24. Grizzly

Le moteur s’arrêta et elle était là,

 

L’usine,

 

Immense, comme une bête recroquevillée,

Eternellement tapie,

Les omoplates saillantes dans le ciel blanc,

Grizzly mécanique dont le pendant est la vie

 

Elle vous fauche, de sa patte de métal,

Tandis que sa comparse, vide vertigineux au silence hurlant,

Pose la sienne sur votre dos

Pour vous empêcher de bouger.

 

Et vous, Christ ordinaire sans apôtres ni Livre,

Le flanc à moitié dévoré,

Après quarante années de sommeil et de veille,

 

Elle vous jette au bas d’un talus.

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MarieZM
Posté le 22/04/2025
Re,
Belle métaphore de grizzly mécanique. On sent la protagoniste se faire broyer d'un côté par une intériorité trop noire et trop froide, et de l'autre côté par un environnement trop peu accueillant, encore le froid, mais de la mécanique d'usine cette fois.
Paul Genêt
Posté le 22/04/2025
La perspicacité de ta lecture m'impressionne : c'est très satisfaisant pour la personne qui écrit de se sentir si bien comprise !
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