La Lune pointait son croissant vers le Cachalot. Merle fut touché : Diane se souvenait de son signe. Il jeta un œil vers leurs mains, si proches l’une de l’autre dans l’herbe. Son souffle s’accéléra et son cerveau devint lancinant. Il s’apprêtait à partir pendant des mois vers le sud, pour ce qui serait probablement la période la plus sombre de sa vie. Serait-il capable d’aimer ensuite ? L’était-il ? La peur de perdre sa sœur avait plus conditionné sa vie que tout espoir ou joie. Il ne savait pas vraiment se lier à des gens : il ne faisait que repousser Serge et les triplés, et maintenait avec les révérends et Siloë une relation affectueuse mais contrôlée. Avec Diane, il avait commencé à s’abandonner à la possibilité de vivre un présent avec quelqu’un, sur un pied d’égalité, en toute honnêteté ; est-ce que ç’avait été une erreur ? Que faire de la peur qui l’étreignait maintenant à l’idée de lui dire au revoir, de vivre sans elle pendant des mois ? Voulait-il uniquement lui prendre la main pour qu’elle lui suive, pour éviter leur séparation ? S’ils rentraient chacun de leur côté cette nuit, il se sentirait si seul, mais il était certain que ce n’était pas une assez bonne raison. On n’embrassait pas quelqu’un, malgré son envie débordante, pour qu’il comble un vide. Un baiser était une promesse. Il n’était pas prêt et il ne savait pas s’il le serait un jour.
Après ce qui le sembla à la fois une éternité et une seconde, il se redressa.
— Je vais rentrer, dit-il.
— Je comprends, répondit Diane.
Elle pensait aux funambules qu’elle avait vus au spectacle quand elle était petite. Ils avaient dansé sur un fil si haut qu’ils avaient semblé perchés parmi les constellations. Ils devaient tenir les rênes de leur peur dévorante pour marcher ainsi l’un vers l’autre, danser et tourner : c’était ça, la grâce, s’était-elle dit alors. Elle avait fugué pendant la nuit pour rejoindre leur troupe itinéraire mais ils étaient déjà partis.
Elle crut voir une étoile filante traverser Pieuvre et Cachalot, et eut un sourire triste. Elle avait su que les chances étaient minces et elle savait tous les pourquoi.
Ils se raccompagnèrent mutuellement : elle le déposa chez lui, puis il insista pour la ramener au navire. Le silence entre eux était épais.
— Je serai en cours quand vous partirez demain, dit Diane même si Merle le savait déjà.
— Merci pour toute ton aide. Je n’ai pas trop l’habitude de…
Il laissa sa phrase en suspens. La myfyr envisagea de faire des plaisanteries pour qu’ils se quittent sur des rires plutôt que des doutes, mais avec lui elle n’avait pas envie de faire semblant.
— Merci à toi. De m’avoir montré la forêt, les champignons, ton îlot. De m’avoir supportée au magasin quand j’avais besoin de répit.
— « Supportée », répéta Merle en secouant la tête avec un sourire.
Ils étaient arrivés au port.
— Je peux ? demanda Diane en ouvrant les bras comme pour un câlin.
Merle répondit « oui » après avoir lui-même passé ses mains autour d’elle. ils se mirent en apnée comme s’ils plongeaient ensemble dans l’océan des galaxies.
— Bon voyage, lui souffla-t-elle.
— Bonne nuit.
Ils se quittèrent bons amis et Diane, les yeux rivés au plafond de sa cabine, bercée par le ronflement d’Éléonore, songea que ce n’était pas plus mal, peut-être. Son corps n’était pas d’accord mais elle savait que les arbres qui poussent lentement ont plus de chances de grandir longtemps.
Merle se sentait moins philosophe et plus crétin. Il sillonna les rues de sa ville avec, pour la première fois, la nostalgie du voyageur. Soudain, il découvrait des détails partout : ce réverbère avait-il toujours été orné d’un corbeau en bois ? La porte de cette boutique de plumes avait-elle toujours été rose ? Il crut se perdre tant il était désorienté, mais naturellement ses pieds le ramenèrent à la lisière. Il scruta la forêt avec la tendresse du pèlerin. Il y avait des arbres à Ilyn ; ça irait ; ce ne serait pas si différent. Le vent tonna dans les feuilles comme pour le renvoyer chez lui.
La chambre vidée redevenait un grenier, comme si une magie permettait de remonter le temps. On pouvait lire le passé et le futur, s’y projeter même, mais il était impossible d’intervenir — ou plutôt : les humains n’avaient pas encore trouvé comment faire. En passant le balai, Merle s’étonna d’appartenir à une espèce qui adorait et détestait les frontières : elle les réclamait, les bâtissait, les acclamait, les huait et les détruisait. Tantôt elles étaient refuge, tantôt prison. Pouvait-on trouver liberté à l’intérieur ?
Ses pensées se faisaient décousues et les images des dernières semaines se superposaient : serrer la main de la capitaine, serrer la main de Serge, serrer la main de Basile et Éléonore, prendre Diane dans ses bras. Chacun de ces gestes avait été une décision lourde de conséquences. Il eût aimé qu’Eugénie fût là pour lui demander : avait-il fait les bons choix ?
Il posa les matelas debout contre un mur et superposa les sommiers, puis ouvrit la lucarne pour aérer et regarder les étoiles pâlir.
C’était le jour du départ.
À la gare, l’effervescence des voyageurs matinaux illustrait bien le nom de l’établissement : la Ruche. Merle se prenait des coups de coudes, de franches bousculades et des regards de travers pour sa lenteur. Il marchait au même rythme qu’Aymée mais celle-ci était indemne, protégée par les carrures rectangulaires des triplés. Ils ne semblaient nullement dérangés par les impacts et contacts.
— J’espère que Dédé va s’en sortir.
— Avec ses gigots à la place du cerveau ?
— Et ses pieds de poule à la place des mains ?
— C’est votre chef, quand même, tenta Aymée.
— Non, mais il est pas méchant.
— Il est même très gentil.
— Mais bon sang la boucherie tournerait mieux s’il restait chez lui.
— Faut dire qu’il est âgé, essaya Merle.
— Mais vous nous gonflez, à le défendre !
— Il est nul, il est nul.
— C’est quand même pas la fin des tubercules que de le dire !
Merle pointa du doigt le train et vérifia six fois que c’était le bon, bien que ce fût le seul. Lorsqu’enfin il s’estima tout à fait sûr, les triplés avaient déjà hissé et rangé les lourds bagages et s’étaient installés avec Aymée sur deux banquettes qui se faisaient face. Il ne restait plus guère de place pour l’artisan, qui essaya de s’installer sur un bout de banc, une fesse à l’air, mais se résigna à s’asseoir seul avec une famille de trois. Il voulut rester éveillé pour si Aymée avait besoin mais il s’endormit lourdement.
Ce qui le réveilla fut une sensation mouillée et poisseuse sur sa main. Ses yeux clignèrent vers son voisin, un enfant de trois ans, qui avait renversé sa compote de poires sur sa main.
— J’ai… pas… fait… exprès, sanglotait-il déjà, et des voyageurs jetèrent un regard noir à Merle de faire pleurer cet enfant.
Quand il était petit déjà, à l’école, il s’était toujours fait réprimander pour les bêtises des autres. Dans les nuages, distrait, brouillon, il mettait les professeurs mal à l’aise en donnant l’impression qu’ils frétillaient pour rien du tout. Son visage restait imperturbable qu’on le mît en fond de classe ou au premier rang. La seule fois où il avait souri avait été pendant une expédition scientifique dans la forêt pour étudier les grenouilles, crapauds et têtards. Depuis, sa vie avait été rythmée par les douces saisons de Canopée : les rares neiges emportées par les redoux, le soleil timide du printemps et les explosions florales, puis huit lunaisons de jours où s’enchaînaient les averses et les éclaircies.
Les enfants sentent quand il y a cas plus désespéré que le leur. Le petit garçon sécha ses larmes et donna une de ses œuvres à Merle. L’artisan scruta le dessin en se demandant si c’était un têtard, un arbre, une étoile ou un piège. Le sourire ravi de son bienfaiteur le convainquit de ne pas poser de questions et d’aborder plutôt le même air béat en signe de reconnaissance. Ce fut le moment que choisit sa fratrie pour se tourner vers lui afin de vérifier qu’il allait bien ; ils éclatèrent de rire et retournèrent à leur conversation, tandis qu’il ferma les yeux et posa sa tête contre le siège.
Sans s’endormir tout à fait, il somnola et fut parcouru de rêves qui s’enchevêtraient comme une chevelure au vent. À l’image d’une tempête en pleine mer s’ajoutait celle d’une coquille de dragon qui se fissurait aussi bruyamment qu’un ouragan. Une vague grimpa plus haut que le ciel lui-même et déferla sur les étoiles, qui s’inondèrent en pétillant ; leur lumière n’était plus un poème cosmique mais les dernières bulles des noyées. Merle se réveilla avec le souvenir d’une rumeur selon laquelle les ilyens avaient de tout temps noyé les contestataires ; Serge aimait ajouter au scandale en soutenant que les condamnées étaient toujours des femmes. Parmi ses pensées embrouillées, surgit une question improbable : que ferait-il si quelqu’un tentait de noyer Aymée ?
Heureusement le casse-tête que lui tendit l’enfant aux mains poisseuses (l’avait-il observé dormir pendant tout ce temps ?) le dispensa de chercher des réponses dans l’immédiat. À la place, il montra au minuscule énergumène comment résoudre le jeu. Celui-ci essaya à son tour, sans succès, donc il y eut une deuxième démonstration, puis une troisième. À partir de la quatrième, il décida, pour ne pas s’ennuyer, de chercher de nouvelles résolutions. Aymée dut l’avertir qu’ils arrivaient bientôt tellement il était concentré sur sa quête. Le pleurnichard et Merle se quittèrent bons amis.
Dans la cohue de l’arrivée, l’artisan se fit tout petit, bras et épaules repliés contre lui, comme un oiseau blessé. La foule se précipita vers le port, suivie par la fratrie. Aymée avançait lentement, pâle, sans doute nauséeuse comme chaque fois qu’elle fournissait un effort physique. Personne ne lui fit la moindre remarque : les triplés préférèrent l’enguirlander sur ses cheveux décoiffés et emmêlés ; quant à Merle, il savourait les derniers pas dans son pays natal. Même si lui n’était pas malade, il sentant confusément, sans pouvoir l’expliquer, que peut-être il ne reviendrait pas. La vérité est qu’il ne s’imaginait pas affronter l’absence de sa sœur. À quoi ressemblerait Madeira sans elle ? À un tronc mort, à une souche éventrée, où les vers, les champignons et la mousse mettraient des ères à ramener la vie.
Il saluait donc avec sa solennité habituelle les saules, marronniers, ifs, hêtres, chênes ; les luthiers, charpentiers, menuisiers, ébénistes ; les écoliers en imperméables rouges — la couleur la plus facile à distinguer quand on les emmenait dans la forêt pour la classe de sciences naturelles —, les brochettes de cèpes grillées, les nuages bas et le vent de pluie qui promettaient un départ humide.
Il entra dans la bâtisse blanche de l’Office Maritime et regretta l’absence de Diane. Elle eût pu faire une plaisanterie lorsque la déléguée lui tamponna ses deux billets avec ses félicitations d’avoir trouvé les fonds. Lui n’eut aucun bon mot, aucune distraction ; il se contenta d’acquiescer et de dire merci. C’était lamentable.
Il dut montrer ce document et le faire signer à une série d’officiers et sous-officiers de la marine, des douanes et de la casquerie, comme s’il transportait des cacatoès savants ou qu’il partait en quête de l’Archipel Perdu.
Quand il eut fini, il passa chercher sa famille à la terrasse où il les avait laissés, mais ne les y trouva point — ce qui provoqua chez lui un mélange d’angoisse et d’exaspération. S’il avait concrétisé ne fût-ce qu’une fois ses farces macabres, il se serait épargné bien des moments comme celui-ci, mais il avait compris très tôt, lorsqu’il avait fait s’évanouir une camarade de classe en mettant un écureuil dans son sac à dos, que sa créativité devait impérativement se cantonner aux figurines en bois.
C’étaient d’ailleurs ses frères qui l’avaient poussé vers cette voie, même s’ils n’en avaient probablement aucun souvenir. Un matin, alors qu’une fois de plus il avait demandé à jouer avec eux, ils avaient accepté, à une condition : il devait créer de toutes pièces la luge qui dévalerait à côté des leurs les escaliers, dans la course qui opposait les poupées que leur grand-mère avait tricotées pour eux avant de mourir.
— Et t’étais arrivé trois mois après, rit Maximilien lorsqu’il les eut retrouvés, accoudés à la rambarde face à l’océan.
— Avec une luge à quatre vitesses, renchérit Maxime, tout aussi hilare.
— Mais vous aviez changé de jeu, trancha Merle sévèrement avant que Maxence pût ajouter son grain de sel.
Les triplés levèrent les yeux au ciel et reportèrent leur attention sur Aymée, qui dévorait le navire des yeux. Il lui tardait d’y grimper et de laisser derrière elle une vie d’enfermement et immobilité — sans compter qu’elle avait besoin de s’allonger et se reposer après l’effervescence du train et de la balade aux Rondins. Les M la prirent dans leurs bras ; et, pendant quelques secondes suspendues, Merle sentit que toutes ses rancœurs se dissolvaient, qu’elles n’avaient, au fond, jamais été dirigées contre eux, qu’ils avaient juste joué les uns avec les autres la même pièce à répétition depuis le lever de rideau. Quand ils lâchèrent la benjamine, ils firent un signe de tête à leur cadet, qui voulut tout à la fois dire bonne chance, merci, courage, à bientôt, et prends bien soin de la petite.
L’artisan aida Aymée à monter à bord, mais ce fut elle qui le soutint lorsqu’une vague le déséquilibra.
— On est encore au port, et vous tombez déjà par-dessus bord, plaisanta capitaine Charlotte de son ton sec et bienveillant.
Cette femme n’avait aucune mauvaise intention ; pour autant, elle n’hésiterait pas à les nourrir à des requins géants si cela lui permettait de sauver son propre équipage ou sa cargaison. Merle et Aymée passaient sans doute même après le toucan et les deux poules qui se disputaient sur le pont.
— On aime les œufs, expliqua-t-elle en haussant les épaules, et le multicolore c’est Thomas qui l’a gagné à la Ceinture l’an dernière, et il veut plus s’en séparer.
Frère et sœur acquiesçaient, ahuris, l’un la nausée au bout des lèvres, l’autre assommée par un début de vertige.
— Que les astres pardonnent mon bon cœur. Pour une méduse, je suis bien trop douce, marmonna Charlotte en leur désignant la porte des escaliers.
Ils dévalèrent les marches en s’efforçant de ne pas tomber l’un sur l’autre, s’enfoncèrent dans la cale où les dix hublots sales ne laissaient entrer que de sombres lueurs bleues et noires. Parmi un monde de caisses scellées, où régnait l’odeur de poisson, d’huile, d’humidité et de vernis de bois, ils aperçurent des murs fins comme du papier autour de deux lits superposés et d’un seau.
Tandis qu’Aymée s’allongeait sur la couchette du haut, les yeux fermés et la respiration pantelante, Merle posa leurs malles, puis s’assit au bord du lit, muet, la tête dans le seau. Rien ne sortait, mais cela ne l’empêcha pas de rester dans cette position pendant les heures suivantes. Le soleil se couchait, la bruine tombait, les marins larguaient les amarres, les M rentraient à Canopée ; et Merle et Aymée restaient dans la cale, dans un berceau en bois qui se balançait sur la mer au rythme de la brise.
Les jours suivants, ils s’habituèrent à leur nouvelle routine, et cet habitat les surprenait de moins en moins. Aymée racontait des histoires à Merle pour le distraire de ses nausées constantes : tout ce qu’il lui avait raconté un jour ressortait désormais, avec les fioritures et tournures qu’elle avait imaginées.
C’était ainsi qu’on bordait les enfants à Madeira : on leur parlait du voisin, de l’aïeule, des pèlerins d’Inkala, toujours des anecdotes vraies qu’on amplifiait et complétait quand on ne se souvenait plus très bien. Nul besoin d’inventer des monstres farfelus ou des ballets de tornades : il y avait déjà de tout ça de par le monde, et l’art des contes était de tisser ces images entre elles.
Merle fut ravi de retrouver les légendes d’Eugénie et Siloë, quand elles balisaient la forêt, faisaient des farces aux révérends, renommaient chaque arbre et animal. Il les imaginait comme des déesses bienveillantes, distribuant bénédictions et gentillesses, plus esprits qu’êtres humains car elles se cachaient de tous et connaissaient chaque abri et raccourci.
Un matin, on le sortit de la forêt à grand fracas : c’était Charlotte, qui décréta que la seule façon de s’habituer à la mer était de la regarder droit dans les yeux. Jaän était certes une chipie, mais le plus souvent elle grognait sans pour autant noyer ses proies. Cette vision de l’océan comme une bête féroce ne rassura nullement Merle mais intrigant Aymée. Ils montèrent sur le pont, s’installèrent sur une caisse en bois et accueillirent le vent sur leur visage.
— Dis donc, souffla la cartographe.
Ses joues étaient rouges, ses yeux brillants, et elle voulait se déployer tel un oiseau pour embrasser le paysage tout entier. Elle se leva et fit quelques pas. Merle tendit les bras au cas où elle perdait pied, mais elle semblait dotée d’un équilibre marin naturel. Avait-elle toujours été fille de l’océan ? C’était aussi évident que d’assister à des retrouvailles entre une mère et ses petits.
— C’est merveilleux, s’exclama-t-elle en se retournant vers lui, tu ne trouves pas ?
Merle pense très fort à Serge et à sa théorie sur les mensonges nécessaires. Il fit un immense sourire et leva le pouce. Il n’eut pas l’audace de faire une réponse verbale parce que vomir aurait trahi son véritable ressenti.
Comme il se sentait tout aussi mal dans la cabine que sur le pont, ils prirent l'habitude de rester là-haut, dans l'air frais et salé.
— On est bientôt arrivés ? demanda-t-il un matin à un matelot rasé et tatoué.
— Non, rétorqua celui-ci avec un accent qu'il ne parvint pas à placer.
— À Ilyn, je veux dire, insista Merle pour être sûr de se faire bien comprendre.
— Pas Ilyn. Fedha.
— Pardon ?
L'air interloqué de Merle resta le même pendant que Charlotte expliquait que naturellement, ça allait de soi, le sens de navigation maritime dans la Triade était : Madeira, puis Fedha, puis Ilyn. Elle le regarda comme s'il était un poussin sur le point de se faire gober par un renard.
— Tu ne connais pas grand-chose à la mer, hein ? demanda-t-elle.
— Vous parlez de quoi ? intervint Aymée en les rejoignant, tout sourire.
— Ton frère ne savait pas qu'on faisait une escale d'un jour à Fedha.
— Oh, Fedha ! s'exclama la cartographie, si ravie que ses yeux s'agrandirent comme des pleines lunes.
— Tu vois, railla Charlotte à Merle, tu devrais prendre exemple sur ta petite sœur un peu.
Pour la suite, à part le train qui est bien étrange (avant, il n’avait pas besoin de train pour aller au port, que se passe t il ?), sinon c’est fluide, on suit les personnages. Je me suis un peu laissé porté par le flux, en lisant l’alternance de passages nostalgiques et d’action :)
Histoire: le hug est mignon, ce qui me laisse me poser la question de leurs relations d’avant. Éternels célibataires tous les deux? On dirait que oui.
l’argent pour le voyage? Mais d’où vient il finalement? On veut savoir!
“ Merle fut ravi de retrouver les légendes d’Eugénie et Siloë” -> je n'ai pas compris ici pourquoi il dit ça.
Persos: ras ici, tout le monde va dans la bonne direction.
Style : mmmh Tu surestimes ma capacité à me rappeler des prénoms, faut remettre des caractéristiques de perso (j’ai du regarder qui est Charlotte). Sur les prénoms, il y a un mix des styles étranges, car certains sont très “commun” et d'autres très “poétiques”, mais sans cohérence (apparente pour moi) de lieu, de fonction, de classe sociale ou autre. Renommer ses personnages est difficile, mais je pense que ça aiderait aussi à mieux situer.
Monde: j’ai toujours du mal à me représenter la carte. Je me demande si je devrais pas essayer de la dessiner pour que tu vois ce que j’en pense (je m’engage pas mais je verrai ce que je peux faire demain)
Rythme: les alternances fonctionnent bien je trouve. On va vite, on se pose. On va vite, on se pose. Dialogues, mouvement, etc. :)
Thème : ici on est sur un autre type de perte je trouve, et c’est bien aussi de changer. La perte de la famille (même temporaire), un côté nostalgique, l’occasion manquée avec Diane (je dis avec Diane parce que c'est principalement du pdv de Merle). On a aussi un appel à l’aventure je trouve, avec Merle qui veut pas y aller et sa soeur qui le force à sortir :)
Merci et à bientôt
PS: le titre a une connotation assez violente (déraciner ça envoie quand même), alors que le mouvement du chapitre me parait moins extrème que ça.