorrette ! Il est vrai que je fais tache devant les soldats, et même devant Michio à l’allure pourtant déguenillée. Ce dernier répond d’ailleurs dans un soupir exaspéré, explique mon accoutrement en me disant d’une grande étourderie, surtout j’ai eu une enfance difficile, il faut me comprendre. Ils répliquent de dégager. Ils sont partis.
Eux loin, je me tourne tout sourire en direction de Michio, qui lui me foudroie du regard.
— Kretarr pourquoi t’as bougé ? éclate-t-il. Héliodore t’as pourtant dit de pas le faire ! T’écoute pas quand on t’ordonne certaines choses ? Enfin c’était pourtant pas compliqué !
Surpris par cet excès de violence, je ne réponds d’abord rien. Je bats des cils, plisse mon regard.
— Héliodore ?
— Oui, Milan Héliodore ! Ton oncle, gentil petit professeur d’escrime adoré, ça te dit quelque chose ? Oui non ? Non oui ? T’as croisé d’autres gens ? Tu leur as parlé ? Slisk le pétrin dans lequel tu nous as foutu. Je me demande seulement si on aurait pu tomber sur pire que des Garde-ciel !
Excédé par son attaque subite, je croise mes bras. La voix aigre, je réponds :
— Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne comprends pas grand-chose à ce que vous me racontez. Ensuite, vous m’accusez mais je ne vois pas en quoi je serais responsable de ce « pétrin » dans lequel je nous aurais soi-disant mis. J’étais là, les soldats aussi, mauvais hasard, voilà tout. Sinon : auriez-vous l’agréable amabilité de me dire qui vous êtes ?
— Qui je suis ? Gnard, t’as pas écouté avant ?
— Parfaitement ! J’ai même suivi, d’une oreille particulièrement appliquée, le défilé de vos dénominations des plus honorables. Ce sont des titres qui, ô malheur ! bien qu’ils ont pu troubler nos anciens interlocuteurs, ne m’informent en rien. Ainsi donc ? Auriez-vous l’amabilité de me dire qui vous êtes et ce que vous me voulez ?
Un rictus déforme ses lèvres, rictus à la raillerie lorsqu’il réplique :
— Ainsi Ellée exige des choses de moi mais ne possède pas la déférence de me remercier pour son sauvetage in extremis ?
Mon visage défaille, un petit peu. D’où cet homme-là connaît-il mon deuxième prénom ? Néanmoins, très vite je me reprends, j’étire ma colonne vertébrale et je souris, me souvenant que je rêverie et que les rêveries font des liens improbables.
— C’est qu’Ellée ne peut savoir s’il s’agit effectivement d’un sauvetage, riposté-je. Cela pourrait tout aussi bien être une éventuelle contre-embûche, son sauveur-est-ce-un-sauveur ne s’étant toujours pas présenté.
— Son sauveur se révèle être, à partir dudit moment, son oncle.
— Tiens, Milan Héliodore a un frère maintenant ?
— C’est pour sauver les apparences gamin !
— Eh bien sauvons-les jusqu’au bout ! À quand le petit repas de famille ?
Un rire de fond de gorge lui échappe, il allait répondre mais, non loin, on a entendu des échos de sabots contre les parois. Aussitôt, son visage se ferme :
— Monte derrière moi. On doit plus te voir là. Surtout pas habillé comme ça.
— Mon pantalon et ses petits voiliers vous déplaisent-ils donc ?
— Gnard, plus le moment !
— La vérité… je suis jamais monté à cheval.
— Kretarr ! Dites-moi pas que je suis tombé sur un rhéteur guindé totalement incap’ d’utiliser ses mains !
Il s’est emparé de mon bras avec la poigne d’un monstre, m’a limite soulevé pour m’aider à enfourcher son cheval. On est partis au trot. Les bras croisés, je refusais de me tenir à lui, un petit peu vexé qu’il puisse me considérer comme étant totalement incap’ d’utiliser mes mains.
Pas mal le titre du chapitre qui fait référence aux définitions précédentes^^
Nova aussi plonge dans l'action, avec ses soldats qui souhaitent lui faire de mal. Ça n'a pas l'air de l'effrayer plus que ça et elle reste très fidèle à elle-même^^ Comme elle croit être dans un rêve, on est un peu déboussolé au début : est-ce que c'en est vraiment un ? Bon au final, ça a l'air bien réel.
L'arrivée du cavalier sauveur est intéressante. Ce nouveau personnage a l'air d'avoir un sacré tempérament aussi, ça peut faire un beau duo avec Nova. Au final, on n'en sait encore très peu sur lui sinon qu'il a l'air d'en savoir beaucoup sur Nova. Curieux d'en apprendre plus.
Un plaisir,
A bientôt !
Aaaaah cool si t'es curieux d'en apprendre plus sur ce nouveau cavalier, honnêtement il fait partie de mes persos pref haha, j'adore l'écrire ! x) Il forme effectivement un sacré duo avec Nova :)
Merciii encore pour ton commentaire, à bientôt ! <3
« La pierre est furieusement rouge. » J’ai l’impression que ça tu l’avais déjà écrit, non ? En tout cas j’aime. vraiment. beaucoup. trop.
« l’écumante nausée » ça aussi j’aime. J’aurais jamais pensé associer l’écume à la nausée, et pourtant maintenant que j’ai l’idée sous les yeux ça me semble évident ?
« Vilop je les r’y glisse dans les cheveux, je ne porte pas celles de vue mais no soucy, sur l’instant je monde-vois à monts-merveille. » En fait je pourrais tout citer mais juste la joie de retrouver Nova quoi svp
« Sourions j’êtes lumière ! » (ಥ﹏ಥ) Nova ILY
« on s’en fout et fous » dorja j’ai envie de te dire
« L’envie de rire mon bien-être au vent » Cet enchaînement est incr
Tu me laisses lire stp t’arrêtes un peu d’écrire des trucs géniaux ? merci
« oamême » non mais stop je suis fan
« et je souris, encore et jours-tout. » JOURS-TOUT my my t’es trop un génie jpp
« c’était juste comme ça mon rêve et j’en riais à yeux déployés » non mais <3
« Je ne voyais Léon Ariel nulle part mais rien d’étonnant à cela, Léon n’apparaissant pas dans tous mes songes. » Je sais pas si je dois relier ça à une info donnée plus tôt ou si c’est juste une précision pour le fun ? En vrai j’ai trouvé ça drôle mais j’ai peur d’avoir oublié un truc
« À la viva, je me suis retourné, du radieux au fond des yeux, car ce qu’il manquait à mon rêve pour qu’il soit parfait, c’était les gens : l’arrivée de nouveaux personnages annonce toujours des pirouettes captivantes pour l’intrigue. » Je cite non seulement parce que j’aime bien mais aussi pour en profiter pour te dire : avec toutes ces sensations on aurait carrément pu se perdre mais j’ai l’impression que pas du tout ? En tout cas personnellement j’ai l’impression de profiter autant du paysage dont on a eu un bel aperçu au début, du ressenti tout foufou de Nova, et de ce qui se passe entre le fait qu’iel danse et que voilà y a des gens qui arrivent.
Si jamais c’est pas clair ce que je dis, comprendre : c’est pas évident de découvrir un monde d’un coup mais ça fonctionne bien !
« Hélas, je ne suis pas sûr qu’ils aient apprécié ma plaisanterie. » HELAS huhu Nova le sang
Bon après je t’avoue que je mangeais de la brioche en te lisant donc j’ai moins noté de choses, et puis de toute façon tout se passait dans l’action dont je me souvenais à peu près. En tout cas c’était chouette, comme j’ai essayé de le dire tout à l’heure j’ai trouvé ça super clair alors que c’est pas rien de plonger dans un monde et un corps différents. Et justement, les sensations de Nova dans ce corps <3 J’ai trouvé ça très simple sans besoin d’en faire des tonnes et en même temps très très chouette dans les détails, sur le fait d’être plus petit, moins encombré. <3
Mawawa
(ne veut rien dire)
Oui la pierre furieusement rouge : tu l’avais aussi relevé lors de la 1ère version ahaha.
(omg t’as dit dorja c’est que d’honneur)
« Je ne voyais Léon Ariel nulle part mais rien d’étonnant à cela, Léon n’apparaissant pas dans tous mes songes. » Je sais pas si je dois relier ça à une info donnée plus tôt ou si c’est juste une précision pour le fun ? En vrai j’ai trouvé ça drôle mais j’ai peur d’avoir oublié un truc. >> C’est une précision ! Et pour le fun, oui et non, c’est juste j’aimerais que ce soit clair qu’on peut pas voir des idéelles en Eurythmie, mais je crois qu’un perso revient de toute façon sur le sujet dans la suite du récit si je raconte pas de bêtise ^^
Chouette sinon si on se perd pas trop entre toutes les sensas de Nova et le fait de débarquer dans un nouveau monde et tout le reste <3 (et woui j’ai totalement compris où tu voulais en venir !)
L’HELAS D’ELLEE OUI MERCI TOA
J’espère que ta brioche était bonne ahah, et voilà pour toutes les autres phrases que t’as relevées je compile ma réponse dans un gros M E R C I, c’est si chantilly (pour te voler l’expression) que je fonds et deviens chantilly (de gratitude) moi-même.
Je reviens vite pour répondre à la suite, et d’ici là, je te dis bon travail à toi, bonne brioche si tu manges de la brioche, et à viiiiite <3
MUWUWU
(ne veut rien dire non plus)
J’aime beaucoup ce chapitre, parce qu’il est plein d’enjeu et de world building !
« . Inutile de préciser que ce mouvement était gorgé de signes porte-guerre ? Vous savez, les Cancers, Scorpions et Poissons ? » ==> Là, j’adore, parce qu’on arrive à identifier clairement le fait qu’il y a un vrai mépris de certains signes (même si tu le disais déjà ) et en gros, on commence à se voir se dessiner des camps de manière très précise. Je me demandais juste si le premier point d’interrogation (après « porte-guerre » ) était pertinent puisque la phrase commence par « inutile de préciser »
« ls ne nous disent que ce qu’ils ont bien envie de nous dire, et je doute que celui d’Océane Libelle s’ouvre à nous. À vous en revanche… De ce que m’ont rapporté Caligo et Uranie, vous êtes particulièrement proches votre Anima et vous ? Il vous fait confiance, peut-être même avez-vous déjà recueilli des indices qui pourraient nous aider… hhm ? Qu’en dites-vous ? » J’aime beaucoup ce passage, parce que Jules affronte 1) un dilemme 2) par extension, Siloé, et ça donne clairement de l’enjeu (oui encore ^^) , des convictions à défendre, bref, un super arc narratif en perspective !
« Uranie la pense prisonnière, c’est son idée qu’elle s’fait de Jules, une Jules pauv’ minouche écrouée. C’est son idéelle et ça lui suffit pour flammer des chaînes, mais Jules c’est pas l’idée qu’elle se fait de Jules. Jules, elle se pense elle se sait vive preste insoumise libre volcanique » <3 Coeur sur ce passage ! Parce que Jules, jusqu’à présent, est peut-être un peu timide, je trouve. Dans ses dialogues, ses réparties (est-ce que c’est ton ressenti aussi ?) et là, elle montre beaucoup de courage, c’est agréable de la voir évoluer. Et puis le passage où elle se libère, par la suite, accentue encore cette montée en puissance, qui ne la rend que plus attachante !
Bref, je trouve que c’est un chapitre qui, en plus de poser de bons éléments et ressorts pour la suite de l’intrigue, donne un nouveau souffle à Jules ! Vraiment très chouette !
Bienvenue en eurythmie 1
« Youpiyoup ! Ils sont beaux, ils sont grands, ils sont forts, ils sont fiers, ils sont (un petit peu) pompeux. » ==> je ne sais pas pourquoi, mais cette phrase m’a fait éclater de rire ! Peut-être parce que tu joues avec ce cliché du cavalier étincelant, en mode preux chevalier, qu’on retrouve beaucoup dans les histoires
« Aussitôt, fraicheur tranchante sous le menton. » = petit coup de coeur pour l’expression, parce que c’est un quasi-oxymore, entre la douceur de la fraîcheur et la menace de l’acier. On sent vraiment bien que Nova est coupé dans son élan, sa candeur enthousiaste, et qu’il vient de réaliser qu’il débarque dans un univers beaucoup plus sombre. Un univers qui tranche avec sa propre personnalité, relativement solaire.
« J’épouffe. » => Juste pour être sûr, est-ce que tu inventes un mot ou est-ce que c’est une coquille ?
« Assis sur leur monture, les soldats frappaient avec le pommeau de leur épée. » => le paragraphe est au présent, donc je me demandais si ce passage à l’imparfait est là pour un effet de style que tu recherches ? D’ailleurs, je réalise que tu passes au passé composé par la suite.
+ je me pose une question d’ordre technique : s’ils sont en selle, comment peuvent-ils frapper avec le pommeau ? Ils doivent tenir leurs épées par la lame ? ^^
« J’écoutait » => * « J’écoutais »
Je suis sinon contente de retrouver Michio, qui a l’air assez égal à celui qu’il était dans la version précédente ! D’ailleurs si je ne m trompe pas la scène entière est assez similaire à ce qu’il arrivait à Nath’, non ?
Niveau contextualisation, si je ne me trompe pas, Nova est à peu près sûr de rêver ? Est-ce que ça ne vaudrait pas le coup d’introduire à un moment le fait qu’il ne rêve pas ? Ou qu’il est un doute ? De cette façon, il me semble que cela piquerait davantage encore la curiosité du lecteur.
On peut en discuter, si tu veux !
Voilà, à très vite pour la suite !
haha oui cette figure du vaillant et fort cavalier, ça me fait aussi beaucoup rire x)
« Aussitôt, fraicheur tranchante sous le menton. » = petit coup de coeur pour l’expression, parce que c’est un quasi-oxymore, entre la douceur de la fraîcheur et la menace de l’acier. On sent vraiment bien que Nova est coupé dans son élan, sa candeur enthousiaste, et qu’il vient de réaliser qu’il débarque dans un univers beaucoup plus sombre. Un univers qui tranche avec sa propre personnalité, relativement solaire.
>> ooh cool que t'interprètes ça comme ça, Nova qui débarque dans un milieu qui lui correspond pas du tout :D C'est vrai que maintenant que tu soulignes ça, je vois moi aussi le décalage haha, coolicool <3
"J'épouffe" >> Mot inventé ! ;-)
« Assis sur leur monture, les soldats frappaient avec le pommeau de leur épée. » => le paragraphe est au présent, donc je me demandais si ce passage à l’imparfait est là pour un effet de style que tu recherches ? D’ailleurs, je réalise que tu passes au passé composé par la suite. >> woui alors mes passages entre présent-passé, c'est pour des effets de style effectivement, et en fait parfois je sais pas moi même pourquoi certaines parties me sonnent mieux dans un temps plutôt que dans un autre. Disons juste que, de manière générale, le fait de jongler entre deux temps de verbes me permet de donner un peu de mouvance à la langue et de la liberté, et comme le gros message de la saga (même si c'est pas forcément encore perceptible maintenant) se concentre justement sur le "se libérer l'esprit à travers l'imagination", je me dis c'est comme si la forme épouse le fond, enfin je sais pas :) Je sais c'est dur à interpréter et comprendre pourquoi, dans le fond, je veille autant à inventer des nouveaux mots, jouer avec la syntaxe, m'émanciper des "règles de la langue", mais c'est fondamentalement pour donner de la liberté aux persos à travers la langue en la renouvelant constamment. Donc cette liberté elle sera donnée à travers différents aspects mais oui je voulais aussi que ça passe par la langue :)
Sinon : woui Michio est le même que dans la version précédente ! (quoiqu'un peu plus violent par la suite) et ce chapitre effectivement est très similaire à mon ancien jet ^^ L'un des rares que j'ai pas trop touché hahaha, serait-ce possible :')
Et enfin, pour ta dernière remarque : oui Ellée est assez sûr de rêver, c'est aussi sa façon de se rassurer, mais peut-être que je pourrais ajouter un peu de doute :) Après je me dis que, même si Ellée considère qu'il rêve, le lecteur tombe pas forcément dans ce piège-là ? Enfin il se dit de toute façon que c'est autre chose ?
"+ je me pose une question d’ordre technique : s’ils sont en selle, comment peuvent-ils frapper avec le pommeau ? Ils doivent tenir leurs épées par la lame ? ^^" >> Bhahahaha, tu sais je me suis fait la même réflexion en écrivant, puis je me suis dit : baaaah, tant pis. Ils portent des gants ou je sais pas, mais c'est vrai que je pourrais préciser un truc ou mettre une autre arme je sais pas, parce que c'est assez bizarre c'est vrai :')
Voilou j'en ai fini ^^ Merci encore une fois pour ton retour, trop mimi et à très vite ! <3