12- La première attaque

Par Taranee

    Quand Hyju et moi sommes rentrés à la maison, elle me faisait toujours la tête. Jhon a essayé de faire une blague mais l'ambiance était si pesante que rien n'est sorti. Alors on a avancé les travaux au maximum. Mes deux frères - ces génies de bricoleurs -  on réussi à fabriquer une table convenable avec de vieilles poutres qui trainaient dans la cour de la maison. Ils ont renforcé les escaliers et maintenant j'ai plus peur d'y monter. En fait, en un jour, ils ont accompli le travail que je ferais en deux semaines au minimum. Faut dire qu'ils sont venus avec du materiel, des outils... Moi j'avais rien chez moi alors bon... Là, on est allés - mes Erwan et moi - Acheter de la nourriture en ville. Aussi étrange que cela puisse paraître, j'ai recroisé cet homme qui tentait d'emmener Hyju je ne sais où... Il m'a lançé un regard franchement surpris et, bien que j'ai ressenti la même chose, je lui ai lançé un regard assassin. Ensuite on a fait nos courses et on est rentrés.

    Là, on est assis autour de la nouvelle table qui donne un côté "montagnard" au séjour. On mange dans le silence le pls total. D'un côté Hyju qui me lançe des regards mauvais, de l'autre Jhon et Erwan qui m'interrogent silencieusement. C'est vrai que je leur ai toujours pas expliqué ce qu'il s'était passé... On finit de manger et mes frères installent leurs sacs de couchage par terre. Je tente de prêter le mien à Hyju car elle ne trouve pas le fauteuil confortable mais elle refuse. Résigné, j'installe le duvet sur le sol. Je m'apprête à me glisser dedans quand une main apparaît dans mon champ de vision. Je lève la tête et je vois Jhon :

- Toi, tu viens avec moi. me dit-il.

Sans me laisser le temps de répondre, il m'entraine vers la cuisine. Là, il m'assoit sur la chaise branlante que j'avais laissé là et plonge ses yeux dans les miens. Clair sur sombre. Jhon et Erwan ont les yeux gris clairs  tandis que moi je continuais de me démarquer avec mes yeux tellements noirs qu'on ne voyait pas mes pupilles. D'ailleur, quand j'y ppense, les adultes n'osent pas me regarder bien dans les yeux généralement. Jhon continue de me regarder et il lançe :

- Qu'est-ce que tu lui as fait ?

- Quoi ?! Qui te dis que ce n'est pas elle qui m'a fait quelque chose ?!

- Liam. Quand t'étais petit t'étais une vraie victime mais là t'es devenu adulte. Et malgré ta taille plus petite, tu as une aura intimidante.

Je ne relève pas la plaisanterie de la victime et je réponds :

- Ce matin encore tu m'as clairement dit que je ne savais ni bricoler ni me bagarrer. Et maintenant tu me dis que je suis intelligent ? Tu serais pas un peu contradictoire par hasard ?

- Là n'est pas la question little brother. Je te demande ce qu'il s'est passé à partir du moment où tu es parti de ta propre maison en boudant.

- On est allé se balader en ville. je réponds vaguement.

- Et... ?

- Elle m'a lâché la main.

- Et ... ?

- Elle s'est cognée contre un parfait inconnu qu'elle a accepté de suivre.

- Alors... ?

- Je me suis un peu énervé contre l'inconnu et je l'ai un peu engueulé.

- Je vois... soupira mon frère.

Il m' adresse l'expression qui tue. Celle qu'on fait quand on est très déçu d'un proche. Quand à moi, je sors un "Quoi, qu'est-ce que t'as ?" digne de celui de l'ado le plus insolent au monde. Il soupire encore et me dit :

- T'es jaloux.

- Quoi ? Non pas du tout !

- Tu as engueulé un homme dans la rue juste parce qu'il voulait aider ton amie Hyju. T'es jaloux de lui.

- Qu'est-ce que tu racontes ?! Tu sais très bien que je ne supporte pas quand tu fais ce genre de blagues !

- C'est pas une blague Li. Tu es vraiment jaloux parce que Hyju a accepté l'aide de cet homme. Tu as piqué une crise comme un enfant capricieux et maintenant elle te fait la tête.

- JE N'AI PAS PIQUE UNE CRISE ! Et je ne suis pas jaloux !

- Dans ce cas là pourquoi tu t'énerves petit frère ? Tu devrais aller présenter tes excuses à Hyju.

- Mais elle ne m'écoute pas ! Elle m'évite ! Comment je peux faire hein ?

- Je sais pas moi ! Trouve un moyen d'être seul avec elle !

Il part de la pièce en marmonnant quelque chose qui ressemble à "Comment j'ai pu avoir un frère comme lui ? ". A mon tour, je sors de la cuisine. juste avant de refermer la porte, je remarque un mouvement dans le four. Je cligne des yeux. Je dois être fatigué. Je sors de la pièce. Quand je me retourne, je trouve Hyju devant moi, droite comme un piquet. Je hurle de frayeur. Une fois la surprise passée, je pose une main sur mon coeur en m'exclamant :

- Bon sang j'ai failli faire une crise cardiaque ! Pourquoi tes entrées sont-elles toujours aussi effrayantes ?!

- Je n'ai rien fait de spécial.

Son ton est tranchant. Elle veut me dire quelque chose de précis.

- Qu'est-ce qu'il y a ? je demande.

- Pourquoi tu t'es énervé contre cet homme dans la rue ?

- Mais c'est pas possible ! Pourquoi vous ne faites que me parler de cette histoire ?! Attends ! C'est Jhon qui t'as envoyé c'est ça ?

- Oui. Je ne te parle pas par pur plaisir.

Mon coeur ratte un battement. Si elle voulait me blesser, c'est réussit. Mais je ne le laisse pas paraître et je déclare nonchalament :

- Si Jhon veut savoir, il n'a qu'à venir me voir. Au moins ça t'évitera de me parler.

Je vais accompagner ces parôles d'une sortie théâtrale mais une main se pose sur mon épaule :

- Hé. Où tu vas ? demande Hyju.

- Loin de toi ?

- C'est pas gentil.

- Je sais. Mais toi non plus tu n'es pas gentille.

- Pourquoi ?

- Je t'acceuille chez moi alors que tu m'as fichu la plus grande peur de ma vie en sortant d'un miroir. Ensuite j'ai écouté et cru tes histoires invraisemblables. J'ai voulu t'amener en ville pour te faire découvrir notre monde ( et t'acheter des habits) et toi tu me fais la tête.

- Je ne suis pas désolée. me dit-elle.

- Pardon ?!

- Non. Je ne suis pas désolée. Et tu devrais avoir honte d'essayer de me faire culpabiliser.

Je rougis légèrement. C'est vrai que c'est ce que j'essayais de faire. Je m'apprête à répliquer quand un feulement retentit. Nous tournons la tête en direction de la cuisine. Une fumée verdâtre s'échappe des interstices de la porte :

- Qu'est-ce que c'est que ça ? je demande.

- J'en sais rien moi ! Tu ferais mieux d'aller prendre ton sabre.

Je l'avais oublié celui-là. Je cours le chercher et je reviens quelques secondes plus tard :

- OK. A trois j'ouvre la porte Hyju. Un... Deux... TROIS !!

Je tends ma main et je pousse brusquement le battant. J'entre, Hyju derrière moi. Dans la pièce, les meubles ont l'air plus délabrés qu'ils ne l'étaient déjà. Au centre de la piècese tient une petite tornade . J'avançe, comme hypnotisé par ce petit ouragant. Mais une main me retient :

- Non. dit fermement Hyju : Ne t'approche surtout pas. Sauf si tu tiens à mourir.

Immédiatement, je recule et je demande :

- Tu sais ce que c'est ?

- Oui. Ce monstre était un des plus répandus pendant la guerre. je vais pas te raconter en détail mais il est très agressif. En emménageant dans cette maison, tu as dû violer sa tranquillité.

- Cette maison me revient de droit ! Elle est dans mon héritage !

- Va dire ça à une créature capable de te tuer sans même t'effleurer Liam et tu vas voir si c'est vraiment utile.

- Excuse-moi mais je ne suis pas expert en monstres moi !

Le monstre s'agace visiblement de notre querelle. Il se met à siffler très fort et très aigu, nous contraignant à nous boucher les oreilles. Il en profite pour lançer des rafales de vent pour nous plaquer contre le mur. Ces rafales sont si fortes que je passe par la porte grande ouverte et arrive dans le salon, aux pieds d'un Jhon tout à fait surpris :

- Ben alors ?! Qu'est-ce que t'essayais de faire en venant t'étaler devant mes pieds ? C'est quoi ce sifflement suraigu ?!

- Pas le temps de t'expliquer, y' a un truc dans la cuisine !

- Un truc ?

- Viens voir si t'es curieux ! Mais prends des bouchons d'oreilles !

Jhon me suit, prenant soin de bien se boucher les oreilles. Quand on arrive dans la cuisine et que Hyju voit mon frère, elle me crie dessus :

- Espèce d'imbécile doublé d'un suicidaire !! Mais pourquoi tu as ramené ton frère ici ?! Tu es censé protéger tes proches ! Pas les envoyer à la mort !

- Je ne peux pas protéger mon frère ! Tout simplement parce qu'il est plus fort et plus résistant que moi ! Alors s'il me demande ce qu'il se passe, je lui montre ! je réponds, agacé par les crises de mon amie.

Hyju se met à bouder tandis que le monstre renforce ses attaques. Erwan, lui aussi, finit par arriver :

- Dîtes-donc ! Vous avez déserté ! Et puis c'est quoi tout ce bru... Oh pu... Oh punaise ! Mais qu'est-ce que t'as amené dans la maison Liam ?!

- J'ai rien amené moi ?! Pourquoi on m'accuse toujours ?!

- C'est ta maison donc tu es responsable de tout ce qui arrive sous ton toit ! dit Jhon.

- Ben voyons ! Et si cette chose était là avant moi ?!

- Alors tu n'aurais jamais dû venir emménager ici ! répond Jhon.

Soudain, une flèche sortie de nulle-part transperçe le bras d'Erwan. Il hurle de douleur, sa main devient noire :

- Erwan ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ?! je m'alarme.

- Mais qu'est-ce que j'en sais moi ?! Je me suis jamais fait transperçer le bras par une flêche ! s'exclame-t-il.

Il serre les dents, déchire un pan de sa chemise et se fait un bandage avec. Hyju prend la parôle :

- Comme cette blessure provient d'un autre monde, elle n'a pas les mêmes conséquences sur un terrien qu'une blessure humaine.

- Hyju. Comment on tue ce monstre ?! je demande, déterminé.

- T'es fou ?! Tu veux que d'autres monstres viennent après ? Si c'est le cas, le tuer est le meilleur moyen ! On va le faire rentrer dans son monde !

- Et comment tu comptes t'y prendre hein ? Toi qui es si intelligente !

- Il faut trouver le portail ouvert par ce monstre. affirme Hyju.

- Le quoi ?! s'exclame Jhon.

- Oui le portail ! Vous pensiez vraiment que ce monstre pouvait venir de la terre Monsieur Pollock ?!

- Appelez-moi Jhon, je vous en prie Hyju.

- Ce n'est pas le moment de draguer les jolies filles ! je m'exclame : On renvoie ce monstre chez lui et on soigne Erwan !

Nous nous séparons et fouillons chacun une partie de la cuisine en quête du passage. C'est Hyju qu'il le trouve, dans le four :

- Ok ! Maintenant, on a deux choix ! Parlementer ou l'assomer !

- L'assomer ! crions mes frères et moi tous en coeur.

- Parlementer. nous contredit Hyju.

- Tu sais parler le monstre toi ? demande Erwan, sceptique.

Pour toute réponse, Hyju ss'approche du monstre et dit quelque chose dans une langue inconnue  qui ressemble à une suite de sifflements, de grogements et de feulements. Le monstre répond et, pendant quelques minutes, Hyju et la chose disutent. On aurrait pûcroire à une discussion normale si Hyju n'avait pas plusieurs siècles et ne parlait pas à une sorte de tornade. Les minutes passèrent et, enfin, le monstre rapetissa au point de ressembler à un petit mouton de poussière. Il entra dans le four et la pièce redevint calme. Avant que qui que ce soit pû dire quelque chose, Hyju ordonna :

- On va chez l'ancienne, elle saura s'occuper de ton frère, Liam.

- Tu... Tu connais l'ancienne ?! je m'exclame, surpris.

- En quelques sortes...

Je suis trop troublé pour protester lorsque Hyju nous entraîne dehors, mes frères et moi. Au moins, elle me fait plus la tête.

 

 

 

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Elora
Posté le 02/06/2021
Ce chapitre me tue, les discussions entre les frères et Hyju sont un plaisir, on rigole bien !
Les monstres arrivent enfin, c'est très pacifique, je ne m'attendais pas à ce qu'il n'y est pas de combat.
Hyju défend Liam d'approcher la créature, mais ils se mettent à quatre pour chercher le portail dans la cuisine, ce n'est pas logique, comment font-ils pour ne pas se faire tuer ?
On va revoir la doyenne, ça promet d'être hot entre elle et Liam !
Taranee
Posté le 02/06/2021
Hey !! J'aime bien les frères, surtout Jhon !
C'est vrai que tu peux ne pas trouver ça logique que Hyju s'approche mais après tout, c'est justement ça qui fait tiquer... Pourquoi elle elle peut s'approcher ? Qu'est-ce qu'elle a de spécial ? Qu'est-ce qu'elle cache ?
J'ai écrit ce passage en pensant qu'il susciterait des questions mais peut-être que je n'ai pas été assez claire ?
Quoi qu'il en soit, bonne continuation ! J'aime bien tes commentaires car ils sont constructifs !
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