20. Deux somnambules dans un labyrinthe

Lorsqu'ils ne furent plus qu'à des semaines de Fedha, les cauchemars d'Aymée s'intensifièrent.

Chaque nuit, ils étaient un peu plus loufoques, féroces, terrifiants. Merle l'aurait prise pour une folle s'il ne voyait pas lui aussi les créatures qui la poursuivaient : des goules à mille dents, des têtes décapitées de fées, des lutins dégoulinants de sang, des ours aux yeux blancs et à la gueule qui s'ouvrait aussi large que le navire.

Quand ils ouvraient les yeux, la cale leur semblait encore remplie d'ombres néfastes et meurtrières.

— Ça fait combien de temps que t'as les mêmes rêves que moi ? demanda Aymée, tandis qu'ils fixaient chacun les caisses en priant pour que rien ne s'y cachât.

— Oh, esquiva Merle, c'est intéressant pour mes sculptures, tu sais.

— Tu comptes vendre aux enfants des miniatures de plantes carnivores à treize yeux ?

— Non, mais je me suis toujours dit que ça me changerait de faire une gamme pour adultes.

— C'est vrai qu'on rêve tous de s'acheter nos pires cauchemars pour les poser sur une étagère dans notre chambre.

Merle ne savait pas comment apaiser la culpabilité de sa sœur, ni ses songes qui tournaient en rond dans les couloirs abyssaux des océans. Il avait compris que c'était Läbim qui la hantait, ce purgatoire océanique où les âmes cherchaient la sortie. Il était rare d'y accéder avant sa mort ; c'était l'un des symptômes qui provoquait le rejet des cendrés. On avait peur de les côtoyer parce qu'on craignait qu'ils transmettent leurs visions de l'au-delà, qu'ils distribuent la mort comme on envoie du courrier.

Merle n'avait pas peur de rester bloqué à Läbim en songe ni qu'Aymée le fasse mourir avant son heure, mais il devait bien admettre qu'il ne raffolait pas de ses passages là-bas. Cependant, il savait que sa sœur se sentait moins seule maintenant qu'ils pouvaient en parler, et son soulagement valait toutes les nuits reposantes du monde.

— Si seulement on pouvait se trouver là-bas, soupira-t-elle en étirant ses muscles contractés par les cauchemars.

— Je fais de mon mieux, répliqua Merle sur la défensive.

— Non, je sais, je ne parlais pas de ton don.

— Si je l'avais entraîné, on n'en serait pas là, insista-t-il.

— Il n'est pas trop tard…

— Tu sais ce que tu me demandes ?

Le silence se fit dans la cale, où semblait soudain flotter Eugénie, la tête penchée en arrière, dans un de ses caractéristiques éclats de rire qui provenaient d'ailleurs. Elle manquait à Aymée même si elle n'avait aucun souvenir d'elle. Elle aurait aimé avoir une adulte qui l'apaise lorsque tout s'enflammait, qui écoute sans juger ni circonscrire — au lieu de quoi, elle avait eu Siloë qui trouvait tout normal, et ses parents qui se méfiaient de tout ce qui débordait.

— On n'a vraiment pas été aidés, hein ? chuchota-t-elle à Merle, mais il s'était rendormi.

Elle lutta contre le sommeil pour qu'il eût un peu de temps avant le retour des monstres et du labyrinthe.

Les nuits suivantes se compliquèrent tant qu'Aymée envia les insomniaques. Elle repoussait l'endormissement autant que possible, mais finissait toujours par se réveiller en sursaut. Plus le voyage avançait, et plus ses marmonnements agités devinrent sonores. Des matelots se plaignirent auprès de Charlotte, qui fit fouiller les affaires des frangins, puis les convoqua dans sa cabine.

Elle les congratula de ne pas avoir embarqué de racines hallucinogènes (« c’est déjà ça »), sans quoi elle les aurait plantés là (« c’est le cas de le dire »), eux et leurs végétaux, au port de Fedha, sans plus de ménagement. Merle eut envie de répliquer que, par souci de clarté, ce genre de règles aurait tout intérêt à être énoncé avant l’embarcation ; mais l’heure n’était pas au chipotage théorique. Elle leur expliqua les règles de la cohabitation, a fortiori sur un navire : on ne cassait pas les oreilles des autres à toute heure ; parce que oui, parlons-en, s’échauffait-elle, apparemment cela se produisait même en plein jour sur le pont ? Son charpentier avait failli tomber à la renverse ; ils auraient été bien sans lui ! Ils auraient dû engager un matelot fedhien pour compléter l’équipage, et personne n’avait envie de ça. Leur or et leur argent étaient formidables, et puis tous leurs autres métaux et pierres d’ailleurs, mais leur population, décidément, on préférait ne pas se la coltiner.

— Ce serait dommage de généraliser des traits de caractère à des centaines de milliers d’individus, lâcha Merle sans pouvoir se retenir de corriger au moins une des incohérences de la tirade de Charlotte.

Il le regretta immédiatement parce qu’elle le fusilla du regard.

— Je suis désolée, couina Aymée. À l’approche de mes règles, c’est toujours un peu plus vif, les visions je veux dire, mais ça n’a jamais été aussi intense que maintenant.

— Vous ne répéterez à personne ce que vous venez de dire, grimaça Charlotte, pour ne pas donner raison à ceux qui préféreraient des navires sans femmes. Notre cycle n’influe que par le saignement et la fécondité, c’est tout, est-ce que c’est clair ?

Aymée resta interdite, acquiesçant à retardement face à l’agressivité soudaine de la capitaine. Elle l’avait involontairement ramenée à des débats autrement plus houleux et menaçants.

Ils n’apprirent rien de plus et étaient d’humeur accablée lorsqu’ils atteignirent la cale. Aymée sortit de son sac la fiole jaune canari qui lui avait permis de dormir d’une traite à Canopée — en échange de fièvre et hallucinations atroces le lendemain.

— C’est trop dangereux, Aymée. Et puis tu t’agiteras tout autant pendant les hallucinations.

— Oui, mais la dernière fois, j’avais entendu ta voix. Je suis encore un peu ici quand je suis réveillée.

— Je ne pourrai pas t’amener aux urgences ici, tu comprends ?

— Si on ne trouve pas une solution, on va finir parqués à Fedha, rétorqua-t-elle.

— Je vais en trouver une de solution, laisse-moi réfléchir.

Au bout de quelques heures de silence, ce fut pourtant Aymée qui dit à haute voix la seule autre idée à laquelle ils avaient tous les deux pensé. Puisqu’il était habité par les mêmes songes qu’elle, peut-être qu’il pourrait essayer de la trouver. C’était difficile pour lui de se concentrer dans le labyrinthe, mais il essayerait. Avant, cependant, il voulait tenter la bonne vieille méthode familiale de la réveiller pendant les cauchemars.

— Je ne crois pas que ça va marcher. C’est différent depuis quelques jours, là-bas, l’avertit-elle.

— J’ai remarqué, répondit-il sombrement, mais on ne perd rien à essayer. Va profiter du soleil, jet mais dormir pendant ce temps, et cette nuit je te veillerai, d’accord ?

Le sommeil de Merle fut lourd et dénué de toute image : il sert éveilla à la nuit tombée, reposé par cette sieste, optimiste. Il sortit son matériel pour tailler une méduse, préférant apprendre à faire ce type de morphologie sur autre chose qu’une pieuvre d’abord ; et puis si leurs expériences échouaient, peut-être qu’il l’offrait à Charlotte pour l’amadouer.

Tandis qu’Aymée s’endormait, il essayait d’imaginer les prochains manèges. Quand il avait créé le projet, il avait pensé que le tout dernier serait les quatorze dragons, mais pour cela il devait les rencontrer au moins une fois chacun, ce qui semblait impossible. Désormais, il espérait leur rendre hommage en consacrant plutôt un manège aux quatorze constellations, puisqu’elles avaient été créées par leurs ancêtres.

Merle ne s’était jamais estimé croyant, et pourtant il adorait les légendes, créait des formes d’autels à la toile, était convaincu qu’Inkala donnait lumière et courage aux révérends et pèlerins qui venaient le cœur pur. Est-ce qu’il devait prier pour Aymée ? Les prières individuelles étaient si rares, si mal vues, qu’il ne saurait même pas par où commencer.

Un gémissement depuis l’autre couchette le fit monter l’échelle et secouer sa sœur. Rien. Il secoua plus fort. Elle s’agitait toujours, profondément endormie. Ses lèvres bougeaient de plus en plus vite, comme possédée par un esprit furieux ; elle semblait répéter la même syllabe : non, non, non, non, non. Merle lui versa un verre d’eau froide sur le visage, ce qui ne fit que tremper son oreiller. Il lui boucha le nez mais elle n’essayait pas de reprendre sa respiration, comme si même son corps était convaincu d’être là-bas plutôt qu’ici. Quand il retira sa main, il vit avec soulagement ses poumons se remplir. Il l’appela, proche de son oreille pour ne pas crier.

Puis il baissa les bras.

Ce serait la dernière nuit où l’équipage entendrait Aymée crier.

Le lendemain, il alla de lui-même expliquer à Charlotte que sa sœur dormirait désormais de jour, afin de ne plus troubler le repos des marins. Elle rétorqua, acide, que les matelots nocturnes roupillaient avec le soleil bien accroché, donc qu’il avait intérêt à faire mieux que cette solution médiocre.

Hanté par la potion jaune, Merle plongea donc, dès la sieste d’Aymée, qu’ils placèrent stratégiquement à l’heure du dîner, dans Läbim. Il n’eut même pas à tout à fait s’endormir, tellement ici les rêves d’Aymée étaient puissants : en fermant les yeux et en calmant sa respiration, l’obscurité sous ses paupières se remplit de couloirs et de monstres.

Il retrouva le minuscule cachalot-esprit, dont le squelette brillait d’un jaune orangé joyeux. Celui-ci fit une cabriole en l’apercevant et voulut immédiatement l’entraîner dans un couloir, mais Merle refusa. Des bulles sortirent lorsqu’il essaye de parler, ce qui causa un soupir et beaucoup de bulles supplémentaires. Avec des gestes chaotiques, il dessina sa sœur dans l’air puis un point d’interrogation. Le cachalot avait naturellement l’air ahuri, et cette devinette n’aida pas. Merle voulut tracer la silhouette par terre mais la roche calcaire était dure. Autour, les algues ne permettaient pas de s’improviser artiste-peintre non plus, et il savait qu’en aucun cas il ne devait les arracher : elles étaient sacrées.

Dépité, il se dit que peut-être partir dans le sens inverse du cachalot le rapprocherait de sa sœur, tout en jetant des regards préoccupés autour. Au-delà de la roche et des algues, l’immensité bleue se remplissait parfois de sable qui, telle une brume, dissimulait les grandes silhouettes noires qui nageaient. De voir tout ce vide le paralysait. C’était plus fort que lui. Il scrutait le brouillard, terrifié à l’idée qu’il n’y ait rien du tout, qu’il ait imaginé les ombres, qu’il soit seul sous l’océan. Si profondément, désespérément seul.

Ses pieds disparurent, happés par la roche qui s’effritait uniquement pour le dévorer, telle une plage apocalyptique et affamée. Le cachalot avait disparu. Personne ne pouvait l’aider. Il se débattit, en panique désespéré, haletant bien avant que ce soit son torse, puis sa gorge, qui s’engouffre.

Lorsque le stable atteignit son menton, il se réveilla en sursaut, avec une toux abominable, la gorge et la langue râpeuses. Son lit était trempé, comme i l’océan était venu le noyer.

Aymée ne se réveillait décidément pas. Elle gâcha l fin du repas de l’équipage, puis retarda le coucher de ceux qui préféraient s’endormir sans la douce mélodie de ses cauchemars. Au moins Merle était-il le seul à être embarqué dans Läbim ; les autres ne l’auraient pas supporté et les auraient tout bonnement jetés par-dessus bord.

Ils passèrent la journée suivante sur le pont, malgré les regards mauvais et les rires jaunes. Ils avaient besoin de l’air frais et salé, du soleil, des poissons qui venaient se perdre dans les filets, des reflets sur la carapace des tortues qui voyageaient sans même un regard vers eux.

— Elles sont magnifiques, chuchota Aymée.

— Tu te rappelles quand t’étais petite ? T’avais dit que quand la planète était une enfant, c’était une tortue qui nageait dans le ciel.

— Quoi ?

— Les parents n’étaient pas contents. Ils ne comprenaient pas pourquoi tu inventais des mensonges. Je t’ai donné des coups de coude pour que tu arrêtes, mais tu t’es mise à danser dans le salon comme si tu faisais la brasse.

— Maman s’est fâchée ?

— Elle a eu trop peur, je crois. C’était pas longtemps après Eugénie, alors elle disait pas grand-chose. C’est papa qui t’a punie.

Ils songèrent tous les deux à la carapace cosmique, sur laquelle se seraient formés océans et continents. Comme ils auraient souhaité que Läbim soit une prairie de lutins et étoiles filantes, ou un volcan rempli de fées et d’eau des devins. Pourquoi fallait-il que ce soit un labyrinthe sombre et effrayant ?

— À ma dernière journée de lucidité, trinqua Aymée ce soir-là en soulevant la fiole jaune.

Ils dormirent tous les deux d’un sommeil profond et silencieux, puis la fièvre commença. Au matin, chaque recoin de la cale semblait pour Aymée plein d’yeux et de dents, de tentacules et d’abysses.

Merle avait peur des silences de Läbim, mais Aymée craignait au contraire tout ce qui y grouillait.

Le ballet incessant des monstres la maintenait en alerte. Elle se dévissait le cou pour regarder de tous les côtés, pointait soudain du doigt et s’exclamait « Là ! », se recroquevillait, tremblante, lorsque ses démons s’approchaient, se jeta de la couchette du haut (Merle la rattrapa), puis tenta de grimper furieusement, griffa les barreaux, se mordit la main et injuria les ombres.

Pendant ce temps, Merle l’appelait, tout doucement, par son prénom, ainsi que tous les surnoms que les triplés avaient pu lui trouver au fil des années. Il posa une fois sa main sur son bras, mais cela déclencha une telle panique qu’il ne réessaya pas. Étonnamment, ce fut quand il abandonna son ton réconfort et qu’il aboya « Aymée Abillion, reviens ici tout de suite », à la manière de leur mère quand ils étaient petits, que sa sœur resta le plus longtemps dans leur réalité, avant de replonger encore une fois.

La transe dura deux heures et s’acheva brusquement, comme on s’image rendre notre dernier souffle : un petit tour, et puis s’en vont.

Charlotte grommela que c’était mieux que rien, évita de poser les yeux sur le visage pâle d’Aymée, et décréta qu’elle trouverait une solution à Fedha — d’un ton si abrupt que les frangins n’osèrent pas demander ce qu’elle entendait par là.

Ils n’eurent à attendre que cinq hallucinations supplémentaires, une par jour, avant d’entendre le « Terre ! » salvateur. Ils étaient à Fedha.

Merle et Aymée se soutinrent l’un l’autre pour monter sur le pont, se faisant discrets dans un coin. Il faisait nuit. Devant eux, la ville d’Altzaïr étincelait. De hautes tours d’acier illuminaient la nuit telles des guirlandes dans une forêt. À Madeira, l’électricité était vacillante, chevrotante. Ici, elle dominait le monde.

Ils mirent un moment à repérer des habitants, tellement ils étaient fascinés par le paysage gigantesque de la capitale. Des ponts surélevés reliaient des tours entre elles. Leurs vitres étaient bleutées, mais on pouvait voir des silhouettes indéfinies à travers, qui déambulaient ainsi dans la ville. D’une certaine façon, ce n’était pas si différent que les passerelles entre les arbres. Pourtant, l’impression n’était pas du tout la même. C’était froid.

Leurs yeux se baissèrent enfin vers le port, où s’agitaient les équipages, encadrés par des casqués. Ceux-ci flottaient sur des voletants : des boucliers qui flottaient au-dessus du sol et leur permettaient d’atteindre des vitesses faramineuses ou de gagner en altitude s’ils étaient soudain en danger. Charlotte et ses matelots étaient facilement reconnaissables, car ils portaient une toge violette par-dessus leurs vêtements. Merle les observa se déplacer d’un côté et de l’autre, chacun efficace et à ses affaires. La capitaine se rendait dans des bureaux administratifs, tandis que d’autres déposaient des caisses et en récupéraient d’autres.

— Ils n’ont pas le droit d’aller au-delà du deuxième ponton, observa-t-il.

— Alors que les autres marins, oui, confirma Aymée.

— C’est par nationalité, tu penses ?

— Ou statut. Peut-être qu’un seul jour sur place ne permet pas d’obtenir une entrée sur le territoire.

Chez eux, n’importe qui entrait — même si, d’après Diane, il fallait désormais passer un contrôle de police à la frontière — puis circulait librement. La surveillance en forêt leur avait paru extraordinaire et encombrante, mais elle n’était qu’une légère brise à côté de l’ouragan de casqués qu’il y avait ici. De quoi les fedhiens avaient-ils peur ?

Lorsqu’elle remonta à bord, Charlotte leur ordonna de rester dans la cale. Leur présence avait été remarquée par les casqués, qui n’avaient pas apprécié qu’on les dévisage ainsi.

Elle vint les retrouver plus tard en bas et leur tendit une petite boîte métallique avec ces mots :

— Soit vous me donnez dix pièces d’or et vous vous assurez que votre sœur boive cette concoction jusqu’à être descendue de mon navire, soit vous pouvez descendre ici.

Son regard était sérieux et impitoyable. Elle leur avait donné toutes les chances de s’en sortir par eux-mêmes et en était arrivée à un ultimatum. À prendre ou à laisser. Merle réfréna sa frustration et son inquiétude, plongea ses bras dans sa malle, et fouilla, dos à elles, les profondeurs de ses affaires, jusqu’à trouver sa bourse. Ils firent l’échange. Charlotte fit un signe de tête à Aymée, puis se retira.

Dans la boîte, il y avait vingt pastilles argentées, qui brillaient d’un éclat glacé.

— Les charpentiers Delahaye m’en ont parlé, dit Aymée à son frère qui ne savait pas à quoi ils avaient affaire. Ils ont dû en prendre quand ils sont venus installer un toit ici pour un Carnaval du Quartz.

— C’est le bloqueur de magie ?

— L’isiltasun, confirma Aymée. C’est un remède pour se délier de la toile.

— Qui voudrait se délier de la toile ?

— Ceux qui ne lui font pas confiance.

Ils observèrent les pastilles d’un air méfiant jusqu’à ce que Merle referme la boîte. Ils avaient quelques heures à quai encore.

— On attend le départ pour dormir ? proposa-t-il d’un ton joueur.

Aymée fut tout de suite partante. Ils se postèrent face aux hublots sales et les nettoyèrent du mieux qu’ils purent, à coups de bave et de frottements avec les manches. Ils purent apercevoir le quai de nouveau, et au-dessus, les immenses bâtiments. Le jour se levait sur la sublime Altzaïr.

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Raza
Posté le 26/09/2024
Un chapitre voyage, où les deux protagonistes essaient de gérer un problème dormant (:p)
Il y a 3 tensions : 1 sur les mondes parallèles, 1 sur le fait que les marins pourraient les jeter par dessus bord tout de suite, et 1 sur le fait qu’ils soient abandonnés à Fedha. Le 1 est angoissant seulement à moitié, car on ne sait pas trop si ce qu’ils vivent est trop dangereux. Le 2 est compliqué, parce qu’on a plus des ellipses et qu’on ne pense pas que tu puisses tuer tes personnages (ou alors faudrait un truc moins extrême où on se dit que tu pourrais le faire, genre les mettre sur une barque ou quoi). Le 3 est crédible, mais je pense que ça pourrait être plus fort. Le pb, c’est que j’ai du mal à imaginer ton histoire dérailler, donc ils vont aller à Ilyn, donc tout ce qui les freine ne peut être que temporaire, donc il faut que le voyage vale le cout seul, que je sais que c’est une diversion, mais qu’il y ait de la transformation, de la nécessité à être là, pour avancer l’histoire de Merle et Aymée (et pas l’histoire en général, par exemple ça ne serait pas satisfaisant pour moi si on a les intrigues politiques qui se dévoilent uniquement parce qu’ils sont là).

Typos: il y a beaucoup de typo dans ce chapitre! J’en ai noté quelques unes mais pas toutes:
jet mais dorm
il sert éveilla

Histoire: ce qui est surprenant c’est peut être que la tension monte uniquement ici, il n’y a pas de signes annonciateurs avant. Ce qui se passe est logique, mais j’aurai vu ça “baver” sur le chapitre d’avant.
Style: formulation que j’ai trouvé bizarre:
“Si seulement on pouvait se trouver là-bas, soupira-t-elle en étirant ses muscles contractés par les cauchemars.”
Hanté par la potion jaune, Merle plongea donc, dès la sieste d’Aymée, qu’ils placèrent stratégiquement à l’heure du dîner, dans Läbim” -> je n’ai pas compris la phrase?
“elles étaient sacrées” il y a quelque chose que je ne capte pas, c’est comment les gens savent que labim existe, comment ce qui est à l'intérieur est connu et sacré?

Persos:
“envie de répliquer que, par souci de clarté, ce genre de règles aurait tout intérêt” ici, ça fait plus commentaire de l’auteur, genre me saouler pas avec la règle que j'ai pas donné avant :D
“À l’approche de mes règles, c’est toujours un peu plus vif, les visions je veux dire, mais ça n’a jamais été aussi intense que maintenant”
Ici ce qui est étrange c’est que ça sort de nulle part, et ça a l’air “made up”. Deux choix, mais je pense qu’il faut que ça soit hyper clair: 1) c’est vrai, et donc ça soulève plusieurs corrections potentielles : (a) ça devrait (à mon avis) apparaître avant dans l'histoire dans ce cas, (b) on dirait que ça dure longtemps, > 10 jours serait mon estimation ressentie, et donc elle aurait des règles un peu longue (c’est possible mais tout ce qui sort du “standard” doit être explicité.) © il ya une collision avec d’autres facteurs non nommés qui amoindrissent l’explication. Ça serait pe plus fort si c’était la seule et unique raison 2) c’est faux, et c’est une excuse made up pour cacher qu’ils ne savent pas du tout ce qui se passe. C’est possible, mais ça fait bizarre sur le personnage d’Aymée qui n’a pas l’air manipulatrice. Je pense que ton intention est le 1, mais il faudrait mieux le cadrer/l’amener.
La capitaine a une ambivalence bizarre, on sent qu’elle devrait juste protéger son équipage, mais son ton et son attitude est inutilement agressive, alors qu’elle paraissait raisonnable/rationnelle par rapport a la traversée.
Rythme: le début est etrange, le “plus qu’à “ fait bizarre avec le “semaines”. La fin du voyage aussi, avec une scène d’hallucination, puis une ellipse de 5 jours on n’en parle plus ça va. La question est pourquoi donc ils ne se recharge pas en fiole jaune plutôt? Ou pourquoi Siloë ou un toubib quelconque n’a pas donné les pastilles argentés? (Bon c’est pe pas du rythme ça mais bon)
Monde: Fedha. Nous y voilà. Mon esprit me dit qu’ils ne peuvent pas accoster et repartir, et que donc, il va leur arriver quelque chose. On voit une sorte d’état très militaire, on ne sait pas sinon a envie d’en savoir plus :D
Thème : on est sur la lutte ici, comment se faire accepter, les efforts, la dureté de ceux et celles qui ne comprennent pas, ça touche, cette course à la solution, jusqu'à la fin, de cette métaphore de se supprimer ce qui fait notre particularité.

Merci!
Sorryf
Posté le 26/09/2023
Et me voilà à jour ! Il s'en passe des choses dans ces chapitres ! ça y est, le grand départ! Aymée me fait trop de peine, le manque de patience des marins aussi :-( mais peut-être que ces bloqueurs de magie seront bien pour elle ?

J'ai trouvé très émouvant les parties avec la famille, les trois M un peu maladroits !
Nanouchka
Posté le 28/09/2023
Tu es à jouuuuur ! Oui, ça y est, les départs, on entre dans la deuxième partie du roman ! De nouvelles aventures pour nos funambules.
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