20) DJ Snake

Je me réveillais en sursaut, repoussant par réflexe le drap qui me couvrait jusqu’aux épaules. Cependant, je me calmais rapidement en prenant conscience de ma situation. J’étais en sécurité.

— Lili, tu m’as fait peur ! s’exclama Améthyste, assise au pied de mon lit. Tu vas mieux ? ajouta-t-elle, soucieuse.

— Je… articulais-je, me posant moi-même la question. J’ai l’impression que oui, répondis-je.

J’entendis alors la porte s’ouvrir et je tournais la tête en direction d’Hélène, qui rentrait dans ma chambre avec une bouteille d’eau, l’air agité et paniqué.

— Tu nous as fait peur Lili, déclara la géante d’ébène, ayant les yeux écarquillés au possible. Améthyste m’a tout raconté ! Tu te sens comment ?

Je saisissais alors la petite bouteille qu’elle me tendait et pris de longues gorgées. J’ignorais à quel point j’avais soif avant d’entamer cette bouteille. Aussi, j’en vidais rapidement les cinquante centilitres. Je poussais ensuite un soupir de soulagement :

— Ahh… merci Hélène, soufflais-je. J’étais complètement déshydratée.

— Contente que tu ailles mieux, déclara Hélène d’un ton étrange, avant de venir s’asseoir sur mon lit.

— Merci, Hell, tu prends vraiment soin de moi, remerciais-je sincèrement.

— Bah, c’est normal, je suis la responsable du bâtiment G, justifia-t-elle avec bonne humeur. Mais d’après Améthyste, tu ne veux pas que je vous aide… continua-t-elle, le ton de sa voix se faisant soucieux. Pourquoi ?

Je pris une profonde inspiration et soufflais tout doucement avant de me redresser complètement sur mon lit, pivotant pour m’asseoir face à la colosse d’ébène, posant mes pieds nus sur la moquette au pied de mon lit.

— Hell, commençais-je en la regardant dans les yeux. Il faut qu’un minimum de personnes soit au courant. Si je t’impliquais là-dedans, j’augmenterais le risque que quelqu’un découvre ce que nous manigançons. Et je te mettrais en danger.

— Oui, c’est ce que m’a expliqué Améthyste, grommela Hélène avant de hausser les épaules. Bon, je ne vais pas te dire comment faire mais… si tu as besoin de moi, pour quoi que ce soit, je ne poserais pas de question ! promit-elle en levant le pouce. Ça marche ?

J’affichais un sourire timide à sa déclaration, je n’avais vraiment pas l’habitude de ce genre de comportement. L’entre-aide, la compassion, l’empathie. Contrairement à mon père, je ne les avais jamais considérées comme des faiblesses, mais jusqu’ici, je ne les avais jamais connues. Il ne tenait qu’à moi de les mériter.

— Merci Hell, tu es une véritable amie, remerciais-je en hochant la tête.

— Hey ! Et moi alors ? protesta Améthyste.

— Toi, il faut qu’on discute, lui répondis-je en la regardant, sans animosité.

— Bon, je vais vous laisser dans ce cas, déclara Hélène avec bonne humeur. Au fait, j’ai rangé les courses que t’a rapportées Morituri, expliqua la colosse d’ébène en ouvrant la porte. Il se faisait du souci pour toi, alors il est allé courir pour se changer les idées.

— Je le remercierais quand je lui paierais les courses, concluais-je tandis qu’Hélène quittait la chambre en hochant la tête.

Lorsque nous fûmes seules dans ma chambre, je tournais mon regard vers le visage d’Améthyste. Elle semblait songeuse et me regardait d’un air un peu coupable, voire anxieux. Je ne savais pas ce qu’elle attendait de moi, mais je la prenais visiblement par surprise en lui disant :

— Je suis désolée pour mon père…

— Bah, pesta-t-elle en fronçant le nez. J’ai l’habitude de c’genre de connard ! J’étais surtout inquiète pour toi. Pendant une minute j’ai vraiment cru que… que t’allais l’suivre, conclut-elle en détournant le regard.

— Et… ça t’aurait ennuyée que je parte ? la taquinais-je avec humour.

— Pff, arrête ! maugréa la DJ avec néanmoins un sourire naissant. Mais j’avoue que j’avais bien les boules qu’il balance du dossier sur moi !

— Améthyste, commençais-je en tapotant le matelas de mon lit pour qu’elle vienne s’asseoir à côté de moi, plutôt qu’à mes pieds. Je ne prendrais jamais en compte les horreurs qu’a pu dire mon père à ton sujet, expliquais-je tandis qu’elle s’asseyait à mes côtés. Mais j’aimerais que toi, tu me dises qui tu es vraiment… je ne peux pas être amie avec une personne que je ne peux même pas regarder dans les yeux, concluais-je.

— Littéralement et figurativement, hein ? proposa Amélie avec un brin d’humour.

Je me contentais de hocher la tête avec sérieux. Après quoi, elle sembla rassembler son courage en prenant une grande respiration, avant de se lever de mon lit et de s’étirer :

— Bon, t’as du démaquillant ? demanda-t-elle en me tournant le dos.

— Dans le placard au-dessus du lavabo, répondis-je simplement.

Je m’asseyais alors en tailleur sur mon lit, attrapant un oreiller pour le poser sur mes genoux et y appuyer mes coudes. J’observais alors ma collègue disparaître dans la salle de bain, guettant le bruit qui en provenait, guettant le moment où elle sortirait enfin, comme si je m’attendais à une grande révélation. Je me surpris même à frémir d’impatience. J’avais vécu tellement d’émotions fortes ces derniers temps, je m’en trouvais toute chamboulée.

Au bout de quelques minutes, la porte de ma salle de bain s’ouvrit tout doucement, et Amélie, qui portait toujours ses lunettes, en sortit avec un brin d’hésitation avant de s’avancer devant moi.

Je levais la tête pour la contempler… puis elle retira ses lunettes, prenant soin de garder les yeux fermés.

— Voilà, fit-elle simplement. Ça t’donne une idée ?

J’avançais la tête en plissant légèrement les yeux pour examiner son visage. Je ne voyais plus ses cils ni ses sourcils. C’était plutôt étrange.

— Heu, ta pilosité est invisible à cause de ton Emprise ? hasardais-je.

Contre toute attente, cela lui arracha un petit rire amusé, cependant, elle reprit vite son sérieux :

— Regarde mieux que ça, me proposa-t-elle sans ouvrir les yeux.

Un brin hésitante, je levais la main pour la poser sur sa joue, ce qui ne la fit même pas sursauter, puis j’en profitais pour l’examiner de plus près. En réalité, ses cils et sourcils n’avaient pas disparu, ils étaient simplement d’un blanc diaphane, comme sa peau, en plus d’être extrêmement fins.

Je me levais ensuite de mon lit, poussant mon oreiller sur le côté, et passait délicatement ma main dans ses cheveux. Elle se crispa légèrement sous ce geste mais ne sembla pas vouloir m’en empêcher. Sa coupe en side-cut était faite de telle manière que seule une petite partie de ses racines étaient visibles. Je m’aventurais alors à soulever sa chevelure, tellement fine au touché, pour en examiner la partie cachée…

Comme je m’y attendais, je trouvais des racines aussi blanches que l’albâtre.

— Alors, tu… hésitais-je. Tu es…

Je n’osais pas prononcer ce mot, pourtant il n’avait rien de profondément insultant ou de répugnant. C’était simplement une chose à laquelle je n’avais jamais été confrontée, et j’avais peur de blesser Amélie en utilisant les mauvais mots.

— Ouais, comme les lapins, plaisanta-t-elle avec un mince sourire.

Sur ce, elle recula légèrement et passa une main dans ses cheveux pour les remettre en place, puis inspira profondément avant d’ouvrir doucement les yeux.

Ce que je vis alors me fascina autant que cela m’inquiéta…

Le blanc de ses yeux était d’une pureté incroyable, et même si aucun cil ni sourcil n’était visible pour souligner son regard, il était d’une intensité et d’une profondeur à couper le souffle.

Et il était d’autant plus captivant, que ses pupilles avaient tout l’éclat et la couleur de l’améthyste. Ce violet à la fois pâle et luisant, presque surnaturel…

Je savais que les albinos pouvaient avoir les yeux de cette couleur, et j’aurais dû m’y attendre au vu du surnom de la Napolitaine, mais le spectacle n’en était pas moins fascinant.

— Je… je ne sais pas trop quoi dire, murmurais-je simplement, sincère.

— C’est pour ça que je n’aime pas que les gens sachent, soupira Améthyste avec amertume, secouant la tête. Je peux pas supporter le ton de la pitié dans leur voix.

Je restais coite un instant. C’était la première fois que je pouvais pleinement lire l’expression de son visage. Et je me trouvais émue, devant le visage soudainement devenu plus humain d’Amélie. Cependant, je secouais doucement la tête.

— Ce n’est pas de la pitié, corrigeais-je. Je suis juste, comment dire ? Contente, heureuse, de voir enfin ton visage.

— Arh… grogna-t-elle en passant une main dans ses cheveux. Tu m’as eu, tu vas m’faire rougir…

Je me contentais de sourire en retour, admirant la façon qu’elle avait de me fixer droit dans les yeux, de détailler mon visage sans aucune gêne. Elle qui avait toujours l’habitude d’être cachée derrière ses lunettes, de toujours voir sans être vue, son regard était exempt de pudeur, et cela lui donnait un côté très touchant.

— Hey, c’est quoi ce sourire niais ?

— J’adore ton regard, avouais-je aussitôt, avec un sourire amusé.

Alors j’assistais à un spectacle d’autant plus cocasse. Améthyste rougissait. Et au vu de la blancheur naturelle de sa peau, cela se voyait d’autant plus. J’avais tellement envie de la taquiner à ce sujet, afin de voir jusqu’où elle pouvait rougir. Mais elle coupa rapidement court.

— Bon, le spectacle est fini, marmonna-t-elle en remettant ses lunettes. Pour ce qui est de ma famille, mon père est à la tête d’une grande famille de la camora napolitaine, et ma mère était une pute, mais je l’ai jamais connue, résuma-t-elle sans cérémonie.

Je fronçais les sourcils face à un tel langage :

— Améthyste ! Quoi qu’elle ait fait, tu ne devrais pas insulter ta propre mère de cette faç-

— Non, m’interrompit-elle. Je veux dire, littéralement une pute.

Selon l’antique principe de l’arroseur arrosé, je me mis alors à rougir à mon tour, ne sachant plus où me mettre.

— Ah, heu, j –, d’accord ! Hé bien… ça explique comment mon père connaît ta famille, déclarais-je pour changer de sujet. Je sais qu’il traîne dans ce genre de milieu. Mais pourquoi as-tu quitté ta famille ?

— Mon père s’est senti obligé de s’occuper de moi, après que ma mère se soit barrée en me laissant sur ses bras, répondit-elle sans trembler. Mais dès que j’ai eu dix-huit ans, il m’a foutu dehors avec une valise et un peu d’argent. Fin d’l’histoire ! conclut-elle en haussant les épaules.

— C’est… terriblement triste, répondis-je, un peu perplexe. Bien plus que d’être née albinos.

— J’sais pas, les albinos ont pas tendance à mourir vieux, commenta Améthyste. Mais je préférerais qu’on parle d’autre chose maint'nant…

— Oh, oui, bien sûr ! soufflais-je en prenant une brève inspiration pour me ressaisir. Bien, comme je te l’ai dit, tu vas rester avec moi.

— Heu… non ? répondit Amélie, à moitié sur le ton de l’interrogation.

— Amélie Verreccia, ma décision est irrévocable ! lançais-je en croisant les bras, durcissant mon regard. Je parie que tu dors sur un vieux matelas crasseux, dans des draps sales, dans ta camionnette mal isolée contre le froid et l’humidité, que tu manges un jour sur deux et que tu utilises un vieux seau en plastique comme pot de chambre ! concluais-je en grimaçant à ma propre remarque.

— Hey ! riposta Améthyste en me pointant du doigt avant de marquer une pause, ne sachant pas quoi répondre. Je te signale que… fit-elle avant d’hésiter de nouveau. Je pense à vider ce seau tous les jours ! conclut-elle.

— Va faire ton sac, Améthyste, et reviens avant l’heure du dîner, commandais-je alors avec sérieux.

— Hey hey hey, Lili ! riposta-t-elle. J’ai ma fierté OK ? Et je vais pas venir squatter ta chambre sous prétexte que tu as pitié de moi ! accusa-t-elle.

— Ce n’est pas une question de pitié, mais de bon sens ! Je n’ai pas besoin d’une alliée qui s’enrhume dès qu’il fait froid, qui souffre de malnutrition ou de troubles du sommeil et qui malgré son Emprise, est perceptible rien qu’à l’odeur de son vieux sweat-shirt plein de transpiration !

— Je lave ce sweat-shirt très régulièrement !

— Une fois par mois, ce n’est pas « régulièrement » ! répondis-je en haussant le ton.

— C’est parfaitement suffisant ! cria Améthyste.

— Tu m’énerves !! hurlais-je alors, mon accent anglais prenant le dessus.

Je bondis alors sur la DJ et la fit tomber à la renverse. Et une fois sur elle, je ne sais pas ce qui s’empara de moi… mais c’était comme si notre dispute était tellement ridicule qu’elle en était devenue comique. Comme si je trouvais drôle le fait de lui crier dessus.

Alors, je passais mes mains sous son horrible sweat-shirt et commençais à la chatouiller sans ménagement.

— Haha haahaha ! Oh putain, haha, nooon ! Arrête, haaahaha déconne pas Lili je, ahaha ! hoqueta ma victime en se débattant vainement.

— Enlève ça ! Je vais le laver, puis tu prendras une douche ! commandais-je en continuant mes chatouilles, sentant une envie de rire monter en moi.

— Pitié ! Pitiéééé héhéhé ! agonisa Améthyste, visiblement sensible des côtes. OK ! OK ! Mais haaahaha, arrête ça putain ! Haaahaha !

Je cessais alors ma séance de torture et me redressais, toujours juchée sur Amélie, et levais les mains pour replacer correctement quelques mèches de cheveux, un sourire satisfait aux lèvres.

C’est alors que la pernicieuse Améthyste en profita pour s’attaquer à mes propres côtes, les agrippant de ses deux mains en commençant à agiter ses doigts. J’explosais immédiatement en un fou rire incontrôlable, sentant déjà les larmes me monter aux yeux, tandis que ma tortionnaire se délectait de ma détresse :

— Haha ! Vengeance sur la perfide Albion ! déclara-t-elle dans un élan de culture que je ne lui connaissais pas.

J’attrapais alors vivement ses poignets, dans un réflexe de défense incontrôlé, et les lui plaquait au sol avant de baisser la tête pour reprendre mon souffle.

Lorsque je repris mes esprits, je m’aperçus que mon visage était si proche du sien qu’elle devait sentir mon haleine à chacune de mes respirations. Elle était encore toute rouge d’avoir autant ri.

— Bon alors, tu t’avoues vaincue ?

Elle bougea alors la tête afin de remettre ses lunettes en place et souffla doucement en fuyant mon regard.

— J’peux pas Lili, répondit-elle simplement.

— Tu ne peux pas, ou tu ne veux pas ?

— Je… je peux pas.

Dans l’idée de la faire réagir, je relâchais ses poignets et, dans un mouvement vif et fluide, agrippais les bords de son sweat-shirt avant de lui faire passer par-dessus la tête, tentant de le lui retirer de force.

Cependant, il s’avéra qu’Améthyste, même incapable de se défendre, me réservait une surprise à laquelle je ne me serais jamais attendue.

Sous mes yeux, pendant les quelques secondes que cela me prit pour comprendre la situation, je vis comme deux petites boules de pâte à pizza, fraîchement pétries et farinées, chacune surmontée d’une mince rondelle de jambon rose…

— Je suis désolée ! m’écriais-je d’un souffle en détournant le regard. Mais normalement, il faut porter quelque chose sous un sweat !

Améthyste, cependant, plutôt que de paraître outrée, s’amusa de mon désarroi, comme elle savait si bien le faire.

— Si t’avais tellement envie d’les voir, y suffisait d’demander, ricana-t-elle en remettant son vêtement en place.

Pour ma part, je me redressais simplement en rajustant mon propre haut, soupirant légèrement.

— Trêve de plaisanterie ! déclarais-je, me dirigeant vers mon armoire. Tu vas enlever cette chose et enfiler ça à la place, déclarais-je en lui lançant un de mes propres pull-overs Gucci à col large. Je voulais justement faire tourner une machine.

— Bon, d’accord, accepta Améthyste étrangement facilement.

J’attendis quelques secondes qu’elle ait fini de se changer pour me retourner et affichais un sourire satisfait.

— Cela te va à ravir !

Je m’approchais ensuite pour ramasser son horrible sweat-shirt et m’en allait à la salle de bain pour l’ajouter au panier de linge sale.

Lorsque je revins dans la chambre, Amélie me regardait d’un drôle d’air. Elle avait bien plus fière allure dans ce pull noir, mais ça ne changeait rien à son naturel débraillé. Je plissais alors les yeux et demandais :

— Tu as quelque chose à dire ?

— Non, non, rien… Mais y a d’la place dans c’pull ! T’as du monde au balcon, déclara-t-elle en tapotant sa poitrine à travers le vêtement.

— Améthyste ! Cette remarque est déplacée !

— Mouais, venant de la meuf qui m’a déshabillée pour mater mes nib –

— C’était un accident !! coupais-je aussitôt.

— N’empêche que tu les as vus ! déclara-t-elle avec un dangereux sourire. Donc, si tu veux qu’on soit quitte… ricana-t-elle en agitant ses doigts dans ma direction.

Cependant, elle recula immédiatement avec un petit rire de malaise lorsqu’elle me vit activer Cool Cat, mon regard désormais félin et perçant lui faisant comprendre qu’elle n’aurait aucune chance.

— Haha… OK, du calme, je plaisantais, fit-elle avec un sourire trop large pour que cela soit sincère.

C’est alors que je bondis sur elle une fois de plus, la plaquant cette fois-ci sur mon lit. Cool Cat se dissipa alors aussitôt, trop épuisée que j’étais. Cependant, je trouvais la force de me retourner sur le dos, m’allongeant à côté d’Amélie en travers de mon lit, reprenant mon souffle.

Je sentis alors l’odeur de sa transpiration, mêlée à l’odeur de mon propre pull-over. Je n’aurais pas su dire pourquoi, mais ce parfum me calma aussitôt. Et je contemplais le plafond de ma chambre, me rappelant la première fois que je l’avais contemplé en arrivant ici. Je repensais alors à tout ce que j’avais traversé en seulement trois jours, sur ce campus… et dans un frisson, les larmes me montèrent aux yeux, avant de sécher aussitôt, remplacées par un sentiment de satisfaction. Le sentiment de ne plus être seule.

Je cherchais alors la main d’Améthyste et m’en saisissais timidement.

— J’ai besoin que tu restes… confessais-je alors.

Je n’eus pas de réponse immédiatement, mais je l’entendis suspendre son souffle un instant avant de dire hésitante :

— Lili, y faut qu’tu saches, j’suis…

— Oui ?

— Je… hésita-t-elle avant de soupirer. Non, rien, j’vais rester, céda-t-elle. Mais j’le fais seulement pour toi ! J’préférerais être peinarde dans mon camion OK ?

— Ça me va !

— Au fait, t’as un nom d’code pour ton pouvoir, et moi alors ? J’veux un truc classe ! réclama-t-elle en retirant sa main de la mienne.

Je cherchais alors un instant dans ma mémoire. Nous avions en commun notre amour de la musique, mais elle préférait certainement écouter des compositions modernes, des sons remaniés par ordinateur, des artistes à la mode…

C’est alors que mon visage s’illumina un instant et que je donnais un coup d’épaule à ma collègue pour la faire réagir :

— DJ Snake ! déclarais-je alors avec fierté.

— Heu, ah ouais, c’est… cool ! jugea la Napolitaine avec un petit rire. Mais d’où tu le connais ?

— J’ai bien aimé son travail sur « Born this way » de Lady Gaga, c’était du bon travail.

— Donc… tu connaissais un DJ que tu estimais, mais tu m’as quand même attaquée sur le fait que j’en soi une ? me taquina-t-elle.

— Et la première fois qu’on s’est vue, tu m’as fait croire que tu n’avais plus de batterie sur ton téléphone, alors que tu as prévenu Hélène de mon arrivée, par SMS, quelques secondes après que l’on se soit séparées.

Un bref silence s’installa alors, avant que j’obtienne une réponse :

— OK, tu m’as eue…

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