Faerya n’eut pas le temps de mettre en garde ses acolytes contre la facilité troublante de l’épreuve. Le coffre scintillant au loin revêtait tous les apparats d’un piège à peine dissimulé. Elle n’eut pas le temps de prononcer un seul mot lorsque Kayla et Syae s’élancèrent à toute allure. Leur course était l’unique piment de cette épreuve à prendre à la légère. Alors l’Asteria restée sur place profita de cette initiative mal placée pour analyser en détail le décor de ce jardin abandonné.
Aucun obstacle n’était posé sur l’axe principal entre le portail et la fontaine. Mieux, ce chemin était très bien entretenu et parfaitement visible. Une attention toute particulière se portait sur son esthétisme qui contrastait avec toute cette explosion végétale environnante. Faerya s’intéressa ensuite à la course de ses amis, volontaires assumés de tous les pièges qu’ils pouvaient déclencher durant leur périple. Rien. Tous deux eurent même le temps de se chamailler et de se titiller en courant avant de se retrouver à quelques mètres seulement du coffre. Là, Faerya se dit que la vraie partie allait commencer. Elle n’eut pas tort.
Kayla et Syae furent subitement immobilisés sur place, condamnés l’espace d’un instant à ne pouvoir regarder que devant eux. Paralysés au-dessus d’une marque de lumière apposée à leurs pieds, ils ne pouvaient plus se mouvoir librement. Kayla négocia les termes de sa capture avec des paroles qui s’échappèrent au loin tandis que Syae comprit rapidement la nature de ce piège. Il reconnut le symbole qu’ils venaient d’activer.
- On se retrouve plus tard, d’accord ? lança-t-il.
Les deux marques au sol se transformèrent en deux sphères noires qui absorbèrent le sol. Tous deux plongèrent dans un trou béant qui semblait sans fin. Le piège de téléportation repéré par Syae n’avait pas tardé à se manifester. Les deux sprinteurs devaient ainsi remettre à plus tard leur course pour savoir qui était le plus rapide. Sur le moment, cet imprévu n’était qu’une blague placée sur leur parcours de santé.
Faerya ne donna aucun crédit à leur réaction en les voyant disparaitre. Elle avait eu un aperçu de ce qui les attendait et c’était désormais à elle de réfléchir avant de s’élancer dans cette allée. Par précaution, elle décida de ne pas emprunter la voie royale. L’Asteria se lança plutôt dans ce semblant de jungle qui ornait les côtés parallèles au chemin principal. Ainsi, pensa-t-elle, aucun risque de tomber sur des sceaux magiques qui devaient être parfaitement dessinés à même le sol pour s’activer. Elle garda en tête la précaution de marcher lentement et de prendre le temps de repérer d’autres indices lors de sa progression. Cela resta tout de même trop simple dans son esprit.
Lorsqu’elle se retrouva proche de la fontaine, Faerya se demanda à quelle sauce elle s’apprêtait à être mangée. Seul le vide répondit à son interrogation du moment. Le coffre n’était plus très loin. Sa lueur l’appelait comme des sirènes attirant les marins à leur perte. Elle décida alors de ne plus bouger pour mieux repérer les lieux avant de parcourir cette magnifique fontaine.
Peut-être ne pouvait-elle pas approcher ce coffre sans la présence de ses compagnons ? Ou alors, peut-être que ce coffre n’était qu'un faux placé à un mauvais emplacement ? Faerya gardait en elle ce pressentiment que tout était étrange depuis le début des épreuves. Les apparences étaient trompeuses et surtout, les Astromanciens étaient des experts dans l’art de l’illusion et de la manipulation. Cette chose-là aux allures d’un coffre devait être un nouveau piège.
Dès qu’un léger bruissement se fit entendre, Faerya s’entoura instinctivement de son aura. Quelqu’un ou quelque chose approchait d’elle. Son regard scruta les alentours tandis qu’elle se mit en position de garde. Cette présence pouvait être le retour d’un des deux comiques comme celle d’un danger inconnu. Ce nouveau pressentiment se changea en certitude quand elle sentit le poids de la gravité se poser sur elle. Ses jambes comme les cailloux et les jeunes pousses situés à son niveau s’enfoncèrent dans un sol qui s’effrita. Un bruit assourdissant accompagna cette atmosphère lourde et propice à un mauvais présage.
Faerya observa avec difficulté la forme qui venait de surgir non loin d’elle, à l’autre bout de la fontaine. Ladite fontaine fut déracinée telle une mauvaise herbe d’un mouvement brusque de la personne qui venait d’apparaitre. Un cratère béant les séparait désormais, le coffre intact et centré dessus. C’est là qu’elle put distinguer ce qui devait représenter le gardien des lieux : un Céleste.
*****
Prise par de violents maux de tête, Kayla s’efforçait de s’aventurer dans cet étrange espace clos. Autour d’elle se trouvaient des façades glacées formant différents chemins. Ce labyrinthe de glace présentait des parois tantôt gelées tantôt lisses comme des miroirs. Malgré ce qu’elle voyait, elle ne ressentit aucune sensation de froid. L’Asteria ne s’expliqua pas pourquoi sa tête faisait résonner ainsi de vives douleurs. Son instinct lui dictait de quitter ce lieu qui n’avait rien à voir avec le jardin qu’elle venait de quitter. La petite Ariane des temps modernes n’avait pas son fil rouge mais disposait d’une technique empruntée aux classiques de la littérature pour faciliter sa fuite.
Kayla se laissa guider par sa main droite posée sur une des parois bleutées. Le contact était doux, chaleureux même, malgré la présence parsemée de glace. Elle décida d’évoluer en se laissant guider par cette main, phare au milieu de cette galerie illusoire. En se concentrant sur la droite sur chacune de ses prochaines décisions, elle pensait ainsi déboucher sur le centre de ce labyrinthe ou espérer une sortie. Si cet endroit respectait une logique offerte par le créateur des lieux.
Un bruit à peine perceptible se fit entendre pendant son avancée. Kayla ne sut pas sur le moment s’il venait de son environnement direct ou bien de sa tête qui se jouait d’elle. Elle fut ensuite désorientée par cette succession de miroirs qui lui renvoyaient plusieurs versions de son reflet. Déformé, en mosaïque ou parcellaire, Kayla se voyait à travers des angles improbables. Ses jambes marquèrent un arrêt lorsqu’elle vit en face d’elle une paroi qui s’animait. Une autre personne y apparaissait, intruse parmi les différentes versions d’elle-même. Le bruit entendu plus tôt s’en dégageait.
Kayla s’en approcha et remarqua que cette scène qui s’offrait à elle était comme un film tourné à la première personne. L’animation devant elle ne l’avait pas attendue pour commencer. Fait intriguant, Kayla y reconnut même sa propre voix dans cette saynète.
Une dame, dans la quarantaine, parlait à l’intérieur de l’écran de glace. La qualité de l’image comme du son n’était pas optimale dans cette installation archaïque. Kayla s’avança davantage pour surprendre une discussion au vol :
- … vous deux … Je … interdis … quitter les lieux !
- … fais pas … Revya, nous sommes les … Astromanciennes du Clan ! Notre victoire … doute !
- Non … Kayla … cesse … la légère ! Tu … l’Élue ! Tu … des responsabilités … comme bon te semble ! Ton pouvoir … tomber entre de mauvaises mains !
- Lyra veille sur nous deux … l’étendue de notre magie ! … nous arrêter ! Nous vaincrons !
- Je … peux pas … partir !
À mesure que les voix et les images s’évaporèrent, de nouveaux maux de tête s’emparèrent de Kayla. La paroi glacée et animée qui faisait office d’écran implosa, libérant une nouvelle voie. Sur le coup, elle ne savait pas si ce passage indiquait la bonne direction ou si elle devait continuer de suivre sa stratégie initiale.
De nouvelles voix, très faibles, l’attirèrent cependant derrière les fragments fraichement déposés à ses pieds. Elle se sentit poussée par une volonté d’aller à la rencontre de la prochaine scène. Kayla avait bien reconnu sa voix et cette dame s’adressait à une personne partageant le même prénom. Elle avait vécu cette discussion dans son passé oublié.
L’Asteria progressa, guidée par ces voix, jusqu’à se retrouver devant une nouvelle paroi animée. Cette fois-ci, il n’était plus question de la dame mais d’un jeune homme. Malgré la qualité médiocre de l’image, Kayla vit sur son visage un sourire réconfortant qui atténua même sa douleur. Elle s’y approcha davantage et assista à une nouvelle saynète :
- Tiens, … fais-tu là ? … n’étais-tu plus en forme de chat ?
- … cherche Ayako. … je ne voyage pas, … de jouer au félin … ? Aurais-tu vu ta … ?
- … s’isoler avec Iori. Tu comprends … un peu d’intimité … elle n’hésite pas ! Je l’envie … cette histoire d’amour !
- Kayla, … jalousie mal placée ? … a le droit … de prétendre au bonheur ! Même l’Élue … son cœur à son âme sœur !
- … jalouse d’Ayako ? … préféré les femmes, K’mie ! … laisse tous les hommes … sans sourciller !
- « Tous » ? Vraiment ?
- Sauf toi … ! Nous t’aimons toutes les deux !
Nouvelle douleur vive dans sa tête, nouvelle implosion d’une paroi glacée. Kayla perdit l’équilibre et dut rester agenouillée un moment pour retrouver ses repères. Ces visions lui offraient des fragments de son passé dans un échange des plus douloureux. Sa tête allait exploser. Et pourtant, sa quête de savoir venait de prendre le pas sur sa volonté de quitter les lieux. Sans hésiter, elle prit la direction de la nouvelle voie qui venait de surgir.
Suivant l’écoute de nouvelles voix, Kayla avança avec plus de difficultés, prise de vertiges et torturée par ses tympans qui s’échangeaient une balle de douleur dans sa tête. Elle se retrouva de nouveau à genoux devant la nouvelle scène offerte à sa vue. Elle leva les yeux sur une personne qui lui paraissait très loin d’elle. En effet, en plus de ne pas être au même niveau que cet écran imaginaire, l’angle de cette prise de vue était en contre-plongée.
N’ayant pas reconnu sa propre voix à la première écoute, Kayla remarqua qu’il s’agissait d’elle qui parlait, mais lorsqu’elle était bien plus jeune. La personne en face était d’une beauté sans nom. Ses yeux émeraude tentaient de se noyer en vain dans un flot de lumière qui irradiait tout son être angélique.
- … plus pouvoir rester … longtemps. … partir … ma petite Kayla.
- … veux pas ! … me battre moi !
- Oui mon enfant … destinée à accomplir … vous protègerai Ayako et toi … demande juste de veiller sur elle … mon absence.
La « camera » se tourna et se baissa vers une autre jeune fille. Aussi pleureuse que peureuse, elle se cachait derrière un lapin en peluche. Celui-ci tenait un joli bouquet de lys blancs.
- … s’appelle Illya. C’est la fille de … vous deux pour l’accueillir … d’accord ? … une très bonne amie … vous verrez !
- … veux pas d’amie … j’ai déjà Ayako ! … parte elle ! … veux que tu restes !
- …pas le choix, … Kayla … Pardonne-moi.
L’illusion se rompit. La douleur ressentie par Kayla disparut instantanément pour laisser place à une nouvelle émotion. Sa vue se troubla par la présence de larmes incontrôlables. Des trois scènes qu’elle avait pu entrapercevoir, la dernière demeura la plus marquante. De ce qu’elle pouvait se souvenir, c’était la première fois qu’elle se surprenait à pleurer. Un seul mot s’était échappé de ses pensées pour provoquer cette cascade lacrymale : « maman ».
Kayla ne réagit pas à tout ce monde de glace qui s’effrita et qui implosa autour d’elle. Isolée dans une tristesse qu’elle ressentait pour la première fois, ces rappels du passé lui avaient ôté tout l’optimisme qui l’animait. Le temps s’était figé autour d’elle sans qu’elle use de ses pouvoirs. Elle ne savait comment s’y prendre pour sortir de cette torpeur. L’Asteria préféra se laisser porter par cette émotion, nouveau prix à payer pour retrouver son passé.
*****
Kayla ne sut pas quand sa dernière larme avait coulé sur sa joue. Dès que son labyrinthe de glace finit par s’éparpiller, elle se retrouva sous la voûte céleste qu’elle admirait. Une multitude de fragments tomba sur elle telle une fine pluie avant de tous les voir s’évaporer. La voix de Faerya l’agressa subitement.
- Fuis ! Kayla, fuis !
Faerya l’attrapa d’une de ses mains ensanglantées et la força à courir à ses côtés. Kayla ne comprenait pas ce qui se passait autour d’elle. Elle quittait à peine sa prison des souvenirs. Les cratères, les arbres déracinés et la dizaine de crevasses autour d’elle lui renvoyaient une image de désolation et de fin du monde.
Les deux filles se réfugièrent dans la première forêt sauvage qu’elles virent non loin d’elles. Le temps pour Kayla de retrouver ses esprits et pour Faerya d’user de son aura pour soigner ses blessures. Dans ce camp de fortune, elles se regardèrent sans comprendre ce qu’il venait d’arriver à l’autre.
- Mais où t’étais passée ? C’était vraiment pas le moment de faire ton exploratrice maintenant !
- J’étais piégée dans une sorte de labyrinthe ! Excuse-moi de m’être libérée à temps ! Et toi, d’où vient tout ce sang ?
Elles se toisèrent. Kayla avait du répondant à revendre, Faerya s’exaspérait de la voir arriver comme une fleur.
- T’as vraiment cru qu’il suffisait simplement de s’emparer de ce petit coffre laissé sans surveillance ? On a affaire à son gardien et pas des moindres !
- Il suffit de s’y mettre à trois et l’affaire est réglée, non ? À nous le coffre !
Les deux filles se jaugèrent sur l’intensité de leur regard. Leurs retrouvailles furent loin d’être émouvantes.
- Avec toi, ça fera deux pour fuir ! C’est un Céleste qui s’occupait de nous pendant que tu faisais ta Dora ! Ce n’est pas une épreuve qui nous a été imposée : c’est une exécution !
- Toujours dans le mélodrame, Faerya ! C’est ma spécialité, dans le script ! Je préfère devenir une héroïne morte qu’une lâche vivante ! Écrivons notre histoire à notre sauce au lieu de la subir !
Faerya reste bouche bée un moment. Ces réparties n’étaient pas du style de la Kayla qu’elle connaissait. Aucune crise de colère ou d’apparition d’aura suspecte pour autant, son amie avait un parfait contrôle d’elle-même. L’Asteria continua d’atténuer la douleur de ses plaies tout en lui jetant un regard plus admiratif.
Son corps était recouvert de blessures superficielles, conséquences des nombreuses attaques esquivées de justesse. Effectivement, elle dramatisait. Le gardien qu’elle avait affronté se voulait dissuasif sans volonté de tuer. Faerya n’avait pas été en mesure de pouvoir contre-attaquer, contrainte de rester sur la défensive et animée par un instinct de fuite.
Leur assaillant ne les avait pas poursuivies dans la forêt. Cette accalmie était donc propice à l’élaboration d’une stratégie. L’Asteria blessée profita de cette pause pour demander sa première faveur à Kayla.
- Tu sais, à deux, ça irait plus vite… Tu pourrais m’aider à me soigner ?
Kayla esquissa un léger sourire. Son arrogante amie daignait lui quémander de l’aide et personne n’était témoin de cette scène. Au lieu de lui sortir une nouvelle réplique percutante, elle se contenta de suivre les indications de Faerya pour savoir comment utiliser les pouvoirs curatifs de son aura. La jeune apprentie s’assit donc à son niveau pour passer de la théorie à la pratique.
Le concept de soins qui lui était expliqué restait obscur dans sa tête. Leur aura n’émettait pas une magie qui refermait les plaies et faisait disparaitre la douleur. Les Asteriae comme les Astromanciens utilisaient leurs pouvoirs pour faire revenir quelqu’un ou quelque chose à un état initial dans un laps de temps très court. Les auras de Faerya et de Kayla permettaient ainsi d’effacer les blessures comme si elles n’avaient jamais eu lieu.
Lorsque Kayla apposa ses mains sur les zones meurtries de son amie, un sentiment de gêne s’empara d’elle. La douceur de la peau de son amie qui entrait en contact avec ses mains suscita une sensation fort étrange et très chaleureuse à la fois. Souhaitant se concentrer sur ses soins, Kayla ne regarda plus directement Faerya dans les yeux. Elle opta à la place pour une diversion plus avisée.
- Pourquoi devons-nous affronter un Céleste ? Je pensais qu’ils étaient « supérieurs » aux Astromanciens qui sont eux-mêmes l’évolution de nous autres, Asteriae.
- Cette épreuve Lunaire n’est pas du tout normale. Nous ne pouvons pas encore lire nos Étoiles et on nous demande de vaincre un Céleste pour mettre la main sur un fichu coffre. C’est du délire ! Et en plus, quelque chose m’intrigue fortement sur ce gardien…
Kayla soigna une nouvelle blessure de son amie sans lui répondre ou la regarder de face.
- Nous affrontons Yelas. Il s’agit d’un Céleste qui avait été assassiné il y a de nombreuses années. Pourtant, dans notre monde, les esprits ou les revenants n’existent pas. Il n’est pas possible qu’il soit revenu à la vie et qu’en plus il s’en prenne à des êtres insignifiants tels que nous.
- Est-ce possible d’annuler sa mort de la même façon qu’on efface tes blessures ? osa demander Kayla qui s’intéressait à cette discussion sérieuse.
- Dans notre cas, nous ne parlons pas de mort, mais d’extinction. C’est un point de non-retour qui permet le passage d’une existence totale à un néant absolu. Personne ne peut ressusciter les morts ou effacer l’extinction de quelqu’un. C’est une des lois fondamentales de notre univers.
Kayla eut comme un déclic. Elle se releva après avoir vérifié que Faerya était remise de ses blessures.
- Merci Faerya. Je pense savoir comment vaincre ce Céleste.
- Attends, tu souhaites toujours en découdre avec lui ? J’admire ta détermination mais je ne cautionnerai pas ton suicide, aussi littéraire soit-il !
- Et si, juste pour une fois, tu pouvais me faire confiance ?
Elle intensifia l’aura autour d’elle avant de se diriger vers la sortie de leur forêt. Faerya ne remarqua ni peur ni colère sur son visage. Kayla restait toujours elle-même sans retomber dans l’influence de sa résonnance Astrale.
Faerya lui succéda le pas. Les deux jeunes filles sortirent lentement de la forêt. Yelas semblait les attendre au niveau des restes de la fontaine. À ses pieds se trouvait le corps à demi-conscient de Syae : une faible aura entourait celui qui n’était plus apte à combattre.
Ce précieux indice conforta Kayla dans sa déduction. Ce Yelas n’avait qu’une mission très simple. Protéger le coffre dans un périmètre restreint. Son but n’était donc pas de chasser les Asteriae ni de les tuer volontairement.
Satisfaite de sa conclusion, Kayla fit disparaitre instantanément son aura. Elle s’élança ensuite très rapidement en direction de Yelas sans crier gare.
- Kayla !
Le cri de Faerya ne la stoppa guère. Kayla tourna sa tête vers elle dans sa course. Son aura n’avait pas complètement disparue. Elle était concentrée au maximum au niveau de ses yeux émeraude. La jeune fille lui souffla subtilement :
- Il n’existe pas.
Dans son champ de vision amélioré, Kayla avait du mal à distinguer la présence de Yelas en face de lui. Il présentait une forme plus abstraite et transparente, comme absorbée par la nature maitresse des lieux. Cependant, il restait visible et elle l’observa en train de préparer une attaque qui n’augurait rien de bon.
Yelas était pourtant une illusion.
L’espace d’un doute, Kayla ralentit sa ruée vers l’ennemi invisible, envisageant de s’être trompée dans sa stratégie. Elle ralentit ainsi, préférant se protéger en cas d’attaque frontale.
- Il n’existe pas !
Faerya reprit en hurlant la conclusion de son amie. Elle aussi avait ses yeux cerclés d’aura et fonça tête baissée vers Yelas. Elle attrapa de nouveau la main de Kayla et toutes deux se ruèrent droit sur leur cible. Cette dernière dirigeait ses deux mains vers les jeunes inconscientes pour leur projeter une dizaine de roches arrachées au sol.
Elles finirent toutes deux par traverser le reflet inconsistant de leur ennemi. Il éclata comme une bulle de savon à l’impact. Cette implosion donna naissance à un vif éclat lumineux qui les éblouit.
Yelas disparut.
Kayla et Faerya n’eurent pas le temps de célébrer leur victoire lorsqu’elles retrouvèrent la vue. Toutes deux rejoignirent dans l’urgence Syae. Il avait dû se battre contre l’illusion sans réaliser sa non-existence. Elles commencèrent ensuite à le soigner pendant qu’il reprenait connaissance.
- Toi, tu commences à me plaire, lança Faerya. C’est ton labyrinthe qui t‘a donné cette idée ?
- Je ne sais pas encore quoi penser de ce que j’y ai vu. Ce sont surtout tes paroles qui m’ont aidée ! Je me suis aussi souvenue que dans ce monde, tout pouvait être illusion ou manipulation d’espace-temps donc…
- Tu veux qu’on retourne explorer ensemble ton labyrinthe ?
- Il n’existe plus et je préfère m’occuper de cette tête brûlée !
Après quelques rires échangés et des regards complices, Syae émergea et découvrit une scène improbable : Kayla et Faerya ne se disputaient pas. Au contraire, elles s’amusaient en se moquant gentiment de lui au réveil. Il prit une position assise. Puis, il regarda autour de lui pour fuir les railleries dont il faisait l’objet.
- Où est le coffre ?
Bien sûr, l'épreuve était pas si simple que ça, sinon c'est pas drôle ^^ J'ai été surprise que Kayla se retrouve dans un labyrinthe avec ses souvenirs =o C'est "par hasard", ou l'épreuve a été prévue pour lui faire retrouver ses souvenirs ? En tout cas, trois scènes, quand les deux jumelles partent se faire tataner par Shintaro, la rencontre avec Ilya (et la disparition de leur mère ?) et rencontre avec K'mie et référence que Ayako a un petit ami. Le garçon qu'on a vu au dernier chapitre ?
Et après, retour pour tataner du méchant \o/ Bon, il existe pas vraiment. Du coup, je suis curieuse, comment les blessures sont apparues s'il n'y avait en fait aucun adversaire ? Je suis curieuse ^^ Enfin bon, heureusement que Kayla est un peu beaucoup une tête brûlée, ça aide à faire des trucs avant de trop réfléchir ='D J'aime bien en tout cas l'idée de l'épreuve où en fait, faut juste prendre le temps de réfléchir en situation de panique, pas juste jouer les gros bras ^^
Un chapitre avec vraiment pas mal de choses, je suis curieuse de voir ce qui va se passer ensuite !
L'épreuve a volontairement été "altérée" et le prochain chapitre sur Kayla donnera de nouvelles billes. J'ai tenté habilement de ne pas révéler à notre héroïne qu'Ayako était sa soeur et j'espère que la subtilité est passée crème pour vous.
Et tu as vu juste : Iori est le petit ami d'Ayako. C'est lui qui l'enlace à son retour dans le monde Astral.
Je reviendrai aussi sur le concept des illusions et des vraies blessures puisque mon petit doigt me dit que Kayla deviendra une experte en illusions à son tour. Elle saura tout expliquer :)
Au plaisir de repouvoir échanger avec toi !
Avant de commencer :
"Il éclata comme une bulle de savon à l’impact" > merci pour l'hommage à demi dissimulé pour le petit homme moustachu, il te remercie, parole de...
J'ai beaucoup aimé ce chapitre, mine de rien, tu nous as parsemé plein de petites révélations, comme le petit poucet qui laisserait dans son sillage ses petits cailloux blancs. Ayako a donc eu une histoire d'amour par le passé, qui a causé de la jalousie entre les deux sœurs, je veux en savoir plus sur ce personnage mystérieux qui a réussi à chambouler la jumelle au coeur de pierre !
La partie dans le labyrinthe était très réussi, et visuellement efficace. Après, que faisait-il là, qui a intérêt à faire révéler le passé de Kayla? Mystère...
La scène du début est comique. J'imagine les deux ado courir faire la course et de retrouver dans un trou, tout penaud. Ce qui amène mon premier tiquage :
Ai-je mal compris/lu ou Syae se retrouve aussi emporté dans un trou? Si c'est le cas, et ce que j'ai compris en premier lecture, comme se fait-il qu'il ait combattu le Celeste? Faerya n'aurait pas du être seule?
D'ailleurs, j'ai bien aimé comme le boss a popé, il manquait plus que la musique approprié et je me serai cru dans FF XIV 😉
Deuxième tiquage, toujours pour mon ami Syae : S'il combat une illusion, comment peut-il avoir des blessures? Comment une illusion peut elle balancer des roches et donner des coups qui ont une consistance physique? J'avoue mettre posé la question pendant la lecture. Que le boss, soit impressionnant et qu'il joue la défense du coffre sur la crainte d'être attaqué ok, mais qu'il puisse faire des dégâts réels, j'ai un peu trouvé ça en décalage avec la nature du bousin.
Quoiqu'il en soit, ce fut un chapitre plaisant à lire, je n'ai pas vu les lignes passer!
Au plaisir de voir le prochain donjon et le prochain boss *musique popage de boss*
La petite allusion à Bulle t'était vraiment dédiée. Comme quoi mes lectures du moment m'inspirent pour certaines phrases. Dédicace amplement assumée et loin d'être regrettée !
Effectivement, le duo tragico-comique fonce tête baissée dans un piège. Tous deux sont téléportés à deux endroits différents : Kayla dans son labyrinthe et Syae non loin de la fontaine. Je comptais expliquer au prochain chapitre qu'il s'agissait d'une épreuve consistant à éviter des pièges qui téléportent et qui éloignent de la fontaine. Au final, Syae et Faerya s'en sortent un peu mais tombent sur le pas beau à affronter.
Pour son apparition, aucun allusion à FFXIV, mais maintenant que tu le dis... Pourquoi pas m'en inspirer aussi à l'avenir ?
Pour l'illusion et les vraies blessures, Kayla se chargera de t'aiguiller à son prochain chapitre. Il est question de perception de différents plans Astraux : croire au faux revient à subir un réel dans les grandes lignes.
Hâte de poster le prochain chapitre de Kayla. On saura enfin pourquoi cette épreuve a été détournée. Quoique tu peux déjà savoir qui est à l'origine de tout ça en cherchant un peu :)
Au plaisir de finir ton histoire et d'échanger avec toi.