« Agathe, il neige et j’ai trop froid !
Viens, on rentre et on prend un verre !
— D’accord mais c’est vraiment dommage
On commençait à discerner
Les jolis traits de ton visage. »
Dans le creux d’une pierre où l’eau avait gelé
Agathe avait gravé le portrait de sa mère
A la pointe du pic qui tenait son chignon
« Si on meurt d’une pneumonie,
Je veux que mon portrait de glace
Soit déposé devant ma tombe.
— Mourir ? Encore ? Je suis déjà
Le spectre blanc de ce village.
— Écoute, arrête ces bêtises.
Ton père est sorti, c’est ainsi.
Il restera sordide et seul
Et nous, nous referons nos vies.
— La refaire est trop ambitieux
Et pour la faire il est trop tard.
Je vis sous un masque de glace,
De silence et de déraison,
Forteresse aux murs de silence. »