Cela avait eu lieu. Le monde avait retourné sa peau.
Les pôles s’étaient inversés.
Agathe roulait sur une route d’étoiles lointaines,
Le lourd bitume en guise de ciel.
De part et d’autre de cette chaussée de nuit,
Les ramures des arbres plantés au-dessus d’elle
Découpaient l’ombre de leurs éclairs noirs.
Parfois, l’abrupte paroi d’un ravin ouvrait sur un côté
Comme un trou dans ce firmament d’humus et de terre.
Le monde souterrain semblait maintenant peser,
De tout son fourmillement de larves,
Sur les épaules de cette jeune femme
Dont les yeux, un autre azur,
Aspiraient à basculer lentement dans leurs orbites.
Un ralentissement du rythme qui laisse profiter du "paysage", si j'ose dire. C'est agréable de voyager un peu avec Agathe, même si pour bémol je dirais qu'on s'est un peu éloigné de Raphaëlle depuis quelques temps (à moins qu'on soit justement dans sa tête, dans la reconstitution de la dernière journée d'Agathe ?)