Comment ça on ne rentre pas ? Elle s'emporta, s’insurgea, consciente d’être captive d'un bolide et d'un homme définitivement trop sûr de lui. C'était d'ailleurs peut-être cela, le point de similitude ultime entre son ami et lui, l'arrogance de cette assurance à toute épreuve.
— Vous comptez me séquestrer quelque part contre une rançon ? Si c'est le cas, sachez que ma famille n'a plus un centime.
— Du calme Spielberg, je vous emmène juste boire un verre.
Il ricanait à présent, se moquait ouvertement de son élan de panique. Il allait jusqu’à lui offrir un sourire complice avec le package complet, dents étincelantes et œil brillant.
— Pardon ? J'ai dû m'endormir pendant tout le passage où vous me proposiez et, immensément emballée, je trépignais d'impatience sur mon siège.
— J'ai préféré sauter tout cet épisode par souci de gain de temps.
Et cet agaçant sourire provocateur qui ne désertait jamais ses lèvres. Insupportable.
— Vous êtes toujours aussi sûr de vous ?
— Toujours.
— Et vous obtenez toujours ce que vous voulez ?
Bizarrement, il lui semblait avoir déjà eu cette conversation. Oui, la veille.
— La plupart du temps, oui.
— Et si j'insiste pour rentrer tout de suite ?
— Je vous ramènerais, affirma-t-il non sans un nouveau sourire. Mais... Voulez-vous réellement rentrer maintenant ?
Evidemment que non, puisqu'à l'origine elle était supposée avoir quitté définitivement la gentilhommière. Y retourner maintenant, malgré la tombée de la nuit, c'était s'exposer à une promiscuité risquée. Elle en avait plus que marre de tout ça, de ces moments étranges, de ces discussions conflictuelles, de l'ambiance électrique qui la prenait aux tripes dès le petit déjeuner. Continuellement sur la brèche, elle n'avait jamais été aussi éreintée de sa vie. Des nuits courtes, agitées, et des journées émotionnellement épuisantes. Un yoyo perpétuel. Elle ne pouvait plus s'imposer cela. D'autant plus si cela la ralentissait dans ses véritables tâches. Bientôt trois semaines de présence à Beynac, et tout restait encore à faire. Il fallait qu'elle parte, qu'elle mette un terme à son inertie.
— Non, daigna-t-elle répondre avec agacement.
Agacement qu'il faisait naître en elle en ayant raison, une fois de plus. Il eut la décence de ne pas répondre, du moins pas de vive-voix. La suffisance de son sourire était amplement descriptive. Il roula ainsi sur plusieurs kilomètres en silence, jusqu'à immobiliser le véhicule devant un vieil édifice en pierre de taille, probablement un ancien corps de ferme, à la façade percée de fenêtres de diverses tailles et hauteurs, toutes repeintes en vert sombre. Dès la sortie de la voiture, l'écho de musique et de voix la percuta, s'échappant de la double porte grande ouverte, et de l'alignement de fenêtres du rez-de-chaussée.
Aucune pancarte, aucune enseigne n'indiquait la vocation de cette bâtisse plusieurs fois centenaire, hormis l'animation nocturne perceptible dès la chaussée. Et quand bien même, perdue à l'orée d'une route de campagne, à plusieurs kilomètres de toute civilisation, l'adresse semblait volontairement tenue secrète. Comment avait-il connu ce lieu alors qu'elle-même en ignorait l'existence ? Elle chercha à en savoir plus, tandis qu'il l'invitait à le précéder à l'intérieur d'une main dans son dos, mais il se contenta d'un sourire énigmatique et satisfait de lui-même.
Vu de l'intérieur, le caractère secret du lieu prenait du plomb dans l'aile. Toute une génération de périgourdins semblait s'être donnée rendez-vous autour du zinc du bar, des banquettes au velours usé, ou encore du vert des quelques tables de billard. Sous les poutres apparentes la mode était à la décontraction et aux festivités. Ici, pas l'ombre d'un touriste, tant et si bien qu'elle se sentait la plus étrangère du lot. Même Pierre s'intégrait mieux qu'elle dans ce décor. Il se dirigea directement vers le barman et commanda deux bières locales. La musique, un mélange jazzy swing, paraît les lieux d'une atmosphère encore plus hors du temps. Après s'être extraite de sa contemplation stupéfaite, la jeune femme trotta jusqu'au bar où son accompagnateur s'était déjà installé, et se hissa sur le tabouret à ses côtés.
— Vous ne m'avez pas dit ce qui vous amenait, vous, sur cette route de campagne ? demanda-t-elle en faisant pivoter son siège vers lui, le goulot au bord des lèvres.
— Je vous suivais.
Une quinte de toux féminine et un rire masculin plus tard, il reprit :
— Vous êtes toujours aussi crédule ? Je fuyais l'ambiance pourrie de la baraque.
Après une gorgée de liquide ambré, et devant l'insistance du regard de la jeune femme, il poursuivit :
— Aboiements, crises d’hystérie. Rien de très inhabituel.
Pour les aboiements, elle voyait parfaitement qui pouvait en être l'auteur, mais les crises d'hystérie ? Charlotte ?
— Je ne vais certainement pas vous plaindre, vous avez choisi leur compagnie, vous. Moi, je ne fais que subir l’agressivité de l'une et les sautes d'humeur de l’autre.
— Ses sautes d'humeur ? Quelles sautes d'humeur ? Il n'a qu'une seule humeur : merdique.
— Mais si, vous savez, il ordonne, il tempête, il râle. Il s’emporte, puis s'excuse comme un enfant de cinq ans.
Cette fois, ce fut au tour de Pierre de s'étouffer avec sa bière, avant de darder sur elle un regard profondément surpris.
— Pardon ? S'excuser ? T’es sûre qu'on parle bien du même mec ? Syssoï, un mètre quatre-vingt cinq, brun, ténébreux, asocial et solitaire ?
— Lui-même. Docteur Jekyll et Mister Hyde.
— Mister Hyde, oui, complètement. Jekyll... Je ne sais pas, tu dois être la première à le croiser.
— Et vous vous connaissez depuis longtemps ? s’étonna-t-elle.
Comment deux personnes aussi différentes pouvaient être amis ? De son propre aveu, Pierre le supportait à peine.
— Depuis toujours. On a grandi ensemble.
— Il était déjà si... sombre ?
— Il était déjà déterminé et beaucoup plus sérieux que la plupart des autres gosses, mais le reste n'est arrivé qu'après, vers ses quinze ans, je crois.
— Traumatisé par la puberté, je comprends... le railla-t-elle en faisant tourner le liquide dans sa bouteille.
— Les complications d'une vieille âme, comme disait son grand-père, poursuivit-il en l'observant en coin.
— Et Charlotte ? continua-t-elle sur sa lancée, imperturbable. Tu la connais depuis longtemps ? Est-ce qu'elle a toujours été aussi insupportable ?
— Depuis un an ou deux, et... Elle a quelques très bons côtés, ponctua-t-il dans un sourire discret.
— Lesquels ?
— Le genre de ceux qui ne t'intéresseraient pas, toi et l'intégralité de la gente féminine.
Sourcils froncés, elle chercha un moment ce qu'il pouvait bien entendre par là. Des arguments qui ne seraient recevables que face aux hommes ? Son physique, certes, mais depuis quand un homme savait se contenter de ça ? A moins que...
— Toi et Charlotte ? l'interrogea-t-elle, stupéfaite.
— Quelques fois, oui. Ca a l'air de te surprendre ?
— Et Syssoï ?
— Syssoï ? répéta-t-il sans comprendre. Attends... Qu'est-ce que tu imaginais ?
— Je les croyais en couple.
L'éclat de rire qui ponctua son aveu ne fit que le transformer en crétinerie absolue. Pourtant, un homme et une femme partant en vacances ensemble et louant un gîte réputé pour sa discrétion et son isolement… Qu’y avait-il d’absurde à les supposer ensemble ?
— Désolé, c'est le Syssoï en couple qui prête à sourire, s’expliqua-t-il. Charlotte est sa partenaire de danse. Ils ne te l'ont pas dit ?
Pour toute réponse, elle secoua la tête. Non, ils ne lui avaient rien dit. Et pourquoi en serait-il autrement, puisqu'ils ne lui disaient absolument rien ? D'ailleurs, sûrement venait-elle d'enfreindre plusieurs lois majeures en questionnant Pierre au sujet de ses deux locataires. Mais qu'importe, elle partait demain.
— Et toi ?
— Moi ? Je n'ai jamais couché avec Charlotte, répondit-elle en terminant sa bière d'un trait.
— Merci pour cette information absolument stupéfiante, mais je voulais juste savoir si tu étais en couple.
D'un mouvement de bras, il commanda une autre bière pour elle tandis qu'elle secouait la tête une nouvelle fois.
— Personne ?
— Personne.
— Jamais ?
— Pourquoi toutes ces questions ?
— Simple curiosité, éluda-t-il en réceptionnant la nouvelle bière.
— Rien d'autre ?
— Qu'est-ce qu'il pourrait y avoir d'autre ?
D'une main, il poussa la bouteille pleine vers elle, alors qu’il sirotait la sienne. Elle n'était que légèrement entamée. Astrée aurait pu s'inquiéter de ce geste, de cette volonté de la pousser à boire, mais puisqu'il conduisait et pas elle...
— Je ne sais pas. Parfois, j'ai la désagréable sensation d'être un sujet d'étude pour vous, avoua-t-elle prudemment en portant le nouveau goulot à ses lèvres.
— Pour nous ? Non, Syssoï ne se soucie de rien d'autre que de ses propres objectifs, tu n'as probablement aucune existence concrète à ses yeux. Charlotte ne te perçoit que comme un parasite encombrant, et moi-même... J'avoue avoir besoin de me distraire, et tu sembles nettement plus reposante que les deux autres...
— Comment dois-je prendre cette confession ?
— Bien, je suppose. Ta compagnie est, jusqu'à présent, plus agréable que celle de mon meilleur pote.
— Vu comme ça... conclut-elle après une nouvelle rasade. Une petite partie de billard ?
— Attends ! Tu n'as pas répondu à ma question.
— Toi non plus, rétorqua-t-elle.
Sans attendre, elle sauta de son siège et prit la direction d'une table libre.
— Tu ne m'as pas posé la moindre question.
— Ça va venir.
Le triangle entre les mains, elle le défiait du regard depuis son bout de table, tandis qu'il l'observait avec amusement de l'autre. Alors, elle lui proposa un marché : une question chacun, et seul le perdant y répond. Évidemment, ils n'allaient pas aller bien loin dans la connaissance de l'autre par ce biais, mais c'était le but. Après tout, qui pouvait lui affirmer que Pierre n'était pas un agent double en mission envoyé auprès d'elle pour obtenir les informations que son grand ami de toujours n’arrivait plus à lui soutirer ? Cela dit, après quatre parties, elle lui avait déjà tout confié sur sa relation conflictuelle et aseptisée avec Baptiste, sa passion pour la photo, sa crainte que son talent ne se soit envolé, et son sentiment d'abandon depuis qu'elle avait remis les pieds à la gentilhommière. Et lui ? Lui n'avait perdu aucune partie.
Une heure plus tard, il en avait appris tellement sur elle qu'elle avait le sentiment de n'être plus qu'un livre ouvert, tandis que pour sa part, elle savait désormais qu'il était coutumier des aventures sans lendemain, et qu'il la trouvait suffisamment à son goût pour lui proposer d'ajouter son nom sur la déjà très longue liste de ses conquêtes. Merci, mais non merci. C'est ce qu'elle lui avait répondu. Il ne lui inspirait rien de ce type, et elle envisageait assez mal l'éventualité de passer après Charlotte qui plus est. Loin d'en prendre ombrage, il s'était proposé d'aller lui chercher une nouvelle tournée, en lui affirmant qu'elle finirait par changer d'avis. Et depuis, elle l'attendait, et profitait de son absence pour se faire la main, puisqu'elle n'était visiblement pas très douée pour ça. Seulement, elle avait beau patienter et s'entraîner, il semblait prendre tout son temps. Suffisamment pour qu'un autre vienne engager la conversation, sourire aux lèvres comme si elle n'attendait que ça. Le garçon d'à peu près son âge lui proposa une leçon particulière. Il s'invita même derrière elle pour mieux lui inculquer les mouvements.
— Au cas où tu serais trop ivre pour avoir noté sa présence, je ne suis pas venue seule, et mon ami n'est pas du genre sociable, avertit-elle l'importun après l'avoir repoussé suffisamment pour s'extraire de son étreinte forcée.
— Si tu parles du grand costaud en chemise en jean, il se trouve justement en train de sociabiliser avec ma cousine.
Astrée pivota sur elle-même pour suivre le regard du type. Elle découvrit Pierre à côté du bar, le corps penché sur une jeune brune totalement subjuguée. Il ne perdait pas de temps et se remettait admirablement bien, mais là, pour le coup, cela n'arrangeait absolument pas Astrée.
— Et tu penses que ça va l'empêcher de rappliquer ici si je hurle ?
Elle y allait au culot à défaut de faire le poids face à l'importun. Mais bluff ou non, il ne semblait pas très pressé d'en tester les limites, et après un dernier regard en direction du bar, comme pour s'assurer de la carrure de l'adversaire, il rendit les armes.
— Faut se détendre, hein. Si on peut même plus faire connaissance... se défendit-il en tournant les talons.
Astrée l’observa réintégrer sa bande joyeusement moqueuse, et n’attendit pas qu'il revienne à la charge pour prendre ses précautions. Elle délaissa sa table de billard pour rejoindre le bar et l'ombre protectrice du Don Juan.
— T'as le don pour me rendre irremplaçable, toi, gronda-t-elle en se hissant sur le siège vide à côté de la place occupée par le couple en devenir.
— Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, lui opposa-t-il sans quitter sa proie des yeux, ni son sourire fauve.
— Charmant ! Je me sens brusquement très désirable, soupira-t-elle hésitante à entamer sa troisième bière qui l'attendait sur le zinc. Je dérange ?
— Pas le moins du monde, répondit-il avant d'aller susurrer à l'oreille de sa brune qui partit d'un gloussement particulièrement sonore.
— Génial, une pintade.
— Ne sois pas jalouse, ricana-t-il.
Alors, Pierre releva les yeux pour la première fois sur elle, et tenta de venir glisser une main contre sa joue blanche. Caresse qu'elle esquiva en grimaçant.
— On a toute l'éternité pour nous, chaton, reprit-il. En attendant, laisse une chance à l'autochtone.
L'autochtone dont il parlait justement et qu’il désignait du menton, n'était autre que l'audacieux cousin de sa proie. La petite scène du billard ne lui avait donc pas échappé. Il était décidément d’une très grande utilité, ce chevalier servant.
— Non merci. Je ne me jetterais pas au cou du premier alcoolique venu pour alléger ta conscience, rétorqua-t-elle dans un reniflement dédaigneux. Allez, t'as cinq minutes pour conclure, après on rentre.
Elle clôtura son ordre d'une tape sur l'épaule, puis sauta rapidement de son siège avant de s'enquérir auprès du barman de la direction des toilettes.
Au fond d'un large et long couloir, elle trouva son bonheur et entreprit, pendant quelques minutes, de chasser les effets de l'alcool à coup d'eau fraîche sur le visage. Elle n'avait pas énormément bu, la gueule de bois d'il y a quelques jours lui servant de leçon, mais déjà son esprit s'ankylosait doucement. Et ce n'était pas le moment. Elle voulait avoir le contrôle d'elle-même, de ses pensées, de ses réactions, au moins jusqu'à ce qu'elle se trouve bien à l'abri dans le cocon protecteur de ses draps. Mais avant ça, il lui fallait d'abord décrocher le playboy de sa prise du soir, et le pousser à rentrer. Et soudain lasse, elle avait vraiment hâte de rentrer. Mais alors qu'elle passait le seuil de la porte menant dans le couloir, un obstacle de taille s'imposa devant elle, l'empêchant d'aller plus avant. Derrière elle, la porte s'était refermée sur son passage, et c'est son dos, dans un mouvement de recul, qui alla la percuter. Pressé contre elle, l'autochtone profitait de son isolement géographique pour revenir à la charge.
— Et si nous reprenions où nous en étions restés ? proposait-il en fourrant ses doigts dans ses boucles libres sans qu'elle ne puisse rien faire sinon grimacer face à son haleine chargée en alcool.
— Tu veux dire au « recule sinon je hurle » ? lui rétorqua-t-elle en tentant de masquer son manque cruel d'assurance.
Elle n'en menait pas large, elle se savait en mauvaise posture. Quelle idée de s'éloigner de sa seule garantie de survie ? Elle aurait dû rester là-bas, près du bar, près de Pierre, plutôt que de s'exiler de la sorte, même pour quelques instants. Pourtant elle gardait l'espoir qu'il soit suffisamment ivre pour ne pas prendre de risque, pour ne pas sentir cette peur croissante dans son bas-ventre remonter jusque dans sa voix et les battements affolés de son cœur. Seulement, le menacer de hurler ne semblait plus suffire. Et loin de reculer, il l'accula davantage. Il la repoussa toujours plus vers cette porte contre laquelle elle se plaquait.
— Laisse-moi tranquille ! tenta-t-elle encore.
Mais le parfum masculin mêlé de nicotine venait lui saturer les poumons. Les doigts étrangers, grossiers et pressés s'appropriaient le galbe d'une épaule, la raideur d'un trapèze, puis la finesse d'un cou qu'il serrait en remontant. Ses doigts se transformèrent en paume. Sa paume en étau autour de sa gorge. Elle remontait toujours plus haut. Jusqu'à la forcer à relever le menton vers son sourire en biais et son regard vitreux. Ses intentions étaient très claires, aussi limpides que ce genou qu'il introduisait entre ses jambes, les forçant à s'écarter malgré toutes les faibles forces qu'elle pouvait mettre dans la résistance. La gorge serrée, elle tenta de le repousser, de ses deux mains contre son torse, pour finalement se résigner et ne plus s'accrocher qu'à ce poignet, tâchant de lui faire relâcher sa prise autour de son cou. Elle allait suffoquer s'il continuait à serrer de la sorte. Elle allait s'asphyxier tant la peur lui comprimait les poumons qui ne pouvaient plus s'exprimer librement au travers de sa trachée obstruée.
— Tu me fais mal... geignait-elle presque aphone et suppliante, sans que ça n'ait un quelconque effet sur l'assaillant.
Trop imbibé pour réfléchir à ses actes, il semblait, au contraire, se délecter de l'ascendant qu'il avait sur elle. Sur celle qui l'avait repoussé. Celle qui avait nourri le flot des railleries de toute sa bande. Astrée l’avait l'obligé à essuyer commentaires dégradants et moqueries sur sa virilité. Probablement ne savait-il pas très bien ce qu'il était en train de faire, ni quelle suite donner à tout cela, mais en attendant, il profitait de cette supériorité physique, de cette vengeance spontanée. Elle était totalement soumise à sa volonté, désormais, il pouvait faire ce que bon lui semblait. Opposer la moindre résistance serait totalement inutile. Peut-être même s'imaginait-il que c'était ce qu'elle attendait depuis le début, qu'il prenne les choses en main, qu'il s'impose. Elle chercha à crier, mais l'air sifflant et le maigre filet de voix qu'elle parvint à sortir, provoquèrent, chez lui, un éclat de rire sinistre.
— Bah alors, on l’entend plus trop ta grande gueule… se rejouissait-il. Y a plus que toi et moi, désormais.
J'ai beaucoup aimé le rythme de ce chapitre, tu es douée pour les dialogues et les réparties, c'est un plaisir. En même temps, on en apprend plus sur Syssoï et Charlotte, et l'intrigue se complète du personnage de Pierre qui prend plus d'épaisseur. Je regarde tout cela s'imbriquer.
Juste, puisque nous parlions de précisions dans notre échange précédent, je me dis que tu pourrais rajouter quelques détails sur la vie des danseurs. Ils doivent continuer à s'entraîner même en vacances. Ou des gestes qu'Astrée remarque qui lui rappellent qu'ils le sont. Ce ne sont que des idées.
Coquille du soir !
Il ne lui inspirait rien de ce type
Le TW spoile un peu mais je comprends sa nécessité, et puis le danger n'est pas venu de là où je m'attendais :)
Donc Pierre le dragueur invétéré qui fait sans cesse des allusions à un étrange passé, qui lui apprends que Charlotte est "juste" une partenaire, et que Syssoï n'est normalement jamais gentil ^^ ouais, il ne doit savoir qu'avec elle, et ça doit bien le perturber le pauvre ^^
"On a toute l'éternité pour nous, chaton, reprit-il. En attendant, laisse une chance à l'autochtone." : et toujours ces choix de mots ambiguë.
Bon, la pauvre Astrée est quand même en mauvaise posture :( je pensais que le pire était passé quand elle a repoussé le gars la 1ère fois.
Maintenant je me demande si elle va basculer dans une "vision", lui défoncer la tronche via un souvenir quelconque, ou si Syssoï va apparaitre au bon moment :) (ou Pierre mais ça serait moins drôle et puis Syssoï ne pourrait pas le disputer après ^^).
Oui, le TW spoile, je me suis même demandée si je pouvais ne mettre que "violence" histoire de ne pas trop en dire, mais puisque sur le premier songe on m'a demandé de prévenir avant lecture qu'il y aurait une tentative de viol (alors que ça ne va pas jusque là), je ne préfère pas prendre de risque. Je ne m'y connais pas suffisamment, je m'en voudrais de choquer certains lecteurs.
Sinon, oui, le pire est toujours à venir avec Astrée. Elle n'est pas au bout de ses peines.
Tes questionnements sont toujours aussi pertinents, cela me ravit à chaque commentaire. Et oui, encore une fois, tu as raison de relever le choix des mots qui ne doit pas grand chose au hasard :))
La suite étant déjà écrite, je ricane comme une bécasse face à tes théories. Tu auras la réponse bien vite, mais l'une d'entre elles est juste. ;)
Merci de tes commentaires et de ta lecture !