Dans un Premier Temps ;
Un mort trop encombrant
_
T. I – Chapitre 1Les excursions nocturnes
Elle entendait de loin un porte-plume gratter le papier. Doucement, Marina se sentait tirée des songes et à travers le brouillon de ses rêves, elle imaginait monsieur Falseflower tout affairé à composer de la poésie dans des carnets reliés de cuir. Elle ouvrit un œil pour très vite le refermer. Marina pensait être bien assez fatiguée pour se rendormir derechef, mais le sommeil la fuyait. Trop alerte, son cerveau était déjà prêt à affronter la suite des réjouissances ; son corps, lui, suivait plus difficilement le rythme. Elle battit des paupières, contrariée, mais ne bougea pourtant pas d’un pouce dans son lit de camp.
Taylor Falseflower n’était pas en pleine pratique artistique. Assis à une table au milieu de la pièce à recevoir qui leur servait de quartier général très improvisé, il inspectait plusieurs documents officiels, prenait des notes et griffait quelques signatures en bas de page. Cependant Marina ne s’était pas trompée quant au porte-plume. En bon amoureux des jolies choses du passé, monsieur Falseflower n'aurait jamais troqué son encrier contre un stylo à bille, et ce même sous la torture. Il n’était peut-être pas né au bon siècle ; le trentenaire assumait néanmoins ses goûts avec une fantaisie particulière qui participait fort à son charme.
La lampe de bureau de Taylor, traînée avec lui de pièce en pièce, accentuait sur son visage des pleins et des creux inquiétants. Puisqu’il fallait être discret afin que le voisinage ne se rende pas compte de leur présence dans le cimetière à cette heure tardive, seule la guirlande lumineuse qui restait fixée au mur trois cent soixante-quatre jours par an et la petite horloge numérique de la cafetière complétaient le faible éclairage. Cette nuit, c’était au tour de monsieur Fasleflower de faire la vigie dans le bâtiment de réception du cimetière et sa garde s’accompagnait souvent de silence et d’occupations nocturnes qui en auraient fait se pendre plus d’un. Pour se donner du courage et rester éveillé, il entreprit de chantonner un petit air qui se voulait dansant et le sourire lui revenait à mesure qu'il se remémorait, tout d’abord sans les prononcer, les paroles accompagnant la mélodie.
— … lorsque tout sera fini, enterré, ici, au pied du pin géant, lâcha-t-il finalement, ne pouvant plus résister.
Il se posa vite un buvard sur la bouche, conscient de troubler le repos de sa collègue. Un temps, il observa Marina que la semi obscurité cachait trop bien, incapable de se rendre compte qu’elle avait les yeux ouverts, puis s’en repartit à l’attaque de ses papiers administratif en se sermonnant faussement :
— Vous êtes incorrigible sieur Falseflower, incorrigible...
L’attention de Taylor fut alors très vite attirée par de faibles bruits provenant de l’extérieur du bâtiment. Il tendit l’oreille. De plus en plus clairs, des pas trahissaient la lente et maladroite avancée d'un promeneur sur l’allée principale du parc, truffée de pavés fendus. Le conseiller adressa un coup d'œil par-dessus son épaule, notant l'horaire que révélaient les chiffres faiblards sur la cafetière de la kitchenette.
— Pile à l'heure, fit-il délibérément fort, cette fois.
La révélation acheva de contrarier Marina qui se releva à demi dans son millefeuille de draps, l'esprit pas encore tout à fait présent. Soucieux d'épargner les rétines de la jeune femme, Taylor éteignit sa lampe de bureau en tirant sur la chaînette.
— Hum ?
— Monsieur Bodlicott est réveillé, continua Taylor avec une fierté paternelle.
Si la nouvelle paraissait le réjouir, il n'en était pas de même pour Marina. L'échine voûtée et l’esprit toujours un peu réfractaire, elle fixait le mur qui lui faisait face sans trop le voir puisque les coins de la salle étaient tous baignés de noir.
— Il va vous entendre... grommela-t-elle.
— Quels que soient nos efforts, il est de toute façon évident qu'il se dirige vers nous.
« Évident » était le mot que Taylor préférait. C'était du moins ce que Marina Truelydead, sa consœur thanatopractrice, pensait avoir découvert. Alors que celle-ci tâchait de sonder à quelle distance se trouvait ce fameux monsieur Bodlicott de leur cachette, un discret bip-bip résonna sous la paperasse éparpillée sur la table.
— Ah, toujours en retard on dirait, examina monsieur Falseflower.
— À quelques secondes près.
— Je ne vois pas en quoi mettre une alarme sur votre montre aurait une quelconque utilité si elle n'indique même pas l'heure exacte, renchérit-il.
— Comme si cette poignée de secondes était réellement handicapante.
— Minutes, chère Marina. Vous perdez une à plusieurs minutes !
Comme Marina savait que son supérieur était à cheval sur les conventions, elle le laissa dire, essayant de se forger une bonne humeur malgré les circonstances et son éveil encore trop proche. Cela faisait déjà quelques jours que la jeune femme n'avait plus réussi à trouver de raison pour sourire et son moral était devenu plus maussade que d'ordinaire. Sous ses yeux, des cernes dont la taille s'avérait peu commune témoignaient de son cruel manque de sommeil. Parler de pneus était encore trop faible.
— Aussi, vous devriez la porter à votre poignet. À la laisser traîner comme ça vous risqueriez de ne pas l'entendre. Comment faire si je n'étais pas là pour vous prévenir, si vous vous endormiez pendant votre quart, ou que sais-je encore ?
Monsieur Falseflower agitait son porte-plume comme une baguette de chef d'orchestre, embarqué dans des scenarii auxquels son imagination trop fertile donnait vie. Il désignait ici le jeune monsieur Bodlicott passant par une fenêtre ou encore Marina endormie dans un fauteuil près de la grosse horloge à pendule qui ne fonctionnait plus.
— Je ne voudrais pas qu'il vous arrive malheur.
Ces derniers mots arrachèrent un soupir amusé à Marina et son regard se fit plus doux en tombant sur la silhouette de son supérieur. Cependant, quand elle entendit parfaitement les pas saccadés qui se rapprochaient, elle se mit à scruter d'un œil mauvais les ténèbres entourant la porte d'entrée comme pour la défier de produire le plus petit grincement.
— Pourquoi est-ce qu'il revient tous les soirs à deux heures et quart ? souffla-t-elle soudainement. Je ne sais pas… Minuit, ça ne lui conviendrait pas ? Ça fait plus cliché, et c'est surtout moins tard.
Disant cela, Marina se frotta le visage avec sa main bandée, espérant que sa vision en serait moins embrumée.
— Mieux, reprit-elle. Il pourrait revenir en journée, histoire de respecter mon cycle du sommeil. Ça fait plus d’une semaine que je couche ici... Je ne vais pas tenir à ce rythme.
— Peut-être que le jeune monsieur Bodlicott est mort à deux heures et quart, se hasarda Taylor. Peut-être qu'une secousse sismique remue la terre toutes les nuits à deux heures et quart, ce qui le réveille, ou peut-être qu'il a été enterré à quatorze heures quinze et qu'il est un peu décalé dans ses horaires.
Parmi toutes les absurdités qu'elle ne voulait pas relever – car monsieur Falseflower n'était pas tout à fait connecté à la même réalité qu'elle – Marina remarqua tout de même :
— Vous ne savez pas quand, exactement, vous l'avez enterré ?
— Allons, miss Truelydead. Je note les jours, mais les horaires, avouons que nous n'en avons que faire !
Marina n'ajouta rien. Elle doutait que la réponse à tout ce tintouin se trouva réellement dans les élucubrations du conseiller funéraire et il ne servait à rien d'alimenter la conversation. Quoique, en y réfléchissant bien, cette histoire était au moins aussi folle que l'homme et le contenu de son subconscient.
La jeune femme se démêla grossièrement les cheveux avec les doigts et les attacha à l'aide d'une pince, se préparant pour les festivités imminentes. Taylor et elle devaient s’armer. Les deux compères étaient certes persuadés qu'aucun problème majeur ne surviendrait cette nuit puisque portes et fenêtres étaient en théorie fermées à clef, mais ils s'étaient déjà fait surprendre par deux fois alors que monsieur Bodlicott – qui n'avait jusque-là jamais réussi à se rappeler comment actionner une poignée – s'était introduit dans la loge par la porte d'entrée que monsieur Falseflower laissait toujours ouverte... Ou plutôt, qu'il pensait rarement à fermer, mais le formuler ainsi aurait souligné son insouciance et l'homme n'y tenait pas.
Ils condamnaient désormais scrupuleusement les portes, car le mort, de nouveau vivant on ne savait trop comment, se dirigeait vers l'office à chaque fois qu'il rouvrait les yeux. La seule chose qu’il leur restait à surveiller était que le jeune monsieur Bodlicott ne décide pas de s'attaquer aux grilles cadenassées du cimetière pour partir en promenade sous le clair de lune. Personne n'était au courant que l'un des morts de Tunsworth était un fugueur récidiviste – agressif, par-dessus le marché – et mieux valait que cela reste le plus longtemps secret. Des instants de paix au moment où les habitants de la ville crieraient à La nuit des morts-vivants, il n'y avait qu'un pas. Taylor et Marina veillaient, comme ils le pouvaient, à ce que monsieur Bodlicott ne le franchisse pas. Tout en se levant de son lit de camp qui manqua se replier sur elle, Marina palpa les contours du bazar entassé dans ce coin de la pièce. Quelque part contre un mur, une carabine devait tenir en équilibre sur sa crosse ; déjà chargée, si personne n'en avait eu l'utilité entretemps.
Un fusil au milieu d'un cimetière était une drôle d'affaire. Marina n'avait jamais utilisé pareille arme avant de postuler auprès de la mairie et elle avait reçu depuis une formation rapide, sommaire – et bien entendu clandestine – grâce à l’un de ses collègues sur la façon dont il fallait s'y prendre. Charger la bête, se débrouiller avec une arme enraillée, espérer que le fusil ne lui pète pas entre les doigts : tout le reste, en somme, elle avait dû l'apprendre en quelques jours et à ses propres frais, Adhemar n’étant pas toujours là pour l’aider.
Tout en mettant enfin la main sur l'arme, Marina se souvenait de sa toute première rencontre avec Taylor :
— Vous devez être miss Truelady ! s'était-il exclamé alors qu'elle frappait à la porte de cet étrange édifice pas tout à fait au centre du cimetière.
Elle n'avait pas osé lui faire remarquer qu'il se trompait et découvrait après quelques secondes d'hésitation le cabinet où monsieur Falseflower recevait les familles – le bâtiment où l'on entreposait les morts et s'occupait de leur dernière toilette se trouvant juste en bordure de l’immense parcelle funèbre. Marina n'avait pas tout de suite compris pourquoi son supérieur semblait passer ses nuits dans son office plutôt que chez lui. Innocemment, elle avait tout d’abord cru que de « chez-lui », il n'en avait pas. Un lit pliant, un sac de vêtements ; un drôle de décor pour venir passer un entretien. Le sien s'était d'ailleurs déroulé trop rapidement pour être sérieux, mais l'excentricité de son nouveau collaborateur avait réussi à dissuader Marina qu'il y avait anguille sous roche ce jour-là.
— Marina, souffla Taylor, la sortant de sa contemplation du noir. Je crois que je le vois, il est à quelques pas.
Il avait délaissé la table pour soulever le rideau d'une étroite fenêtre. Monsieur Falseflower était aussi animé qu'un enfant surprenant Santa Claus survolant la ville, ses yeux luisant derrière le faible reflet de la lune sur les carreaux. La jeune femme nota intérieurement qu'il y en avait au moins un à qui ce manège des horreurs plaisait.
— Déjà ? Arrêtez de le fixer comme ça, cachez-vous !
— Oh Marina, ne soyez pas désagréable. Vous ne trouvez vraiment pas cela excitant ?
— On voit que c'est pas vous qui devez vous en charger toutes les nuits.
— Moi, tuer quelqu'un ? Ça jamais ! s'indignait-il en cherchant sa camarade dans la pénombre.
— Il est déjà mort, Taylor. Je me demande comment vous faisiez les premiers nuits, lorsque je n'étais pas là.
Monsieur Falseflower ondula de la tête devant la fenêtre et le rideau formait maintenant une perruque informe sur le sommet de son crâne. Il ne trouvait plus monsieur Bodlicott autour du bâtiment et le cherchait désespérément.
— Au début, Adhemar s'en chargeait seul.
— Et puis ?
— Et puis vous êtes arrivée, et je lui ai dit qu'il méritait bien un peu de repos !
Marina défroissait sa jupe plissée et tâchait de retrouver un pull perdu au milieu des couvertures. Autant dire qu'avec une carabine calée sous le bras et des doigts cloqués et pansés, l'exercice n'était pas des plus aisés. Cependant Marina n’était pas encore en état de s’en rendre compte, trop distraite et trop pressée.
— Vous m'avez dit que le mort était sorti de sa tombe pour la première fois cinq jours avant mon embauche...
— Oui, confirma naïvement Taylor.
— Neuf jours contre cinq, je ne trouve pas ça très juste. Il est où mon repos, à moi ?
Elle avait de quoi être remontée mais faisait de gros efforts de courtoisie pour ne pas s'emporter. Sa politesse avait certes quelques limites, mais Marina détestait s'énerver au moins autant que de dormir dans un lit de camp loin d'un appartement dont, pour le moment, elle payait le loyer pour des prunes. Aussi parvenait-elle encore à garder son calme.
Si Taylor s'apprêtait à se défendre, la thanatopractrice n'en entendit rien. Tout ce sur quoi ses oreilles se concentrèrent fut le son caractéristique de la poignée de porte que quelqu'un venait de manipuler. Taylor et sa collègue savaient pertinemment de qui il s'agissait. Mettant son arme en joue, Marina visait de mémoire, se souvenant approximativement où trouver l'entrée dans l'obscurité. Elle était prête ; elle trouerait la peau au premier qui essayerait d'entrer... dans l'hypothèse où Taylor aurait encore oublié de tourner la clef dans la serrure.
— C'est lui ! balbutia alors monsieur Falseflower dans un hoquet.
Cédant à l'excitation, il s'empara d'un crayon taillé à la lame et d'un calepin ridiculement petit, prêt pour accomplir ce qu'il affirmait être son devoir. Comme la porte ne s'ouvrait pas, Marina en déduisit que tout était bien bouclé et qu'il n'y avait plus raison de rester là à viser le néant.
— Minute, monsieur je-ne-tue-pas-les-morts !
Elle chuchotait le plus fort qu'elle pouvait pour se faire entendre, ne perdant pas ses vieilles habitudes et, surtout, se méfiant du revenant qui s'avérait de plus en plus malin avec le temps. S'il était toujours derrière le battant, mieux valait que Marina se mette en première ligne. Elle attrapa alors le bras du conseiller et l'écarta du chemin, la crosse de la carabine sous une aisselle et la paume sur les clefs de la porte. Que c'était beau, l'héroïsme.
— On va encore attendre un peu. Et je passe devant.
Tant pis pour le pull, Marina chasserait en débardeur pourvu qu'il ne fasse pas trop froid à l'extérieur.
×
Par petits coups secs, la poignée s'abaissa à plusieurs reprises et la porte se mit à vibrer sur ses gonds, confirmant qu'un individu s'acharnait sur le battant qui refusait de s'ouvrir. Marina en était à se féliciter d'avoir patienté avant de partir à l'attaque quand tout redevint calme ; tellement calme que les tympans de la jeune femme lui firent mal, à la recherche de signes suspects de l'autre côté des murs.
Puis elle vit finalement monsieur Falseflower se rasseoir à la table, son ombre se découpant sur les points rouges et orange de la guirlande qui clignotait au mur. Coudes sur le meuble et poings sous le menton, il paraissait préoccupé. L'énergie peu habituelle dont monsieur Bodlicott faisait preuve ne lui avait pas échappé et il nota quelques phrases concises sur le carnet qu'il récupéra avant de reporter son attention vers sa collègue.
— Miss Truelydead, il vous faudra faire attention.
— Comme toujours, lui répondit-elle en haussant les épaules.
— Avez-vous remarqué que plus le temps passe et plus le jeune monsieur Bodlicott nous étonne ?
Marina s'était collée à la porte, l'oreille plaquée contre le bois laqué.
— Je crois qu'il s'est éloigné...
— Ce n'est définitivement pas normal. Évidement, un mort qui se relève sur ses pieds ne fait pas partie de l'ordre des choses, je ne veux pas parler de ça. Mais ne pensez-vous pas qu'il devrait perdre de son efficacité avec le temps ? S'user ? Plutôt que de... D'évoluer.
Ses propres mots lui firent arquer les sourcils et pincer les lèvres. Taylor se surprenait tout seul, comme s'il venait d'entendre ce raisonnement sortir de la bouche d'une tierce personne.
— Au lieu d'évoluer... reprit-il en se laissant glisser contre le dossier de sa chaise.
— Je pense que je vais sortir.
Les quelques clefs du trousseau tintèrent quand Marina fit tourner celle de la serrure. Avec mille précautions, la voilà qui actionnait la poignée, froide sous ses doigts engourdis. Elle retenait sa respiration sans même y faire attention et s'était éloignée de la porte, pointant le canon de son arme à feu sur le très léger entrebâillement qui commençait à naître. Seule la lueur de la lune lui permettait de se rendre compte de ce qui se cachait de l'autre côté du battant et, comme les lumières de la maisonnette étaient éteintes, il faisait plus clair dehors que dedans. Marina ne mit pas longtemps avant de se rendre compte que personne ne l'attendait sur le pas de la porte.
— Alors ? s'enquit Taylor le plus bas possible, ayant abandonné ses réflexions pour s'assurer que tout allait bien.
Marina passa la tête par l'embrasure. Un petit coup d'œil à gauche, un autre rapide à droite ; elle ne remarqua rien sinon que monsieur Bodlicott s'était apparemment aventuré ailleurs. Mais dans quel but ? Et surtout : où donc ? Elle ouvrit la porte en grand, monsieur Falseflower sur ses talons. Le vague chemin pavé qui ralliait les grilles d'entrée était désert. Le mort pouvait donc se trouver n'importe où dans le cimetière, dont la taille était tout à fait respectable, et s'adonner à cache-cache derrière les mottes de terre battue, la végétation, les stèles ou l'arrière de la bâtisse. La nuit risquait d'être longue, pour ne pas changer.
— J'ai comme l'impression qu'il nous observe...
— Ce serait un scénario tout à fait probable. Voire, fortement possible, acquiesça le trentenaire que l’adrénaline faisait parler pour rien.
— Bon. Vous allez d'un côté, moi de l'autre.
Pour une fois, Marina espérait que monsieur Falseflower participerait activement aux recherches.
— Malheureuse ! Nous séparer ?
— Moins fort, Taylor !
Il s'était collé à elle, arc-bouté sur la petite silhouette qu'il dépassait d'une bonne tête. Afin de changer de position avant de se faire surprendre par un monsieur Bodlicott dont ils n'auraient pas entendu l'arrivée, Marina s'élança sur l'allée centrale pendant que Taylor, hagard, s'accrochait à sa jupe pour ne pas se faire distancer.
— Pas si vite, pas si vite !
— Mais enfin Taylor, lâchez-moi !
— Désolé ma chère, chuchota-t-il sans obéir.
— Vous devriez plutôt aller chercher la corde, histoire de servir à quelque chose. Je crois l'avoir vu, dépêchez-vous, je vais m'occuper de lui.
Taylor sursauta comme s'il venait d'entendre claquer un fouet et revint vers son office en marchant à grandes foulées maladroites. Sans courir, car un gentleman savait se contenir.
Les premières nuits, Taylor s'était occupé du mort en le regardant vagabonder dans le cimetière et c'était à peine si ce cher macchabée pouvait mettre un pied devant l’autre. Mais aujourd'hui, voilà que le trépassé galopait d'angle mort en angle mort pour échapper à l'attention de ses geôliers, avec son allure toute dégingandée et désarticulée. Taylor était passionné par le phénomène ; mais depuis qu'Adhemar s'était fait pousser et griffer et que Marina avait reçu coups et morsure – une fois – il préférait garder un œil sur monsieur Bodlicott depuis l'intérieur du bâtiment tout en prenant des notes.
Pourtant, parfois, la curiosité entraînait monsieur Falseflower sous le ciel nocturne où il se prêtait au jeu de l'aventurier. Une à deux minutes, avant de vite rentrer. Ce n'était pas tant qu'il n'en avait pas envie, Taylor bouillait de gambader après le jeune monsieur Bodlicott dès que l'occasion se présentait ; cependant le conseiller funéraire n'était pas un téméraire. Aussi ses rêves d'aventures ne prenaient vie que le nez scotché à une fenêtre, le regard balayant les ombres dans l'obscurité.
×
Les tennis de Marina foulaient le sol sans émettre trop de bruit. La nuit ne s'avérait pas particulièrement fraîche et pourtant une odeur soutenue d'humidité flottait dans l'air. La terre retournée de la tombe de monsieur Bodlicott ne devait pas y être étrangère.
Le contraste des rayures jaunes sur fond gris de son débardeur était perceptible malgré le noir. De ce fait, ayant perdu le mort de vue et ne sachant plus où le chercher, Marina l'abeille était une cible facile, voguant au hasard des pierres tombales. Cependant, il lui semblait avoir deviné du mouvement derrière les genévriers plantés à l'entrée arrière du cimetière et un rapide calcul lui fit penser être la chasseuse et non la chassée. Il n'y avait alors pas besoin d'être discrète au point de se cacher.
Doigt sur la détente, elle avançait prudemment, écoutant les bruits qu'elle percevait par dessus celui du vent dans les arbres. Si Marina s'était trompée et que cet adorable monsieur Bodlicott s'apprêtait à l'attaquer en traître, elle risquait d'avoir l'air fine. Aussi peu enjouée qu'à l'accoutumée, elle analysait les points obscurs du décor dans l'espoir d'y trouver le minois plein de terre de sa proie – ce qui, malgré toute l’horreur de la situation, l'aurait rassurée. Le temps avait beau défiler, Marina n'arrivait pourtant pas à repérer monsieur Bodlicott.
— Et Taylor qui ne revient pas.
Brusquement, Marina eut un doute. Et si le mort avait pris en chasse son supérieur ? Et si monsieur Falseflower avait appelé à l'aide sans qu’elle ne l'entende ? Se redressant, elle observa dans son dos le reste du cimetière qui paraissait décidément désert. Il n'aurait plus manqué que ça... Elle, dehors à slalomer entre les bosquets à la recherche du cadavre, et monsieur Bodlicott gentiment installé dans l’office de réception pour régler son compte au pauvre Taylor !
Marina se déplaçait aussi vite que permis sans se tordre une cheville dans ses chaussures à moitié lacées. La mâchoire serrée, elle savait pertinemment que relâcher son attention pourrait lui coûter cher, mais le sort des autres lui importait toujours plus que le sien et son supérieur n’échappait pas à la règle. La voilà qui courait d'ailleurs à sa rescousse en priant pour avoir le temps d'intervenir si jamais ses craintes s'avéraient fondées. Elle longea le petit bâtiment par l'arrière, piétina quelques fleurs ornementales et s'arrêta, surprise, au coin de la maisonnette.
— Merde...
Elle porta le fusil à sa joue, visant un peu au petit bonheur la chance. Là, en face d'une fenêtre, la tignasse auburn emmêlée de brindilles, de feuilles et d'autres déchets du jeune monsieur Bodlicott remuait vaguement face aux signes que Taylor lui faisait depuis l'intérieur de la bâtisse. Marina s'en mordit la langue pour ne pas insulter le conseiller qui, au lieux de faire son travail ou ne serait-ce que de lui faire parvenir des informations sur la position du mort, improvisait un brin de causette avec lui.
Au diable ses inquiétudes, Marina fit quelques pas en direction du perturbateur, pointant le canon sur ses jambes. Quand Taylor – qui faisait le singe derrière les carreaux comme s'il donnait un spectacle de marionnettes – se rendit compte de la présence de sa collègue, il se mit à exécuter de grands moulinets du bras pour lui signaler de ne pas aller plus loin dans ses plans. Son visage, figé par la panique, ne dissuada cependant pas Marina de faire comme il lui convenait. Monsieur Bodlicott eut à peine le temps de se retourner qu'une cartouche de chevrotine détonnait pour lui percer la cuisse.
Lorsque le choc fit tomber le mort à genoux puis à plat ventre, mou comme un pantin, monsieur Falseflower ouvrit la fenêtre avec précipitation.
— Oh... Saperlotte, blêmit-il. Faites attention Marina, ne l’abîmez pas !
— Je peux savoir ce que vous trafiquiez ? s'emporta-t-elle en se massant l’épaule que le recul avait sauvagement repoussée.
— Il... Il tentait de communiquer ! J'en suis sûr !
— Si cette bizarrerie de la nature avait des tendances pacifistes, nous l'aurions déjà remarqué !
Un peu échauffée, Marina plaqua un pied sur la nuque du trépassé qui, lentement, tentait de se relever.
— Cette corde, monsieur Falseflower, c'est pour demain ?
Il fallait se hâter tant que monsieur Bodlicott était sonné. À contrecœur, Taylor s'éloigna dans les ténèbres de la pièce à recevoir, alluma sa lampe de bureau toujours sur la table et dénicha enfin sous un buffet l'une des épaisses cordes de chanvre dont Adhemar, le porteur, se servait pour l'inhumation des corps. Il ne prit pas la peine de sortir de la salle pour aider Marina dans son labeur, lui offrant gracieusement le cordage par la fenêtre d'où il l'observait se démener avec un mort trop mobile pour sa condition.
— Tenez le fusil.
Monsieur Falseflower la toisa comme pour dire qu'il n'était pas question qu'il pose la main sur une arme. Il la laissa le bras en l'air, accroupie sur monsieur Bodlicott.
— Taylor – s'il vous plaît – prenez cette carabine et surveillez-le, qu'il ne nous fasse pas un retournement de situation dont on se passerait bien !
L'enfant gâté qu'était Taylor se saisit du fusil comme s'il était chauffé à blanc. Marina s'attendait presque à l'entendre maugréer « non maman, je ne mangerai pas de ta purée » tant il semblait dégoûté.
— Marina, très chère, je vous en conjure... je suis certain que monsieur Bodlicott ne me voulait pas de mal.
— Ce n'est pas le discours que vous teniez il y a quelques nuits.
Exhibant les bleus qui trônaient sur l'une de ses épaules, la jeune femme tâchait de rappeler au dandy que monsieur Bodlicott n'avait pas toujours été aussi gentil.
— Soit, abdiqua Taylor. Je suppose que c'était encore une de ses ruses pour me faire mettre le nez dehors.
Il paraissait sincèrement déçu et pendant que Marina serrait difficilement ses nœuds de fortune autour du cadavre en chemise sale, le conseiller funéraire s'accouda à la fenêtre pour toiser les yeux voilés mais furieux de monsieur Bodlicott, braqués sur lui. Saucissonné comme il l'était, le mort se retrouvait enfin dans l'incapacité de remuer. Marina se releva, époussetant ses genoux et ses mains blessées.
— Il n'y a plus qu'à attendre qu'il retombe en léthargie.
Se référant à la cafetière, monsieur Falseflower informa Marina qu'il restait encore, selon lui, une bonne quarantaine de minutes avant que le prodige n'ait lieu. Si le mort devenait de plus en plus adroit au fil du temps, il restait également de plus en plus longtemps éveillé.
— Voulez-vous que je téléphone à Adhemar pour qu'il nous aide à creuser ?
Une chose au moins s'avérait positive au bilan de cette soirée puisque Taylor avait retenu que Marina était exténuée, sur les nerfs et susceptible de lui en vouloir à vie pour son offre d'emploi empoisonnée. Avouant que ce n'était pas de refus, elle gardait un pied sur le dos de monsieur Bodlicott qui gigotait sur le ventre. Pas trop appuyée, juste assez pour qu'il ne s'éloigne pas en roulés-boulés. Marina devenait peut-être un peu paranoïaque, mais il lui semblait avoir largement de quoi.
— Ne bougez pas et reposez-vous. Reboucher ce carnage va être un joli défi.
Monsieur Falseflower s'exila dans le bureau pour passer son coup de fil et Marina lorgna sur le trou béant que le pantalon rapiécé du mort laissait entrevoir. La plaie ne saignait pas, ce qui n'empêchait pas les dégâts de faire peur. Ce ne serait néanmoins pas la première lésion du genre qu’elle maquillerait sur le corps de monsieur Bodlicott et Marina espérait très fort que l'habitude lui ferait gagner un temps précieux sur cette courte nuit qui lui filait entre les doigts.
Ca ressort particulièrement dans les dialogues qui sont savoureux ! Même les noms sont bien choisis !
QUant à ta plume : tu as choisi un ton légèrement désuet, avec des comparaisons et/ou une syntaxe un peu alambiquée, et c'est juste parfait pour servir le récit et l'ambiance râce à ce fameux décalage.
C'est Buffy contre les vampires à Windsor Castle !
Je ne vois pas trop où tu nous emmènes, mais aucune importance : je déguste et je me régale ! Merci ;)
Je file vois la suite !
J'arrive avec mille ans de retard, mais comme vieux motard que jamais, j'ai fini par te lire ^^
Et j'ai pas été déçu par ce premier chapitre ! J'aime beaucoup le ton sur lequel tu racontes cette aventure, avec ce petit air de folie douce qui imprègne ton histoire (et pas que ton histoire, si j'en juge par l'IRL PAenne 2017). Anyway, je m'attaque à la suite.
Zibous.
Ça y est, je m’y suis mise ! Et j’adore ça ! :D J’aime beaucoup monsieur Falseflower et Marina. Ils sont amusants, surtout le monsieur. Il est un peu détestable, en fait, j’aime bien. Et puis c’est beau, comment tu écris ! Marina l’abeille, haha !
Je trouve que tu installes une chouette ambiance, c’est cool ! On dirait presque la suite des aventures de Bobbie, d’une certaine façon. Encore une fois, j’aime beaucoup les détails. Un de mes préférés, ça a été : « — Mais enfin Taylor, lâchez-moi ! — Désolé ma chère, chuchota-t-il sans obéir. »
Ça promet pour la suite, en tout cas !
Deux détails :
« ne bougea pourtant pas d’un pouce dans son lit de camps » : camp
« je vais m'occupez de lui. » : m’occuper
Etant moi-même une adepte du récit tournant autout des morts, je me devais de lire ton récit!!!
Et quelle décourverte!!!! Tu as un univers très très TRES intéressant et drôlement bien maitrisé!
J'ai cru comprendre que ça te gênait qu'on te le dise mais la fluidité de ta plume me laisse envieuse. Et cette façon de traîter la mort avec humour, j'adore XD
Ce premier chapitre se lit tout seul et donne envie d'en savoir plus sur l'histoire et les personnages qui sont déjà succulents!
Me voilà donc plongée dans ton univers un peu macabre, mais aussi assez comique (j'ai bien rigolé en m'imaginant Mr Bodlicott galoper de gauche à droite dans le cimetierre! )
Les noms de tes personnages sont uniques, leurs significations sont intéressantes et collent très bien à ceux qui les portent: Falseflower pour un excentrique et Truelydead pour une jeune femme thanatopractice.
Je dois avouer qu'au tout début, je n'ai pas tout de suite compris que Marina était en fait Miss Truelydead, mais après quelques paragraphes, j'ai fait le lien ;)
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, tu as un style très agréable et fluide, les descriptions sont détaillées et on a pas de peine à se peindre une image mentale du décor. Je suis arrivée à la fin du chapitre bien plus vite que je croyais possible, à croire que j'étais complètement absorbée ^^
L'histoire est entraînante et originale; il y a de quoi surprendre : un jeune mort qui ne veut pas rester mort, sans pourtant tomber dans le cliché de zombie, c'es intriguant...
Voilà, bon dimanche et à tout bientôt !
Jowie
on ne se connait pas mais au fil des "pages" je suis tombée sur ton histoire que je trouve excellente, avec un charme tout à fait british (et pas uniquement à cause des noms) qui me plaî énormément.
Cette histoire de revenant dans laquelle tu nous plonges tout de go, c'est passionnant !
J'aime l'humour que tu distilles tout au long des lignes, léger et pétillant, "légèrement" noir aussi. C'est du très beau travail.
Quant à ton écriture, elle t'appartient, tu as un style bien à toi et des tournures de phrases sont subtiles, fluides, musicales, légères et piquantes. Surtout, tu sais parfaitement créer la complicité avec le lecteur et ça, c'est pas donné à tout le monde !
(Juste une petite remarque pendant que j'y pense : à un moment tu dis après un dialogue : "examina" est-ce que "remarqua" ne serait pas plus approprié ? )
Tes personnages sont attachants d'emblée, drôles tous les deux, plein de vie (normal dans un cimetière), tu les décrit vraiment bien, j'aime tous les petits détails qui les situent eux et leur environnement.
Bref, c'est à la fois dingue et drôle, inquiétant et réaliste, suréaliste et étrange.
Félicitations !
Juste une question d'une pas douée de l'anglais. Bodlicott, ça veut dire quelque chose ou pas ? Vu que Falseflower et Truelydead veulent dire quelque chose, je me demandais si mon anglais me faisait défaut encore une fois ou non ^^
Brefouille. J'aime beaucou ! Ya du rythme, c'est bien écris, ton déroule bien le petit fil de ton histoire qui fait son petit bonhomme de chemin. On en apprend petit à petit plus, juste ce qu'il faut pour tenir en haleine et maintenant la curiosité du lecteur, sans pour autant le noyer. Et l'idée du mort qui se réveille toutes les nuits à la même heure et de la brigade qui s'en occupe en douce, j'aime vraiment beaucou !
Du coup, j'aime tellement que je ne sais pas quoi te dire de plus ma pov' Belette ^^" Tu me laisse snans doigts pour écrire XD Mais j'irais sans faute aller voir la suite, ça, c'est pas négociable, ça m'a vraiment tappé dans l'oeil ^^ Pluchouille zoubouille !
Merfi °w°
Me voilà enfin sur cette histoire ! Depuis le temps qu'on en parle, j'avais très envie de la lire et j'ai enfin pris le temps de le faire. Et je ne suis pas déçue, c'est comme je me l'imaginais : complètement tordu. xD
On sent la patte du maitre. J'adore ce côté absurde que t'arrives à donner à des sujets en principe sombres comme la résurrection des morts, des disparitions inexpliquées ou des mariages forcés. :p Pour moi ça fait vraiment partie de ta marque de fabrique ! J'adhère totalement en tout cas. <3
Marina et Taylor forment un duo vraiment loufoque, y a pas à dire. xD Je plains cette pauvre Marina, elle se retrouve presque toute seule à devoir assumer tout ça, et Taylor lui facilite pas la tache... Mais il me fait trop rire. xD Il est extra comme personnage, rien que sa façon de s'exprimer me fait rire. Puis imaginer ce grand gars tout excité qui se cache derrière sa frêle employée... mdrr ! Je les voyais trop. Et Marina, elle dépote avec son fusil ! Mais d'une façon générale toutes tes héroïnes dépotent. J'aime bien en tout cas ce qu'elle laisse paraître de son caractère. Ce petit côté ronchon mais courageuse. Nan puis je l'imaginais trop avec le pied sur monsieur Bodlicott, tel un conquistador.
Je me fais peut-être des idées mais il me semble que Marina est plus attachée qu'il n'y parait à son employeur... Attends, elle dit que sa vie compte plus que la sienne, c'est pas rien ! C'est moi où il a quelque chose de tout rose dans l'air ? :p Même si j'avoue qu'en douze jours (si je ne dis pas de bêtise ?) ça peut paraître peu pour s'attacher à ce point à quelqu'un... à moins que ça ait été le coup de foudre. :p Why not. J'attendrais d'en voir plus pour me faire une meilleure idée. è.é
Oui oui, parce que tu vas être obligée d'écrire très rapidement la suite maintenant. Tes fans t'attendent ! Et moi je veux savoir pourquoi M. Bodlicott se réveille, et pourquoi à cette heure là, je veux tout savoir sur Marina, sur Taylor, je veux rencontrer tes autres héroïnes et je veux savoir où tout ça va nous mener. *.*
Je pense sincèrement que cette histoire à un énorme potentiel ! Je sais que tu as tous les ingrédients pour nous en faire quelque chose de vraiment originale, drôle et touchant en tout cas. J'en doute pas une seconde. Alors fonce Beubeul !! (sans te mettre la pression non plus hein ^^').
P.S : j'ai relevé deux petites erreurs de rien du tout mais tant qu'à faire, je te les indiques, c'est toujours mieux. è.é
« Elle ouvrit la porte en grand, M. falseflower sur ses talons » → manque juste la majuscule au nom. ^^'
« Le rayures jaunes sur fond gris... »
A très bientôt pour la suite hein. ^u^
Pour le fait que la vie de son employeur vale plus que la sienne, selon elle, j'ai hésité un certain avant de taper cette phrase, ainsi qu'à la laisser. :p Est-ce qu'elle révelle une part de son caractère ou autre chose... Je sais pas encore si j'ai bien dosé, alors on verra surement avec la suite :p. lol (Et j'en dirais pas pluuus, tralalalala !)<br />Hii, Marina la conquistador xD ! Elles sont sympa mes héroïnes ? :p T'es trop gentille, tu es trop gen-tille ! <3<br /><br />Haha, heu, la suite ? Pouloum pouloum *siffle* Fans, fans... Arrêteuuuuuh. Tu veux vraiment que je devienne une sale imbue de moi même <3. En tout cas si t'as envie de connaitre le reste, ben ça me fait encore-encore-encore plus plaisir. Si ça t'a un minimum intrigué... Beuli est contente TwT.
Merci encore ma Néné. Toi tu sais me parler hihihi <3. Et merci aussi t'avoir pris sur ton temps pour venir ici TçT. Pouuuh. ♥
Et puis ne dit-on pas que même cassées, nos montres donnent l'heure exacte deux fois par jour ?
Ce texte est plein de sens et de significations, l'histoire est prenante, moins horrible que je ne le pensais. Chouette intrigue ^^, bravo !
Enjoy,
Spilou
Il est vrai que je me suis un peu amusée à mettre pas mal de référence au temps dans un texte qui parle beaucoup de mort (toutes les horloges, ou les personnages qui répètent "Minute !" (bon, ça c'est peut-être lourd par contre tu me diras))... Ca allait bien de paire xD. Mais la lecture que tu en fais est très drôle o_o ('fin... inattendue, surtout ^^). Je suis impressionnée de voir que ça t'ai autant... parlé o_o. Et des réfléctions que tu te fais pendant la lecture d'une petite fic à vocation toute caca ='D. J'ai presque l'impression que ce que je raconte a vraiment un sens xD.
Hé mais tu sais quoi, je savais même pas qu'on disais ça, que les montres donnent l'heure exacte deux fois par jour (ce qui est pourtant logique, mais ça ne m'a jamais traversé l'esprit). Professeur Spilou, tu m'apprends des choses xD.
Merci beaucoup pour ton commentaire ♥ Il faut chaud au coeur.<br />Des bisous !
Quelle ambiance, quelle histoire... quels persos! Du pur Bobinette-la-Beulette !
Mais c'est qu'on dirait que le mort revient presque complètement à la vie ? Et il s'essaye au langage des signes si c'est pas meugnon x) J'aime beaucoup M. Falseflower dans son côté aventurier mais pas trop, scientifique jusqu'à un certain point... et surtout sa capacité à décharger la lourde tâche à d'autres x)
Niveau job la joyeuse Marina ne pouvait en effet pas rêver mieux ! Ah elle est loin cette chère Bobbi qui s'avançait gaiement dans un cimetière, ici la chasse aux morts se fait à l'ancienne : carabine à l'épaule et blessures de guerre en prime !
Naturellement je me demande bien pourquoi lui et comment ? Serait-ce le messi des morts-vivants ? Celui qui les guidera tous jusqu'à la conquête du monde ?
M'est avis que M. Falseflower devrait monter une agence style Ghosbuster...
Du pur Bobinette la Beulette...<br />My. Ca fait chaud au coeur TT.<br /><br />Héhé, mais oui ! Come back to life mon enfant ! Viens taper des gens et t'essayer à la langue du silence en faisant des signes (D'ailleurs j'avais complétement oublier pourquoi il faisait des signes, à la base, et tu me l'as rappelé XDXD).<br />Roh tu as totalement cerné Taylor ! Ca m'émeu T_T. J'ai l'impression que toi aussi tu le connais du coup et qu'il existe vraiment (Bien sûr que si j'ai eu mon quota de sommeil, qu'est-ce qui te fait dire ça ?).<br /><br />J'avoue xD Le contraste Bobbie/Marina j'y avait pas songé. En plus poussant plus l'annalyse on pourrait même dire qu'il ne faut pas grandir parce que le monde des adultes n'apporte que des problèmeeees NAAAN je veux pas aller sur le marche du travail maman !<br />Carabine à l'épaule et blessures de guerre en prime... Qu'est-ce que j'aime cette phrase. Elle me fait rêver. Oh Elka, toi tu sais comment me parler. Grouh ♥<br /><br />XDXD Le messi des morts vivant ! Tu m'as liquéfié sur mon clavier là xD. Celui qui les guidera tous jusqu'à la conquète du monde xD Haha.<br />T'inquiète (Enfin, si, inquiète toi), le fin mot de cette histoire sera pire que tout ça. Je me ferais d'ailleurs surement lancer des pierres dessus mais ça me fait plaisir. MUAHAHA.<br /><br /><br />Oh GHOSTBUSTERS. Arrête j'étais trop fan quand j'étais gamine. WHO YOU GONNA CALL. GHOSTBUSTERS.<br />Je rêve de trouver un autocollant géant de ça pour le coller sur ma voiture un jour... Mais. Bref. Je dérape.<br /><br />Merci tout plein Claquette <3 !<br />Love love !
Ha ha, j’ai bien rigolé avec cette histoire de mort-vivant qui se promène dans le cimetière :D Pauvre Marina qui est obligée d’aller le courser entre les tombes… Au moins, M. Bodlicott est ponctuel, c’est déjà ça ^^ Peut-être qu’il est seulement incompris et qu’il cherche juste un peu de compagnie parce qu’il s’ennuie dans sa tombe :P
J’ai beaucoup aimé la paire que forment Marina et son supérieur, une sacrée équipe ! M. Falseflower a un côté dandy qui le rend attachant (il est très téméraire aussi, je suis sûre qu’en cas de problème, Marina pourra compter sur son soutien xD)
En tout cas, c’était un chouette chapitre et je reviendrai volontiers lire la suite !
Tu es toute excusée pour les fautes, je me permets juste d'en corriger une parce que j'ai bien passé une demi-minute à chercher la signification du mot, vu que la façon dont tu l'as écrit change la prononciation : au début de la dernière partie -> "Les tennis de Marina foulaient le sol sans emmètre trop de bruit." C'est "émettre", plutôt ^^
Et sinon : ouiiii ! *_* CONTINUE ! ^^ Moi je suis totalement pour une suite, en tout cas.
xD. Turlupinage tout a fait pertinant. J'avoue que je n'ai pas de réponse particulère à te donner là dessus...<br />Comme Marina et Taylor travaillent tous les deux dans le domaine de la mort (conseillé funéraire & gardien de cimetière pour l'un (oui il combine les deux, carrement... Mais je ne me souviens plus si je l'ai dis =_=) et thanatopractrice pour l'autre, donc), je les pense/imagine plutôt respectueux des corps et des morts. Avec ça, le personnage de Taylor, un peu à côté de la plaque, peut excuser tout comportement bizarre, haha, comme celui de ne pas vouloir maltraiter un cadavre... Conscience professionnelle déformée, toussa.<br />On va dire que je me cache derrière ces explications bancales xD. (Surtout que s'ils ne laissaient pas le mort sortir de terre y'aurait pas de suite, ou carrement pas d'histoire T.T Alors ça m'arrage). Logiquement je devais venir rapidement là dessus dans le chapitre d'après, et Marina doit notamment demander pourquoi on ne ficherait pas une dalle sur la tombe de M. Bodlicott pour plus qu'il n'emmerde son monde... Mais je pense que Taylor ne voudrait pas x).<br /><br />Enfin xD. Voila. C'est vraiment pas terrible pour défendre le plot. Surtout que je partage un peu ton avis quelque part... Moi non plus il serait pas trop question qu'on zombie me pète les glaouies comme ça longtemps XD.<br /><br /><br />Roh zut. Carrement génée à ce point là ! Je suis désolée @_@. Merci beaucoup pour la faute que tu as relevé ! Je vais aller corriger ça tout de suite. Surtout que niveau signification effectivement ça avait pas grand chose à voir =_=. Que je suis nulle.<br /><br /><br />Merciii ! Tout plein ! BEAUCOUP ! ♥<br />LET'S ROCK THE PARTY. (Bon... Il est bientôt minuit, hein. C'est l'euphorie de l'insomnie)
Alors alors, que dire... Commençons avec des broutilles : je ne me suis pas formalisée des fautes, puis que tu l'as posté sans BL, et d'ailleurs il n'y en a pas tant que ça. Pas au point de gâcher la lecture, sauf peut-être à un certain moment : "La mâchoire serrée, elle savait pertinemment que relâcher son attention pourrait lui coûter chez" (cher) et un autre que je n'arrive pas à retrouver où tu as mis "un" à la place de "une", me semble. M'enfin, rien de dramatique.
Surtout parce que le style est tellement agréable que deux trois fautes, on s'en fiche ! Je retrouve bien ta plume ici et c'est toujours un grand plaisir. Certaines tournures de phrases m'ont fait rire, surtout quand tu parles du mort qui gigote trop pour sa condition XD
Mais t'es une obsédée des cimetières, toi ! O_o Faut dire que tu t'en tires très bien, surtout avec ce petit côté magique et gentil qui change de ce qu'on penserait lire au sujet de lieux pareils. J'ai également beaucoup aimé tes personnages et leur aspect décalé mais tellement amusants. En quelque mots t'arrives vraiment à leur donner un caractère.
Alors pour la question Est-ce que tu continues, j'ai envie de répondre OUI. Déjà parce que si tu t'éclates à l'écrire c'est une raison suffisante pour pas t'arrêter, et en plus parce que j'ai beaucoup aimé ce début et que je te harcèlerai pour avoir la suite. Convaincue ? :P
Allez allez, on reprend confiance la Beulette ! Zibous tout plein <3
Tiens xD Le mort trop mobile pour sa condition, j'ai failli l'effacer xD Drole que ce soit celui qui t'as le plus parqué. =)
Obsedée ? Meuh nooon =D. C'est juste que j'aime bien ces endroits (bon, j'étais fan des Contes du Cimetière quand j'étais môme, c'est vrai). Y'a plein de choses qui peuvent se passer dedans, avec un peu d'imagination ! Pratique ! <br />Ils ont quelque chose de magique pour moi, comme tu dis x). Ca stimule mon cerveau xD.<br />Mais, si tu veux la génèse de cette histoire, c'était pas du tout partit pour etre un truc de mort-vivants, etc. Donc pas de cimetière en vue. Le lieu s'est imposé apres. C'est simple. Sous la douche, en vacance, esprit qui divague... Jusque là, rien d'anormal. Et puis naissent soudainement, sans prévenir, Taylor et Marina. Un dandy et une jeune fille qui... plus le temps allait et plus l'eau coulait, prenait forme. Un visage, des cheveux, des cernes... une pelle. Une Pelle ?! Mais que faire avec une pelle !<br />Et bien. Elle enterrait un mort.<br />xD. Je te laisse voir jusqu'où tout ça a mener.<br /><br />Oh, t'aimes bien les persos ? x) Ils sont un peu extrèmes dans leur genre, j'ai pas l'habitude de faire ça xD. Enfin j'en ai plein du genre en tête mais j'écris jamais sur eux. Arriver à doser le débile et le crédible/passable m'a toujours un peu fait peur.<br /><br />Houhouhouhou - Merci beaucoup très fort Danette ♥♥<br />Deux avis pour un Oui. J'ai hâte de m'y remettre...
Ca faisait un petit moment que Fiesta me faisait de l’œil, je me suis finalement laissée tenter, au grand dam de ma liste de lecture en souffrance (hum, on dira rien aux autres, hein ?).
D’abord, j’adore d’entrée de jeu ton personnage de Falseflower, et jusqu’à son nom d’ailleurs... Avec son stylo plume, ses chansons et son côté grand enfant. D’ailleurs tes choix de nom me font mourir de rire. Sans oublier marina l’abeille.^^
J’aime vraiment cette atmosphère funèbre mais drôle à la fois, ce regard décalé sur les personnages. J’ai vraiment beaucoup souri durant toute cette lecture qui m’a fort réjouie. Ce mort qui se réveille toutes les nuits et devient de plus en plus « vivant », c’est une idée qui a un certain potentiel !
Je me suis juste demandée à la fin pourquoi Marina devait maquiller les blessures du mort avant de le remettre en terre. Peut-être que c’est expliqué après...
Détails :
son lit de camps : camp
qui participait fort à son charme : c’est bizarre ce verbe ici. Contribuait ?
Il désignait ici le jeune monsieur Bodlicott... : pas trop compris cette phrase. Tu veux dire qu’il imagine cette vision ?
Elle n'osa pas lui faire remarquer : elle n’avait pas osé ? (tout se passage est dans le passé, non ?)
Monsieur Falseflower ondula de la tête devant la fenêtre et le rideau formait maintenant une perruque informe sur le sommet de son crâne : j’aurais bien vu une coupure au milieu, un point virgule par exemple ou carrément un point.
tellement calme que les tympans de la jeune femme lui firent mal, à la recherche de signes suspects de l'autre côté des murs. : phrase un peu bancale.
s'adonner à cache-cache : à une partie de cache-cache ?
je vais m'occupez de lui : m’occuper
mais, le sort des autres lui importait toujours plus que le sien: pas de virgule après mais
et celui de son supérieur n’échappait pas à la règle : son supérieur n’échappait pas... ?
Après avoir lu ce premier chapitre, j'en suis venue à me demander pourquoi j'étais pas passée avant. C'est superbe, ton écriture m'avait vraiment manquée *o*
Bon, ya pas à dire, t'as un truc avec les cimetières xD Et tu en décris l'atmosphère tellement bien qu'on en redemande. D'ailleurs, j'aime l'histoire que tu plantes au plus profond de la nuit entre deux tombes. Un mort qui se relève tous les jours à 2h47 et qui galoppe joyeusement dans les couloirs, c'est quand même top. Alors, la grenouille veut savoir, tout-tout-tout.
Niveau personnages, t'es pas en reste non plus. Marina et Taylor forment un duo tout ce qu'il y a de plus rejouissant. Ils ont une vision du monde (des morts) bien opposée et ça donne des scènettes tout chouettes. Comme celle avec Marina armée d'un fusil qui déambule entre les tombes et Taylor qui essaie de se cacher derrière elle. Ou ce brave Taylor qui essaie de communiquer avec le mort. Ou Marina qui fait tout le sale boulot. Mwo.
Bref, autant dire que t'as illuminé ma matinée avec tes morts mobiles :D Je reviens vite <3
Ouiii j'ai vu ton texte dans les nouveautés, puis je me suis dit que ce serait pas mal de découvrir le gagnant des Plumes d'Or qu'est Mr. Bodlicott.
Ce début a un charme bien particulier je trouve, de l'humour noir, mais de l'humour quand même, mais du noir quand même aussi : c'est quand même assez flippant de se rendre compte de la résistance/la ruse/ la longévité progressive du mort, et tu arrives à un juste milieu entre une sorte d'inquiétude un tantinet glaçante et le côté complètement déjanté de la chose. Taylor est adorable quoiqu'un peu crispant (ou alors ârce qu'un peu crispant ? ) avec ses manière surannées et son caractère de grand pacifiste curieux dégonflé. Je l'imaginais vachement plus vieux que la trentaine avant que tu le précises xD en partie à cause de cette atmosphère vieillotte qui imprègne ton texte (dans le bon sens huh).
J'ai juste eu un peu de difficulté à discerner de qui tu parlais dans les deux paragraphes où tu expliques que Taylor est plus passif qu'autre-chose dans la chasse au Bodlicott (entre "Adhamar", "Bodlicott", "L'homme" et "Taylor" ^^ ) et également... le nom de Marina devrait pas s'écrire Trulydead ? ^^
Sinon eh bien c'était une très bonne (et très déstabilisante) lecture ! C'était pas très sage de ma part de commencer un autre texte vu le retard que je me paye, mais je te dis à bientôt Beulette ^^