13. Retour de Silence

Par Ardichi
Notes de l’auteur : ﴾ Acte II : Le seuil du Silence ﴿

La sonnerie de midi retentit. Ahmad déambule encore dans les couloirs, sans but. Layla sort à pas rapides, son sac battant contre sa hanche. Ahmad ne l’a pas vue. Elle l’appelle, à mi-voix. "Ahmad… attends." Il ne se retourne pas. Il marche lentement, habité d'un calme étrange, presque inquiétant. Elle continue de le suivre, jusqu’au grand hall de l'établissement scolaire. Le professeur les rejoint, s'excuse auprès d'eux et tend le cartable d'Ahmad oublié plus tôt en cours. Layla répond d'un sourire gêné mais compréhensif tandis qu'Ahmad récupère son sac inconsciemment tout en continuant sa marche lente. Layla le suit dehors, à distance, indécise. Elle entend une bague toquer sur la vitre d'une voiture garée juste devant le portail. Derrière le pare-brise, une silhouette tendue, sa mère. Son regard est sans appel, Layla tourne les yeux vers Ahmad, comme si quelque chose lui échappait pour de bon. Un deuxième toque, plus fort cette fois. Pas le choix, elle grimpe dans la voiture et claque la portière. Pas de bonjour, pas de salut. La mère parle, d’un ton déçu. "Alors comme ça, c'est toi le petit toutou qui suit ? Tu t'es amouraché de ce garçon ? Il t'as ensorcelé ma fille, c'est pas possible..." Layla la fixe. Après toutes les humiliations de la matinée, celles-ci lui paraissent presque légères. Le regard de sa mère se fait plus dur, elle n'apprécie pas être défié. Dans sa main, un petit sachet en plastique. Elle le jette sur les cuisses de Layla, sèchement. "Je pensais l'avoir acheté précipitamment, mais après ce que je viens de voir, j'ai bien fait." Layla entrouvre le sachet. Un test... et l’ombre d’un soupçon, immonde. Son cœur cogne, mais sa voix reste ferme. "C’est quoi, ça ? Tu rigoles j'espère... Je ne le ferai pas, je n’ai rien à me repro..." Un claquement sec. Un retour au silence habituel entre elles, plus explicite que les mots et plus lourd que l'air. Layla vacille. Sa main monte à sa joue, là où la gifle l’a frappée, brûlante. Mais ses yeux ne pleurent pas. Ils tremblent un peu, mais ils tiennent. Ahmad, lui, sort de la cours. Il avance, comme dans un rêve. Chaque pas le réveille un peu plus, jusqu’à ce qu’il lève les yeux. Sa mère est là. Elle l’attend, debout sur un trottoir, fatiguée, les traits tirés. Elle revient de chez le médecin. Ahmad blanchit. "Que fais-tu là, mère ?" dit-il l'esprit toujours confus. "Tu as oublié que j’allais chez le tabib aujourd’hui ? Ce n’est pas de…" Elle s’interrompt. Le visage d’Ahmad est vide, inexpressif. Alors elle fait ce que toute mère ferait. Elle avance d’un pas, lève la main vers son visage, doucement, juste un geste tendre. Il ne réagit pas. Le silence s'installe. Trop de choses à dire, aucune place pour les dire. Un élève passe à côté, un sac en bandoulière, le regard narquois. Il les observe tous les deux, cette mère trop maigre, ce fils immobile comme un bébé, et se permet une remarque. "Que c'est mignon... Encore dans les jupons de maman ? Sans père... tout le monde sait d'ou vient l'argent." Retour de silence. C’est instantané. L'instinct protecteur. Ahmad se retourne, bondit, le poing levé. Un coup, chargé de tous les silences réprimés. Un bruit, bref mais net. L’élève tombe à terre, son sac glisse au sol. Ahmad le rattrape par le col, prêt à cogner encore, bras armé. Dans ses yeux, plus rien. Plus de contrôle. Plus de doute. Puis... Une chaleur, une lumière qui balaie les ténèbres. Une main attrape la sienne. Sans force. Une main fine, tremblante, mais chaude. Sa mère. Elle serre sa main contre sa poitrine, au milieu de ses larmes. "Arrête. C’est fini maintenant... Rentrons." Elle pleure à en trembler. Ahmad reste figé. Ses muscles se détendent d’un coup. Il lâche le garçon. La colère s'évapore de lui comme l'eau sur la braise. Ahmad ne dit rien, sa mère non plus. Ils s'éloignent lentement sans un mot. Layla a tout vu. Sa mère aussi. Un "hum" de réprobation suffit à exprimer son dégoût. Mais Layla n’en tient même pas compte, trop inquiète de la tournure que prend leur vie, à elle, à lui… Sur le trajet, Ahmad épaule sa mère, pour l’aider à marcher. Il ajuste son pas au sien. Ils ne se regardent pas. Quand ils arrivent, elle soulève le rideau, entre et s’assied, comme vidée. Il reste debout un instant, puis sort de son sac la boîte de médicaments. Il la pose devant elle. Elle prend la boîte, lit l’étiquette. 50 dirhams écrit en petit. Puis elle repose ses yeux sur lui. Ahmad évite son regard. Il a oublié d’enlever le prix. Il est prêt à tout entendre, même un reproche. Mais elle dit autre chose, plus inattendu. "Je ne veux pas que tu fasses ce que tu n’aimes pas. Ce qui n’est pas toi. Je peux patienter sur ma maladie, mais pas te regarder te perdre." Il lève enfin les yeux. Elle est fatiguée, oui. Mais droite. Présente. Et c’est peut-être pire que s’il l’avait vue s’effondrer. Un silence s’installe entre eux. Pas hostile. Juste trop chargé pour être rompu. Ahmad détourne enfin les yeux. Sans un mot, il quitte la pièce, passe le rideau, puis s’agenouille près de sa couche. Il soulève l’angle du matelas, cherche à tâtons l’endroit où les coutures, il y a des années déjà, se sont défaites. Là où il planquait autrefois les petits secrets qu’il ne voulait pas montrer. Il veut y déposer les mille dirhams. Moins les cinquante qu’il a déjà utilisés... Il les sort du fond de sa poche, un à un, froissés, marqués par le poids du silence. Il ferme les yeux un instant, envahi d’un remords qui ne fait aucun bruit. Il revoit la pharmacie. Le ton tranchant. Les mots qu’il n’a pas osé repousser. Et cette somme, comme des restes qu'on jette à un mendiant.. ou un clébard. Alors, sans y réfléchir davantage, il replie les billets, lentement. Puis il les glisse dans la déchirure, là où le tissu se referme à moitié, comme une plaie encore vive. Ses doigts restent un moment posés sur la couture, comme s’il cherchait à recoudre ce qui ne pourra plus l’être. Puis, à travers la petite lucarne qui lui sert de fenêtre, l’appel à la prière du vendredi se fait entendre. "Allahu Akbar, Allahu Akbar." Si Allah est le plus Grand, alors à cette instant, Ahmad se sent le plus petit. Il se lève et se dirige derrière la maison, dans une minuscule cour, pour puiser de l’eau au puits. Il commence ses ablutions, une purification du corps extérieure, après celle, intérieure, que les épreuves de cette journée lui ont imposée. Chaque goutte ruisselle sur lui comme un baume invisible. Main, visage, bras, tête, pied. Comme si la colère, le choc, la honte, pouvaient glisser avec cette eau. Il inspire lentement. L’eau est froide, mais elle le calme. Quand il quitte la maison, le soleil tape fort, mais il sent une fraîcheur en lui. Il marche vers la mosquée, sans se presser. Sans détour. Elle est remplie. Ahmad entre parmi les hommes. Le sol est doux, les tapis, lisses. Les sons se font discrets, les voix s’éteignent. À cet instant, il n’a pas peur du silence. Le prêche commence. Les mots l’effleurent, il les accepte. Il ne fuit pas. Quand la prière s’achève, Ahmad reste assis quelques instants, puis se lève, encore absorbé. Il sort avec les autres. Un homme s’approche. Ahmad le reconnaît, c’est celui qu’il voyait toujours à l’aube, celui qui l’interpellait, gentiment, sans insister. "Salam 'aleykum. Tu as pu venir, tant mieux." Ahmad incline la tête, à peine. L’homme pose une main amicale sur son épaule. "Ça marche, les études ? Tu es toujours à l’école, non ? Les résultats sont bons ?" dit-il, sur un ton chaleureux. "Oui. Excellents même. Sauf cette semaine… j’étais un peu distrait." Ahmad s’étonne lui-même de cette phrase échappée malgré lui. L’homme remarque que le garçon joue nerveusement avec ses mains calleuses, marquées de petites cicatrices. "Tu bricoles ? T’as une mobylette ?" lui demande l'homme, l'air innocent. "Non. Je n’ai pas les moyens d’en avoir une. Je bricole pour subvenir aux besoins de ma famille." Il sent qu’il en a trop dit, comme une confidence à huis clos, imprévue. L’homme, surpris mais admiratif, reste silencieux un instant. Il l’observe de la tête aux pieds. Tout en Ahmad crie la pauvreté. Puis il hoche doucement la tête, pensif. "J’ai du travail pour toi, si ça t’intéresse. Un jardin en friche, un garage à ranger. Si tu veux venir pendant les vacances, je te paierai bien." Une vraie porte de sortie. Un vrai travail. Pas des broutilles contre quelques pièces. Ça ne se refuse pas. Ahmad hoche la tête. "Très bien, marché conclu. Tiens, un acompte. Je te donnerai le reste une fois le travail terminé… et un supplément si tu bosses bien." Ahmad ne répond pas. Il regarde le billet. Cent dirhams. Ils sont différents. L'homme attend, confiant, sans même se douter du tourment qui agite Ahmad. Il les regarde comme s’ils étaient capables d’effacer la saleté, les impuretés, à l’inverse des mille dirhams, jamais vraiment à lui, cadeau imposé, fardeau déguisé. Mais cette fois, il les prend. C'est un échange, une transaction honnête, qui a un nom, le travail. Le prix de sa sueur, de sa fatigue, de sa dignité. Il serre les billets dans sa main. Non pas pour les cacher, mais pour les posséder, pour les mériter. C’est déjà plus que ce qu’il pourrait gagner en une semaine. Il baisse les yeux. L’homme lui sourit. "Allons-y. Je te montre l’endroit, puis je te laisse les clés. À moins que tu n’aies pas le temps ? Tu as cours, peut-être ?" Retourner là-bas, voir les élèves, le professeur, et… Layla ? Non. Il préfère garder en lui ce silence apaisant du moment. "J’ai le temps. Nous pouvons y aller." Ce n’est pas une victoire, mais une acceptation. Une acceptation de son besoin, de sa faiblesse, de son envie d’une vie différente. Il accepte ce que l’avenir lui propose. Et pour la première fois, il semble un peu plus tangible, surtout après avoir étais si proche de franchir le seuil du silence. À table, chez Layla, le déjeuner est silencieux. Sa mère lui parle peu. "Tu as beaucoup à perdre, Layla. Et je ne laisserai personne te détourner de ce qui est prévu." Elle ne dit pas quoi. Mais Layla comprend. Elle mange, en silence. Quand elles repartent vers l’école en voiture, Layla regarde par la fenêtre sans vraiment voir. Elle enfile les écouteurs qu’elle n’allume pas. Elle écoute son silence, à elle, un silence chargé d’absence. En classe, elle jette un regard autour d’elle. Pas d’Ahmad. Pas même son ombre. Ni pendant la pause, ni à la sortie. Elle aimerait le voir. Juste pour être sûre qu’il va bien. Le voir avant les vacances. Le voir tout simplement... Mais le silence, à ce moment-là, ne crie pas. Il retient son souffle...

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RedFuryFox
Posté le 15/06/2025
Hello Ardichi !

Ton chapitre est magistral. Je l'ai lu en apnée ! Tant d'émotions et de contrastes que tu arrives à faire cohabiter : la brutalité et la grâce, la colère et la pudeur, l'humiliation et la résilience. J'ai été secoué jusqu'au bout.

Ce parallèle que tu poses d'abord entre les mères : celle de Layla, qui balance le test de grossesse qui est encore plus une insulte que la gifle qui suivra. Celle d'Ahmad, tendre, fatiguée mais debout. Qui le retient au bord du gouffre avec une simple main.
Layla qui encaisse mais qui intérieurement casse un peu plus les futures barrières de son émancipation. Ahmad qui explose pour protéger sa mère. A ce moment-là, on pourrait être son poing tant on comprend sa rage, mais on est repris avec une grâce infinie par sa mère.
Et puis cette phrase qui m'a tellement touché: "Je peux patienter sur ma maladie, mais pas te regarder te perdre." Mon coeur de maman s'est serrée pendant cette scène. Tout sonnait juste.
Et puis l'argent... d'abord sale. L'argent du silence, de l'humiliation. Pour finir sur l'argent digne, l'argent pour acheter sa liberté future.

C'est un chapitre fou, dense émotionnellement et d'une justesse incroyable. Vraiment, merci pour ce moment. C'est toujours un plaisir immense de te lire !
Ardichi
Posté le 16/06/2025
Salut RedFuryFox !

Si c'est toujours un plaisir de me lire, sache que c'est réciproque, tu as décortiqué le chapitre de manière excellente :)

Je suis content que tu as perçu les contrastes lors de chaque scène, tu me valides que c'est suffisamment visible et tu l'exprimes parfaitement.

Sur le parallèle des mères aussi c'est très pertinent, toutes deux veulent protéger leurs enfants et les aiment, mais elles ont des méthodes radicalement opposées.
La mère d'Ahmad n'attend pas de poser une question à son fils, pour voir tout de suite que quelque chose ne va pas, alors elle fait un geste plein de tendresse, et pour le protéger contre lui-même, elle fait de nouveau un geste. Puis pas de discours moralisateur pour finir, juste la sincérité d'une mère qui fait passer le bien de son fils avant elle-même.

La mère de Layla, elle, ne voit même pas que sa fille a passé une matinée éprouvante (là où n'importe qui d'autre se serait effondré, Layla est restée forte), pour protéger sa fille, elle ne trouve rien de mieux que de la blâmer, on sent qu'elle ne sait pas comment gérer cette situation et le test jeté sur les cuisses, lieu du soupçon, c'est moche et sale... Et la gifle n'est qu'une preuve de plus qu'elle est dépassée par les évènements.

J'ai beaucoup aimé lorsque tu dis qu'on aurait pu être son poing, je te sens impliqué ;p et tu ne pouvais pas mieux me rendre heureux.

Et pour finir avec l'argent, il fallait bien une porte de sortie à ce pauvre Ahmad, même temporaire...

Ce chapitre clôture l'acte 2 : Le Seuil du Silence, donc j'ai essayé d'atteindre ce seuil sans qu'il soit vraiment franchi, c'était limite.

Merci beaucoup pour tes retours, tes ressentis et toute la force que tu m'offres à chaque fois, c'est précieux pour moi 🤗

J'espère que la suite te happera autant même si le rythme va ralentir un peu, c'était chargé d'émotions ces derniers chapitres x)

Bonne lecture à toi et à très bientôt !
Claire
Posté le 08/05/2025
Bonjour... Franchement, ce chapitre m'émeut, il est bouleversant, j'ai l'impression qu'Ahmad a fait une chute violente, même si on lui propose (et heureusement) un travail. Le personnage de la mère de Layla est très intéressant, car elle me donne envie de la secouer, de la gifler et de la plaindre, dans le sens où, à vouloir tout contrôler, tout va finir par lui échapper. Si elle continu sans se remettre en question, j'ai malheureusement bien peur qu'elle ne finisse seule, et que même sa fille ne pourra plus tenter quoique ce soit. J'espère qu'elle va réussir à se rendre compte que ce n'est pas sa vie, mais celle de Layla, je crains qu'elle ne s'en aperçoive que lorsqu'il n'y aura plus personne autour d'elle.

N'arrête pas d'écrire, tu es formidable !
Ardichi
Posté le 08/05/2025
Bonjour Claire !
Merci beaucoup pour ton retour plein de bon sens mais surtout de bonne compréhension.
Oui, Ahmad chute, et l’élément déclencheur est un sentiment… un sentiment nouveau qui peut devenir force ou destruction...
Concernant la mère de Layla, je n'aurais pas pu mieux le dire, on a souvent tendance à oublier que derrière ses actes honteux, paroles dures, se cache une mère tout simplement. Une mère qui a peur pour sa fille, qu'elle tombe enceinte alors qu'elle est encore à l'école, peur qu'elle connaisse le déshonneur "suprême", un enfant hors mariage, qui, dans une culture traditionnaliste, est peut-être la pire des hontes.
J'aime beaucoup ta façon de voir au-delà de ce que je laisse apparaître, sans doute ton empathie ;)
Merci encore, surtout pour cette dernière phrase, qui m'incite à ne pas lâcher l'écriture, c'est toi qui es formidable ! Merci.
À très vite pour voir ce que nous réservent les choix de cette maman.
RosePernot
Posté le 08/05/2025
Je suis tellement bouleversée par la tournure de l’histoire. On dirait que la vie d’Ahmad se déconstruit (du moins, avant qu’on ne lui propose ce travail), et Layla qui voudrait faire quelque chose pour lui et qui ne dit rien… La mère de Layla, laquelle malgré tout mon respect pour les parents habituellement j’ai envie de secouer pour qu’elle laisse sa fille libre et suivre son cœur. Désolé, mes phrases sont un peu confuses, j’espère que tu comprendras en tout cas les émotions que tu as fais passer à travers ton texte. Il y a aussi la colère froide d’Ahmad qui me parle tellement. Celle avec laquelle on a envie de se venger, de laver l’affront que nous ont fait les autres, qu’on fait les autres à ceux que l’on aime. Merci encore pour ton texte, je ne peux plus m’arrêter de lire ton histoire en tout cas ;-)
Belle continuation !
Ardichi
Posté le 08/05/2025
T_T
Je suis ému par ton ressenti.
Oui le pauvre Ahmad, passer du tout à tout. Malheureusement ce sont des choses qui peuvent arriver réellement, et les silences n’aident pas à les aider.
C’est plutôt la mère effectivement qui mériterait la gifle... À force de tout vouloir contrôler, on finit parfois par provoquer exactement l’inverse de ce qu’on espérait.
Ne t’excuse pas, au contraire, ça m’a vraiment touché, je suis content que les émotions aient été véhiculées (dsl, ça peut paraître sadique un peu :p)
Et Ahmad, par son geste, dû à cette culture du respect pour les mères et d’un vase qui déborde d’injustices subies (et surtout de sentiments qu’il refoule), craque...
Merci à toi avant tout, ça me donne envie de me surpasser, d’essayer de continuer à surprendre et surtout à faire parler le silence ;)
Très belle continuation à toi et bonne lecture !
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