J'ai froid, mais peu importe. Il fait noir encore dehors, personne n'est levé dans le chalet. La cheminée ne crépite pas, tout est calme. Parfois, des pas étouffés viennent perturber le silence.
Dehors, ce n'est pas encore de la neige, mais tout est blanc. C'est si paisible. Je peux deviner la cascade presque gelée, un peu plus loin.
Je sors. Je suis pieds nus dans l'herbe glacée, si blanche. Mon coeur a froid, lui aussi, mais l'air glacial me fait oublier un instant à quel point il s'est recroquevillé sous les bourrasques violentes.
Soudain, je sursaute. L'herbe givrée crisse sous ses pas. Il s'approche, lentement. Dans le ciel, les étoiles brillent. Il vient se placer près de moi. Me parle, mais de quoi ? La seule chose dont j'ai conscience, c'est que nous sommes seuls dans les montagnes, entre la cascade, les étoiles et le givre qui engourdit mes pieds.
Il est là, près de moi. Rassurant. Mon coeur est de givre mais peut-être qu'il fera fondre un fragment de la glace qui me paralyse. Je n'ose espérer, et pourtant.
Mille mercis pour cette nouvelle vision de mon texte !