— Non, mais vous vous rendez compte ? demanda Diane aux dragons endormis. Elle s’appelle Karina, elle a cinq ans et elle est parfaite. Elle joue même de la harpe ! Qu’est-ce que vous vouliez que je réponde ? Qui met ses enfants en cours de harpe, franchement ? Ce n’est pas du tout pratique à embarquer s’ils veulent partir en voyage, après.
Les reptiles ne remuèrent pas une écaille, comme si cette histoire les laissait profondément indifférents. S’ils jouaient la comédie, ils étaient très talentueux.
Siloë avait dit à Diane de leur rendre visite et d’établir un dialogue avec eux. Il allait de soi que c’était par l’esprit et non par la parole mais toutes les tentatives de la marnée avaient échoué. À chaque fois qu’elle avait basculé, leur luminosité l’avait éblouie. Elle les avait appelés mentalement par tous les surnoms qu’elle leur avait trouvés : Tête-de-Pique, Iroquoises, Couple-de-la-Volte, Ennuis-Mortels, Peut-Être-Morts, Pas-Si-Vivants, Un-Deux-Trois-Soleils. Ce serait à eux de lui dévoiler leurs noms véritables s’ils l’acceptaient comme gardienne. Siloë y était arrivée sans même être myfyr !
Elle fit des danses, chanta, surgit de derrière un tronc pour leur faire peur, les tapota avec la plus longue branche qu’elle trouva.
Rien, rien, rien.
Dépitée, elle lutta contre ses tremblements pour approcher sa main, cette fois. Est-ce qu’ils la calcineraient vivante ? Siloë avait bien dit qu’ils se réveilleraient d’eux-mêmes, quand ils seraient prêts. C’était apparemment une période fondamentale de leur gestation. Sa paume se posa sur une écaille, dont la couleur arc-en-ciel devint irisée, comme à travers un rideau de pluie. Des formes bougeaient sur la peau de la dragonne : des gouttes ? des ombres ?
Diane s’approcha encore et découvrit un décor et des personnages, comme les saynètes dans le magasin de Merle, mais en minuscule. Son visage devait pratiquement être collé pour discerner une côte enneigée et ressentir une vague de froid alarmante dans ses orteils, ses doigts, son nez et ses oreilles. Elle ne s’éloigna pas, pourtant, car une silhouette au loin grandissait et elle voulait voir qui c’était.
Arrête, gronda une voix à l’intérieur d’elle. Elle bondit en arrière, trébucha et se traîna encore un peu plus loin. Pathétique, mais saine et sauve.
Les dragons n’avaient pas bougé d’un millimètre mais c’était bien une de leurs voix que Diane avait entendue, elle en était convaincue.
— Je suis désolée, dit-elle.
Rien.
Je suis désolée, pensa-t-elle.
Rien.
Elle ferma les yeux pour contenir des larmes de frustration. Même endormis, ils sentaient tout à fait sa présence. Ils choisissaient de ne pas lui parler. Ils ne voudraient pas d’elle comme gardienne. Siloë choisirait quelqu’un d’autre. Tant mieux, se dit-elle, en espérant qu’ils entendissent son indifférence. Elle aussi les rejetait, puisque c’était comme ça.
Elle quitta la clairière et sillonna la forêt. Telle une balançoire, elle jouait entre ses deux visions pour se repérer. Landamæri n’était pas aussi joueuse que sa mère Inkala : elle laissait ses chemins et ses arbres centenaires là où ils étaient. C’était donc uniquement de la faute de Diane si elle se perdait autant. Elle distinguait les plus petites différences entre des étendues d’eau mais elle n’avait pas l’habitude d’autant d’espèces d’arbres et les confondait tous. Chez elle, il y avait le pin et le teck et ça suffisait très bien.
Maugréant contre la chlorophylle, elle mit un moment à se rendre compte qu’elle voyait de loin des particules couleur émeraude. Elle fila prestement de passerelle en passerelle, aussi discrète qu’une horde d’oies migratrices, jusqu’à se retrouver nez à nez avec Merle.
Il était si roux.
— Tu… Vous… Tu…
Elle était essoufflée et n’avait pas la moindre idée de comment continuer cette phrase. Il ne lui en tint pas rigueur et fit un signe de tête pour l’inviter à l’accompagner.
— Je vais chercher des champignons, dit-il, et des framboises s’il en reste.
Elle remarqua son panier subdivisé en deux compartiments. Ils descendirent sur le sol et elle l’imita, ravie de découvrir une coutume locale. Elle n’était pas certaine de quel goût avaient les champignons et n’était pas convaincue qu’ils fussent comestibles, mais ça n’entamait en rien son enthousiasme d’exploratrice.
Comme Merle, elle prit une branche et trifouilla parmi la mousse, les feuilles et aiguilles. Elle marmonnait des excuses aux insectes outrés. L’artisan avançait, les yeux de tous les côtés, calme, vigilant.
— Tu vois, là ? lui chuchota-t-il.
Elle ignora le frisson qui la traversa et se pencha dans la direction vers laquelle il s’était penché. Les dômes bruns de trois champignons apparaissaient. Elle s’accroupit pour les observer de plus près, soucieuse.
— C’est vrai qu’il y en a des mortels ? demanda-t-elle.
— Tu ne risques rien avec ceux-ci. Ce sont des bolets à pied rouge. Tu les cueilles comme ça, regarde.
Il en saisit un délicatement et le fit pivoter. Le bolet se détacha et atterrit dans le panier. Merle couvrit le creux qu’il avait laissé avec une poignée de terre.
Lorsque le panier fut plein — de champignons, parce que Diane ne résistait pas à la tentation de manger chaque framboise qu’ils trouvaient —, ils le ramenèrent à l’Orée, en guise de remerciement aux révérends, qui prenaient soin des cendrés comme si ç’avait toujours été leur vocation.
On les accueillit avec enthousiasme puis on disparut car c’était l’heure de la sieste.
— J’en connais un qui aurait bien besoin de se mettre aux horaires de l’Orée, plaisanta Diane.
— Basile ? devina Merle.
— Il travaille en permanence. J’ai jamais vu ça. Et pendant ce temps, moi je me perds dans la forêt.
— J’y ai grandi, sourit Merle. Une fois que t’as quelques repères, ça devient plus facile. Je peux te montrer si tu veux.
Diane voulut anéantir les organes qui la firent rougir. Merle, bien entendu, ne remarqua rien, car il sentait lui-même une chaleur inhabituelle dans ses mains et joues.
Désireux de faire taire émotions et pensées, ils bavardèrent sur Canopée et Siloë.
— Je l’ai rencontrée quand j’avais quatre ans, donc elle a l’habitude de m’avoir dans les pattes. (Il pointa du doigt sur la gauche.) Là, tu vois, il y a cette gigantesque souche morte, avec deux fourmilières là et là, qui lui font comme des oreilles.
Il fallait être tout à fait dérangé pour voir là un visage ; c’était au mieux un triangle tordu. Elle fit quelques pas vers les fourmis qui se glissaient parmi les aiguilles de leur forteresse. Merle attendit patiemment, car elle souriait de ce sourire un peu dément qu’elle arborait parfois ; il savait reconnaître le sacré.
Ils suivirent la rivière, qui parfois s’enroulait comme une boucle autour d’elle-même. Merle observa l’un des îlots avec une attention toute particulière. Un seul arbre y avait poussé.
— C’est un saule, dit-il en examinant son écorce. J’aimerais vivre ici un jour.
Diane mit un moment à comprendre qu’il parlait de construire une cabane sous l’arbre. C’était assez grand pour une personne, peut-être deux. Elle scruta l’eau qui était plus profonde ici. Des grenouilles lui coassèrent de reculer, comme aux Sept. (Comment allait Ludivina ?)
— Mais d’ailleurs ! s’exclama-t-elle soudain. Tu vas avoir besoin d’un toit là-bas. Je te donnerai une lettre pour ma famille, si tu veux, ils te trouveront quelque chose.
C’était étrange de l’imaginer à Salmuera.
Merle lui montra un arbre qui avait développé trois troncs et déjoua ses espérances : non, ce n’était pas une très bonne nouvelle pour l’arbre, parce que l’eau se logerait dans les creux et pourrirait la structure jusqu’à la faire craquer. Il soupira en observant les voisins du chêne ternaire : la forêt était dotée d’une sagesse mystérieuse devant laquelle les humains ne pouvaient que s’incliner. Pour la première fois de sa vie, Diane eut envie de parler aux arbres. Peut-être qu’ils auraient des réponses à lui apporter.
Un autre repère fut une fratrie de jeunes hêtres, tous étouffés par un chèvrefeuille alors qu’ils n’étaient que des arbustes.
— Là, on n’est plus qu’à quelques arbres de chez Siloë.
Diane regarda autour d’elle comme si la chamane allait bondir devant eux à l’improviste.
— Elle n’est pas là, dit Merle, elle est au…
Il s’arrêta avec la moue de celui qui en a trop dit.
— Qu’est-ce que tu faisais ici à quatre ans ? demanda Diane plutôt.
— C’était elle qui aidait les révérends à l’époque. Elle prenait des risques, se déguisait pour aller en ville. Je l’ai rencontrée à l’Orée, quand je visitais ma grand-tante Eugénie.
— C’était une révérende ? !
— Oui.
— Mais… pourquoi ?
Merle ne répondit pas pendant si longtemps que Diane eut l’impression d’être de retour auprès des dragons. Il lui montra des escargots qui bavaient vers la rivière.
— On ne sait pas pourquoi ils ont commencé à se réunir, dit-il enfin. Je pense que ce sont des gens qui n’ont pas trouvé leur place à la ville. Certains, c’était à cause d’un changement, un choc trop fort. D’autres… Les dons peuvent être compliqués.
— Don ? répéta Diane. C’est comme essence ?
— Ta tendance magique.
— Oui, c’est ça, on dit essence à Ilyn.
Il pondéra cette nuance.
— Et ? demanda Diane. Eugénie ?
— Voyage astral, asséna-t-il comme une sentence.
— C’est quoi ?
Merle la regarda, ébahi. Il n’avait jamais dû l’expliquer, car c’était tristement connu à Madeira, un fléau qu’on associait à la proximité d’Inkala. Comment le définir ?
— Ça permet de naviguer entre des dimensions, on va dire. Le passé, des futurs possibles, mais aussi des rêves. Comme si la frontière de la réalité était poreuse.
— Ah, comprit Diane, on appelle ça les endormis. C’est très rare et prisé chez nous, même si on préfère qu’ils vivent pas trop près des habitations.
Elle vit le visage contrarié de Merle et grimaça.
— Non mais c’est une tradition stupide de quand on vivait encore avec les dragons, parce que leur proximité pouvait décupler leur puissance. Ludivina prétend qu’un soir tous les habitants ont rêvé du livre de contes horrifiques que l’endormi lisait tranquillement seul chez lui. Mais Hortense dit que ce sont les endormis qui voulaient s’éloigner parce que c’est eux qu’ils attrapaient trop les rêves des gens sans faire exprès et que ça les fatiguait.
Diane haussa les épaules, comme chaque fois que mille versions se contredisaient. Dénicher la vérité lui avait toujours semblé une perte de temps. Si elle posait tant de questions en permanence, c’était parce qu’elle voulait savoir ce que ses interlocuteurs croyaient et pensaient. Les faits bruts lui paraissaient aussi creux qu’une coquille d’escargot désertée.
Elle se tourna vers Merle : il paraissait profondément ému.
— Tu es un endormi ? demanda-t-elle tout doucement.
— En chair et en os.
— Dis donc. On fait bien la paire, toi et moi.
Ils se penchèrent pour passer sous le houppier envahissant d’un saule. Le bourdonnement d’une ruche les fit dévier vers la droite.
— J’ai beaucoup réfléchi, commença-t-il, hésitant. Les invitations sont rares, tu sais. Et je sais que tu te renseignes sur le nord. Et je connais les légendes.
La marnée l’écouta assembler le casse-tête avec un sourire. Il était aussi méthodique qu’elle était impulsive.
— Je crois que tu es peut-être… Tu ne le prends pas mal, hein ?
— Mais non, vas-y.
— … une myfyr ?
— Démasquée, avoua-t-elle. Je suis un peu préoccupée que ce soit si évident.
— Non, c’est que… Les myfyrs sont comme les dragons pour nous.
— Pardon ?
— Conducteurs.
— Toujours pas.
— J’ai remarqué que mes rêves étaient particulièrement intenses dernièrement… Au début j’ai cru que c’était une séquelle d’avoir partagé une chambre avec Aymée pendant aussi longtemps, mais en fait…
— Je te donne des cauchemars ? s’exclama Diane, catastrophée.
— Dit comme ça, ça sonne pire que ce que c’est.
Merle échoua à trouver une autre formulation, ce qui les fit rire.
— C’est ma faute, dit-il enfin. Si je m’étais entraîné je saurais mieux canaliser tout ça.
— Ha ! Siloë arrête pas de se plaindre du retard que j’ai pris.
Dans le silence qui suivit, Merle trouva la force d’expliquer pourquoi il avait peur de son don : sa grand-tante était restée coincée. À la fin, Eugénie ne savait plus quel pan de réalité était la sienne, ou bien elle s’en souvenait mais elle refusait de s’y limiter. Elle avait passé de plus en plus de temps ailleurs, elle n’était pas revenue. Catatonique, elle avait rêvé sans manger ni boire. Elle était morte sans souffrir mais en laissant un neveu éploré derrière elle. Ils n’avaient pas pu se dire au revoir.
— J’en veux à mes parents, conclut-il. S’ils ne l’avaient pas stigmatisée, elle ne serait pas partie. Elle aurait eu des raisons de revenir.
Diane ne lui fit pas remarquer qu’elle en avait eu une : Merle. Peut-être qu’elle s’était tout simplement perdue ou qu’elle avait découvert quelque chose d’incroyable dans une autre dimension.
— Quand j’étais petite, dit-elle, c’était encore autorisé de fêter la Lune Rousse. On couvrait les lacs de bougies qui continuaient de briller sous l’eau. Des lucioles venaient crépiter à la surface. Je devais avoir trois ans quand j’ai essayé d’en attraper.
Elle avait avancé sur l’eau jusqu’à entendre les hurlements de Hortense qui lui criait de revenir, que c’était dangereux. Dès qu’elle avait perdu de vue les lumières, elle s’était enfoncée dans le lac. Une main lui avait attrapé la cheville pour la tirer vers le fond mais une autre l’avait saisie par le poignet et remontée.
Ils étaient tous les deux comme cet enfant qui ne doit pas céder à la peur pour plutôt marcher à la surface parmi les lucioles.
La nuit tombait lorsqu’ils rentrèrent en ville.
Diane passa les jours suivants face aux élèves de Basile et aux dragons silencieux. Heureusement que Félix et Idris l’attendaient le soir sur le bateau, avec des plaisanteries et des anecdotes.
Éléonore reprenait des couleurs et dînait désormais avec le reste de l’équipage, dont elle semblait faire partie depuis toujours. L’ambiance devenait aussi familiale que Diane en avait toujours rêvé.
Lorsqu’elle en parla à Aymée, elle fut surprise de sa réponse : ça lui faisait envie.
— Tu as une famille nombreuse, toi, non ? demanda la marnée, perplexe.
— Mes parents travaillent, mangent et dorment ensemble ; on ne sait pas où commence l’un et où finit l’autre. Et les triplés, c’est un peu pareil.
— Donc ça a toujours été Merle et toi ?
— De plus en plus, oui.
— C’est pour ça qu’ils ne te rendent pas visite ?
— Ils ne savent pas où je suis.
— Tu ne leur as pas dit ?
Diane comprenait parfaitement et eut été hypocrite de la juger — mais d’imaginer la famille d’Aymée se faire un sang d’encre la désarmait.
— Est-ce qu’ils t’aiment ? lui demanda-t-elle.
La cartographe acquiesça. Elle le voyait dans une infinité de détails que Merle, lui, ne percevait pas.
— Je sais que je dois leur dire, soupira-t-elle, c’est juste qu’après ce sera définitif. Je serai déjà un peu morte. Tu comprends ?
Elle acquiesça. Était-ce pour ça qu’elle n’avait jamais révélé son exclusion du Conservatoire à sa mère ? Parce qu’elle ne voulait pas l’accepter ?
— Je comprends, je pense, mais est-ce que tu me permets de dire les choses franchement ?
— Vous en avez l’autorisation, plaisanta Aymée en s’allongeant sur la pelouse, couverte jusqu’au cou par un plaid en laine.
— Je crois qu’une des plus grandes douleurs c’est quand le temps mange nos au revoir. Ils n’ont peut-être pas été tout ce que tu aurais souhaité, mais… comment dire ? Dans tous les cas, si tu meurs, la douleur va être immense et la cicatrisation va mettre des voltes, mais je crois que si tu leur offres la vérité, une certitude, un adieu, ça ne s’infectera pas. C’est bête, parce que quoi qu’il arrive ils vont peut-être te pleurer pendant dix voltes, mais imagine si juste un des dix est consacré à des regrets, à de la colère. Une volte, c’est long. Imagine si tu peux leur épargner ça ; ce serait comme leur offrir quatre cent six réveils sereins.
Diane se rendit compte qu’Aymée la fixait ; elle frotta ses yeux pour en retirer tout soupçon de larmes.
— Secret-défense, lui dit-elle, j’ai une réputation de dure à cuire à maintenir.
— T’as pleuré la première fois qu’on s’est rencontrées, rit Aymée, devant ton employeur et deux inconnues. Moi j’attends d’être seule pour verser des larmes, mais toi c’est comme si elles te collaient à la peau.
Comme un drap de rosée, pensa Diane, ou une vague de lucioles.
Après encore un échec face aux dragons, Diane comprit qu’elle avait besoin d’aide. Elle se permit donc de retourner au tunnel malgré l’instruction claire de Siloë de ne pas la déranger. Cette femme avait une bien drôle façon de se presser, elle qui insistait pour la former vite.
Les sarcasmes de Diane s’éteignirent quand elle atteignit l’arche. Siloë était penchée sur les décombres du tunnel, qui s’était effondré sur lui-même.
— Que s’est-il passé ? demanda la marnée.
La chamane ne répondit rien. Son regard préoccupé parcourait la roche.
— Ce n’est pas un hasard, marmonna-t-elle. La colère perdure et s’étend même jusqu’aux descendants.
Diane sentait sa rage jusque sous sa peau. Quelqu’un avait abattu le tunnel.
— Mais pourquoi ? Est-ce qu’ils savent ?
— Ils se doutent, peut-être. Et de toute façon, c’est un geste de haine. On l’appelait le Mausolée des Dragons parce qu’ils s’y reposaient lorsqu’ils combattaient les ombres à nos côtés.
— Les ombres ?
— Nous avons été alliés longtemps avant d’être ennemis.
Secouée, la chamane ne parut pas entendre Diane lorsque celle-ci lui dit qu’elle avait commencé à étudier d’autres façons de se rendre vers le nord.
— Les humains n’ont pas toujours été les accoucheurs des dragons, grommela la haut-perchée avant de se taire pour de bon.
La partie discussion Merle/Diane est étonnante parce qu’on se demande pourquoi ils n’ont pas parlé de ça avant, mais ça marche. L’utilisation de l’inconnu de la culture pour justifier la venue d’explication, nickel! Quelques mise en miroirs ou en rebond aussi, j’aime bien ça. La fin m’a laissé songeur. Qu’est ce que je devais en comprendre? Je ne sais pas trop.
Monde: “il était si roux”, je ne sais pas, j'ai trouvé ça déplacé. (En dehors du fait que bien sûr, il est brun, avec des cheveux noirs comme un merle dans mon imagination), c’était bizarre comme réplique, comme si la rousseur était un trait très particulier dans ton monde.
Myfyr, comme les dragons? D'autres pouvoirs? Miam. Un truc que je ne capte pas cependant, on dirait que sa seule source de mana, contrairement aux autres, c’est de piquer la magie des gens. Mais non, elle a un peu de mana à elle? J'aurai aimé avoir une vision plus claire de cet élément, assez tôt dans le récit.
Style:
“voulut anéantir les organes qui la firent rougir” :le mot “organe” m’évoque des intestins, coeurs et poumons, mais surtout l’image de l’intérieur d’un corps humain, qui ne m’est pas vraiment agréable ou poétique. Est ce que je dois voir un prémisses de quelque chose ici?
Typo? “c’est eux qu’ils attrapaient trop”
Ici j’ai eu du mal avec le point de vue: La cartographe acquiesça. Elle le voyait dans une infinité de détails que Merle, lui, ne percevait pas.
Personnages: une interaction entre les 2 personnages principaux, qui sont tranquilles et en profitent pour mieux se connaître, on a le développement du background des deux. Je ne suis pas sûr d’avoir compris l’incident à 3 ans : elle marchait sur l’eau, mais qui la tire dans l’eau a la fin? Et pourquoi elle peut marcher sur l’eau, c’est un nouveau pouvoir?
Thème: ici on se doute que Diane n’est pas prête, c’est pour ça que les dragons ne veulent pas d’elle. Je m’attends à un événement difficile qui débloquera tout ça.
Rythme: ras :)
Cool que Merle/Diane ça marche, j'étais pas sûre que la scène passe. J'adore le rapport de Diane aux dragons, ils me font rire ces chouquets.
- Le commentaire sur la rousseur est 100% déplacé et j'en suis 100% mortifiée. Je vais retirer.
- Les myfyrs ont-ils leur propre réserve de magie interne ? Nécessairement oui, puisque dans ce monde la jauge de mana et la jauge de PV sont inextricablement liées. Si ta magie atteint 0, je pense que c'est une forme de dépression nerveuse pour nous. Pour autant, je pense que les tendances déterminent combien de magie tu vas avoir besoin pour faire des trucs. La facilité de Diane comme myfyr, c'est de voir la toile. En revanche, influer sur les éléments / faire d'autres types de magie lui prend beaucoup de magie je pense, donc elle a besoin d'en puiser autour d'elle pour que ça fonctionne. (Ca me donne l'idée qu'on doit pouvoir augmenter la taille de sa réserve magique, comme on augmenterait sa capacité cardiaque ou on améliorerait son temps d'apnée sous l'eau. Faudrait qu'elle fasse ça aussi. (J'ai des schémas à dessiner. Je t'enverrai ça par mail.))
- D'accord pour les corrections de détails, j'irai rectifier ça.
- J'ai relu le récit de quand Diane était petite et marchait sur l'eau et j'adore la confiance avec laquelle j'ai raconté qu'une main la tirait sous l'eau, comme si n'importe qui SAVAIT que c'était une goule (puisque les lacs près de chez Diane en sont infestés, voyooooons xD). Donc oui, c'était une goule. Et pourquoi pouvait-elle marcher sur l'eau ? Parce que c'était un pouvoir spécial aux Sept et l'un des points de départ de ce roman, et finalement je n'en ai rien fait, mais je pense que ça reviendra dans un autre roman. C'est une image et une mythologie et une histoire politique auxquelles je tiens.
Merci beaucoup, ça m'aide énormément de parler de tout ça avec toi ♥ Et que tu prennes au sérieux ce roman et que tu saches qui y habite, ça le rend plus réel pour moi, ça fait du bien au cerveau :)
Enfin, mais pourquoi donc je prendrais pas ce roman au sérieux ? Il est super cool, et j'espère bien que tout ce que je te dis t'aide à fond <3 :)
Dès la première réplique, j'étais KO, hahahaha, Diane me tue de rire !!! Son approche avec les dragons est touchante, elle pense que ça ne marche pas, mais moi je suis persuadée que si, ça fonctionne, elle ne peut juste pas le voir.
Merle et Diane se rapprochent, dans ce chapitre, et c'est adorable, mais malheureusement, si l'une envahit les rêves de l'autre, c'est un problème.
L'histoire de la tante est si triste. Perdre le chemin de son monde. J'aime bien l'idée que peut-être qu'elle a trouvé quelque chose d'incroyable et n'est pas revenue parce qu'elle ne voulait pas. Quand Merle dit que rien ne la retenait ici, et que Diane pense que si, il y avait Merle lui-même, c'est trop touchant ;_;
La discussion entre Diane et Aymée est aussi très belle et profonde !