23. Pôle

Cela avait eu lieu. Le monde avait retourné sa peau.

Les pôles s’étaient inversés.

 

Agathe roulait sur une route d’étoiles lointaines,

Le lourd bitume en guise de ciel.

De part et d’autre de cette chaussée de nuit,

Les ramures des arbres plantés au-dessus d’elle

Découpaient l’ombre de leurs éclairs noirs.

 

Parfois, l’abrupte paroi d’un ravin ouvrait sur un côté

Comme un trou dans ce firmament d’humus et de terre.

 

Le monde souterrain semblait maintenant peser,

De tout son fourmillement de larves,

Sur les épaules de cette jeune femme

Dont les yeux, un autre azur,

Aspiraient à basculer lentement dans leurs orbites.

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MarieZM
Posté le 22/04/2025
Re :)
Un ralentissement du rythme qui laisse profiter du "paysage", si j'ose dire. C'est agréable de voyager un peu avec Agathe, même si pour bémol je dirais qu'on s'est un peu éloigné de Raphaëlle depuis quelques temps (à moins qu'on soit justement dans sa tête, dans la reconstitution de la dernière journée d'Agathe ?)
Paul Genêt
Posté le 22/04/2025
On s'est effectivement éloigné de Raphaëlle qui ne peut pas réapparaître pour le moment car quelque chose lui échappe. Je ne veux pas en dire plus sinon je spoile la fin que je n'ai pas encore écrite !
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