Les astres n'ont pas leur place dans la mélasse de la nuit.
Là où l'océan couche ses vagues,
Nous pêchons à l'acryllique des preuves d'amour
Et les trottoirs
Ornés de boue
Ou les miroirs
Que l'on foule à Bordeaux, qu'on embrasse à l'aurore,
Sont plein d'amants douteux
Plein de suçons au cou, plein de bleus sur la cuisse
Et de rouge à la croupe.
C'est toujours le rivage qui voit nos gueules défaites
On pleure pas sur la mer
Mais un peu à sa marge et seul son appétit
Vorace
Prend le pleur pour la vague
Et le cœur à témoin.
Le mieux ce sont les lacs,
Quand l'eau semble trembler,
On dirait qu'elle comprend ce que j'ai voulu dire.
Oui si l'on doit pleurer
L'océan vous dévore et le lac se soumet.
Mais l'on a connu pire
Que les trottoires de sables, les récifs de pavés,
Les plages de granit et de béton brutal,
Que l'asphalte cruel au sémaphore éteint,
On a connu le ciel blindé de sales étoiles
Qui reflétaient soudain
Le visage
Sur la flaque,
La baleine
Qui s'étale
Et mon cœur
Sous le tien.