— Moussaka ! Tu as des nouvelles de Patober ?
— Pourquoi j’aurais des nouvelles de Patober ?
— Je lui avais conseillé de venir te voir.
— Pour… quoi, Paëlla ?
— Un conseil amoureux.
— Moi ? Depuis quand je donne des conseils amoureux ?
— Tu en donnes de bien meilleurs que moi.
— Certes.
— C’est étrange quand même…
— Que Patober veuille un conseil amoureux ?
— Non. C’est étrange qu’il me réponde pas depuis notre dernière conversation.
— Il voulait reconquérir Rizotto ?
— Non. Se déclarer auprès de l’Agent.
— Celui en charge de votre affaire ?
— Celui-là.
— Et, tu l’as encouragé ?
— Tant que c’est pas Rizotto, Patober peut fréquenter qui il veut.
— Il était pas trop recommandable ce Rizotto, je me trompe ?
— Pas du tout. Il a fait beaucoup souffrir Patober. C’est bien qu’il passe à autre chose !
— Tu sais quoi ? Ça me rappelle quand on était au lycée et que je sortais avec le fils du voisin.
— Celui qui invitait d’autres filles chez lui ?
— Oui. Tu passais du temps à l’espionner par-dessus le mur du jardin pour me prouver qu’il n’était pas fait pour moi.
— Je voulais te protéger.
— Je t’en avais voulu à l’époque mais, au fond, tu as eu raison. Ce mur du jardin m’a évité de trop m’attacher à lui.
— Ce mur t’a empêché de le voir trop souvent après votre rupture. Parce qu’il te fallait une barrière. Une distance physique entre lui et toi.
— Comme Patober, avec Rizotto qui est parti loin, très loin.
— Oui. La distance, c’est le meilleur des remèdes.
— La distance ou les murs de jardins !
Je ne sais pas si vous souhaitez parler le langage des jeunes en oubliant des mots, si ce n’est pas le cas, je signale un petit mot oublié :
— Non. C’est étrange qu’il "ne" me réponde pas depuis notre dernière conversation.