Tout était recouvert de glace. Et au loin, de tous les côtés : la mer. La mer qui entourait chaque pan de l’Île du Nord, la mer qui régissait la vie de chacun des habitants. Toute leur vie s’était adaptée à elle. Le matin, on se levait tôt pour aller pêcher. Les bateaux partaient, certains pour quelques heures, d’autres pour quelques jours. Les femmes aussi s’éveillaient, pour dire au revoir à leurs maris. À leurs marins. Elles ne savaient jamais si ce n’était qu’un au revoir… ou un adieu.
La mer leur avait tout pris. Sur cette île hantée, l’erreur n’était pas permise. C’était pêcher ou mourir de faim. On combattait le froid, avec du bois coupé dans la forêt, en été. À la sueur du cœur. En hiver, on calfeutrait les portes avec des linges pour éviter les bourrasques du vent glacial.
Sur l’Île du Nord, c’était simple : on se battait pour vivre.